vendredi 30 octobre 2009

294° Mic Mac à Tire-Larigot et Caramels Fous

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Les films qui veulent promouvoir de belles idées humanistes ont une vie difficile. Ainsi, à quinze jours d'intervalle Rose et Noir de Jugnot, qui dénonce l'homophobie, fait un bide retentissant et Mic Mac à Tire-Larigot, un fervent plaidoyer contre les armes à sous munitions, démarre très moyennement.


Le taux de spectateurs par salle du « premier jour Paris », appelé « spectateur/copie », qui est un baromètre très fiable de l'exploitation cinématographique française avait donné, pour Rose et Noir 34 spectateurs/copie, pour Mic Mac à Tire-Larigot 59, alors qu'à titre indicatif, Mickael Jackson en déplaçait 262, Lucky Luke 85 et Le Ruban Blanc 103... Même si les spécialistes s'accordent à ne pas accorder à This is It une longue carrière, tous les fans s'apprêtant à se précipiter aux premières séances.


Pourtant, en allant voir Mic Mac à Tire-Larigot, j'ai retrouvé Jean Pierre Jeunet avec un plaisir sans cesse renouvelé, même si j'avais moins apprécié Le long Dimanche de Fiançailles.


J'avais découvert « le monsieur qui ne faisait pas les films comme tout le monde » avec Le Bunker de la dernière rafale … en 1981. Pourtant, le film était en noir et blanc, et le tandem Jeunet-Caro ne pouvait pas utiliser ses artifices favoris de couleurs saturées et de colorimétrie biaisée... Mais les cadres, les rythmes et les personnages caricaturaux étaient déjà là...


C'est avec Delicatessen, dix ans plus tard, et pour lequel ils obtiennent deux Césars, que l'univers de Jeunet-Caro se précise. C'est sans doute le début d'un quasi-genre cinématographique. Qui a vu cette année Bienvenue à Cadavre les Bains (Der Knochenman) comprend que son réalisateur autrichien, Murnberger, connait son Jeunet par cœur.


C'est avec La Cité des Enfants Perdus (1995) que le talent des duettistes Jeunet-Caro éclate au box office. Succès aux effets divers, puisque le tandem explose, et que Jeunet sans Caro donne en 1997 un Alien, le retour qui n'est qu'un égarement hollywoodien sans suite. Caro ne fera plus de long-métrage. Il deviendra scénariste et réalisateur de clips.


Jeunet, définitivement tout seul, revient en 2001 avec Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, qui consacre la « touche Jeunet ».


Mic Mac à Tire-larigot nous rend notre Jeunet intact, tel que nous l'avions aimé dans Delicatessen, Amélie Poulain et La Cité des Enfants Perdus.


Mais revenons à notre rapprochement entre Rose et Noir et Micmac...


Les deux films sont militants: le premier dénonce l'homophobie, le second le commerce des armes.

Est-ce que ça gène le public? Quand jeunet donne Délicatessen et Amélie Poulain, il déplace des foules, quand il défend une grande cause, les gens restent chez eux?


Certes, le récent bide du Syndrome du Titanic, de Nicolas Hulot, pourrait donner à réfléchir sur les films militants, mais Hulot n'est pas un cinéaste, son pensum est redondant, et le bon peuple gavé et saturé du sujet.


En tout cas, militant ou pas, si vous aimez les univers décalés, le cinéma qui vous emporte, les spectacles bien ficelés, les personnages surprenants, les décors surréalistes, vous aimerez Mic Mac à Tire-Larigot...



Dans le même esprit de voyage cinématographique hors du temps, mais dans un tout autre genre, Le Ruban Blanc, sorti la même semaine, est aussi un film très émouvant que vous pouvez aller voir...Rappelons que c'est la Palme d'Or de Cannes...





Enfin, je rappelle aux amateurs de Comédies Musicales et d'univers d'artistes décalés que le nouveau spectacle des Caramels Fous, Madame Mouchabeurre, sera donné à nouveau dans trois semaines au Trianon à Paris. A ne pas manquer.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Caramels_fous

http://www.le-theatre-de-michel-heim.fr/

http://www.le-theatre-de-michel-heim.fr/les-caramels-fous-presentation

http://www.youtube.com/results?search_query=caramels+fous&search_type=&aq=f



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mardi 27 octobre 2009

293° Pèle-mêle Christophe Alévèque et Charles Pasqua...


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Le monde du spectacle est cruel. Certains de ses plus grands serviteurs sont cantonnés toute leur vie dans des rôles de second couteaux, de faire-valoir et de porte-flingues sans jamais voir reconnaître leur immense talent. Justice vient d'être rendue à Charles Pasqua, cet extraordinaire comédien de la politique, qui vient à l'aube de ses quatre vingts ans, de se voir décerner un an de prison ferme en hommage à l'ensemble de son œuvre.


L'homme est modeste. Sa nature le porte à rester dans l'ombre et il s'apprête à décliner la distinction en faisant appel. Saluons cette superbe abnégation qui caractérise les grands hommes.


