jeudi 31 décembre 2009

307°. Bonne année!







http://large.canalblog.com


En rapport avec l'article 305° publié ci-dessous,
http://brethmas.blogspot.com/2009/12/305-gay-lib-est-il-credible.html

et si besoin était d'une confirmation des liens de l'UMP avec la droite dure et du mépris qu'ils ont pour les droits et liberté LGBT, voici une information publiée par Libération d'hier:

Régionales Paris : des partisans de Boutin et Villiers candidats sur les listes UMP

Le quotidien "Libération" a révélé le week-end dernier que la tête de liste UMP pour les régionales du 14 mars en IIe de France, Valérie Pécresse, avait décidé de placer en position éligible sur la liste de Paris menée par sa collègue ministre Chantal Jouanno des membres des partis de Christine Boutin et de Philippe de Villiers, connus pour leurs positions hostiles aux droits des homosexuels.

306° Sarko pris la main dans le pot de confiture



Ainsi l'année se termine, après tant de déconvenues, certes prévisibles mais néanmoins urticantes, par un petit orgasme politique.

Le champion de l'inéquité fiscale, le Danube de la fracture sociale, le roi de l'inégalité républicaine pris en flagrant délit d'action sournoise, au moment où il s'apprêtait à nous faire subir une loi qu'il présentait comme un des points forts de sa politique.

C'est vrai qu'elle l'était, un point culminant de sa politique, mais pas dans les termes où il nous la vantait.

C'est tout de même le Conseil Constitutionnel, peu suspect de trotskisme rampant, qui a calculé que la « taxe carbone » tant vantée comme la panacée écologique était en réalité une loi inique, une mascarade qui pesait sur 7% des petits enfumeurs, nous les salauds de pauvres qui cochonnons la planète avec nos petites autos et nos misérables gazinières, et exonérait 93% des vrai grands empoisonneurs, au premier rang desquels ses amis industriels, les transporteurs dont les grèves ne passent jamais inaperçues en dépit des slogans à la mode, et quelques autres amis objectifs ou subjectifs de l'hyper-capitalisme débridé.

Et en plus, on se fout de notre gueule: Comme si l'inégalité devant l'impôt n'était pas la meilleure raison qui soit pour tirer la chasse sur cet avorton de loi scélérate, voilà les radios, télés et voix de leur maître qui tentent de nous persuader que si le Conseil Constitutionnel bronche, ce n'est pas parce qu'il est républicain, mais parce qu'il est … chiraquien!

Quelle haute idée on nous donne du Conseil Constitutionnel! Il gène la dictature, peut-être?


En plus, deuxième couche de mensonge sur le mensonge: En nous expliquant la « taxe carbone », on avait longuement exposé à nos comprenettes réfractaires que cette taxe n'était pas une vraie taxe, puisque l'état en redistribuerait le montant en déduction de nos impôts, que ça ne nous coûterait rien, etc...

Mais maintenant que le Conseil Constitutionnel a confisqué le hochet, Bercy déplore un manque à gagner de 1,5 milliard d'Euros!!!

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iRLksBPhn5OOqDyupvhup_3m2ElQ

Il sort d'où, celui là? On devait pas nous le redistribuer, le pactole?... Tu me diras, les casinos et autres lotos aussi redistribuent le pactole. Enfin, 25% du pactole.

Damned, on a encore failli être riches!



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samedi 26 décembre 2009

305° Gay Lib est-il crédible?


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Le 21 décembre, branle-bas à GayLib. Nouvelles élections, nouveau bureau pour de nouvelles aventures qu'ils espèrent moins …, plus..., enfin différentes des précédentes.

http://www.gaylib.org/


Vous savez, Gay Lib, c'est cette excroissance gay de l'UMP qui tente de concilier la chèvre et le chou, de faire garder les poules par le renard, qui participe à la Marche des Fiertés en partenaire commercial payant faute de signer la charte associative de l'Inter LGBT qu'elle qualifie de gauchiste, et qui dans son Wiki, se targue d'avoir obtenu des tas d'avancées miraculeuses alors qu'ils n'ont fait que cueillir les fruits de quarante ans de militantisme et de luttes des associations de défenses des libertés en place depuis 1968.

http://fr.wikipedia.org/wiki/GayLib


C'est ce mouvement que les militants institutionnels de la lutte LGBT ont joyeusement rebaptisé «club des masos ».

Il est vrai que la tâche n'est pas facile pour l'émanation d'un parti dont « le courant racine » a persécuté l'homosexualité depuis 60 ans, petit rappel dans ce billet récent:

http://brethmas.blogspot.com/2009/11/299-homophobie-la-droite-na-pas-change.html

qui contient un utile et bref historique de la réalité.


Alors, les arguments politicards vont bon train: « Y aurait-il des «gentils pédés » à gauche et des « méchants pédés » à droite? », « Ils vont changer, ils ont compris, pourquoi ne pas leur donner une chance? »


Soyons réalistes: l'UMP n'en veut pas, de cette chance.

