dimanche 27 décembre 2015

522° L'insupportable Monsieur Valls.





Je pense au contraire que c'est lorsqu’on s’éloigne des « grandes valeurs » qu'on s'égare. 




Et monsieur Valls est plus que jamais à la dérive. Comme François Hollande qui le maintient en fonction et approuve ce genre d'opinions outrancières, autoritaristes, opportunistes, politicardes, méprisables.

Nous n'avons pas voté pour ça en 2012. Au contraire, nous avons voté pour un retour de vraies valeurs républicaines, sociales. Pour se réapproprier Jaurès que le petit infâme précédent avait voulu annexer à sa panoplie de marionnettes.

A chaque nouveau manquement de ce gouvernement en perdition, une partie des électeurs s'envole. La gauche se dissout sous nos yeux.

Déjà, les vautours tournent autour d'un pouvoir à l'agonie et d'un électorat dans le doute.




Les valeurs humanistes de la République, que les Français continuent à brandir dans leurs manifestations n'ont plus aucun tribun capable de les porter dignement.

Réagir ? Mais comment ?









jeudi 17 décembre 2015

521° Et maintenant, on fait quoi?







Il y a dans Tom et Jerry, ou dans Bip-bip et Vil Coyotte une étude bien plus approfondie qu'on pourrait imaginer sur la faiblesse des hommes et leur propension à emballer la machine à perdre.

Les deux saga mettent en scène un héros qui ne retient jamais les leçons des déconfitures qu'il endure et retourne sans cesse d'un pas ragaillardi vers une nouvelle embûche aussi prévisible que la précédente. 

 Il y a des années qu'on dit que l'entre-soi du club trop fermé du monde politique devient insupportable au pauvre peuple, des années que le-dit pauvre peuple tente de lui substituer un parti suffisamment marginal (du moins en apparence) pour lui donner l'illusion que tout va changer, et des années que ceux qui sont au pouvoir, -les seuls qui pourraient vraiment changer quelque chose- , rivalisent d'artifices et d'emplâtres sur des jambes de bois pour prolonger encore un peu la jouissance de leur petit pré carré.

Ainsi, à peine trois jours après le dernière convulsion électorale du front national, notre gouvernement, qui avait l'occasion de changer quelque chose de très symbolique, -mettre fin à l'évasion fiscale organisée- fait volte face devant l'urne et renonce à voter un projet de loi que tout le monde appelait de ses vœux.



A peine trois jours après ce nouveau coup de semonce électoral, les deux opposants idéologiques marquants du monde politique décident de s'unir dans leur guerre aux moulins à vent, donnant ainsi crédit à un des slogans les plus productifs du front national : « l'UMPS ».

Alors qu'il suffirait d'écouter ce que disent les Français, dont on loue toujours la sagesse lorsqu'ils rattrapent la république au bord du gouffre comme ils viennent de le faire au deuxième tour, lorsqu'ils réagissent avec leur courageuse force tranquille après des attentats sanglants, lorsqu'après un conflit mondial, un conseil national de la résistance écrit un programme qui pourrait servir de bible de la république pour les siècles à venir, mais dont on n'honore plus les principes qu'en déposant des gerbes sur son mémorial au lieu d'en cultiver et d'en assurer la mise en œuvre et la pérennité.



Le monde politique n'est plus qu'un marais de courtisans blablatant jusqu'à son dernier souffle au lieu d'actionner les leviers qui sont à sa portée, et que les électeurs ne peuvent plus zapper qu'en s'abstenant ou en accordant leurs suffrages à deux groupes d'agités aussi désordonnés l'un que l'autre, un à droite de ce qui est déjà trop la droite, et un à gauche de ce qui n'est plus la gauche. Autant dire que l'avion est en piqué, que les pilotes ne pilotent plus et que les pirates ne savent pas piloter.

Lorsqu'il y a panique à bord, ce qui est un peu le cas : les chômeurs se multiplient et sont menacés d'exclusion sociale, les SDF hantent nos rues, les réfugiés meurent dans la boue de nos frontières ou au pied de nos immeubles vides, est-ce vraiment le moment de courir dans tous les sens et de laisser quelques aventuriers politiques genre famille Le Pen devenir chef de bande et empocher les prébendes que tous les dictateurs tirent toujours des désordres sociaux ?

L'urgence me semble dicter une refondation de la gauche, d'une vraie gauche qui réponde aux aspirations populaires, raccroche la déclaration des droits de l'homme au-dessus du bureau, rétablisse l'égalité des chances, remette en ordre un enseignement qui ait des visées civiques aussi bien que culturelles et technologiques, pratique et enseigne le vivre-ensemble, restaure les prérogatives et l'exercice d'une justice qui serait d'autant plus crédible que la classe dirigeante serait exemplaire et lui serait soumise sans exemption.

Puisque nous parlons de « classe dirigeante », qu'elle organise la succession de ses édiles pour que la politique ne soit plus une carrière, mais une fonction très temporelle à laquelle tout un chacun puisse prétendre en se faisant élire, non plus assis sur l'appareil d'un parti, mais sur la foi de ses valeurs personnelles et de son dévouement.



On peut rêver, me direz-vous ?
Le problème est que si nous ne travaillons pas très dur à réaliser ce rêve, c'est un cauchemar qui va prendre sa place, et lui, il viendra tout seul. Notre inaction nous tient lieu de sommeil, et c'est la réalité du cauchemar qui nous réveillera…





dimanche 29 novembre 2015

520° Voter à droite, c'est voter homophobe...





Au secours, le moyen âge revient. C'est la mode, décidément. Certes, les moyenâgeux français ne tirent pas à la kalachnikov, mais ils font quand même très sournoisement des morts et des blessés en légitimant les agressions homophobes par leurs discours discriminatoires, et en induisant des suicides, notamment d'adolescents, aux yeux desquels ils rendent tout projet d'avenir irréalisable.



Toutes ces victimes de l'ombre sont moins saignantes, moins spectaculaires, plus éparpillées, plus discrètes chacune dans leur coin, donc moins vendables par les médias.
Les ténors de notre belle droite bien française ont donc beau jeu de poser le mariage pour tous sur l'autel du sacrifice, d'en faire un bouc émissaire, une honteuse bannière de ralliement et, à défaut d'un rassemblement républicain, d’organiser un rassemblement barbare des inconscients et des vitupérateurs au service de leurs ambitions électorales.