J'ai été ce soir voir Christophe Alévèque au théâtre du Rond Point, vous avez le temps de m'y suivre jusqu'au 14 novembre, vous ne le regretterez pas. Je l'avais vu dans son spectacle précédent, à la Comédie Caumartin. Tout est renouvelé. Il est vrai qu'on s'affaire beaucoup autour de l'Elysée pour lui donner matière à innovation. La moitié du spectacle, dont ci-dessous un petit extrait, est consacrée aux louanges de Zébulon et de sa glorieuse famille.





Le reste est une gigantesque moulinette où passe toute notre société, de son plus spectaculaire à son plus intime. Alévèque décrypte, démonte, éparpille, schématise, crée des liens osés et surprenants, décape et entraine la salle dans presque deux heures de délire. Et à la fin, il distribue des billets de cinq cents euros signés de sa main. Il y a des réductions pour les étudiants, les chômeurs, les moins de 18 ans et les plus de 60, mais pas pour les encartés ni de l'UMP ni d'ailleurs.


A ne pas manquer à quelques mois des régionales.




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292° L'internet libre, ce n'est pas pour nous...

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Pendant que Minilui monopolisait l'actualité, le Conseil Constitutionnel a discrètement validé la deuxième mouture de la loi Hadopi, estimant qu'une ordonnance pénale estampillée par un juge sans audience ni audition ni défense du prévenu valait « décision de justice ».


Pour mettre au point cette disposition scélérate de justice expéditive, il a fallu que le Parlement Européen lui déroule le tapis. En effet, ce Parlement, souvent garant de libertés fondamentales, saisi d'un élan de liberté démocratique, avait voté « l'amendement 138 » qui disposait que « tout citoyen avait un droit d'accès à internet qui lui garantissait le libre accès à l'éducation ».


Les lobbys de droite se sont montré très actifs à Bruxelles, et le Parlement a fini par s'asseoir sur ses garanties de liberté en votant une entorse à ses principes, qui prévoit qu'une « décision de justice », même expéditive, peut priver un citoyen d'internet...


Voilà donc Hadopi lancé sur des rails incertains, lorsqu'on connaît, nous en avons longuement parlé ici, l'abîme qui sépare ses moyens de contrôle de l'habileté des informaticiens.


« Hadopi », ce sera comme les impôts, les petits et les sans-grade vont morfler, et les spécialistes et les professionnels passeront au travers ».


Par ailleurs, cette brèche béante constitue un terrible danger pour la liberté d'information et de communication. N'oublions pas que tous les dictateurs se justifient en déclarant agir pour le plus grand bien de ceux qu'ils oppriment, et ne perdons pas de vue que les pires dérives commencent souvent par une minuscule dérogation.


En touchant au principe de la non-garantie de la connexion internet, l'état et l'Europe ouvrent une boîte de Pandore. C'est comme si on tolérait des exceptions à l'application de la peine de mort. Une fois l'égout entr'ouvert, il suffit d'y faire glisser un par un les nouveaux cas de dérogation pour en rallonger subrepticement la liste à l'infini.


Concernant la liberté d'internet et le droit de communiquer, l'égout est ouvert.


Dérive à rapprocher de manière très significative du débat qui agite les USA à propos de la neutralité du net.

http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39709983,00.htm?xtor=EPR-104


Le respect de la neutralité du web, c'est l'interdiction faite aux FAI, serveurs et autres acteurs de la distribution du signal de réserver un traitement différent aux informations qu'ils délivrent en fonction de leur contenu.


Si on ouvre cette cage aux fauves, dans un premier temps, les FAI vont restreindre les sites de loisirs qui nécessitent une grosse bande passante (vidéo, inter-activité), et dans un second temps ceux qui rapportent de l'argent à leurs concurrents. Déjà à ce stade, ce sera la chienlit.


Mais imaginez ce que cela pourra donner si ces acteurs se rapprochent du pouvoir politique, comme c'est le cas de la presse dans de nombreux pays sauvages comme la France ou l'Italie.


Déjà, dans ces deux pays, tant à propos des parties fines de Berlusconi que des ambitions déraisonnables de minisarko, la presse et les journalistes sont montrés du doigt comme des fauteurs de trouble et des empêcheurs de gouverner entre amis. De plus en plus, internet joue un rôle indispensable de contre-pouvoir et d'expression de l'opposition qui sont, rappelons-le utilement, des éléments constitutifs de la démocratie.


Lorsque les grands groupes auront mis la main sur les grands datacenters et les fournisseurs d'accès, si la neutralité du net n'est plus garantie et qu'ils peuvent traiter le signal en fonction de ce qu'il contient, ils n'auront plus qu'à trier: « ça je passe, ça je bloque ».


Goebbels n'aurait pas fait mieux...

En continuant sur cette voie, nous nous dirigeons vers un internet chinois. Les insouciants en rient tant que ce n'est pas arrivé, lorsque ce sera là, on ne rira plus mais il sera trop tard...


Et en Europe, il existe bien un village d'irréductibles défenseurs de la liberté, et même deux, mais ils ne sont pas Gaulois...


Les Estoniens et les Finlandais ont élevé l'accès à internet au statut de droit fondamental opposable.