Ce qu'elle veut, c'est gagner les élections à tout prix et instaurer son ultra-libéralisme dans lequel il n'est de bonnes libertés que celles qui rapportent. Et à cet égard, elle sait bien, l'UMP, qu'elle ne doit sa majorité qu'au phagocytage des électeurs du Front National, au ralliement de de Villiers, aux contributions de Boutin, présidente du « Parti Chrétien Démocrate» associé à l'UMP;

http://fr.wikipedia.org/wiki/Christine_Boutin

à l'investiture donnée à des Vanneste;

http://www.paperblog.fr/397831/investiture-de-christian-vanneste-a-tourcoing-l-ump-pratique-l-ouverture-a-l-homophobie/

et à d'autres ouvertures parfaitement et durement droitistes qui complètent sa panoplie de « séduction ».


Elle ne peut nous faire croire sérieusement que la collaboration d'un Eric Besson est une ouverture à gauche, si on en juge par les exploits du bonhomme en matière d'immigration, d'expulsions vers des pays en guerre et de refus du statut de réfugié aux exilés homosexuels menacés dans leurs pays.

http://futurrouge.wordpress.com/2009/05/24/un-homo-algerien-menace-dexpulsion-quand-letat-francais-renvoie-les-homos-dans-des-pays-ou-la-loi-et-la-societe-les-condamnent/

http://sans.contrefacon.free.fr/forum/viewtopic.phpt=2771&sid=4e34cfb62000759e5a81b61b52799689

http://www.lepost.fr/article/2009/11/11/1785117_pour-merlin-et-tsai-deux-homos-menaces-d-expulsion-et-en-danger-dans-leurs-pays-la-situation-est-de-plus-en-plus-preoccupante.html


L'UMP laboure, sème et récolte en terre homophobe. C'est son territoire, sa vocation, sa place, sa zone de chalandise dans l'échiquier politique. Alors, elle a beau ouvrir des succursales avec des drapeaux arc-en-ciel, distribuer des capotes à La Marche des Fiertés alors que la recherche sur le Sida est réduite à de beaux discours par son gouvernement, cueillir à grand tapage les fruits des luttes des militants institutionnels et même ajouter de-ci de-là un alinéa à des lois existantes sans pour autant combler le retard que nous gardons sur nos voisins civilisés, elle conserve sur le sujet une image de marchand de soupe.


Qui oubliera les investitures accordées à Vanneste, les dérapages homophobes de nombre de ses députés;

http://therealscandy.free.fr/humeur/proposhomofob.htm

et surtout sa situation dans la scène politique qui lui interdit toute ouverture somme toute peu payante à gauche au regard de l'hécatombe d'électeurs qu'elle provoquerait sur son flanc droit...


Tout comme les tartarinades de son mentor qui avait promis d'être le président du pouvoir d'achat et de faire disparaître les SDF en deux ans de mandat, les promesses de bonheur faites aux homosexuels par l'UMP ne sont que des promesses électorales, un appât jeté dans l'eau trouble avant l'immersion des hameçons électoraux.


Elles entrent en conflit avec la raison d'être du mouvement, qui défend une société dont l'homme et son bonheur ne sont plus ni le centre ni l'objectif, dont l'économie du toujours plus à tout prix est le crédo, dont le schéma social est « tous contre tous, mort au plus faible ».


L'UMP procède par tache d'huile, ce que d'aucuns appellent « le mode moissonneuse ». Elle essaie de persuader le bon peuple que le ralliement de quelques traîtres représente l'ouverture de sa pensée aux causes qu'elle les a justement invité à trahir, et que quelques hirondelles arrivistes vont faire le printemps. Se laisse duper qui veut.


J'ai déjà eu à maintes reprises l'occasion de parler de GayLib et du mode moissonneuse de l'UMP qui consiste à faire feu de tous bois pour mettre en pression la chaudière du parti.

http://brethmas.blogspot.com/2009/06/269-droits-de-lhomme-et-droits-de.html

http://brethmas.blogspot.com/2008/05/dernire-minute-la-guerre.html


Peut-on vraiment imaginer que les promesses de « plénitude LGBT » de l'UMP, avec ou sans Gay-Lib soient autre chose que des tracts électoraux, des leurres lancés à la cantonade, des promesses en l'air quand on voit le parti et ses sbires à l'œuvre face aux homosexuels, la manière dont il distribue ses investitures, drague dans les rangs de l'extrême-droite et file un parfait amour avec le Vatican et la scientologie?

Est-ce le pasteur que l'on préfère à l'instituteur qui va faire avancer nos libertés individuelles?

Est-ce de la naïveté ou du cynisme de la part de ceux qui s'agitent et se dépensent dans cette association que de croire et faire croire qu'ils vont nous venir en aide?


Voici un copié-collé du manifeste de l'Appel des Appels;

http://www.appeldesappels.org/

qui représente tout à fait la situation et permet de comprendre que les promesses de bonheur humanistes du régime et de ses tentacules ne sont que des opérations de récupération.

Le malaise en France est bien là, profond, palpable. Misère sociale, crise financière et économique, détresse morale, impasse politique. Le gouvernement navigue entre cynisme et opportunisme. La caporalisation des esprits accompagne la petite musique néolibérale, invitant tout un chacun à la servitude sociale librement consentie de tous.

Lorsque le peuple résiste à consentir, on le réquisitionne, on l’opprime, on le licencie, on le « casse », bref le Pouvoir renoue avec les principes premiers de la tyrannie : populisme pour tous et décision d’un seul.