Le 5 novembre 2012, invitée de LCI, Valérie Pécresse, préconise le démariage des couples homosexuels. Que lui importent les foyers que l'on va briser, les enfants qui se trouveront déchirés, orphelins, les maisons et les entreprises qu'il faudra vendre. Chacune de ces catastrophes se déroulera isolément, dans l'anonymat, et les ronds dans l'eau s'effaceront aux yeux d'une presse qui ne s'intéresse qu'aux rafales et aux explosions.




Depuis, elle ne sait plus trop ce qu'elle doit dire et communiquer sur le sujet. On a du essayer de lui expliquer, mais d'une part elle semble avoir du mal à comprendre, et d'autre part, elle reste persuadée que cet argument est un des plus productifs qu'elle puisse avancer pour draguer des électeurs aux régionales. ( C'est vrai qu'elle n'a pas grand-chose d'autre à dire…)

Alors, ce qu'elle n'ose plus faire directement, elle le fait par délégation. La presse a recensé plus de trente membres de « Sens Commun » et/ou de la manif pour tous sur les listes des Républicains.


Sur ses listes à elle, on en trouve trois notoires : le coordinateur de La Manif pour tous pour des Yvelines Nicolas Tardy-Joubert, le président délégué du Parti chrétien-démocrate (PCD) de Christine Boutin, Franck Margain et le conseiller municipal de Saint-Cloud, du même parti de Christine Boutin, Jean-Christophe Pierson.



Rappelons que « Sens commun », est l'appendice homophobe des Républicains, officiellement rattaché au parti, et auquel les « manif pour tous » adhèrent bien volontiers pour s'assurer une part du gâteau.

Hier 28 novembre, Valérie Pécresse était l'invitée d'honneur d'un sabbat de la Manif Pour Tous à l'Equinoxe, 20 rue du Colonel Pierre Avia à Paris. Cette salle de 2000 places était pleine. Quelques opposants ont été identifiés et fermement repoussés à l'entrée.

Laurent Wauquiez, candidat aux régionales en Auvergne-Rhône Alpes, n'a pas raté une réunion de la manif pour tous, quitte à y apparaître en compagnie de Christophe Boudot, candidat du FN et de Gerbert Rambaud , candidat de Debout la France. Le fond de scène de l'espace Tête d'Or devant lequel il a fait un discours était un immense drapeau de la manif pour tous. Video:





Laurent Wauquiez souffle habilement le chaud et le froid, stigmatisant en avril chez Bourdin le saccage d'un bar gay à Lille, mais comme Valérie Pécresse, il préfère faire dans la lame de fond sournoise, comploter avec les homophobes et leur déléguer les basses œuvres sans se salir les mains. 

La tentation est d'autant plus grande que politiquement, la manif pour tous, « ça paie ». Prenons le cas de Sébastien Pilard, qui a commencé coordonnateur de la manif pour tous dans les pays de Loire. De ce modeste strapontin, il est devenu fondateur, puis président avec Madeleine Bazin de Jessey, de « Sens Commun », branche homophobe de l'alors « UMP ».

Le voilà maintenant promu délégué national de «Les Républicains » en charge des Relations avec les entrepreneurs. L'homophobie ascenseur social, les Américains l'ont inventé, la France fait aussi bien maintenant.

Xavier Bertrand, tête de liste des « Républicains » dans le Nord, tient le même discours et se déclare partisan de la réécriture ou de l'abrogation de la loi Taubira.


Jean Luc Romero l'a dit :
 Un gay qui vote à droite, 
c'est une dinde qui vote pour Noël. 
      ©colette.over-blog


Valérie Pécresse veut faire faire des économies à sa région en faisant le ménage dans les « trop nombreuses subventions à des associations qui n’œuvrent pas précisément pour le bien public ». 

La liste n'en est pas précisée, ce qui inquiète beaucoup les observateurs, qui voient déjà menacées les associations pro-IGV, les associations de lutte contre le Sida et de prise en charge des malades, ainsi que les associations de défense des droits des LGBT et d'assistance aux victimes d'agressions et de discriminations comme SOS Homophobie, la Ligne Bleue ou le Refuge.

Marion Maréchal LePen, elle, tient le même discours, avec le mérite d'être plus précise : elle cible clairement les associations de planning familial, et les associations LGBT…




Quand on voit que Steve Briois, maire d'Hénin Beaumont, a, lui, supprimé en 2014 la petite subvention municipale à la Ligue des Droits de l'Homme, on peut s’inquiéter des dérives possibles de la purge envisagée parmi les associations « qui ne travaillent pas pour le bien public... »

Rappelons encore que chaque année, le parlement européen vote sur les avancées de l'égalité hommes-femmes dans l'union, et que cette année comme les autres, la délégation du front national a voté contre. Pour une fois qu'ils étaient là…

Il y a aussi le droit des femmes, soit dit en passant. Ce sont les mêmes régimes, les mêmes dictatures qui méprisent les femmes et attaquent les homosexuels.
A cet égard, le front national se place également dans la course:
L'eurodéputé frontiste Dominique Martin assure "qu'en gardant les femmes au foyer, on libèrera des emplois".
Sans commentaire...
Alors, ce n'est plus une question de « rassemblement citoyen et républicain » dont il s'agit, mais vu les objectifs souvent communs des Républicains et du Front National, un « rassemblement humaniste » qu'il faut constituer.

Que tous les LGBT prennent conscience des enjeux de cette droite extrémiste, pour ne pas dire radicalisée : Nos droits, nos vies, nos libertés sont en jeu. Ne nous tirons pas dans le pied.

Ne nous trompons pas d'ennemi.





jeudi 19 novembre 2015

519° Et si on parlait enfin de la « secte daesh » ?



Un blog sur les inégalités et les libertés LGBT n'est pas forcément un endroit où il faille réagir à chaud, d'autant plus que l'actualité nous montre par ailleurs que les réactions à chaud conduisent souvent à de désastreux égarements. La mode des « éditions spéciales » des médias nous a déjà fourni non seulement tout l'utile, mais surtout l'inutile jusqu'à plus soif. Nous avons un problème avec notre information.

