samedi 29 janvier 2011

370° Le procès des barbares de Créteil.



J'habite le quartier du tribunal de Créteil et je me suis rendu à trois des audiences du procès des agresseurs de Bruno Wiel. En a-t-on tout dit ? Certes, il y a les évidences, la satisfaction de la reconnaissance de l'homophobie de l'agression, mais aussi quelques non-dit.

Bruno Wiel au tribunal de Créteil. Photo AFP

Même si le procureur a déclaré que nous étions face à « un cas d'école de la barbarie », ni lui ni aucun journaliste n'a établi de parallèle entre cette affaire et celles du Gang des Barbares qui a défrayé la chronique l'an dernier.

Ils sont pourtant nombreux : dans les deux cas, la victime est choisie pour ce qu'elle est : juif dans le premier cas, homosexuel dans le second, et donc victime expiatoire de je ne sais quel bras sacrificiel dont les agresseurs se croient investis.

Les deux sont supposés riches, -ce qui était faux dans les deux cas-, et naturellement désignés parmi une caste opposée, religieusement dans le premier cas, sexuellement dans le second. (En admettant que « l'opposition sexuelle » n'ait pas de caractère religieux de second plan...).

Les deux victimes sont vouées à l'extermination, condamnées aux pires sévices par l'essence même de leur appartenance à une communauté réputée adverse.


Savoir si cette condamnation sera exemplaire est une autre paire de manches... La justice n'a jamais eu de vertu d'exemplarité, il y a autant de crimes, -et peut-être plus- dans les pays qui appliquent la peine de mort que dans ceux qui l'ont aboli, et aucune condamnation, aussi lourde soit-elle n'a jamais provoqué l'extinction du type de délit qu'elle punissait.

Pourquoi ? Parce que nous avons affaire à des catégories sociales peu instruites, marginalisées par des enfances malheureuses, des échecs scolaires et des familles sans autorité morale.

Parce que nous avons affaire à des communautés encore baignées de ces sourdes pulsions ataviques dont l'homophobie et la violence machiste sont les éruptions les plus habituelles.

Parce que nous avons affaire à un phénomène de bande au sein de laquelle le plus violent devient naturellement le chef, et où chacun essaie de briller du seul enjeu compréhensible par tous : aller plus loin dans la provocation.


Témoin cette constatation : dans toutes les affaires d'agression homophobe, et dans celle-ci comme les autres, le prévenu déclare avoir été victime d'attouchements lorsqu'il était gamin. Mais jamais aucun n'a porté plainte. Jamais la réalité de ces attouchements n'a été démontrée. Juste ça fait bien dans le dossier. C'est une circonstance atténuante bateau qu'il ne coûte rien d'afficher dans le portrait de l'enfance malheureuse.

Il y a des modes, comme cela : ainsi, dans les affaires de divorce, on a vu multiplier par dix les accusations de pédophilie, alors que les enquêtes diligentées ont démontré que leur nombre n'avait jamais varié avec le temps. Juste un argument de prétoire... Il y a des modes dans la justice comme ailleurs.


Pour m'être trouvé dans le prétoire de Créteil, je peux vous raconter quelque chose que les journalistes n'ont pas rapporté: la cité de Thiais, celle des tortionnaires, était dignement représentée par les deux dernières rangées du public. Le reste de la bande était là, tous ceux qui n'ont pas participé à la virée fatale, mais qui auraient sans doute pu s'il y avait eu plus de places dans la voiture. Chaque fois que l'un rentrait, de silencieux signes de connivence s'échangeaient avec ceux déjà assis.

Puis, il y a eu suspension d'audience, tout ce beau monde est sorti fumer une cigarette sur le parvis du palais, devant les cinémas, et je me suis mêlé à eux en tendant l'oreille.

« - La vache, je croyais qu'ils allaient sortir, ils parlent de lourde condamnation ! »

« - Putain, c'est qu'un pédé, t'as vu sa gueule. Ça mérite pas un procès et de la cabane ! »

« - S'il faut aller en tôle chaque fois qu'on casse un pédé... »


Il est vrai que si le Conseil Constitutionnel n'avait pas avec laxisme accepté que l'interdiction du mariage gay soit licite, il aurait donné un vrai signal d'égalité républicaine directement applicable aux homosexuels.

Renvoyer la balle devant le législateur qui, tôt ou tard, devra bien s'aligner sur les mœurs de son époque et voter le fameux mariage, c'est certes satisfaisant pour les gays, mais ça a un petit côté « monter dans le train en marche » qui conserve un parfum dérogatoire et n'est pas nimbé de l'autorité qu'aurait pu avoir le Conseil Constitutionnel en la matière, s'il avait daigné retoquer les députés.