Au nom de « l’efficacité » mesurable érigée en loi suprême, les « réformes » visent à enserrer les populations dans des dispositifs de contrôle qui les accompagnent du berceau à la tombe. Psychologisation, médicalisation et pédagogisation de l’existence se conjuguent pour fabriquer une « ressource humaine » performante. La sévère discipline d’une concurrence de tous contre tous impose à chacun de faire la preuve à tout instant de sa conformité aux standards de l’employabilité, de la productivité et de la flexibilité.

L’idéologie d’une civilisation du profit s’insinue jusque dans les subjectivités convoquées à se vivre comme un « homo economicus», un « capital humain » en constante accumulation. Cette normalisation, à la fois polymorphe et monotone, suppose que tous les métiers qui ont souci de l’humain soient subordonnés d’une manière ou d’une autre aux valeurs de rentabilité et fassent la preuve comptable de leur compatibilité avec le langage des marchés financiers et commerciaux.

Convertis en entreprises de coaching psychiatrique, de recyclage psychique, de gestion de l’intime, une trame fine de services d’accompagnement individualisé, forcément bien intentionnés, proposent de nouvelles tutelles sociales et culturelles pour mieux mettre les hommes en consonance immédiate avec les exigences impitoyables des marchés qui nous disciplinent.

Cette conversion du service public en contrôle social à la fois souple, constant et généralisé suppose que tous ceux qui concevaient encore leur métier comme une relation, un espace et un temps réservés à des valeurs et à des principes étrangers au pouvoir politique et à l’impératif de profit doivent être eux-mêmes convertis par toute la série de réformes qui s’abat sur la justice, l’hôpital, l’école, la culture, la recherche, le travail social. Contrôler les contrôleurs des populations, normaliser les normalisateurs des subjectivités, c’est la condition indispensable du bouclage des sociétés.

Lorsque cela ne suffit pas, c’est à la santé que l’on recourt pour alarmer les populations sans leur donner véritablement les moyens de la préserver : à propos de la pandémie récente des professeurs de médecine parlaient du « management par la panique ».

Comme la quête illimitée de la performance ne cesse de produire ses anormaux, ses exclus, ses inutiles et ses inefficaces, elle engendre un appareil répressif proliférant, à la mesure de la peur sociale et des paniques subjectives qu’elle provoque. L’auto-alimentation de la peur et de la répression paraît sans limites.

Elle produit l’espoir suprêmement dangereux pour les libertés d’une société parfaitement sécurisée, dans laquelle serait repérée et éliminée de la naissance jusqu’à la mort la dangerosité de tout individu. L’homme indéfiniment traçable par la surveillance génétique, neuronale et numérique n’est plus une figure de science-fiction, c’est un programme scientifique et politique en plein développement. La société de demain sera animale ou ne sera pas !

N’est-ce pas d’ailleurs ce que dit la « science » sur les résultats de laquelle tous les « tyrans » font cuire leur petite soupe pour justifier leur Pouvoir sans avoir à le soumettre au débat politique : c’est la Nature ou le Marché qui veut ça et on ne peut pas faire autrement que de s’y prendre comme l’on peut. Avec la neuro-économie d’ailleurs on sait bien que la Nature et le Marché c’est du pareil au même et que le Cerveau fonctionne comme un actionnaire et réciproquement !

Il reste à apporter cette « Bonne Nouvelle » aux populations qui l’ignorent encore et les « corps intermédiaires » sont « réquisitionnés » entre deux pandémies et deux « spectacles » au cours desquels on a pu vendre à Coca-Cola un peu de temps disponible ! Entre les deux scènes le « risque » encore le « risque », vous dis-je, menace l’apathie sereine des populations managées par la peur et distraites par la télécratie.

Magistrats, enseignants, universitaires, médecins, journalistes, écrivains, travailleurs sociaux, acteurs culturels, tous doivent plier devant de nouveaux préfets qui, au nom des « risques » divers et variés, normalisent et évaluent leurs pratiques professionnelles selon des critères idéologiques de contrôle social des populations et de conformisation des individus : nouveaux préfets de santé, les directeurs des Agences Régionales de Santé contrôlent non seulement les établissements hospitaliers, les réseaux sanitaires, mais absorbent également tout le secteur social.

Nouveaux inspecteurs d’université, les experts des Agences d’Évaluation (AERES et ANR) visitent les laboratoires et les équipes de recherche pour vérifier qu’en matière de production scientifique ils obéissent bien à la politique de marque des publications anglo-saxonnes.

Ces nouveaux préfets du savoir, descendants des inspecteurs d’université créés par Napoléon Premier et des services de marketing publicitaire des industries de l’édition et de l’information scientifique vérifient que les acteurs de la production des connaissances courbent suffisamment l’échine sous le poids de leur nouvelle civilisation.

Prônant la guerre de tous contre tous, ils chantent les louanges d’une performance d’autant plus proclamée qu’elle s’avère réellement inefficace. Pour les magistrats et les éducateurs, on supprime les relais intermédiaires et les procédures qui pouvaient potentiellement assurer leur indépendance.

C’est le contenu même des programmes d’éducation et de soin, de justice, de recherche et d’information que l’on modifie en définissant de nouvelles formes par lesquelles ils s’exercent ou se transmettent.

Comme le pouvoir actuel n’est pas à une contradiction près, les réformes qu’il impose peuvent dans le même mouvement désavouer les débats qu’il propose : on diminue l’importance de l’histoire et de la géographie au moment même où s’ouvre un soi-disant débat sur l’identité nationale !