 Lorsque j'étais au collège, nous passions parfois deux heures « d'explication de texte », deux longues heures à gloser dans tous les sens à propos d'un morceau choisi d'une dizaine de lignes extraits avec malignité par notre professeur d'un livre d'un « grand auteur ». Je me suis fait détester par le prof lorsqu'à la fin d'un de ces échanges migraineux, quelques minutes avant la sonnerie qui allait enfin nous ouvrir les portes vers le soleil de la récré, je lui ai demandé : « Mais, M'sieur, vous pensez vraiment que l'auteur, qui a du mettre deux minutes à écrire ces dix lignes parmi des milliers d'autres a vraiment pensé, en le faisant, à tout ce que trente élèves et vous-même ont pu raconter sur le sujet pendant deux heures ? »

 Il s'est fait un grand silence dans la classe, à peine troublé par les premiers frémissements que l'appel de la récré toute proche infligeait à nos muscles ankylosés. Et aussi à l'impatience de nos cerveaux surchauffés qui avaient besoin d'aller hurler des conneries sous les platanes pour exorciser la tension résultant de deux heures de questionnements trop ardus. Mais on sentait aussi planer dans la classe électrisée la joie, l'exultation, de voir le prof sans réponse face à une question qui ne jouait pas le jeu.


Collé, le prof. Il nous avait assommé de questionnements pendant deux heures, transformé chacun de nous en sbire de garde à vue pour poser aux autres des questions dans les questions et autres interrogations parfaitement irréalistes, et là, par le miracle d'une seule question sur le pourquoi du comment, je pulvérisais tout l'édifice de sa pédagogie supposée, je plantais un brutal rappel à l'ordre du jour : Pourquoi avons nous oublié le livre dans son ensemble au profit de quelques élucubrations qui ont sans aucun doute infiniment dépassé la pensée et les intentions de l'auteur ?

Il en est un peu de même avec les analyses des attentats. Maintenant qu'on a tout entendu, la chose et son contraire, l'analyse et la contre-analyse, l'exégèse et la contre-exegèse, que le plus dur de l'émotion est passé, on peut réfléchir plus posément. On a du mal à imaginer que des gens qui nous paraissent si différents, ne parlent pas notre langue, ont d'autres civilisations et d'autres religions aient une analyse pertinente des points faibles de nos routines et de nos modes de vie. C'est oublier que la plupart d'entre eux viennent de chez nous, ont été élevé au MacDo et au cornet de frites, et que s'ils veulent aujourd'hui nous apparaître si différents, c'est justement pour marquer la profondeur du fossé qu'ils veulent creuser entre eux et nous.

C'est aussi oublier que toutes les grandes nuisances humaines sont organisées par quelques mauvais génies très isolés qui, bien à l’abri dans leurs palais ou leurs casemates, envoient au casse-pipe des hordes de jeunes gens endoctrinés et aveuglés par une propagande bien pensées. Le stalinisme et le nazisme n'ont pas fonctionné autrement. Rares sont les généraux nazis morts dans les massacres qu'ils ont organisé au front : la plupart de ceux qui n'ont pas été pendus à Nüremberg ont fui en Argentine… Staline est mort saoûl dans sa datcha, pas dans une émeute révolutionnaire.



Rien n'est plus efficace pour transformer un pauvre con en tortionnaire que de lui confier des responsabilités qui le dépassent et une autorité trop lourde pour sa comprenette. Alors, le coup de la secte de fanatiques religieux, pour lever une armée de chair à canon, c'est quasiment un coup de génie. Vendre la mort et le sacrifice suprême comme une récompense, toutes les religions ont plus ou moins essayé, fait miroiter des paradis et exhibé des enfers, mais en matière de promesses électorales intenables, l'intégrisme musulman a pulvérisé la concurrence : 70 vierges… Personne ne se pose la question de savoir quel plaisir elles peuvent procurer à un pur esprit… Comme disait Chirac : plus c'est gros, mieux ça marche…

Il n'y a plus qu'à leur apprendre la leçon, programmer le logiciel, et les petits robots foncent à l'attaque. Ceci dit, constatons qu'il faut, chez les auteurs du système, une sacrée couche de frustration et de malaise pour refuser le droit d'exister à des peuples entiers sous prétexte qu'ils s'accordent des plaisirs qu'on se refuse. Toutes les religions basent leur adhésion sur l'ascèse et la privation, mais on atteint là des sommets d'invraisemblance… Ils s'attaquent à la musique, aux lieux où hommes et femmes boivent et s'amusent ensemble avec d'autant plus de rage qu'ils sont eux-mêmes privés de ces menus plaisirs terrestres que nous osons nous octroyer...



Notons au passage qu'ils seraient peut-être moins nombreux à s'embarquer pour des pays de frustrations si notre société qui prétend les intégrer avait tenu ses promesses, leur avait donné les moyens, -la formation et l'éducation- de s'adonner à quelques plaisirs culturels, gastronomiques ou musicaux… Il ne reste plus qu'à leur marionnettistes qu'à s'emparer des ficelles de leurs frustrations pour les contrôler comme autant d'esclaves de leurs petites affaires.

Alors, bien sûr, on nous attaque, il faut se défendre et réagir. Dans un premier temps sur le terrain comme nous le faisons, avec des mesures d'urgence, des enquêtes et des interventions policières .. Mais à long terme, il faut impérativement couper le lien entre les clones et leur big brother. Et cela, c'est par l'enseignement, la culture et l'éducation que nous y parviendrons. Il faut reprendre en main très vite les territoires où nos valeurs ne sont plus cultivées, reprogrammer les clones pour les rendre hermétiques aux dogmes et croyance qui les infectent, et en refaire des citoyens libres et éclairés.

Refaire fonctionner la machine de l'intégration, qui est en panne depuis des décennies. Travail de longue haleine, mais personne n'en parle vraiment, même si on sait depuis longtemps que c'est la seule voie possible pour s'aménager des lendemains tranquilles.

Le gouvernement va recréer les postes de policiers, de soldat et de juges supprimés par ses prédécesseurs, c'est fort bien. Mais personne n'a parlé de créer les postes d'enseignants de toutes sortes dont nous avons besoin…De prendre les mesures sociales et éducatives pour rassembler le troupeau, de restaurer le tissu républicain, d'abolir les communautarismes et de remettre tous les Français en marche dans le même sens. Certains en parlent bien un peu, mais il n'y a pas un sou pour mettre en route un embryon de programme.

