lundi 24 octobre 2016

543° Valls, le pompier pyromane.







Le 22 septembre dernier, à Reims, Manuel Valls se fendait d’un discours grandiloquent affirmant que si la gauche n’affrontait pas les élections à venir dans un ordre plus organisé, elle courait à une défaite majeure. Voire à sa disparition en tant qu’entité de l’échiquier politique. !

« La gauche est la seule force capable de rassembler largement les Français au-delà des camps habituels. Ce sera l’enjeu du second tour. Nous devons y être, rien n’est acquis ».



 Mais il a fait tout le contraire !

Car si la gauche est dans un tel état de décomposition, c’est très largement à cause de lui !

Ce n’est pas en s’affublant aujourd’hui d'un casque de pompier et se donnant une stature de messie qu’il va faire oublier qu’il est le grand responsable de la débandade…

C’est tout de même lui qui a été mis en place par Hollande pour conduire une politique quasiment contraire à ce que les électeur attendaient,  dont tous les principes directeurs résultent davantage de la puantocratie démagogique d’une bande d’ultra-libéraux mal assumés que des principes humanistes et sociaux d’une gauche qui avancerait la tête haute.



Si la gauche en est là, c’est à cause de lui : c’est lui qui en a trahi les principes, en a jeté les valeurs au caniveau, a collé sur une longue série d’exactions fiscales et sociales une étiquette de gauche qui sent à des kilomètres la contrefaçon et le produit avarié…

Si la gauche en est là, c’est largement à cause de la déchéance de nationalité, de la loi travail, de l’acceptation du CETA contre l’opinion de 62 % des Français, du blocage des salaires des fonctionnaires et des retraites, d’une augmentation des impôts qui a duré quatre ans travestie par une petite baisse in extremis à l’approche des élections, qui, outre son aspect de petit cadeau putassier, ne compense pas, de loin s’en faut, l’explosion des impôts locaux qui a résulté du désengagement de l’état de la vie des régions.

Si la gauche en est là, c’est que le seul CICE, (Crédit d’impôt compétitivité emploi) est un cadeau de 20 milliards octroyé aux entreprises sans la moindre garantie de contrepartie. Bien davantage que celle proposée aux classes moyennes et inférieures...

Si la gauche en est là, c’est que la loi promise de séparer les activités économiques et des activités de marché a été vidée de son contenu avant d’être votée et finalement jamais promulguée.

Si la gauche en est là, c’est parce que le pouvoir a lamentablement renoncé à l’écotaxe qui existe dans tous les pays d’Europe, ...et même en Turquie !

Si la gauche en est là, c’est qu’elle n’a pas saisi l’ampleur du redressement qui s’imposait pour remédier aux ravages opérées par Sarkozy dans l’enseignement, la justice et la police, dont les effectifs ont été laminés, les objectifs floutés et compromis et les moyens d’action anéantis.
Ce qu’ils ont fait, -tardivement-, est un petit bricolage d’amateur à côté des nécessités qui s’imposaient.

Si la gauche en est là, c’est qu’elle a pensé qu’un saupoudrage de micro-mesures sociales comme le mariage pour tous ou l’indexation des loyers allait suffire à redorer son auréole de régime social.

Certes, le mariage pour tous n’est pas « une micro-mesure » en tant que telle, mais elle n’était qu’une mise à jour dont un pays comme la France ne pouvait pas faire l’économie attendu qu’il avait déjà été adopté dans tous les pays modernes. Or le gouvernement nous présente ce rattrapage comme un bond en avant.

Et l’encadrement des loyers, mesure progressiste typiquement de gauche, a été phagocytée par Valls en personne, qui en a limité l’application à Paris au lieu des 28 communes en « zone tendue » prévues par la loi ALUR à l’origine… Malgré cette hypertrophie, la mesure est présentée comme une réussite du gouvernement…





Le surréalisme en politique

A côté de cela, le gouvernement a été infoutu d’imposer le tiers payant aux médecins, de mettre au pas la fraude fiscale, (c’est un délit mais un arrangement est toujours possible) et d’assurer ainsi l’égalité de tous devant la justice. On va toujours en prison pour un vol alimentaire, mais les grands délinquants en col blanc vivent toujours chez eux dans l’impunité.


Les délais et les frais à exposer pour obtenir raison placent toujours la justice hors de portée des petits, pendant que les puissants la saisissent pour un oui ou un non, et que les multinationales en usent et abusent pour maintenir artificiellement des prérogatives anti-sociales.

Alors oui, si la gauche en est là, c’est bien à cause de l’incurie de François Hollande qui n’a pas pris la mesure de la tâche pour laquelle on l’avait élu, et de son choix comme chef du gouvernement d’un Valls dont le projet de société n’a rien à voir avec les aspirations du peuple de gauche.