Pour faire oublier les inégalités sociales redoublées et délibérées, la peur de l’étranger est attisée et exploitée sans vergogne. La traque au clandestin favorise les passions xénophobes, installe insidieusement des dispositifs de vidéo-surveillance des populations et de traçabilité des individus. A partir de la traque des « anormaux » et des « illégaux », par la manipulation de l’opinion par la peur, par les effets d’annonces, avec des dispositifs de contrôle, le Pouvoir prépare insidieusement et obscurément le quadrillage en réseau des populations dites « normales » et « nationales ».

Cette infiltration progressive du « cancer » sécuritaire s’exerce au nom des risques que feraient courir les terroristes étrangers, les schizophrènes dangereux, les pédophiles en cavale, et ces sans domicile fixe que nous risquons tous, plus ou moins, de devenir dans la construction d’un État néolibéral qui fait de chacun d’entre nous un intérimaire de l’existence et un intermittent de la Cité.

C’est cette civilisation dont nous ne voulons pas que démonte secteur professionnel par secteur professionnel le mouvement de l’Appel des appels.

Civilisation de la haine qui invite à traiter les hommes comme des choses et à faire de chacun le manageur solitaire de sa servitude sociale et le contrôleur de gestion de sa faillite citoyenne.

L'opposition de ce pays a un besoin urgent de se dédouaner de la communication gluante et lénifiante d'un pouvoir qui veut tout contrôler, tout récupérer, tout mettre à son service, déposer le brevet de la "légitimité" à son nom exclusif, récolter ce que les autres ont semé, -et pour rester dans notre sujet,-réécrire l'histoire des luttes LGBT à son profit, et prétendre représenter aujourd'hui le salut pour des causes dont l'éradication est un des fleuron de son fonds de commerce.


Transposez cette situation à celle des grandes exterminations de l'histoire et demandez vous si les victimes d'hier veulent fraterniser avec leurs bourreaux d'aujourd'hui sur la foi d'un beau discours.


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mercredi 23 décembre 2009

304° Nouvelle mode: la burqagoule...

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Chaque fois que je mets mon nez dans l'actualité, j'ai l'impression d'assister à un enterrement.

Je vois les Lumières s'éloigner, les grands idéaux humanistes se momifier, notre philosophie s'éteindre, notre culture s'enfoncer dans le brouillard d'un obscurantisme retrouvé, et même soigneusement recréé, nos idées et jugements s'égarer dans des confusions fabriquées et entretenues avec un soin machiavélique par les nouveaux marionnettistes du monde.

Nos débats de société puent, nos échanges d'idées volent bas, nos édiles sont minables et l'impulsion qu'ils donnent à l'amélioration de la société qu'ils ont promise ressemble plus à un coup de frein qu'à un nouvel élan.

Déjà cette idée paranoïaque de vouloir définir une identité française, comme si cette identité n'était pas précisément la photo du chantier France enrichi chaque matin des pierres des constructeurs de la veille. La graver dans le marbre pour la faire perdurer, c'est l'empêcher à jamais de progresser, de s'enrichir, de s'embellir et surtout de rester dans le concert des autres pays, qui eux, continuent à dérouler leur partition.

Combien des héros de l'Affiche Rouge parlaient français? Et combien de tirailleurs sénégalais sont morts pour la construire, cette identité? Combien allaient à la mosquée? La France dont j'ai l'idée ne se posait pas ces questions idiotes en se grandissant de leurs exploits. Alors quand on voit maintenant le regard nauséabond qu'ont sur ces sujets ceux qui se déclarent aujourd'hui héritiers du gaullisme, on reste pantois. Sommes nous donc tombés si bas?

http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/12/23/de-coup-d-eclat-en-coup-de-colere-le-debat-sur-la-burqa-divise-la-majorite_1284210_823448.html

Au triste musée de la confusion organisée et de l'assimilation dévalorisante, après le juif-escroc, l'arabe-voleur et le pédé-pédo, voici maintenant la burqua-cagoule.

http://www.20minutes.fr/article/372530/France-Loi-sur-la-burqa-Une-question-de-securite-publique.php


Jusqu'à maintenant, le problème de la burqua se limitait à un débat sur les symboles religieux et l'émancipation de la femme. En déclarant aujourd'hui qu'en se voilant la face, ces dames enrobées rechercheraient le même genre d'anonymat que des casseurs encagoulés, le nouveau projet de Coppé éclabousse l'Islam tout entier d'un soupçon d'insécurité et de terrorisme.

Quels sont les signes avant-coureurs d'une dictature? Atteintes à la laïcité qui privilégient certaines religions au détriment d'autres, soupçons et anathèmes dirigés contre certaines communautés, déni de l'expression populaire par l'organisation de nouveaux votes plus encadrés, (Traité de Lisbonne, « erreurs de bouton » récentes), attaques contre la liberté d'expression (Loi Loppsi 1 et 2, proposition de l'UMP Myard de « nationaliser l'internet » à la Chinoise qui date de la semaine dernière).

http://www.clubic.com/actualite-316878-depute-ump-nationaliser-internet-pourri-chine.html

...encadrement de la justice (suppression des juges d'instruction), mise au pas des artistes (le prix Goncourt de littérature rappelé à un « devoir de réserve » par l'UMP Raoult et pas défendu par le ministre)...,

Ce ne sont bien sûr que des petites bulles qui éclatent ici et là à la surface du marais. Des petites bulles. Mais il y en a de plus en plus, sur des sujets de plus en plus variés, et de plus en plus souvent. Suffisamment pour imaginer que dans les profondeurs s'éveille un monstre, et que c'est maintenant qu'il faut prendre les dispositions nécessaires pour l'empêcher de faire surface.