La preuve que l'homophobie plane toujours dans l'air du temps, c'est qu'au sein de l'UMP, et sans désaveu à ce jour de ses édiles, le député Jacques Myard continue à s'en donner à cœur joie... et en s'attaquant à ses propres troupe, GayLib étant je le rappelle une émanation de l'UMP. Enfin, on ne sait plus très bien si c'est une émanation des gays nantis au sein de l'UMP ou une tentative de pénétration de l'UMP dans le corpus gay, mais il y a un sérieux rapport, témoin mes billets précédents...

Sans parler des petites atteintes discrètes et sournoises au PACS, que les ringards continuent à appeler "mariage gay" alors que les pacsés sont à 95% hétérosexuels...

Fabrice Eboué, d'apparence pourtant sympathique, semble ne pas avoir compris grand'chose à l'homosexualité, qu'il considère comme une tendance urbaine et branchée.


Et enfin, un nouveau suicide d'adolescent gay aux Etats Unis. On ne les compte plus maintenant, hélas...

Si au moins ce pays voulait se doter comme l'Europe d'une législation sur « la liberté d'expression » qui interdise les appels au meurtre...


Et pour finir, rions un peu : France Télécom dépense près de 59 millions d'euros pour s'offrir 49% de Dailymotion... Or sur les ordinateurs de France Telecom, lorsqu'on essaie de se connecter à Dailymotion, on découvre que le site est bloqué « parce qu'il ne présente aucun intérêt professionnel ». Ça commence à combien de millions, l'intérêt professionnel ?





vendredi 28 janvier 2011

369° Le Conseil Constitutionnel romprait-il l'égalité républicaine?



C'est officiel : tous les citoyens ne sont plus égaux. On pensait jusqu'à maintenant que le droit -ou pas- au mariage -homosexuel en l'occurrence- ne tenait qu'aux calculs électoraux d'un gouvernement qui tire une partie indispensable de sa majorité des milieux très conservateurs, hypercathos, voire d'extrême droite.


Le Conseil constitutionnel vient de décréter que l'interdiction du mariage gay serait conforme à la Constitution. Les articles 75 et 144 du code civil, qui dispensent le bénéfice de la loi aux citoyens en fonction de leur préférence sexuelle peuvent continuer, d'après nos « sages », à créer cette insupportable discrimination entre les citoyens de notre douce France.


Et comme le mariage est actuellement le seul dispositif qui apporte aux enfants la plénitude des droits et des avantages de la république, ce sont quelques deux cent mille enfants français qui se voient, par cet oukase, également privés d'égalité républicaine. Car les homosexuels ont des enfants : pour 85% issus de mariages hétérosexuels précédant leur coming-out, et pour 15% par différentes méthodes d'adoption ou de gestation pour autrui.


Du coup, en la matière, la France se classe au nombre des mauvais élèves de l'Europe. Les Pays Bas, la Grande Bretagne, la Belgique, les très catholiques Espagne et Portugal et le Luxembourg ont déjà adopté le mariage homosexuel, et les trois premiers également l'adoption. La Suède se paie même le luxe d'obliger de surcroît les églises à célébrer les mariages gays ! Nous nous classons donc parmi les cancres, avec l'Italie et l'Irlande...


Toutefois, le Conseil Constitutionnel, s'il a dit que le refus du mariage aux homosexuels était conforme à la constitution, n'a pas dit pour autant que son octroi n'y était pas conforme. Il renvoie en fait au législateur la charge de dessiner le profil social de la société française.


C'est dire que le mariage gay et l'adoption vont être plus que jamais des enjeux électoraux majeurs des élections qui s'annoncent. 63% des Français, dont la droite modérée y sont favorables, et ce point va donc être une amorce de rupture supplémentaire pour l'UMP, qui est assise entre deux chaises et ne « passe plus » sans sa frange ultra-conservatrice.


vendredi 14 janvier 2011

368° Homophobie : La sorcellerie est de retour.




Jusqu'où les religieux de tout poil feront-ils reculer les limites de l'imbécillité ??? Hier, comme je le disais dans mon billet n° 366, c'était l'évêque de Cordoue qui nous promettait un monde à 50% homosexuel grâce à un merveilleux complot laïcard, aujourd'hui, ce sont les corbeaux baptistes qui établissent un rapport entre les inondations australiennes et « le Mardi-gras de Sydney » qui est la Gay-Pride locale.