On pourra aussi longuement discuter des effets néfastes des « éditions spéciales » par lesquelles nos médias radio et télé se croient obligés de rabâcher les événements les plus tragiques jusqu'à plus soif, d'exposer les détresses les plus déchirantes, et d'appeler à la rescousses pour remplir les longues heures d'antenne forcée des cohortes de psychologues, de traumatologues, d'espions à la retraite, de spécialistes et de théoriciens de toutes sortes.

Il y a des scènes qu'on a vu dix fois, des malheureux qui racontent leur détresse dont on nous a repassé cent fois l'interview, sans parler de ceux qui n'ont rien vu mais tout entendu, de ceux qui habitent à côté, pas loin, de ceux qui n'osent plus sortir pour acheter le pain… Il y en a marre… Un peu de dignité. On nous appelle à la dignité en nous baignant de flots de rubriques people… En nous maintenant en permanence dans cette ambiance délétère de flottement et d'incertitude, les médias se font presque les alliés objectifs de ceux qui veulent désorganiser nos sociétés… Le reste du monde ne s'est tout de même pas arrêté d'exister depuis que les attentats ont eu lieu… Arrêtons de vivre en vase clos… Ouvrons les fenêtres à nouveau.

Il y a aussi les politiques. Ah, les politiques… On sait que je ne suis pas toujours d'accord avec Hollande, et surtout avec Valls, notamment à cause de leur petit protégé Macron. Mais dans ces circonstances difficiles, ils sont parfaits. Autant ils n'ont pas compris ce pourquoi ils avaient été élus, autant ils se révèlent d'excellents gardiens du temple de la République et de parfaits garants de la cohésion nationale. Je trouve au-delà de l'inadmissible et du méprisable tous les opposants qui ont tenté d'instrumenter ces événements pour essayer de mousser un peu, d'exister misérablement et de conquérir quelques points de sondage.

Et au-delà de toute ignominie cet abominable petit hargneux de Sarkozy, qui vient reprocher aujourd'hui à la police et à la justice de ne pas être à la hauteur alors que c'est lui qui, durant sa mandature, a décimé leurs effectifs, ourdi pour rogner leurs prérogatives jusqu'à concevoir le complot -heureusement non abouti- de supprimer les juges d'instructions. Ce sont tous ces faux jetons qui ont tout fait pour déshabiller la fonction publique, proclamé et argumenté qu'ils y avait trop de fonctionnaires, qui viennent nous dire aujourd’hui que les prestations des policiers, des militaires, des magistrats et des services de santé sont insuffisants ?

Un carton rouge aussi pour les imbéciles qui alimentent les conversations de bistrot en laissant croire que la déchéance de nationalité – voire le retour de la peine de mort- pourraient faire changer d'avis des gens endoctrinés au point de regarder la mort comme une récompense. Il faut être con pour le croire et salaud pour le faire croire.

Heureusement, la vrais sagesse est dans le peuple. Et les sondages ont un peu calmé ces agités de l'interview politicien et du conseil avisé de l'expert. Ils ont du mettre une sourdine sur leurs critiques, moucheter leurs fleurets et surtout fermer leur gueule d'imprécateurs.


Terminons toutes ces considérations par une proposition : que tous les médias et le monde politique se décide à ne plus appeler daesh que « la secte daesh ». Je n'y vois que des avantages. Le mot « secte » est dans l'opinion publique, synonyme de piège et d'organisation nuisible. En qualifiant systématiquement « daesh » de secte, on lui retire ce statut de religion. Au cas où certains hésiteraient encore...


jeudi 5 novembre 2015

518° Don du sang : un nouveau camouflet homophobe




Ceux qui espéraient que le mariage pour tous constituait pour les gays l'ultime abandon des derniers bastions de la discrimination et l'expression définitive à leur égard de l'égalité républicaine en seront pour leurs frais. Ils subissent aujourd'hui la même désillusion que ceux qui ont cru qu'ils allaient établir une politique de gauche en élisant François Hollande.

Présenté comme une avancée, comme la fin d'une inqualifiable discrimination, cette ouverture « sous condition » du don du sang aux homosexuels est en réalité à la fois une mesure scélérate et un camouflet inacceptable. D'autant plus inacceptable qu'on préférera à la fin faire face à des homophobes déclarés qu'à d'hypocrites faux amis…

Qu'on en juge. D'abord, le sang destiné à la perfusion est sûr ou il ne l'est pas. S'il est sûr, il a subi tous les test et les contrôles possibles capables d'y déceler la moindre contamination. Si cette certitude est basée sur des analyses complètes et exhaustives, elle est crédible. Si elle repose sur des engagements invérifiables de la part des donneurs, elle n'existe pas.
Or non seulement c'est le cas, mais les exigences requises auprès des donneurs ne sont pas les mêmes suivant qu'il s'agit d'hétérosexuels ou d'homosexuels.

Chaque détail de la mesure est discriminatoire : Le « fenêtre sérologique », c'est à dire le délai à dater de la contamination supposée pendant lequel le virus HIV   ou ses anti-corps - puisque c'est cette crainte qui est mise en avant -, ne sont pas détectables est de 21 à 28 jours suivant les sources. Passé ce délai, les test, de plus en plus élaborés, le détectent de la manière la plus formelle.

Fort de cette certitude le décret de 2009 déterminant le profil des donneurs « hétéros », (les homos sont alors exclus) fixe la période d'observation à quatre mois, y compris pour les donneurs « ayant des partenaires multiples ou un conjoint séropositif ».

Mais ces précautions, largement dimensionnées, acceptables et acceptées sans problème par les intéressés ne sont pas valables pour les homosexuels, ces sous-hommes qui ne sauraient, si l'on en croit les auteurs scélérats de cette mesure, être concernés pas les mêmes normes que les hétérosexuels. Quatre mois conviennent pour qu'un hétérosexuel ne soit plus considéré comme potentiellement contaminant, mais « l'élargissement de la mesure » en prévoit douze pour les homosexuels...



La loi de la république prévoit pourtant l'interdiction de classer les gens suivant certains critères, dont notamment la préférence sexuelle. On ne voit pas au nom de quoi la médecine pourrait y déroger.
Lorsqu'au XIX° siècle, la parole religieuse a perdu la crédibilité nécessaire pour porter les valeurs moyenâgeuse de sexualité licite et pour dénoncer les plaisirs de la nature et la liberté des relations humaines en général, c'est déjà la parole médicale qui lui a servi de relais.