Comme quoi on peut être discret et exemplaire...

http://www.svmlemag.fr/actu/04869/la_finlande_reconnait_internet_comme_un_droit_fondamental


Il serait temps de redonner un sens à nos symboles...




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vendredi 23 octobre 2009

291° Les nouvelles aventures du Petit Poussé.

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Je m'apprêtais à vous entretenir des nouvelles menaces que font planer sur la liberté d'internet la décision du Conseil Constitutionnel, les renoncements du Parlement Européen et les majors FAI des USA pour les comparer à la Finlande, qui devient le modèle, le Walhalla des libertés respectées, lorsque le jeune Sarkozy, celui dont vous n'avez pas fini d'entendre parler, est encore venu occuper le devant de l'actualité..


Alors, place à l'actualité: Plus rien ne presse maintenant, puisque nous sommes « condamnés » à attendre que la loi Hadopi, sauvée des eaux mais pas du ridicule, fasse elle-même la démonstration de son inutilité, de son incompétence et de son obsolescence. Ce sera donc l'objet du prochain billet.


Photo Sipa. la couverture de l'hedo "Le Point" affichée dans un kiosque.


Ainsi donc, le petit poussé renonce à la présidence de l'EPAD... On lui a enfin fait comprendre qu'il valait mieux ne pas débuter sa carrière politique, pour laquelle il a pourtant toute les qualités nécessaires d'incompétence et de suffisance, en la chargeant d'un énorme boulet qu'il devrait porter de longues années. En se retirant à temps, il ne portera plus qu'un petit boulet.


Ce n'était effectivement pas facile de commencer une carrière en étant le fils de son père, ça l'était encore moins en croyant que l'hérédité pouvait tenir lieu de diplôme et d'expérience, c'était partie perdue en imaginant qu'en plus, il pourrait brûler les étapes. Il aurait été « celui qui a », il sera « celui qui a failli », c'est un moindre mal....



Le plaisir du jour des républicains honnêtes est d'entendre tous les apparatchiks de l'UMP qui disaient jusqu'à hier que le petit était l'homme de la situation et que c'était vilénie que de persister à considérer ses mauvais résultats universitaires et sa précipitation à percher sur ses tours expliquer maintenant que c'est au nom de « la maturité » qui le rendait hier si capable qu'il renonce aujourd'hui à une carrière dont les ennemis du régime l'auraient privé.


La « comm » a atteint aujourd'hui ses limites, et la récitation de slogans ne convainc plus les Français. A trop entendre de langue de bois, ils ont maintenant des oreilles de bois, et la belle unanimité de la cour à vanter les mérites du dauphin ne les a pas persuadés: ils ont reçu le discours d'introduction du fiston comme un tissu d'hypocrisie et de convenance, une logorrhée de complaisance mielleuse et de glauque obséquiosité.


Le discours « réparateur » d'aujourd'hui, c'est à dire la justification du contraire au nom des mêmes arguments fige définitivement leurs auteurs dans leur statut de courtisan flatteur et aux ordres, soucieux de protéger leur prébendes en reproduisant comme des perroquets un discours officiel et convenu qui résonne de plus en plus comme une incantation.


Les signes avant-coureurs du système aux abois commencent à apparaître: la presse libre est de plus en plus critiquée. Les marquis de la cour la rendent responsable de tout ce qui ne fonctionne pas suivant la volonté du prince. Peut-être ont-ils oublié que la seule volonté qui compte, c'est celle du peuple, et encore à travers des élections qui ne résultent pas d'un charcutage des circonscriptions...


Nous nous apprêtons à vivre une période agitée, et à devoir défendre au quotidien notre liberté de parole et de communication. Mon prochain billet sur « la neutralité du net » et « le droit à la connexion internet » illustrera un des aspects du combat à venir.


Le sarkozisme commence à subir quelques échecs: le chef doit faire préparer ses sorties du palais par sa garde pour ne plus être hué, et doit envoyer des célébrités se faire élire de justesse au deuxième tour dans des circonscription où des anonymes étaient habituellement plebiscités au premier. (Cf la très petite victoire du grand judoka). Avec l'affaire de l'EPAD, l'omniprésident a dépassé Berlusconi au hit-parade des bouffons et souffre-douleurs de la presse internationale, mais surtout, il vient d'essuyer son premier échec personnel.


Il y a un début à tout.




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mercredi 14 octobre 2009

290° Stairway to paradise

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A star is born




Connaissez-vous une seule entreprise qui embaucherait à un poste de cadre supérieur un étudiant en deuxième année de droit redoublant et sans expérience professionnelle?


L'EPAD, (Etablissement Public pour l'Aménagement de la Défense) s'apprête à élire Jean Sarkozy, fils de l'autre, à sa présidence en remplacement de Patrick Devedjan, atteint par la limite d'âge. Question limite d'âge, les voilà à l'abri, avec un nouveau directeur de 23 ans...Sans doute un effet des mesures en faveur de l'égalité des chances pour les jeunes issues des banlieues...


Moi, je connais des jeunes gens brillamment diplômés, avec même parfois un peu d'expérience, qui sont confinés à des emplois sans qualification, faute de trouver seulement un poste de cadre subalterne où ils seraient encore sous-employés, mais qu'ils accepteraient avec empressement.