Et leur dérapage à droite inclut toutes les dérives démagogiques d’une droitisation malhonnête qui ne connaît pour argument que l’injure et la diffamation.

Simplement l’information de la semaine : On nous présente dans l’actualité le blocage qu’exerce la petite Wallonie sur la signature du CETA comme une levée de fourches de villageois irascibles, alors qu’ils représentent en réalité l’ensemble de l’opinion européenne qui est opposée aux traités transatlantiques à plus de 60 %..
La Wallonie serait-elle le dernier bastion de la vraie démocratie en Europe ?

A entendre nos gouvernants, les valeurs de la gauche sont dépassées, périmées, et ceux qui y croient ne seraient plus que des nostalgiques.





Valls lui-même déclare « qu’une partie de la gauche s’égare au nom des grandes valeurs ».

On croit entendre un milliardaire expliquer à ses smicards qu’ils ne comprennent rien aux affaires.

Valls est bien le dernier à pouvoir prétendre réunir la gauche. C’est lui qui l’a fait exploser.

C’est à cause de lui qu’elle est en mille morceaux, qu’il existe des frondeurs et que les électeurs ont fui comme une volée de moineaux.

Il n’est pas propriétaire du copyright et rien ne lui permet d’affirmer que le Hollando-Vallsisme est une valeur de gauche.




C’est une valeur de lâche, qui n’ose pas reconnaître sa soumission à l’ultra-libéralisme, change le vocabulaire pour masquer les problèmes, promet des mesures qu’elle édulcore ou n’applique pas ensuite pour faire croire qu’elle a fait quelque chose alors qu’elle n’a rien fait.

C’est une lente glissade vers un univers glauque à la Aldous Huxley, une décadence organisée pour parachever le partage de l’humanité en une minorité possédante et une majorité que l’on tente d’oublier et d’endormir de slogans et de principes vaseux.

C’est la fin de la politique des valeurs républicaines comme méthode de fonctionnement des états, le retour à une féodalité qui ne dit pas son nom…

Ceci dit, il faut bien reconnaître que je ne vois pas qui, actuellement est capable de procéder au redressement nécessaire, et que, même si nous trouvions l’oiseau rare, je ne vois pas davantage comment il s’y prendrait face aux démagogies qui ont maintenant pris racine dans la société. Mais ce n’était pas l’objet de cet article !

Je ne suis pas contre un "renouveau", et même vachement pour, mais de là à remplacer la jenfoutrocratie qui nous gouverne par une vallsocratie ?

Dans quelques décennies, le « sursaut » ne sera plus qu’une utopie, un glorieux épisode que les esclaves de demain pourront lire, si on les y autorise, dans les livres d’histoire.



dimanche 2 octobre 2016

542° L’évaporation de la démocratie… et des voitures.





Plus ils nous parlent de politique réaliste, de vraie gestion des vraies choses, et plus les politiques s’égarent dans des méandres mythomaniaques qui relève tant de la méthode Coué que des fantasmes de Don Quichotte.

On aurait pu espérer que le peuple français, dont on loue parfois la grande sagesse, viendrait tempérer l’imagination débordante de nos édiles, et surtout leur mauvaise foi…
Mais non… Il a lui aussi attrapé le virus de la politique virtuelle, de la combine aléatoire et de la solution à trois balles.



Ainsi, je suis sollicité de toutes parts pour aller voter aux primaires de la droite et de l’extrême centre. Si c’était là le remède absolu à tous nos maux, d’abord j’aurais sans doute trouvé ça tout seul, et puis surtout tous me diraient d’y voter de la même manière…
  
Mais c’est loin d’être le cas : d’aucun me pressent d’y voter Juppé, dans l’espoir d’exorciser la perspective d’un deuxième tour opposant la gauche à Marine que, deuxième tour que, d’après ces Cassandre, la diarrhée brune ne manquerait pas d’emporter.

Mais d’autres m’enjoignent de voter Sarkozy, qui est pour eux le seul droitiste que le pauvre Hollande, dans sa grande faiblesse, serait en mesure de terrasser.

Les uns me disent qu’il est infantile de voir les choses autrement qu’eux, les autres que c’est un devoir citoyen d’aller voter à droite pour faire élire à gauche.

A l’origine, on votait pour ses idées. Puis on a voté pour une personnalité qui représentait des idées. Au moins les siennes, en tout cas. Puis, on a voté par défaut pour celui qui les contrariait le moins. Et voilà qu’il faut maintenant aller voter pour celui pour qui on veut le moins voter, afin qu’il soit élu de toute manière contre celui pour qui on ne veut surtout pas voter. Et on s’étonne que les gens boudent les urnes et les isoloirs ?