Il me souvient de blogs et d'articles de presse qui, en 2000 et 2001, disaient : « le sarkozisme, ça va être « Ça ». Presse Ô combien prémonitoire. Nous y sommes maintenant. On fait quoi?



Certes, la droite se divise bien autant que la gauche. Nora Berra, Ministre « des aînés », qui vient de claquer la porte du débat UMP sur la « burqagoule » en est un des signes ordinaires.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/12/23/de-coup-d-eclat-en-coup-de-colere-le-debat-sur-la-burqa-divise-la-majorite_1284210_823448.html

On ne peut pas impunément faire le grand écart entre le Front National et le centrisme modéré, et qui plus est à la sauce écologique.

A faucher trop large, on récolte avec le grain l'ortie du chemin. (C'est joli, les proverbes bucoliques, hein?, Riches de sens, profondément symboliques...

Travaillons à briser les faux semblants de cohérence du projet sarkozien, qui n'est que la mousseuse expansion d'une eau de bidet trop agitée.

Nationaliser internet, assimiler burqa et cagoule, différencier clocher et minaret, distinguer génuflexion de prosternation résultent du croisement abâtardi d'une incompétence crasse, d'une mauvaise foi cynique et d'une culture forcenée du populisme.

Néanmoins, si on ne fait pas un feu d'artifice en mettant le feu aux caisses de munitions, on provoque néanmoins un furieux incendie. Il serait urgent de verser de l'eau sur les élucubrations d'apprenti-sorciers de cette nouvelle race d'imposteurs politiques.

De toute façon, tant vaut nous préparer à ce que ça pète: la fracture sociale commence à ressembler à un océan:

3,1 millions de Français vont bénéficier du RSA alors qu'ils sont 8 millions à vivre en dessous du seuil de pauvreté de 800€.

Que vont devenir les cinq millions d'oubliés?


Huit Français sur dix ont les meilleures raisons matérielles de voter à gauche, voire à l'extrême gauche. Et le pouvoir appartient aux 2 autres. Cherchez l'erreur, et imaginez combien de temps on va encore pouvoir fonctionner comme ça...


P.S.:

A peine avais-je mis cet article en ligne qu'en regardant le 13h de France 2, je découvre qu'on prêtre anglican de York a incité ses ouailles frappés de grande pauvreté à voler aux étalages les plus riches.

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gsXlYQLhAN-75LI_z5znlYeLLCPA

L'argument du prêtre, ancien aumônier des prisons, qui connaît donc son sujet, et qui officie dans une ville économiquement sinistrée et à très fort taux de chômage consiste à dire que de petits larcins alimentaires, s'ils permettent de survivre, sont à même de dissuader leurs auteurs de verser dans une délinquance lourde et de vivre dans une économie souterraine, et que c'est donc moindre mal.

Certes, sa hiérarchie ne l'a pas suivi. Mais elle vit dans des palais dorés...


Il n'y a pas que le climat qui a des dérèglements. L'ordre social aussi. Demandons nous objectivement pourquoi...

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mardi 15 décembre 2009

302° Nadine, elle est ouf, la meuf! Parole!



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Par une superbe périphrase au ras des pâquerettes, Nadine Morano a résumé hier soir ce qu'elle attendait « du » jeune musulman.

« quand il est français, qu'il aime son pays, qu'il trouve un travail, qu'il ne parle pas le verlan et qu'il ne mettre pas sa casquette à l'envers ».

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jUagzgVP73IURU-7UU0bNmhq4t1w

D'abord, elle n'attend pas « d'un » jeune musulman, mais « du » jeune musulman... Usage de l'article défini à la manière d'un scientifique classant des espèces et des sous-espèces. On constate chez « le» faisan cendré... Les gens ne sont pas des spécimens, tout de même!

Ensuite, moi, je connais des jeunes Français, et à la rigueur des vieux Français. Et aussi des jeunes et de moins jeunes Françaises. Mais je me refuse absolument à classer les citoyens par leur couleur ou leur religion. D'ailleurs, la loi va dans mon sens, qui dit qu'il s'agirait de discrimination et interdit les quantifications ethniques et religieuses dans les sondages et statistiques.

D'autant plus que « s'il n'est pas français », d'après la ministre, le jeune musulman aurait alors toute latitude pour péter à table, cracher sur les murs, porter une chéchia au lieu d'une casquette et maraver ses concitoyens sans vergogne?

Avant de parler, elle devrait en fréquenter quelques uns, français ou pas...