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S'il est tombé des oiseaux morts dans certains villages du grand sud des USA, c'est aussi la faute aux pédés, dont la plupart ont pourtant fui depuis longtemps ces états inhospitaliers, berceaux de l'esclavage et du racisme, pour des états côtiers plus accueillants. Lien

Si vous vous souvenez, lors du tsunami qui frappa l'Indonésie en décembre 2004, on avait déjà accusé l'orgasme en général et les homosexuels en particulier d'avoir provoqué le séisme et la catastrophe... C'est ce que disaient d'une seule voix les imams allumés et les fous furieux chrétiens de www.godhatesfags.com dont le site est curieusement inaccessible ce matin. -Qui s'en plaindra ?-.



Les associations LGBT et des droits de l'homme réclament en hurlant que la république française et son chef de clique qui-sauve-l'euro-le-monde-et-le-reste se mêlent de dénoncer hautement la situation au Cameroun, où les journaux publient des listes de gays avec leur adresse et téléphone, ce qui les expose à la vindicte populaire pour ne pas dire au lynchage. L'association Aides publie un communiqué pour tenter d'enrayer le massacre. En voici le texte intégral :

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Communiqué 13 janvier 2011

Croisades anti-gay au Cameroun : l'Etat Français doit réagir !

Le Cameroun est aujourd'hui le théâtre de réactions homophobes d'un autre âge. Insupportable négation de la dignité humaine, la stigmatisation dont sont victimes les homosexuels est une menace directe pour leur santé et contribue à nourrir l'épidémie de VIH. AIDES appelle la France à une réaction publique.

Mis en place le 22 décembre dernier par des associations LGBT et antisida camerounaises, le « Projet d'assistance et d'encadrement des minorités homosexuelles » (PAEMH) a fait couler un véritable torrent de boue homophobe dans la presse. Soutenu par l'Union Européenne (UE) à hauteur de 300.000 euros, ce projet axé sur la défense des droits des minorités sexuelles a ravivé une haine et une violence inouïe dans tout le pays. A tel point que le Cameroun s'apprêterait à refuser purement et simplement ce financement de l'UE et mettre un terme à ce projet. Une telle décision serait de très mauvais augure pour l'avenir des programmes de prévention et d'assistance envers la communauté gay camerounaise, pourtant particulièrement exposée au risque VIH. De récentes études menées dans différents pays d'Afrique soulignent en effet une prévalence considérablement plus élevée au sein de la communauté gay que dans le reste de la population, en raison notamment de la stigmatisation et de la discrimination dont elle fait l'objet, qui rendent plus difficile l'accès à la prévention et aux soins.

Un projet capital face à une législation archaïque. Les relations homosexuelles au Cameroun sont encore considérées comme un délit par l'article 347 bis du Code Pénal, et passible de 6 mois à 5 ans de prison ferme. Face à cette législation particulièrement hostile, ce projet s'était donné pour objectif la réduction des interpellations et gardes à vue abusives de personnes homosexuelles, l'assistance aux détenus et un meilleur accès aux soins et aux traitements anti VIH. Le porte-voix de ce projet, Maître Alice Nkom, se bat sans relâche pour l'abrogation de l'article 347 bis. Elle est aujourd'hui menacée de mort et de viol en raison de son combat pour le respect des droits humains.

Un pas en avant, deux pas en arrière : le gouvernement camerounais s'était pourtant engagé auprès du Fonds Mondial de lutte contre le Sida à intégrer les minorités sexuelles et les populations vulnérables dans son plan de lutte contre le VIH. Or le 9 janvier dernier, le Conseiller Technique N°1 du Ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a publiquement jugé illégales les associations impliquées dans ce projet, accusant Me Nkom de « crime contre la loi » pour ses prises de positions en faveur des homosexuels.

AIDES dénonce cette incohérence notoire et rappelle que toute forme de discrimination est incompatible avec une politique de lutte contre le sida efficace. En sa qualité d'inspiratrice de la Déclaration pour la dépénalisation de l'homosexualité, ratifiée par 66 pays le 18 décembre 2008 à l'ONU, la France doit saisir cette occasion en réaffirmant haut et fort son engagement dans le combat international pour la dépénalisation de l'homosexualité.

AIDES fait part de sa profonde indignation et demande à l'Etat français de condamner publiquement les violences dont les minorités sexuelles et leurs défenseurs font l'objet, au Cameroun comme dans le reste du monde.