Je n’ai jamais rien compris aux feuilletons et aux jeux compliqués avec plein de personnages qui sont les ennemis de nos amis de nos ennemis...

Bref, la politique est à mi-chemin entre une partie de bonneteau et une partie de billard à trois bandes, pour ne pas dire quatre ou cinq…

Bon enfant, j’ai été voir de plus près de quoi il retournait. Voyons voyons : primaires de la droite….
Ça commence très mal : il faut payer deux euros alors que ma retraite n’a pas augmenté d’un sou depuis cinq ans, et surtout, il faut signer une charte rédigée en ces termes :
« Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre, et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ».

D’abord, je ne partage pas, mais alors pas du tout les valeurs de la droite.
Ensuite, si la droite et le centre ont les mêmes valeurs, pourquoi ont-ils des candidats différents ?

Et puis si la manœuvre vise à présenter un candidat contre la gauche, que fait le centre dans cette galère ? Le centre n’est-il plus au milieu ? Et s’il ne peut rester seul et indépendant, pourquoi s’allie-t-il plus à la droite qu’à la gauche ?

Et puis encore, la droite et son centre ont-ils l’exclusivité des valeurs républicaines ?

Et encore encore, cette « alternance » qu’on nous présente comme une panacée nous retient en réalité prisonniers entre deux options quasiment semblables. La question est fermée, dirigiste. C’est autre chose qu’on voudrait, pas une alternance, bien plus même qu’une alternative, vraiment autre chose...

Et enfin, je fais partie de ces vieux têtus pour qui la parole donnée a de la valeur et qui honorent promesses et signatures. Donc je ne signerai pas de soutien au « valeurs de la droite », fussent-elles édulcorées de celles d’un centre qui n’est plus au milieu.

Alors, c’est vrai, je n’ai pas de solution. Aucun des candidats ni en lice ni même en approche ne correspond vraiment à ce que j’espère pour la France. Mais je ne vais pas devenir menteur, approximatif et magouilleur comme eux sous prétexte que tout le système est en train de glisser dans cet abîme de confusion.




Fais ce que tu dois et advienne que pourra. Il y aura sans doute une belle chienlit. Mais de plus en plus, je pense que l’insurrection qui ne saura manquer d’en résulter est la seule voie à travers laquelle on rétablira une situation viable. Sans doute cela coûtera-t-il cher et ne sera-t-il pas indolore, mais l’histoire et la nature nous montrent que le calme ne résulte que des tempêtes.

Tout porte à croire qu’on ne coupera pas à une période de grosses difficultés. Espérons seulement que cela ne sera pas trop long.

Le ciel s’obscurcit jusqu’aux horizons les plus lointains : Même si Trump n’est pas élu, ce qui est loin d’être acquis, le seul fait qu’il serait passé si près du pouvoir montre à quel point la planète est droguée de démagogie, de slogans et de mythes dramatiquement burlesques. Et ce n’est pas Poutine, qui doit sa popularité au même genre d’imposture, qui me démentira.




Les voitures aussi s’évaporent…

Loin des enjeux planétaires, la démagogie et le mythe dogmatique sévissent également pour des intérêts locaux de petite importance. Le débat sur la fermeture des voies sur les berges rive droite de Paris en est la brillante illustration.

Nous avons d’un côté une municipalité issue d’un électorat captif (les parisiens intra-muros), qui n’a de majorité qu’avec le concours des écologistes.
Or il s’agit de statuer sur le devenir d’une voie de circulation qui concerne l’ensemble des franciliens, sur la foi d’une consultation et d’un vote réservés aux seuls Parisiens, qui de surcroît n’en sont pas les principaux usagers.

On sait que seulement 29 % des ménages parisiens possèdent une voiture, contre 78 % des ménages banlieusards. On sait aussi que 73 % des postes et services qui font vivre Paris sont occupés par des travailleurs venus de banlieue. De même qu’environ 45 % des dépenses qui font vivre les commerces de la ville. (Spectacles, restauration, loisirs, etc..)

Mais la religion écologiste a des dogmes : le premier d’entre eux est que la voiture, c’est satanique.

Alors quand on ne connaît rien aux choses que l’on déteste et que l’on se fie aux mythes et croyances, toutes les décisions que l’on prend sont frappées du sceau de l’incompétence, de la sottise et de l’inanité.