Par ailleurs, pour qu'un jeune homme issu d'une famille modeste trouve un travail, il faudrait déjà:

1° qu'il y ait du travail,

2° qu'il ait pu recevoir une formation digne de ce nom dans un établissement qui compte le nombre voulu d'enseignants, de collaborateurs et de surveillants propres à y maintenir la discipline alors que le gouvernement auquel participe Madame Morano déshabille l'enseignement en général et les établissement de banlieue en particulier

3° que nombre d'employeurs français ne jettent pas directement à la poubelle les curriculum vitae à patronymes étrangers. A cet égard, les test de curriculum vitae en double est riche d'enseignements: (le même curriculum envoyé l'un par Jean-Pierre, l'autre par Rachid n'a pas les mêmes chances dans de trop nombreuses entreprises...

Enfin, je préfère entendre parler verlan sincèrement que langue de bois, promesses pas tenues, chiffres truqués et débats sur l'identité française destiné à cacher le cuisant échec de ce gouvernement dans les domaines de l'emploi, du pouvoir d'achat et de la sécurité, autant de domaines où il avait pris des engagements de matamore avec sa casquette bien à l'endroit.

Sans compter que le verlan, c'est quasiment médiéval. Les banlieusards modernes parlent le niktamer, un jargon cosmopolite dont la forme écrite phonétique plus concise s'adapte mieux aux textos.

Et enfin la casquette. J'ai ressorti ma vieille casquette de mon grenier et je me propose de la porter à l'envers en signe de protestation. A gauche, votre serviteur, à droite mon pote Obama, que pour faire chier la Morano, on a mis nos casquettes à l'envers.

Quand on pense que Nadine Morano est secrétaire d'état chargée de la famille et de la solidarité auprès du ministre du travail, ses déclarations font froid dans le dos. La solidarité dont il est question me semble bien sélective...

On notera que ses douteuses déclarations ne sont pas tombées du ciel au hasard, elles ont été prononcées lors d'un débat sur l'identité nationale volontairement localisé à Charmes (Vosges) par le député UMP du coin, parce que cette riante localité est la patrie de Maurice Barrès, chantre et maître à penser du nationalisme pendant cinquante ans, auquel on doit, entre autres articles antisémites, cette joyeuse sentence: « Que Dreyfuss ait trahi, je le déduis de sa race ».

Arnaud Montebourg parle carrément de malhonnêteté politique...

http://www.lepost.fr/article/2009/12/15/1841414_arnaud-montebourg-nadine-morano-est-politiquement-malhonnete.html

En regardant la bio de Maurice Barrès, je constate que j'ai fréquenté les mêmes établissements scolaires que lui: Collège de la Malgrange et Lycée Poincaré à Nancy... Comme quoi il n'y a pas de fatalité...


Ceci dit, le monde politique, du moins ses ténors, fait tout pour qu'on lui marave sa race.

La dernière mode, maintenant, c'est la démocratie aménagée. Quand le résultat d'une élection ne convient pas, on la refait jusqu'à ce que ça convienne. Les électeurs contraints de recommencer leur boulot comme de vulgaires cancres...

Les Irlandais, qui avaient voté contre le traité de Lisbonne, ont du revoter l'an dernier jusqu'à ce que ça soit oui. Les Hollandais qui avaient voté contre en 2005 se sont fait doubler par leurs représentants qui ont revoté à leur place quelques mois plus tard. Pareil pour les pauvres Français, même les pas musulmans, qui avaient eux aussi, voté contre, et largement, en 2005, et que si sont fait trahir par leur congrès en 2008...

Le 24 octobre, voulant voter « pour deux » pour une taxe de 10% sur les bénéfices des banques, Jean François Lamour a la surprise de constater que, le score étant très partagé, son vote « à rebrousse-UMP » aboutit à adopter une mesure dont le gouvernement ne voulait pas. Qu'à cela ne tienne, il dira qu'il s'est trompé et on revotera « bien ».

Hier, le Sénat qui devait se prononcer sur le redécoupage électoral rejette l'ensemble du dispositif.

Encore une « erreur », et on vote à nouveau pour que ça soit « bien ».

Puisqu'il est admis qu'on peut se tromper en votant, et que cela justifie qu'on recommence l'élection, je demande, moi, qu'on refasse l'élection présidentielle de 2007. Si j'en juge par le nombre de déçus du sarkozisme, et le nombre de braves naïfs qui y ont cru et admettent aujourd'hui s'être trompé, on pourrait avec ce processus rectificatif, s'épargner les deux ans de chaos qu'il nous reste à subir jusqu'en 2012...


Enfin, dans le cadre du grand festival de gaffes politiques permanent qui caractérise notre régime, voici une invitation reçue cette semaine par un de mes amis:


L'Union des Patrons et Professionnels Juifs de France, à la suite d'un colloque sur l'antisémitisme qui s'est déroulé dimanche dernier à l'Espace Cardin, a remis


Le grand prix de l'année 2009 pour la lutte contre le racisme et l'antisémitisme à...


Monsieur Brice Hortefeux.


Toutes mes félicitations.




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lundi 7 décembre 2009

301° Jean Sarkozy, ma vie, mon oeuvre, mon scooter.

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Le pamphlet est un art trop délaissé. En voici un très réussi qui vise Jean Sarkozy, baptisé par mes soins « Le Petit Poussé » dans mon billet n° 291

http://brethmas.blogspot.com/2009/10/291-les-nouvelles-aventures-du-petit.html

Le pamphlet est donc un art difficile et exigeant: Il doit associer la qualité littéraire au jeu de mot virtuose, un parfait réalisme aux multiples degrés de l'expression, cultiver l'humour sans user de vulgarité...