Alors, évidemment, les mauvaises langues jasent et persifflent. Elles ne manquent pas de relever que question diplômes, le futur président est quelque peu à la traîne puisqu'il s'apprête à redoubler sa deuxième année de droit après avoir redoublé la première:


http://www.streetreporters.net/views/803-jean-sarkozy-est-il-un-faux-jeune

http://www.metrofrance.com/info/jean-sarkozy-fait-les-choux-gras-des-medias/mijl!RVUEIM417DU/

http://www.lalsace.fr/fr/article/2079706/Epad-Jean-Sarkozy-defend-sa-candidature-son-pere-et-Fillon-a-la-rescousse.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Sarkozy

http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-05-20/l-irresistible-ascension-de-jean-sarkozy/917/0/345134


Là, je cite cinq sources pour faire bonne mesure, mais Google en donne plusieurs dizaines, et non des moindres... Suffisamment en tout cas pour que l'information puisse être prise au sérieux.


Devant le tollé, le gouvernement, la famille et l'intéressé se défendent. Le parrain Brice Hortefeux vole au secours de son moussaillon, et l'intéressé lui-même, relooké pour la circonstance, cheveux courts, monte au créneau:


« Je n'ai pas été désigné, j'ai été élu, ce qui me rend légitime, cela s'appelle de la démocratie... ».


http://info.france2.fr/france/L-arriv%C3%A9e-de-Jean-Sarkozy-%C3%A0-l-EPAD-fait-des-remous-57898186.html



Elu. A la lettre, oui. Mais élu par qui?


D'abord conseiller général des Hauts de Seine, par les électeurs de Neuilly et des alentours, ceux-là même qui portèrent jadis son père à la mairie, (mais pas lui...) puis sans trop de surprise président du groupe UMP du Conseil Général par ses « collègues » conseillers généraux de l'UMP, (on dit « ses pairs »), lesquels dans la foulée le désignent pour entrer au Conseil d'Administration de l'EPAD où il a été élu président. Trois élections... Démocratique. Incontournable.


Tellement incontournable que lui-même et ses défenseurs ont tendance à vendre un peu la peau de l'ours.


Car la dernière élection, celle de Président de l'EPAD n'aura lieu que... le 4 décembre. Mais elle paraît d'ores et déjà si bien acquise que ses défenseurs parlent sans ciller de « trois élections » alors qu'il n'a à ce jour été élu que deux fois.


Même au sein de la pourtant docile UMP, la grogne gagne du terrain. Nombre d'élus « modestes et besogneux» redoutent l'impact de cette népotique ascension sur la crédibilité du parti. Certes, des fils « élus », l'histoire en regorge, récemment, on a eu Bush, mais force est de reconnaître que cela se produit plus habituellement dans les républiques bananières...






La cour carrée du Louvre.



Là, nous allons parler de Frédéric Mitterrand sans nous occuper ni de ses vacances exotiques ni de son livre, ni des tenants de l'ordre moral et de l'Inquisition qui ont essayé de le mordre aux c.....


C'est au Ministre de la Culture que je m'adresse. La Cour Carrée du Louvre est un des plus beaux ensembles architecturaux du monde.


Située en retrait de la partie touristique du Grand Louvre et de sa pyramide, fréquentée des seuls connaisseurs, elle est un havre de paix, d'élégance et d'harmonie si serein que le lieu deviendrait propice à la méditation. Chef d'œuvre du « classicisme français » entreprise au XVI° et achevée au XVII° siècle, jamais endommagée ni modifiée, la Cour Carrée est un des joyaux du patrimoine français.


C'est compter sans le goût pour la fiesta et la rentabilisation des espaces les plus intouchables qui sévit chez nos édiles. Depuis quelque temps, les visiteurs de la Cour Carrée la voient encombrée d'un énorme enchevêtrement de ferraille et de verre, clairement destiné à des manifestations. Expositions, réceptions? Je ne sais pas. Mais il n'y a pas de place pour ce tas de ferraille à cet endroit, pour cet immondice qui empêche la "vue d'ensemble" qui constitue un des charmes du lieu.



Souvenons nous que de nombreux touristes traversent la planète une fois dans leur vie pour voir Paris. S'ils viennent en août, ils voient la Concorde défigurée pendant plus d'un mois par la grotesque tribune du 14 Juillet (qui devrait être montée la veille et démontée le lendemain),



...et lorsqu'ils vont voir la Cour Carrée, ils voient ça:

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Mais que fait donc le Ministre de la Culture?




Hadopi manque sa cible:



Enfin, les articles techniques commencent à se multiplier, qui démontrent « l'incompétence » de la loi Hadopi. Contournable avant même d'exister, elle ne contrôle plus qu'un territoire du web que les « téléchargeurs » ont déserté: le peer to peer, rendant ainsi suspects d'honnêtes internautes qui se transmettent de cette manière des fichiers absolument légaux pendant que les « téléchargeurs pirates » s'approvisionnent par des filières indétectables.