On interdit la circulation aux véhicules anciens, qui sont les moins nombreux, et qui -pauvreté de leurs propriétaires oblige-, roulent le moins, mais on laisse circuler tous les plus récents sans se préoccuper de savoir quel carburant ils utilisent (diesel pour plus de la moitié d’entre eux dont tous les plus gros), et sans se soucier de savoir si leur puissance est vraiment compatible avec un usage urbain (faut-il des voitures de 150 chevaux et plus pour rouler dans Paris?), bref on trie en dépit du bon sens.

Ajoutez à cela une Ségolène Royal qui a renoncé à l’écotaxe pratiquée dans toute l’Europe, et même en Turquie (!), et qui vient de supprimer les bonus aux voitures hybrides qui constituent pourtant le meilleur compromis actuel pour ceux qui ne peuvent pas avoir deux voitures, une électrique pour la ville et une routière pour le week end.

On appelle à l’aide des pneumologues qui viennent nous dire ce qu’on savait déjà, à savoir que la fumée, c’est toxique, mais qui profitent de la tribune offerte pour proclamer des mensonges : On ne supprime pas, comme ils le prétendent, la pollution en déplaçant les bouchons…… La réalité est bien sûr qu’on la déplace avec les bouchons...

Les pneumologues nous pompent l’air.



Parce que nous en venons là au summum de la supercherie : si on déplace les voitures des voies sur berges dans les rues alentour, d’après la Don Quichotte de l’hôtel de ville et ses apprentis-sorciers, la pollution cesserait d’exister ! Les voitures polluent sur les voies sur berge, mais entassées dans un embouteillage deux rues derrière, elles ne polluent plus !

Et comme tout miracle exige une liturgie pour être officialisé, on invente la cérémonie de l’évaporation. La circulation que l’on a repoussé dans les rues, dans les quartiers autour de la Seine, elle va s’évaporer. Abracadabra.

L’artisan avec sa voiture pleine d’outils, le livreur avec sa montagne de colis, ils vont s’évaporer.
Lorsque les Parisiens attendront un plombier avec leur seau et leur serpillière, ils recevront un plombier évaporé. Ce n’est pas leur fuite qui va s’évaporer, c’est le plombier…
Tout comme sera évaporé le type qui va les sortir de l’ascenseur bloqué ou ouvrir la porte de leur appartement qui a claqué derrière eux alors que les clés sont dedans.

Pourquoi se compliquer à faire simple alors qu’il est si facile de faire compliqué ?
Il suffit d’évaporer ce qu’on ne veut pas voir.

Pourtant, il suffit de circuler dans Paris pour voir que les embouteillages qui résultent de l’obstruction des voies sur berge affectent des voies ouest-est très éloignées de la Seine, comme le boulevard Saint-Germain et même les grands boulevards. Et comme ces grands boulevards, après la Bastille, se vident sur le boulevard Bourdon que les services compétents de Calamity Anne ont eu la bonne idée de réduire de moitié, il y a même un nouveau bouchon à cet endroit, qui n’existait pas avant.


La circulation ne s’évapore pas, puisqu’elle est nécessaire ; elle se répand sur les itinéraires par lesquels les usagers tentent d’éviter l’obstacle. Et la pollution les suit. Aggravée du fait qu’un embouteillage pollue davantage qu’un flux de voitures qui roulent.

Les églises ont réécrit la création, les écolos réécrivent la physique…

Qu’on ne me fasse pas dire non plus qu’il faut polluer à tout va ! Parce que je les vois venir, avec leur mauvaise foi… Je ne suis pas du tout « climato-sceptique ».

Justement parce que je dis qu’il faut remédier à la pollution, j’affirme qu’il faut le faire avec les bonnes méthodes au lieu de faire une chasse médiatique aux moulins à vent. A savoir trier les voitures par puissance, par carburant et par consommation, n’en déplaise aux bobos à grosses berlines allemandes, fluidifier de la circulation en effaçant les obstacles, ne pas prétendre que Paris a un très beau métro alors qu’il est complètement obsolète : seules 3 % des travées d’escalier sont mécanisées, contre plus de 60 % à Barcelone.

D’ailleurs, l’évaporation, on a démontré que ça ne fonctionne jamais : Sarko aimerait bien évaporer Juppé et Marine, mais même avec son argent et ses relations, il n’y arrive pas.

Quant à nos écolos politico-dogmatiques, il nous reste à espérer que le diable à quatre roues ou leur propre évaporation finissent par les emporter, mais ce n’est pas gagné : l’écologiste ignare, arrogant et arriviste est fait de la matière même qu’il prétend éradiquer : le non-dégradable.

Bref la planète, tant à grande qu’à petite échelle, est affligée d’un tas d’emmerdements qu’un brin de bon sens, d’humanisme et de raison permettraient pourtant d’éviter.