Celui qu'un inconnu vient de consacrer à Jean Sarkozy est un modèle du genre. La presse et sans doute aussi quelques services officiels s'interrogent encore en vain sur l'identité de son auteur, tant la documentation y est précise et détaillée, tant certaines scènes décrites y paraissent vécues et non pas reconstituées. D'ailleurs, l'auteur prend un malin plaisir à caricaturer celles qu'il imagine pour bien faire comprendre qu'il sait tout de celles dont il donne le détail.

Plus on analyse les éléments, les traits des personnages, plus on comprend que l'auteur est sans doute plus qu'un journaliste très bien renseigné.... On imagine plutôt un proche, un membre du sérail...

Y aurait-il donc entre la famille Sarkozy, les proches conseillers de l'Elysée et le noyau dur du Conseil Général des Hauts de Seine un personnage qui aurait pu cacher si longtemps tant de talent littéraire et d'humour?

On saura bien un jour... L'ouvrage commence très fort, par les « à paraître du même auteur » au nombre desquels on relève au hasard:

  • 2011 Qu'est ce que l'identité alto-séquanaise?
  • 2014 Neuilly son maire

et trois tomes sur la légitimité au rythme calendaire des échéances électorales à venir.

Les personnages ont des caractères aussi marqués que ceux d'un vaudeville. Evoluent notamment parrain Brice qui raconte des histoires auvergnates et chante « Trabadja la Moukère », Tonton Patrick et Tatie Zabelle de Levallois, pépé Devedjan, l'espagnole Cécilia, l'éthérée Carlita, quelques conseillers obséquieux, quelques publicitaires célèbres croqués avec cruauté, et un Eric Besson aussi détestable que nature, qui se demande toujours si les choses méritent d'être entreprises pour autre chose que « pour enfler quelqu'un » au passage.

Tout ce qui ne contribue pas à fond au « clan sarkoziste » est qualifié « d'ennemi du progrès » ou de victime de la « pensée unique », et parrain Brice y explique avec conviction et exemple à l'appui qu'il n'y a pas besoin de grands diplômes pour devenir Ministre de l'Intérieur. Et même Président de la République, d'ailleurs.

Le style est émaillé des locutions préférées du rejeton: « ni plus ni moins », « moi je », « être légitime », pour se résumer en démonstration de volonté népotique avec « les choses en seraient resté là si le hasard ne s'en était pas mêlé ».

Bref: c'est pas cher, court et vite lu, dense, rigolo, fin, plein d'humour et de dénonciations, offrez-vous vite ce loukoum littéraire avant que....

Non, ils n'oseront pas, mais on sent que ça doit les démanger. Ils doit y avoir des réunions de conseillers animées au sujet de ce livre que tout bon républicain doit absolument posséder dans sa bibliothèque!



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mardi 1 décembre 2009

300° Un nouveau candidat au jeu du plus con.






Le référendum d'initiative populaire n'est pas une invention tombée du ciel. Il y a si longtemps que ce système séduit des admirateurs irrationnels et naïfs qui nous racontent que « La suisse est un beau pays parce que les gens peuvent vraiment s'exprimer librement »...

D'ailleurs, les sirènes du populisme ont chanté aux oreilles de notre régime, puisque le référendum d'initiative populaire figure dans notre constitution depuis la réforme du 21 juillet 2008. Seule manque encore la « loi organique », le « logiciel législatif » qui permettrait de le mettre en œuvre. Quand on en voit les résultats en Suisse, nous ne sommes pas pressés!

Il faut savoir que le système est également prévu aux U.S.A, en Italie, en Autriche, et en Allemagne.

Dans les trois premiers, les conditions de sa mise en œuvre sont si nombreuses et complexes qu'il n'a jamais pu être utilisé, et l'Allemagne est dans le même chantier que nous à propos de sa mise en œuvre. Le zinzin semble faire, à juste titre, un peu peur aux gens raisonnables.

L'ensemble du dispositif est effectivement sujet à caution. Il est trop facile à transformer en machine infernale. Il est si facile à un populiste habile de poser une question dirigiste ou d'apparence bénigne comme celle qui vient de faire cailler le bon lait suisse que son maniement semble déraisonnable à toute société qui ne veut pas prendre de décision sur un coup de tête.

Les mouvements de foule spontanés, auxquels appartiennent par exemple le lynchage et le hooliganisme sont édifiants quant à la déraison qui s'empare d'une multitude si elle se dispense de réflexion préalable.

Et les grands rassemblements égrégoriens type Nuremberg ou Pyong Yang et autres grand-messes du prêt-à-penser n'ont jamais produit de courants de pensée viables...

Quant au débat préalable, il doit être organisé suivant des normes drastiques et contrôlées par des institutions reconnues. Ce n'est pas en confiant l'orchestration d'un débat public à des journalistes dont les plus tonitruants sont trop souvent ceux qui ont le plus de moyens, donc les plus assujettis, que l'on va obtenir une analyse objective et humaniste d'un problème.

Avec leurs manières bien propres sur eux, leur démocratie d'aspect avenant et leur bourgeoisie accorte, les Suisses, qui en matière de fromage, ne produisent que des produits cuits sans odeur, viennent en matière de politique, de nous pondre une puissante cancoillotte.