Ce furent les médecins qui prônèrent alors les ceintures de chasteté et autres liens et camisoles supposés empêcher les adolescents de se masturber, prétendirent -encore aujourd'hui pour certains- que homosexualité était une maladie et qu'ils étaient capables de la guérir, ce sont les ouvrages médicaux qui affirmèrent que la masturbation rendait sourd, aveugle et déformait le pénis, que la sodomie détruisait les anus alors que personne ne s'était jamais soucié de l'anus des femmes depuis l'homme de Cro-magnon…

Les maisons de tolérance, lieux de rencontre échangistes, bars spécialisés, et affaires de prostitution ne sont pas, que je sache, l'apanage du monde homosexuel. Faites n’importe quelle recherche de nature sexuelle sur internet et déterminez la proportion de propositions hétérosexuelles et homosexuelles que vous y trouverez.

Vouloir faire croire que les homosexuels auraient une vie plus dissolue que les autres, prendraient plus de risques et posséderaient l'exclusivité de la collection de partenaires multiples est un mensonge par amalgame de la même ignominie que les slogans « arabes - voleurs », « homosexuels - pédophiles », et autres diatribes d’extrême droite. Utiliser une loi médicale supposée d'intérêt général pour faire avancer ce type de message relève au mieux d'une inconscience crasse et au pire d'une volonté de nuire qui interroge...

A travers les conditions inégalitaires et discriminatoires officialisées par la décision de Marisol Touraine, le jeu de massacre continue. Pour la médecine officielle, les homosexuels ne sont pas sortis de leur placard, normalisés, anonymisés. Ils doivent se déclarer, entrer par une porte d’infamie, subir des contrôles particuliers, se soumettre à des exigences aggravées.

On était déjà tenté de penser que ceux qui acceptaient de raconter leur vie sexuelle à une institution médicale pour donner leur sang acceptaient ce chantage justement parce qu'ils n'avaient rien à raconter. Personne ne fera la démarche d'aller donner son sang pour se voir recalé par un questionnaire indiscret. Dès lors qu'on a choisi d'aller le donner, on fera toutes les réponses souhaitables pour y parvenir.

D'ailleurs, le don du sang « par les homosexuels », même s'il existait de façon égalitaire, ne devrait pas représenter un supplément appréciable pour la collecte, leur nombre étant de moins d'un sur dix dans la population. Accepter leur collaboration dans ce domaine relevait donc davantage d'un souci d'égalité républicaine que d'une mesure propre à résoudre les besoins de sang des hôpitaux.


Eh bien, c'est raté. Les homosexuels ne donnaient pas leur sang, il ne vont pas le donner pour autant à partir d'aujourd'hui, parce qu'ils auront à cœur de ne pas se soumettre de bonne grâce à une mesure qui contribue à leur discrimination. Encore une belle victoire d'un gouvernement qui, décidément, accumule les boulettes avec obstination et va d'échec en renoncement avec un entrain dont on cherche en vain le moteur et la motivation.

Pourtant, la solution était simple : contrôler le sang collecté de manière suffisamment crédible pour effacer tous les soupçons. Or cette mesure crée justement des nouveaux soupçons. Pourquoi ?

Diverses réactions dans la presse:

RMC - BFM.tv. 

Huffington Post

samedi 24 octobre 2015

517° Morts pour un péage d'autoroute ?





Depuis deux jours, radios et télés multiplient des « éditions spéciales » sur l'accident de car de Puisseguin. Ce qui les oblige à un insupportable rabâchage de banalités.

Oui, il y a eu un accident épouvantable, une catastrophe routière. On n'aide sans doute pas les proches des victimes à faire leur deuil en les entourant de meutes de photographes crépitants et de journalistes qui tendent des micros pour écouter leurs sanglots jusqu'à l'épuisement. Ce n'est pas parce qu'il faut remplir des heures d'antennes décrétées par « l'édition spéciale » qu'il faut harceler ces braves gens déjà frappés par le destin. Pourtant, c'est ce qu'on fait sans vergogne depuis deux jours...

Avant, quand il se passait quelque chose, on montrait le quelque chose. Maintenant, on interviewe jusqu'à plus soif le plouc qui a vu le plouc qui connaît le voisin de celui à qui le ministre a serré la main.

Alors, quand on a fini de les faire raconter leur misère, essoré la bonnette du micro pleine de larmes, qu'on a passé trois fois l'allocution du préfet, quatre fois celle du ministre, et également celles du procureur et du maire, et du député du coin qui est venu fort opportunément montrer sa binette, que va-t-on dire pour remplir les heures d'antenne qui ne supportent pas le vide ? Fallait pas faire d'édition spéciale, mais les concurrents l'ont fait, alors on l'a fait aussi. Maintenant, faut assumer.

La route ? D'abord, elle ne parle pas, et elle pleure encore moins. Pas médiatique. En plus, pas de chance, c'est une route de campagne comme une autre, plutôt en bon état, bien signalée. Le car ? Récent, en bon état. Zut…

Si : il y a bien quelque chose qu'on pourrait dire, un problème qu'on pourrait creuser, mais c’est défendu : ça pourrait faire de la peine au lobby des routiers. Parce que les routiers, quand ils ne sont pas contents, ils bloquent les routes, et que c'est très mauvais pour les sondages avec les élections qui approchent.

Le car faisait un trajet local, mais le camion ? Parti des Pyrénées, il rentrait dans la région d'Alençon. Un parcours de plus de 700 kilomètres… Alors posons la question qui fâche : qu'est-ce que le camion faisait sur une route de campagne alors qu'il aurait pu prendre en toute sécurité l'autoroute toute proche ??? Mais chuut ! L'information doit être rassurante, lénifiante, fluide. Pas de cactus, pas de mise en cause. On met un lampiste en cause à la rigueur, on sacrifie un bouc émissaire. Mais pas l'Institution… Pas le système… Restons convenables, voyons.

Ouvrons donc la boîte de Pandore. Il n'y a que comme ça qu'on avance. Les questions sont multiples.

Il se pourrait donc bien que 42 personnes aient perdu la vie pour qu'un routier puisse économiser les deniers du péage….. Voilà, c'est dit, maintenant, on défriche en cercles concentriques.