On vous l'avait bien dit...


http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39709235,00.htm?xtor=EPR-100




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samedi 10 octobre 2009

289° Quand les petits joueurs de la politique attaquent sous la ceinture...

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On aurait tort de se fier à l'aspect « décomplexé » de nos sociétés. A quelques centimètres sous la surface radieuse de nos « libertés retrouvées » rôdent les monstres prédateurs de l'homophobie haineuse, de l'ordre moral castrateur, du dogme dépersonnalisant, et de l'aspiration mortifère à un retour aux boucs émissaires moyenâgeux.


Pour prêcher cette glauque doctrine avec l'air de ne pas y toucher, il faut en habiller le spectre de la plus perverse mauvaise foi, déformer le sens des mots, travestir les concepts, se livrer aux amalgames le plus outranciers, et faire passer des vessies pour des lanternes avec des accents de sincérité auxquels travaillent de doctes « spécialistes en communication ». La propagandastaffel a changé de nom, mais elle se serait plutôt perfectionnée depuis Goebbels.


On connaissait le « Juif responsable de tous les maux », épaulé après la guerre par « l'Arabe voleur », on a rapidement vu arriver le "socialo-communiste assisté" et " l'homosexuel-violeur- pédophile".

Jacques Myard, député UMP, a même poussé l'amalgame jusqu'à la zoophilie lors du vote du PACS en novembre 1999. (Sans parler de Pierre Lellouche, actuellement ministre, qui voulait, lui, stériliser les homosexuels)...et dont personne n'a encore demandé la démission...

http://therealscandy.free.fr/humeur/proposhomofob.htm



Aux Etats Unis, Obama se fait traiter de « communiste » avec tout le poids de l'incompréhension de ce mot par la société américaine depuis Mac Carthy au motif qu'il prétend créer un système de santé facultatif qui sera, même s'il se réalise, plutôt en deçà de ce qui existe dans le reste du monde civilisé.


Aux Etats Unis, on voit des communistes partout, en Europe, on voit des pédophiles.


Pour reprendre le problème au début, il convient de rappeler que « la pédophilie » est inconnue dans notre code pénal, qui ne connaît que « les mineurs de moins de quinze ans » et laisse aux juges le soin d'apprécier au cas par car la gravité des actes qui lui sont présentés. On conteste aux mineurs la capacité de « consentement éclairé » alors que c'est, devant certaines inégalités de la nature, le seul critère qu'on pourrait équitablement retenir. Pour ma part, à douze ans, je savais bien ce que je voulais, et j'allais pour l'obtenir tirer les sonnettes de messieurs que je terrorisais attendu qu'à l'époque, l'âge du consentement était, pour les homosexuels, fixé à 21 ans! Mais c'est de douze à vingt et un ans que j'ai vécu, avec un homme à cheveux blancs, la relation affective la plus durable de mon existence.


La pédophilie n'est donc pas une notion judiciaire, mais une notion médicale, qui désigne, dictionnaire à l'appui, « un désir sexuel pour des enfants impubères ». Autant dire que, même si cela, hélas, existe, c'est tout de même assez rare, et que la plupart des « délinquants sexuels » pourtant qualifiés "d'odieux pédophiles" n'ont commis que des « attentats à la pudeur » avec des « mineurs de moins de quinze ans » en général pubères....


Traiter de pédophile des Polanski ou des Frédéric Mitterrand n'a aucun sens, et ne révèle en réalité, au choix de l'auditoire, que l'incompétence ou la mauvaise foi de l'imprécateur.


Cette manie stupide d'imaginer que les enfants sont, jusqu'à leur « majorité sexuelle » (15 ans révolus en Europe) complètement irresponsables de leurs désirs et de leurs pulsions n'est que l'aboutissement de cette volonté narcissique de parents bornés et d'éducateurs aux ordres d'élever leur progéniture « au moule », d'en faire des clones , des perpétuateurs de statu-quo, bien vaccinés contre toute tentation progressiste, tant pour protéger l'illusoire sécurité induite par une société qui ne va pas bouleverser les vieux en évoluant trop vite que pour ménager la susceptibilité de parents jaloux de voir leurs rejetons profiter de plaisirs et de prérogatives qui leur étaient interdits aux mêmes âges.

D'autant plus que lorsqu'à 13 ans, au lieu de se faire, "en toute irresponsabilité", pratiquer une fellation, ils vont braquer un épicier ou agresser une mémée, on les trouve soudain tout à fait responsables au point de parler de les emprisonner. Il faut savoir ce qu'on veut. Les jeunes eux-mêmes auront du mal à comprendre une législation aussi contradictoire.

Et après, on s'étonne que tant de velléités frustrées et étouffés dans l'œuf produisent des malaises, des fuites en avant vers des looks bizarres, des contre-cultures ou des paradis artificiels, des fugues et des suicides. Voire des viols. On récolte ce qu'on sème.


A lire, entre autres sur le sujet:

http://www.leseditionsdeminuit.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=1619

malheureusement épuisé.


En citant des morceaux choisis du livre de Frédéric Mitterrand à la télévision, Marine Le Pen n'a laissé le choix à ses auditeurs qu'entre le constat de la mauvaise tournure de son esprit et celui de sa mauvaise foi, dans des proportions relatives que je laisse au lecteur le soin de déterminer.