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Contact presse :

Maître Alice Nkom (ADEFHO Cameroun) - 00 23 799 90 31 90

Antoine Henry (AIDES) - 06 10 41 23 86




Dessin de Large sur http://sarkostique.over-blog.com

Or quand on voit la promptitude avec laquelle le Sarkoland vole au secours des ouvriers et des chômeurs tunisiens mitraillés dans leurs propres rues, on imagine l'empressement avec lequel il va claquer le bec d'un des états les plus prospères du coin, grand fournisseur de cacao, de bauxite (aluminium) et de diamants...


Tiens, justement, puisqu'on parlait de notre grand président, en préparant la campagne contre lui, je me suis souvenu que ses proches avaient du le dissuader de mettre en chantier son projet de dépénalisation du droit des affaires. Pour faire simple, le vol en col blanc, c'est pas du vol et on ne condamne pas.

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En relisant (en diagonale) l'œuvre du philosophe, je suis tombé sur « Libre » , un pensum édité en 2003 dans lequel on peut lire :

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« Ne serait-il pas plus juste de réserver la prison à la seule punition des crimes et délits ayant porté atteinte à l'intégrité physique de la victime ? »

Preuve que mettre l'état en coupe réglée, ça le travaille tout de même depuis assez longtemps.


Et enfin quelques plus ou moins bonnes nouvelles du côté de Linux. Après l'Inde, la grande fédération de Russie adopte une politique d'indépendance informatique vis-à-vis de Microsoft et autres systèmes trop contrôlés par les Américains en général et les bourses occidentales en particulier.
C'est donc une version de Linux adaptée à l'univers russe que Poutine a décidé de mettre en route et d'appliquer, avec des moyens et un budget et des moyens d'une ampleur encore inconnus à ce jour en matière de politique informatique.
On se serait passés d'un allié qui ne voit pas la même chose que nous quand il entend le mot « libre », mais bon... Vive le logiciel libre !
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lundi 10 janvier 2011

367° Joyeux Noël en retard...


Dommage que je n'ai pas découvert cette vidéo à temps pour Noël...


Mais même avec un peu de retard, elle vaut son pesant de petits jésus...



mardi 4 janvier 2011

366° L'homophobie n'est pas en crise...






L'Évêque de Cordoue accuse l'UNESCO d'organiser le virage de cuti de toute la planète, qui d'après un plan ultra-secret, devrait devenir gay à 50% à l'horizon 2030. Enfin un vrai miracle !

Mais alors, pourquoi attendre si longtemps ?

Ce qui est certain, c'est que si l'auteur du propos est aussi imbécile que sa déclaration, c'est un individu dangereux de par l'autorité morale qu'il possède. Et s'il est seulement cynique et que c'est le bon peuple qu'il croit assez idiot pour gober ses carabistouilles, il est encore plus dangereux que dans la première option. Il n'a pas précisé quand il comptait, pour son compte personnel, « passer aux nouvelles normes ».

Photo Hervé Vilard © Abaca

LienEn France, ce sont les revenants qui se mettent à tourner vinaigre. Hervé Vilard, qui est pourtant le premier artiste gay a avoir osé son coming-out en 1967... L'auteur de « Capri c'est fini » joue « Après moi le déluge » en apprenant la paternité d'Elton John...

Lui qui, justement, a voulu se faire aimer des Français en racontant une enfance difficile et sans parents, et en disant tout le bien qu'il devait dans son édification à des gens qui, précisément, n'étaient pas ses parents biologiques , nous récite aujourd'hui du Christine Boutin.



Laquelle Christine Boutin s'est vu justement remettre la Légion 'Honneur pour tous les encouragements à l'homophobie et à la haine de notre communauté dont elle s'est rendue coupable au fil des ans, à toute l'énergie qu'elle a déployé à lutter contre le PACS, , à la sauvage agression contre la laïcité de la république qu'elle a perpétré en brandissant une bible à l'Assemblée Nationale, toujours pour empêcher le vote du PACS. Rappelons que ledit PACS rassemble 90% d'hétérosexuels, et moins de 10% d'homos... C'était bien la peine !


Tiens, allez donc signer la pétition contre un pasteur américain, un de plus, qui traite les homosexuels de prédateurs sexuels. (Aux USA, on peut tout dire).



Les Français qui n'ont pas la côte...


Serez vous surpris d'apprendre qu'au hit-parade de l'impopularité, Ségolène Royal, avec 73% d'allergiques, devance Nicolas Sarkozy, qui ne recueille que 63% de mécontents ?

La suite du sondage est particulièrement instructive.


Et enfin, si vous en avez marre du jeu de casse-briques, jouez donc au casse-couilles. Vous pouvez intervenir sur la chute de Nicolas avec votre souris pour la rendre plus douloureuse...