D'abord, le principe même du péage : la sécurité pour les plus riches. N'étant pas de ceux-là, et possédant une voiture hybride qui consomme très peu en trajet conventionnel, je prends souvent les routes au lieu des autoroutes. Et sur ces petites routes campagnardes, que j'aime aussi pour leur charme, on trouve des cohortes, des colonnes, des armées de camions étrangers, des machins pleins de roues à long rayon d'action, portugais, espagnols, allemands, tchèques, lituaniens, ukrainiens, bulgares, qui roulent à tombeau ouvert pour faire leur voyage sans payer l'autoroute. Plusieurs fois, je me suis retrouvé avec deux roues dans l'herbe pour éviter un monstre qui fondait sur moi en engloutissant la route sur toute sa largeur.

Alors  questions:

Pourquoi la voie publique n'est-elle pas gratuite partout ? Les camions emprunteraient l'autoroute par facilité et n'écraseraient plus les petites autos et les usagers locaux.

Si l'autoroute doit absolument être payant, pour que les financiers qui nous gouvernent puissent s'enrichir au-delà du nécessaire, pourquoi son usage n'est-il pas obligatoire pour les camions « voyageurs » qui font de longs trajets ? (90 % d'entre eux…).

Interdire les petites routes aux gros camions. Trop logique pour être envisageable? Encore cette allergie de la technocratie pour la logique?

Et enfin pourquoi continue-t-on à tolérer que les camions roulent si vite, alors qu'on ne peut pas faire un jour de route sans en voir un plié en portefeuille en travers de la route, ou versé dans le fossé, bien heureux s'il n'a pas écrasé quelques petits usagers en terminant sa course ?

Là, il y aurait de quoi faire une édition spéciale. Mais nos édiles seraient bien embêtés pour répondre. C'est plus facile de prodiguer des condoléances que de s'attaquer aux problèmes qui fâchent. Les routiers, ça bloque les routes, et de plus en plus dans ce pays, quand on casse et qu'on bloque les routes, on obtient satisfaction. Au point que parfois, une simple menace…

Circulez braves gens, il n'y a rien à voir, que des chapelles ardentes, des cérémonies familiales livrées à la diffusion nationale, des chagrins privés étalés sur la place publique, des autos écrabouillées, des discours de circonstance. L'information, quoi.

Les vrais problèmes ce sera pour une autre fois.





mercredi 14 octobre 2015

516° Le Vatican toujours homopĥobe, en dépit des apparences.






Dès le début de son mandat, le pape s'était lancé dans l'intox. « Qui suis-je pour juger? » [les homosexuels] avait-il dit aux journalistes.

C'était oublier un peu vite que quelques mois plus tôt, avant d'être projeté sous les feux de la scène vaticane, Bergoglio s'était rendu célèbre dans son pays, l'Argentine, pour avoir été le leader de la coalition anti-mariage gay. Lequel avait quand même été voté en mai 2010. Nous, on avait Frigide Barjot, eux, ils avaient l’archevêque Bergoglio. On fait avec ce qu'on a.

L'alors archevèque de Buenos Aires s'était dépensé sans compter pour faire échouer le vote de la loi, désignant ses partisans comme « Le mouvement du diable » (La movida del demonio) et qualifiant leurs intentions "d'attaque destructrice délibérée contre les intentions de Dieu".

Il avait organisé des prières dans toutes les églises du pays et avait fait le tour des radios et télévisions pour avertir les pauvres argentins de l'apocalypse qui les attendait. Il en profitait – du temps qu'il tenait le micro- pour vilipender pèle-même le mariage des prêtres, la légalisation de l’avortement, le contrôle des naissances, l’ordination de femmes, et le droit octroyé aux transsexuels de se faire reconnaître par l'état civil.




Ne nous attendons pas qu'il sorte grand'chose de positif pour les LGBT du synode sur la famille qui se tient actuellement à Rome. Outre que l'opinion majoritaire de l'assemblée est clairement homophobe, il est patent que les déclarations tiédasses du pape sur le sujet ne tendent qu'à vouloir faire croire aux médias admiratifs qu'il « aura essayé » de faire quelque chose. Plus on observe sa carrière « politico-ecclésiastique », plus on comprend qu'il ne souhaite en réalité aucune avancée dans ce domaine.

La preuve nous en est fournie par le soutien sans faille accordé par le pouvoir vatican à l’évêque de Coire, un petit suisse qui avançait pour doctrine à l'égard des homosexuels le passage du Lévitique (20/13) qui a provoqué tant de massacres au cours de l'histoire :  
 «Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils commettent tous deux une abomination. Ils seront punis de mort, leur sang retombera sur eux».




Une association suisse a porté plainte contre lui pour « incitation au meurtre ». Le ministère public du Canton des Grisons vient de déclarer la plainte sans suite, affirmant que l'incitation publique au crime ou à la violence (article 259 du Code pénal suisse), n'était pas clairement établie dans cette déclaration publique. (L’évêque avait prononcé ces paroles lors d'un discours devant un parterre catho intégriste à Fulda en octobre 2014.) 

Que faut-il à la justice suisse pour entendre cette déclaration comme une incitation au crime ou à la violence ? Justifier l'exécution des homosexuels, ce n'est pas du pousse-au-crime ? Il n'y a pas un peu le feu au lac, là ? L'association plaignante Pink Cross a fait appel de cet abandon inique.

Pourtant, tout porte à croire que l’évêque a eu très peur d'être condamné : depuis des mois, il se confondait en excuses maladroites, en « j'ai été mal compris » et autres « c'est pas moi msieur le juge ». A croire que de puissants soutiens ont pu lui éviter une condamnation que lui même semblait estimer inévitable…




On reproche aux jihadistes de prendre à la lettre des textes d'un autre âge, force est de constater que ce Monseigneur Vitus Huonder fait exactement la même chose. Le problème est que si on poursuit impitoyablement les premiers, on continue à baiser la bague du second avec la même obséquiosité.

Pire, son patron, le Vatican, se garde bien de le désavouer, et encore plus de le sanctionner. Tout au plus, la conférence des évêques suisses s'est-elle fendue d'une déclaration à la Ponce Pilate : « Les déclarations de l’évêque de Coire n’engagent que lui et ne reflètent pas les positions de l'église suisse ». Positions sur le sujet qui n'ont d'ailleurs jamais été exprimées et qu'on s'est bien gardé de préciser malgré l'occasion qui s'offrait.