Car le livre de Mitterrand, « La mauvaise vie », si on veut vraiment lire ce qu'il contient, est le tragique aveu d'une faiblesse qui pèse à son auteur, même si la solitude affective dont tant d'homosexuels se plaignent n'est pas le fait de leur homosexualité en tant que telle, mais bien de l'isolement qui résulte de leur difficulté à s'intégrer dans une société toute entière organisée autour de l'hétérosexualité. Ce livre n'a rien d'une apologie, bien au contraire.


Lorsque le livre est sorti, il y a quatre ans, il a reçu une critique favorable et un accueil public enviable. (200 000 exemplaires en six mois). Personne n'y a trouvé à redire tant que Frédéric Mitterrand n'est pas devenu ministre. Certains trouveront étrange que je défende un ministre de droite d'un gouvernement sarkozien... Je ne défends qu'un honnête homme en proie à une vindicte populiste.


En lisant le drame d'une vie, l'égérie du Front National a choisi la stratégie du « bite-couille » pour illustrer ses accusations. Si au lieu de citer un morceau choisi, qui, extrait de son contexte, sert le côté partial de son réquisitoire, elle avait lu le paragraphe entier, on aurait entendu tout autre chose.


Voici la page du livre de Frédéric-Mitterrand:


« La plupart d'entre eux sont jeunes, beaux, apparemment épargnés par la dévastation qu'on pourrait attendre de leur activité. J'apprendrai plus tard qu'ils ne viennent pas tous les soirs, sont souvent étudiants, ont une petite amie et vivent même parfois avec leur famille qui prétend ignorer l'origine de leur gagne-pain. [...]

Je m'arrange avec une bonne dose de lâcheté ordinaire, je casse le marché pour étouffer mes scrupules, je me fais des romans, je mets du sentiment partout, je n'arrête pas d'y penser mais cela ne m'empêche pas d'y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m'excitent énormément. La lumière est moche, la musique tape sur les nerfs, les shows sont sinistres et on pourrait juger qu'un tel spectacle, abominable d'un point de vue moral, est aussi d'une vulgarité repoussante [...]

La profusion de garçons très attrayants, et immédiatement disponibles, me met dans un état de désir que je n'ai plus besoin de refréner ou d'occulter. L'argent et le sexe je suis au cœur de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu'on ne me refusera pas (...) La morale occidentale, la culpabilité de toujours, la honte que je traîne volent en éclat ; et que le monde aille à sa perte, comme dirait l'autre »


Or ce n'est que le dernier paragraphe que Marine Le Pen a choisi de lire à la télévision. « Difficile de faire plus long » répondra-t-elle sans doute dans l'élan de sa mauvaise foi. Peut-être, mais il était facile de mieux choisir.


Après être venu aboyer avec les loups, Benoît Hamon, porte parole du Parti Socialiste, vire au fond de l'impasse et tente d'en ressortir en déclarant que « de toute manière, l'affaire laissera des traces ».

http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-10-09/reactions-benoit-hamon-l-affaire-mitterrand-laissera-des-traces/917/0/384327


S'il veut rester crédible, il faudra que le Parti Socialiste se trouve un porte-parole qui ne se précipite pas comme un morfal sur la mangeoire du populisme sans regarder au préalable qui est venu y jeter une fourchée d'avoine.


Après les loups, les vautours: le Quotidien de la Réunion veut porter le coup de grâce au pédé blessé et révèle maintenant que Frédéric Mitterrand s'est porté caution morale pour un accusé dans une affaire de viol qui sera jugée prochainement. Si la procédure prévoit la « caution morale », c'est précisément pour que de braves gens puissent contribuer à la défense de présumés coupables. Ce n'est que le fonctionnement de la justice, cela n'entache ni la notoriété des cautions ni l'équité du procès. Pour ma part, j'ai déjà été caution morale d'un pauvre garçon devenu assassin. (d'un tortionnaire qui l'avait séquestré).. Je n'ai jamais eu le sentiment d'être le complice d'un meurtrier, je suis juste venu éclairer la justice sur ce que je connaissais de ce garçon pour l'avoir fréquenté avant ce jour tragique.


Au moyen-âge, on venait cracher sur des malheureux cloués au pilori sans même se soucier de savoir ce qu'il leur était reproché. En crachant dessus, en leur jetant des ordures et en leur donnant des coups, on se libérait des petites culpabilités qu'on ne voulait pas assumer. Le principe même du bouc émissaire. Haro sur Frédéric Mitterrand, on lui fait expier son nom.




Dans l'affaire Polanski, qui ne comporte, à la lettre du langage juridique, ni viol et ni acte pédophile, rappelons-le, puisque la victime d'attouchements avait treize ans au moment des faits, et a depuis retiré sa plainte et déclaré qu'il n'y avait pas eu viol, on parle de « l'indépendance » des juges américains. C'est oublier que les juges américains sont élus.. Quand j'entends parler de « juges républicains » et de « juges démocrates », cela me semble un cadre peu propice à leur indépendance... Car même si les juges ont, comme tous les citoyens, des opinions politiques, elles doivent rester dans la sphère privée et n'intervenir ni dans leur élection, -puisque élection il y a-, ni dans leur désignation par les médias!


