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Le pamphlet est un art trop délaissé. En voici un très réussi qui vise Jean Sarkozy, baptisé par mes soins « Le Petit Poussé » dans mon billet n° 291
http://brethmas.blogspot.com/2009/10/291-les-nouvelles-aventures-du-petit.html
Le pamphlet est donc un art difficile et exigeant: Il doit associer la qualité littéraire au jeu de mot virtuose, un parfait réalisme aux multiples degrés de l'expression, cultiver l'humour sans user de vulgarité...
Celui qu'un inconnu vient de consacrer à Jean Sarkozy est un modèle du genre. La presse et sans doute aussi quelques services officiels s'interrogent encore en vain sur l'identité de son auteur, tant la documentation y est précise et détaillée, tant certaines scènes décrites y paraissent vécues et non pas reconstituées. D'ailleurs, l'auteur prend un malin plaisir à caricaturer celles qu'il imagine pour bien faire comprendre qu'il sait tout de celles dont il donne le détail.
Plus on analyse les éléments, les traits des personnages, plus on comprend que l'auteur est sans doute plus qu'un journaliste très bien renseigné.... On imagine plutôt un proche, un membre du sérail...
Y aurait-il donc entre la famille Sarkozy, les proches conseillers de l'Elysée et le noyau dur du Conseil Général des Hauts de Seine un personnage qui aurait pu cacher si longtemps tant de talent littéraire et d'humour?
On saura bien un jour... L'ouvrage commence très fort, par les « à paraître du même auteur » au nombre desquels on relève au hasard:
- 2011 Qu'est ce que l'identité alto-séquanaise?
- 2014 Neuilly son maire
et trois tomes sur la légitimité au rythme calendaire des échéances électorales à venir.
Les personnages ont des caractères aussi marqués que ceux d'un vaudeville. Evoluent notamment parrain Brice qui raconte des histoires auvergnates et chante « Trabadja la Moukère », Tonton Patrick et Tatie Zabelle de Levallois, pépé Devedjan, l'espagnole Cécilia, l'éthérée Carlita, quelques conseillers obséquieux, quelques publicitaires célèbres croqués avec cruauté, et un Eric Besson aussi détestable que nature, qui se demande toujours si les choses méritent d'être entreprises pour autre chose que « pour enfler quelqu'un » au passage.
Tout ce qui ne contribue pas à fond au « clan sarkoziste » est qualifié « d'ennemi du progrès » ou de victime de la « pensée unique », et parrain Brice y explique avec conviction et exemple à l'appui qu'il n'y a pas besoin de grands diplômes pour devenir Ministre de l'Intérieur. Et même Président de la République, d'ailleurs.
Le style est émaillé des locutions préférées du rejeton: « ni plus ni moins », « moi je », « être légitime », pour se résumer en démonstration de volonté népotique avec « les choses en seraient resté là si le hasard ne s'en était pas mêlé ».
Bref: c'est pas cher, court et vite lu, dense, rigolo, fin, plein d'humour et de dénonciations, offrez-vous vite ce loukoum littéraire avant que....
Non, ils n'oseront pas, mais on sent que ça doit les démanger. Ils doit y avoir des réunions de conseillers animées au sujet de ce livre que tout bon républicain doit absolument posséder dans sa bibliothèque!
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