Ajoutons à ce portrait édifiant d'homophobie en action le refus du Vatican d'accréditer le nouvel ambassadeur de France au regard de son homosexualité. Avec un petit coup de chapeau à la résistance passive de l'Elysée qui, devant cette discrimination officielle, a décidé de ne pas nomme d'autre ambassadeur à la place du recalé et de laisser la chaise du représentant français vide en signe de protestation.


Allez en paix.



mercredi 30 septembre 2015

515° Et cette horreur là, personne ne l'a relevée ?






Tout le monde se scandalise des logiciels menteurs de Volkswagen, des déclaration racistes de Nadine Morano, des mensonges publics de Poutine à l'ONU à propos de l'homophobie dans son pays, et de nombreux autres sujets d'abomination, au point que certaines agressions aux valeurs les plus fondamentales arrivent à se frayer un chemin dans ce vacarme sans que personne ne les relève.

 

C'est le cas de cette déclaration d'Emmanuel Macron , et je trouve très grave que personne ne l'ait relevée comme elle le mérite :

 

Emmanuel Macron « estime qu'accéder aux plus hautes fonctions par l'élection est un cursus d'un ancien temps ». 

 


Cette imprécation évoque immédiatement dans le fil de mes pensées le nombre de citoyens, résistants, héros, qui ont versé leur sang et donné leur vie pour que dans ce pays vive et perdure la démocratie qui permet au peuple de choisir ceux qui le conduisent. Tout cela serait-t-il donc de la foutaise, non seulement pour monsieur Macron, mais également pour Hollande et Valls qui l'ont nommé ministre en affirmant bien le connaître, et donc en connaissance de cause ?
C'est facile de dire après coup que ses déclarations n'engagent que lui, mais c'est tout de même eux qui l'ont mis aux commandes, et c'est surtout eux qui l'y maintiennent alors qu'ils ne peuvent plus ignorer la nature du monstre.

Et voilà maintenant, grâce aux bons soins de ces apprentis sorciers, que ce termite de la finance, ce rongeur des institutions qui fait des risettes à l'opinion publique en se drapant d'un geste large de son voile de démagogie et de populisme dans la plus belle tradition des tribuns d'extrême-droite, s'engage dans une escalade de popularité dont il espère qu'elle le conduira aux sommets de l'état par une sorte de voie messianique...

La démocratie, l'élection, le consensus du peuple, c'est, pour lui, un passé révolu. De la gnognotte, indigne de sa grandeur, incompatible avec son génie. Le voilà auto-promu empereur galactique, issu, sinon de la cuisse de Jupiter, du moins de quelque force obscure qui fait fi de la voix du bon peuple et s'apprête à le poser en majesté sur un trône de toute puissance…

De qui se moque-t-on ?

Le roi était « de droit divin ». Macron serait « de droit financier », de « droit technocratique ». Vous savez qu'on a fait des révolutions, et pas seulement France, pour éradiquer ce genre de tyrannie ?

Dans la foulée, et pendant qu'il jonglait avec les énormités, l'incube de la république a même rajouté que 

« le libéralisme est une valeur de gauche ». 


Encore un ou deux sophismes de ce genre, et le libéralisme deviendra une valeur sacrée, un dogme intouchable, la source de toute chose, le Verbe, et il faudra l'honorer et même lui faire des sacrifices…  

Comment? On lui en fait déjà? Ah oui, tu as raison! 

Si on se réfère au Thatchérisme, dont Macron a prétendu quelque temps s'inspirer, notons qu'il aura fallu 35 ans à l'Angleterre pour en revenir. Or pourtant, Thatcher a été élue, elle, elle a été député et chef de parti…




L'Angleterre, comme bien d'autres pays, -comme tous les pays-, est un pays riche habité de citoyens pauvres, comme le sont tous les pays gouvernés par cette doctrine. La richesse est dans les tours vitrées des multinationales, sur les graphiques des institutions financières, dans les paradis fiscaux, mais certainement pas dans les poches des citoyens. De plus en plus de villes ressemblent à Metropolis, avec sa ville haute et sa ville basse. Notre société entière ressemble à Metropolis, avec ses quartiers favorisés hébergeant une élite glapissante de plaisirs et ses immenses contrées grises et mornes où végète le reste de la population.

Si c'est cela que nous voulons, laissons faire Macron et ses suppôts. Continuons à le trouver souriant et bien propre sur lui, à voir comme un sourire ses dents de carnassier, et à répéter comme des incantations ses imprécations dictatoriales, à entendre comme des prophéties ses attaques contre la démocratie et la république.

Les admirateurs du prophète Emmanuel, -enfin surtout ceux qui habitent la ville haute-, essaient bien de rassurer les esclaves en leur disant « qu'on ne fait pas toujours ce qu'on veut ».

Mais ne pas pouvoir faire ce qu'on veut ne signifie pas que l'on doive faire ce qu'on vous dit et obéir à des maîtres que l'on n'a pas choisis.

Ce sont les gens qui ont beaucoup à perdre qui calculent avant d'agir et bâtissent des doctrines pour ne pas perdre leurs avantages. Méfions-nous de ceux qui n'ont plus rien à perdre. Ceux-là ne vont pas concocter un « coup en trois bandes ».


Ils iront droit au but. Ou vers ce qu'ils croient être une solution. Car l'exaspération d'un peuple que l'on méprise et que l'on croit pouvoir manipuler sans limite, c'est justement le terreau sur lequel prolifèrent les fleurs vénéneuses du front national. Macron veut priver le peuple de droit au chapitre. 

Plus fine, hélas, Marine Le Pen veut lui faire dire ce qui l'arrange. Deux manières de court-circuiter la véritable aspiration au bonheur humaniste d'un peuple que l'on fait tourner dans son enclos. Car le résultat est le même : persuader le peuple qu'hors de l'enclos, point de salut.

Or c'est justement là que les Hommes veulent aller.



jeudi 17 septembre 2015

514° Pffff.