De là à imaginer qu'un juge soucieux de sa réélection se paie un cinéaste médiatique....


Ajouté à la privatisation d'un nombre croissant d'institutions (ce qui devient le cas en France), cela donne des affaires comme celle-ci:

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/des-juges-corrompus-remplissaient-des-prisons-privees-americaines_741538.html


Alors, pour expliquer l'acharnement des juges américains à poursuivre Polanski trente deux ans après les faits, il faudra trouver autre chose que leur indépendance... Rappelons qu'en Europe, la prescription pour un crime est de trente ans, et que Polanski a soixante seize ans...


Comme explique Caroline Fourest dans le Monde: La liberté sexuelle n'est pas le viol.

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/10/09/la-liberte-sexuelle-n-est-pas-le-viol-par-caroline-fourest_1251725_3232.html


Une fois le caca jeté dans le ventilateur, il faut en gérer les éclaboussures. Où l'accusation d'homosexualité mâtinée de pédophilie est passée, l'herbe ne repousse pas. Ou pas bien.


Jusqu'ici, la France était un pays où la presse respectait la vie privée de ses hommes politiques, leurs petits copains et maîtresses et leurs fellations sous le bureau. …


A force de vouloir copier l'Amérique, on en attrape toutes les défauts mais on en néglige les qualités. Car si l'Amérique est le pays du « Clintongate », elle est aussi celui du « Watergate ».

Nous voilà contaminés par le « Clintongate », mais l'éventualité d'un « Watergate » reste chez nous de plus en plus inimaginable.



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mardi 6 octobre 2009

288° Scandale homophobe dans le football.

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Je m'apprêtais à vous entretenir de cinéma (je le ferai après) lorsque les informations de France-Info m'ont fait avaler mon café de travers.

http://news.google.fr/news/story?pz=1&cf=all&topic=s&ncl=dhYSXcvtnaZ2AjMJZ5JvBOrYacerM


Une équipe de foot « de musulmans pratiquants » a refusé au dernier moment de jouer un match contre le « Paris-Foot Gay »,

http://parisfootgay.free.fr/fr/news/news.php



Le Paris-Foot Gay n'est pas « un club de pédés », mais une équipe de citoyens de toutes affinités sexuelles, religieuses, philosophiques et autres, n'ayant en commun que la tolérance et le respect des autres, qui joue au football et milite depuis six ans pour porter au plus haut niveau un idéal d'harmonie sociale et sociétale et pour lutter contre les discriminations.

http://parisfootgay.free.fr/fr/presentation/presentation.php


L'équipe « Bébél » de Créteil, qui fait jouer au football des « musulmans pratiquants », -c'est le vocable employé par son dirigeant pour se défausser de son obligation de disputer le match-, semble ignorer tant la loi du sport que celle de la république.


J'habite précisément Créteil et je viens d'écrire au maire, Laurent Cathala, pour lui demander de suspendre séance tenante les subventions ou facilités de locaux et de terrain que la municipalité, éventuellement, (j'ignore si c'est le cas) attribue à une équipe si peu sportive, au moins jusqu'à ce qu'elle se soit dûment excusée, ait disputé le match avec le PFG, ait indemnisé son adversaire, changé de dirigeants et signé tout engagement nécessaire à ce que pareil affront ne se reproduise plus.

Réponse ce mercredi: La Mairie de Créteil ne connaît pas cette association, ne lui verse aucune subvention, et n'a pas connaissance qu'elle s'entraîne sur un terrain municipal...

Il sera également souhaitable que la CFL (Commission Football Loisirs), organisatrice du match,

http://www.commission-football-loisir.fr/

précisément signataire de la charte contre l'homophobie, et à laquelle appartiennent les deux équipes, prenne toutes dispositions nécessaires, et notamment demande aux instances nationales du football la disqualification à vie des dirigeants d'un club qui n'ont manifestement rien compris au sport.


Il faut savoir que la Ligue de Football Professionnel en général, et de nombreuses équipes à titre individuel comme le pourtant remuant PSG, malgré sa célèbre tribune du virage nord, -ou peut-être à cause d'elle-!, ont également signé cette charte contre l'homophobie.

Ces malheureux footeux de Créteil ne comprennent-ils pas à quel point ils nuisent à l'image de l'Islam?

Les valeurs d'amour de son prochain, de tolérance, de société solidaire et d'aspiration à l'harmonie universelle ne figurent-elles pas à la lettre dans toutes les écritures, y compris dans le Coran?