Souvenons nous de ce dialogue prémonitoire d'Orson Welles qui, dans son « Troisième Homme » de 1949, faisait dire à son héros Harry Lime:


« In Italy, for thirty years under the Borgias, they had warfare, terror, murder and bloodshed - but they also produced Michelangelo, Leonardo Da Vinci and the Renaissance. In Switzerland, they had brotherly love and five hundred years of democracy and peace, and what did they produce? The cuckoo clock! »

« En Italie, pendant trente ans sous les Borgias, ce furent émeutes, terreur, meurtres et vengeances sanglantes, mais en même temps, ils avaient Michel Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance. En Suisse, ils ont eu cinq siècles d'amour fraternel, de démocratie et de paix, et qu'en est-il sorti? Le coucou! ».

On voit aujourd'hui que croire que le minaret fait le terroriste, c'est aussi con que de croire que le coucou fait le Suisse... Derrière des façades bien proprettes peuvent vivre des monstres insoupçonnables.

photo: Le Post

Peut-être que si les Helvètes n'avaient pas si longtemps vécu dans leur tour d'argent, au propre comme au figuré, ils auraient songé, avant de prendre une décision dont l'inutilité dispute à l'imbécillité, dans quelle situation ils allaient se retrouver au milieu du reste du monde où persistent à vivre des êtres humains certes dépourvus de coffres forts et de verts pâturages, mais relativement normaux et impliqués dans la vie de la planète...

Comment vont-ils maintenant assumer leur « helvetitude », eux qui vivent largement en hébergeant les capitaux des autres et ne possèdent à peu près aucune matière première? Il faut certains moyens pour assumer une neutralité autarcique comme la leur, et ils viennent de les dilapider...

Si je ne me suis pas précipité pour dénoncer le résultat de leur votation, c'est que son imbécillité me paraît plus grande que sa portée réelle. Et aussi parce qu'il fallait quelques jours pour pouvoir se délecter des premiers produits de la machine à gaffe qu'ils ont mise en route. Elle a déjà commencé à produire.

Les Laurel et Hardy de l'UMP, Xavier Bertrand et Dominique Paillé, en ont déjà fait leurs choux gras..

Xavier Bertrand, portraitisé dans mon article précédent, s'est interrogé à la télévision sur l'utilité des minarets.

Il n'est "pas certain que l’on ait forcément besoin de minarets" pour pratiquer l’Islam....

http://www.france-info.com/france-societe-2009-11-30-la-querelle-des-minarets-va-t-elle-gagner-la-france-375187-9-12.html

Xavier Bertrand est-il utile au bonheur des Français? Il existe des tas de bonnes questions qu'on ne se pose jamais!

Dominique Paillé, lui, estime que le droit d'ériger des monuments appartient au premier arrivant:

"il y avait des religions qui étaient là avant l’avènement de la République, il y a celles qui sont arrivées après..."

Moi je vois surtout un parti politique qui est arrivé bien après...

Et Averell (Frédéric Lefebvre), de surenchérir:

« On ne laissera pas faire le concours du plus haut minaret en France ».

En matière de concours, il en a déjà gagné un, si vous voyez ce que je veux dire.

Bon allez, Kouchner et Morin ne se sont pas fait avoir et ont parlé de populisme. Curieusement, ce sont les moins « UMP » du lot...

Jean François Coppé sent venir les gaffes, il préfèrerait qu'on parle d'autre chose...

Et Eric Besson, sur l'utilité duquel on pourrait aussi s'interroger, préfèrerait qu'on se déchaine sur la burqa que sur les minarets. Il a besoin, lui, de s'attaquer à quelque chose, sinon, il semble avoir mal vécu sa journée.

Témoin cet interview où il taille un costard d'enfer à Sarkozy en présence d'Hortefeux, parrain des enfants... Quand je pense que tout ce petit monde, aujourd'hui, est copain comme cochon...



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Ce que je pense de cette démonstration? Je ne saurais l'exprimer, car les mots que je trouve sont tout à la fois bien au-delà de ce qu'il pourrait considérer comme une injure et bien en-deçà de l'exécration qu'il m'inspire. Je préfère laisser à chacun le soin de se faire une idée.

Soit ils n'ont aucun amour propre, soit ils confirment cette désagréable impression que le monde politique est assez largement constitué d'une bande de copains coquins qui se livrent à des combats-spectacles à la télévision pour gagner leur croûte, puis quittent le ring bras-dessus-bras-dessous comme des collègues de travail après le boulot...

J'allais m'arrêter là, mais l'activité de la pieuvre sarkozique m'oblige à un petit supplément.




Edvige bouge encore!


Le projet Edvige ayant été enterré dans les conditions démocratiques et républicaines que l'on sait, une seconde mouture est en train de naître clandestinement par décret sans devoir se soumettre aux contrôles de la CNIL. Nos libertés sont encore en danger.

Rappel:

http://brethmas.blogspot.com/2008/07/181-signez-la-ptition-contre-edvige.html

http://brethmas.blogspot.com/2008/07/185-cristina-la-grande-soeur-cache.html

http://brethmas.blogspot.com/2008/09/194-fichez-nous-la-paix-edvige-et.html


Tous les renseignements sur la résurrection du zombie ici:

http://www.nonaedvige.sgdg.org/