Comment ne pas se sentir mal à l'aise en voyant à la télé ces cohortes de réfugiés, avec vieillards, femmes et enfants, marcher dans la poussière ou sous la pluie le long d'improbables routes, à travers champs ou sur des voies ferrées, poussés en avant par la fureur des bombardements, coincés entre l'apocalypse qui les talonne et la haine des gros cons qui les harcèlent tout au long de leur chemin.



Je me sens mal. Je n'ose plus regarder les informations, me plaindre de mes petits bobos et des inconvénients de la pluie qui me retient d'aller acheter le pain. Puis, le malaise laisse la place à la haine, la haine pour tous ceux qui les persécutent. Pour les Hongrois, dont plus de deux cent mille se jetèrent pourtant sur les routes de l'exode en novembre 1956 lorsque les chars russes envahirent Budapest. Ont-ils déjà oublié ? Nulle part, ils ne furent repoussés. Plus de cent mille furent accueillis en Autriche, le reste se répartissant sur toute la planète. Nous, en France, on a hérité des Sarkozy. Je ne sais pas si on a vraiment fait une affaire, mais on l'a fait.

Même les USA qui refusèrent dix ans plus tôt d'accueillir les Juifs fuyant le nazisme,  acceptèrent d'héberger les Hongrois qui parvinrent jusque chez eux. Des victimes des communistes, quelle aubaine pour la propagande de l'Oncle Sam ! 





L’histoire, - et c'est là qu'on voit à quel point elle est imprégnée d'américanisme-, nous enseigne donc qu'il vaut mieux avoir les communistes au cul que les fachos ou les fous d'allah.

Je me souviens d'un voyage en Hongrie que j'ai fait, dans les années 70, en voiture, de ville en ville, en touriste aventureux. A l'époque, le pays était sous la férule communiste, et cela se sentait. Chaque fois que nous débarquions dans une auberge de campagne, une berline sombre qui nous suivait souvent venait stationner au coin de la rue. L'aubergiste enregistrait nos passeports et nos numéros de visa. Puis, il téléphonait. Je suis obligé, nous disait-il sans parler, en nous adressant un regard de chien battu. Ils en chiaient, les pauvres Hongrois.


Mais chaque fois qu'ils se sentaient en intimité avec nous, quel accueil ! Les bonnes bouteilles remontaient par miracle de la cave, de celles qu'on ne montrait pas à l'autorité. Peut-être même étaient elles interdites. Des bouteilles de « barrack », un sublime alcool d'abricot qui parfuma nos papilles pendant tout le voyage. La goulash se mettait à bouillonner, et les gâteaux à dorer. Ils voulaient des nouvelles de l'ouest, nos amis hongrois. Comment nous vivions, comment on travaillait, ce que nous gagnions… Avions-nous la télévision ? Eux, n'avaient alors que la radio. Pouvions nous acheter ceci, posséder cela ? Oui, nous pouvions. Oui, nous allions voter, et il y avait plusieurs candidats, et on pouvait choisir celui qu'on voulait sans crainte de représailles. Ma modeste « Golf » garée devant la porte faisait figure de berline de grand luxe.

Quand je vois comment ils sont devenus fachos et arrogants aujourd’hui, j'ai du mal à imaginer que c'est ce peuple qui me réserva hier un accueil si chaleureux. On oublie vite. J'ai envie de prendre un Slovaque pour taper sur un Hongrois quand je vois leurs nervis frapper des familles de réfugiés, les poursuivre dans les champs, les parquer derrière des barbelés. 


Tiens, à propos de Hongrois, Sarkozy a dit que l'immigration menace notre façon de vivre. C'est vrai que ce fils de Hongrois l'a beaucoup changée, notre façon de vivre, en déchirant notre tissu social, en suscitant le communautarisme à la place de l'intégration, en désignant les gens suivant leur religion, leur origine ou leurs préférences diverses, en les renvoyant chacun dans leur coin comme autant d'invitations à se détester. Il voit ce que ça fait, maintenant que c'est son propre parti qui se déchire. Finalement, on aurait peut-être du laisser son papa s'enrhumer derrière les barbelés communistes, non? 

Justement, à propos de Sarkozy et de la légende urbaine qui court à propos de ses nobles origines, des historiens ont fait des recherches sérieuses, qu'ils ont publiées dans le Monde.


On apprend que la saga familiale ressemble plus à du Zola qu'aux chroniques de l'Olympe, et que son père, avant lui, possédait un talent certain pour prendre en marche le train des nantis. Mais bon, on médit, on médit, réveillons-nous : Où ai-je rangé mes pavés de 68 ? Ce que c'est, tout de même, de vivre sans domestiques, faut tout faire soi-même. 

Puisqu'on fait la tournée des popotes du Fouquet's, son pote Serge Dassault pense que si on laisse faire les homosexuels, dans dix ans, il n'y aura plus personne.


Là, on se perd en conjectures. Deux solutions : soit monsieur Dassault croit au Père Fouettard et prend à la lettre tout ce qu'on lui dit comme un enfant gâté tancé par sa nounou, soit il n'est pas si naïf qu'il en a l'air, mais il croit que nous, nous le sommes, et qu'on va croire à ses terreurs infantiles.
On notera que j'ai écrit « prend à la lettre » parce que je n'ai pas osé « prend pour argent comptant » à son propos.

Bon, allez. Ça va être l'heure du journal télévisé. Je vais aller voir cette foule de malheureux camper dans la poussière, implorer le plus élémentaire humanisme, et se heurter aux terminators dont les casques ne protègent que des têtes vides et aux bureaucrates auxquels les ordinateurs tiennent lieu de cœur et de cerveau.

Avec le sentiment qu'au delà de cet humanisme que nous devons à tous ces gens comme nous et qu'on nous empêche de prodiguer suivant notre cœur, les Allemands font, comme d'habitude quand il s'agit de faire des affaires, le bon choix : tous ces médecins qui manquent dans nos campagnes et dans nos hôpitaux, tous ces ingénieurs qui font défaut dans nos laboratoires, tous ces techniciens que recherchent notre industrie et nos chantiers, tous ces travailleurs potentiels qui pourraient payer des impôts et nos retraites, ils sont là-bas, dans la boue derrière les barbelés, avec leurs femmes et leurs enfants en pleurs. Les faire venir, c'est au-delà de l’humanisme le plus élémentaire, une excellente affaire. Et c'est l'Allemagne qui est en train de faire cette bonne affaire.