Texte de la Charte contre l’homophobie dans le football initiée dans tout le football d'abord français, puis aujourd'hui international, justement par le Paris-Foot Gay:



Les instances françaises du football , les clubs, associations ou autres organisations signataires

de la présente Charte s’engagent à :


  1. Prendre en compte et reconnaître de manière explicite l’homophobie en tant que discrimination;

  1. Dénoncer et prendre les sanctions adéquates contre toute attitude homophobe, qu’elle se manifeste par un comportement discriminant, par des agressions verbales ou physiques, ou par des propos insultants en raison de l’orientation sexuelle réelle ou supposée;


  1. Promouvoir la diversité dans le milieu du football et assurer la diffusion de messages sur la tolérance, le respect et la dignité, en incluant systématiquement l’orientation sexuelle et la lutte contre l’homophobie;


  1. Apporter aide et soutien aux joueurs, entraîneurs ou autres personnes évoluant dans le milieu du football qui pourraient être harcelés, insultés ou mis à l’écart en raison de leur orientation sexuelle;


  1. Mettre en place un module éducatif sur la lutte contre les discriminations, y compris l’homophobie, à destination de tous les acteurs du football amateur ou professionnel: un éducateur ou un entraîneur se doit d’empêcher ou de faire empêcher toute forme de discrimination et doit par conséquent y être préparé;


  1. Veiller et réagir à chaque signe d’homophobie, et en référer régulière- ment aux associations concernées afin de constater l’évolution des comportements dans le milieu du football et d’ajuster les actions à entreprendre.


Ajoutons que toute la presse de gauche à droite répercute l'information, sauf le 13 heures de France 2 qui n'en a pas dit un mot...






Parlons donc maintenant, comme prévu, de cinéma.


D'abord sur deux films de la semaine. Exécutons d'abord « Le petit Nicolas »... dont les réalisateurs ont tellement voulu faire un hommage aux années 60 qu'ils nous ont vraiment fait un film d'époque, genre « Au théâtre ce soir » avec toutes les lourdeurs et les conventions de rigueur. Certes, on rit, mais ces quiproquos de théâtre de boulevard me font rire jaune.


Beaucoup plus intéressant est Mary and Max, même si on se demande au départ comment on va tenir le spectateur avec l'histoire d'une petite australienne et d'un papy new-yorkais représentés par des poupées et qui s'écrivent par hasard dans les années 70...

C'est compter sans une vraie richesse du scénario et une profonde sensibilité des situations, -là, ça se passe bien dans les années 70, mais l'écriture du film est résolument moderne-, qui fait de cette histoire un moment absolument bouleversant.


Car la petite fille a des problèmes avec ses parents, racontés avec humour et élégance, mais aussi profondeur, et ce brave new-yorkais, inadapté à la vie trépidante de la métropole a des crises d'angoisse existentielle et de moments d'égarement qui vrillent le spectateur à son fauteuil.


Ajoutons à cette très belle réussite un avatar supplémentaire qui m'a frappé à titre tout à fait personnel. Pendant quarante ans, j'ai été le roi de la projection du cinéma-film. J'ai officié sur les sites les plus exigeants: l'Empire Cinérama, le Kinopanorama, la Cinémathèque Française, le Festival de Cannes, les salles prestigieuses des Champs Elysées.


La construction d'une image sur un écran n'a pour moi plus aucun secret. Pendant vingt ans, je me suis esquinté à faire fonctionner le « son Dolby » et autres sons numériques-film, qui consistent à « coder » un signal complexe pour le faire passer dans un « entonnoir », -l'enregistrement sur le film, dont la vitesse de lecture est trop basse et la bande passante très insuffisante-, pour le restituer dans la salle clair et épanoui comme il était dans le studio.


Pour moi, un film mal projeté est gâché même s'il est bon....


Or dans les bons cinémas, (MK2 Bibliothèque François Mitterand dans mon cas), Mary & Max est projeté en numérique. Pas en 3D, en simple numérique. Pas de pellicule. Un disque dur et un projecteur numérique, sans doute DLP.


Et cet événement que, pendant quarante ans, nous, artisans de la pellicule, avons cru impossible, est bien là devant nos yeux: l'image est meilleure que la meilleure des projections-film, et le son aussi.


Certes, nous avions peur de voir l'image numérique détrôner nos belles machines et anéantir notre métier. Nous nous sommes effrayés pour rien: un gros projecteur numérique reste une usine à gaz qui demande presque autant de soin et d'entretien qu'un projecteur de film. Mais le résultat est là:


Pulvérisés, mes vingt ans de 70 mm, les Laurence d'Arabie et My Fair Lady projetés sur un écran géant avec une finesse d'image pourtant remarquable à l'époque, un son magnétique certes riche mais affublé d'un souffle irrépressible...


En voyant la projection de Mary & Max, (j'avais déjà vu dans les mêmes conditions « Harry Potter et l'Ordre du Phénix », et « Home » d'Arthus Bertrand ) j'ai l'impression d'un conducteur de locomotive à vapeur qui voit arriver un TGV...


Voir quelques photos de moi ici:

http://brethmas.blogspot.com/2009/05/258-cannes-il-y-quarante-ans.html


et d'intéressantes images nostalgiques trouvées sur le web ici:

http://pagesperso-orange.fr/projecteur.cinema/foudecine.htm

page: les projecteurs.


.....Un petit tour dans un cinéma parisien qui mérite d'être connu:

http://www.silverscreens.com/cineastes.php

Et puisque nous parlons de cinéma, allez-donc visiter ce site:

http://sauvonslegrandecran.org/


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