mercredi 29 avril 2015

503° Le lobby homophobe en pleine action...








Si les LGBT européens en sont à défendre des droits citoyens et la simple égalité républicaine, dans de nombreux pays, c'est leur liberté fondamentale, et souvent jusqu'à leur vie qui est menacée.

Et ce n'est pas par hasard. L'idée même de l'homophobie n'est pas née spontanément dans tous ces pays. Elle y est sournoisement distillée, importée par des organisations qui ont pignon sur rue dans les pays prétendument libres. Au prétexte d'apporter culture et civilisation, elles sapent en réalité les institutions locales pour les remplacer des dogmes occidentaux comme autant de préalables à l'annexion idéologique de ces pays par la pieuvre de la mondialisation.

Aveuglés, de surcroît, par un dogme chrétien passéiste, dominateur et imprégné d'un ordre moral moyenâgeux, ces organisations tendent d'étendre la suprématie du monde chrétien avec le cynisme et l'arrogance des croisés du XI° siècle, mais avec les méthodes du XXI°...

Une de ces institutions tentaculaires vient d'être dénoncée avec vigueur par All Out, association internationale qui possède une antenne dans de nombreux pays, et s'emploie à débusquer, dénoncer, et lutter contre les atteintes portées aux LGBT à travers le monde.

L'un des moyens les plus efficaces de All Out consiste à organiser des pétitions qui recueillent des millions de voix à travers la planète pour faire pression sur les différents lobbys engagés dans la propagation et la mise en œuvre de l'homophobie.

Une de ces organisations homophobes sournoises et tentaculaires est, à juste titre, dans le collimateur de All Out aujourd'hui: l' AFD, l'Alliance Defending Freedom.


Au prétexte de défendre, comme toutes les dictatures, une soi-disante liberté, elle exporte ses campagnes de haine partout dans le monde. Elle fait déjà pression pour que des lois anti-gays soient adoptées en Jamaïque, en Inde et au Bélize : prison pour les personnes lesbiennes, gays, bi et trans, condamnations à mort pour avoir osé aimer.

L'AFD se donne les moyens d'agir, et notamment les moyens financiers. Elle vient de recruter par concours des juristes de haut niveau à travers le monde pour s'attaquer aux lois pro-LGBT partout où elles existent, et susciter des lois homophobes là où il n'en existe pas.

Pour ce faire, elle organise des stages de formations réservés aux juristes, avocats et autres personnages d'influence afin d'élargir leurs compétence dans la haine du gay, et de leur donner moyens et méthodes pour contrecarrer les aspirations libertaires des LGBT à travers le monde.

Voici la page de son recrutement,
qui vient d'être clos il y a quelques jours pour le séminaire de cette année. .

On peut y lire que les candidatures sont soigneusement sélectionnées pour leur aptitude à propager la haine des LGBT, et que, pour les heureux sélectionnés, les transports aériens et l'hôtellerie complète sont pris en charge, pour ce stage qui se déroulera en juillet dans le sud de la Californie. La maison a les moyens.

The Legal Academy brings together like-minded attorneys from around the globe, thriving in all areas of private practice and public service. As a Legal Academy participant, you will engage with renowned faculty and participate in a scholarly examination of issues such as natural law principles, constitutional jurisprudence, and worldview development. Daily worship and devotions will reinforce the importance of your core beliefs to your practice of law.

On peut y lire encore (rapide traduction), que cette « Legal Academy » rassemble les juristes du monde entier qui partagent les mêmes idées, choisis aussi bien pour leurs prérogatives, leurs compétences ou leur position dans le domaine privé ou les services publics. Les programmes du stage mettront l'accent sur les principes « de la loi naturelle », les diverses jurisprudences et le droit constitutionnel, et installeront les participants dans l'optique d'un développement mondial de leur vision de la loi.
Un service religieux quotidien et des prières communes renforceront l'unité des adeptes dans leur vision de la loi et leur pratique juridictionnelle. Voir d'autres détails ici.


En signant les pétitions de All Out, (vous pouvez vous abonner à leurs alertes et informations sur le site), vous pouvez contribuer à la lutte contre ces institutions qui propagent la haine au niveau planétaire avec des moyens quasi-industriels.

All Out est investi dans la lutte contre les lois Poutine, pour l'adoption de principes LGBT fondamentaux dans la Charte Olympique, et fait pression sur les gouvernement et tribunaux qui persécutent les LGBT à travers le monde.

Évidemment, lorsqu'on s'attaque à une institution comme Alliance Defending Freedom, on fait face à un pool de juristes dont on peut craindre de sévères représailles. Dans des pays laïques comme la France, il leur sera difficile de faire condamner leurs contradicteurs, tant tous leurs principes sont pétris de religion et leurs action guidées par un prosélytisme résolu. Mais ailleurs ?

Pour se motiver dans cette lutte, il suffit d'imaginer un instant les dégâts collatéraux que l'instauration de leurs idées pourrait provoquer, et de quelle manière leur responsabilité pourrait être engagée dans la légitimation des agressions anti-homosexuelles, dans la multiplication des suicides d'adolescents qui ne voient dans leur pays aucun futur possible pour leur vie affective, (un véritable massacre en Russie depuis quelques années). Tout cela au nom de la charité chrétienne et de l'amour du prochain. 



 


mercredi 8 avril 2015

502° La haine est dangereuse à manipuler






L'espèce de bagarre de bistrot qui se profile au Front National aura, quoi qu'il en advienne, des conséquences intéressantes.

Le plus dérisoire dans cette affaire est que, pour la première fois, on ne voit pas un parti se déchirer à propos d'un désaccord sur la ligne politique. Au Front National, tout le monde est d'accord sur la nature du fond de commerce. La bisbille réside dans le modèle de marketting: faut-il annoncer la marchandise clairement ou l'affubler d'un emballage cadeau? Bref: faut-il dire tout haut ce que tous pensent tout bas... Ou pas?
Avant c'était la doctrine, et même le slogan. Plus maintenant.

On ne cesse d'aller d'option en option sur cet intéressant spectacle.

Première option : C'est une stratégie voulue… Les rares têtes pensantes de la maison ont imaginé qu'elles pourraient proposer deux entrées séparées pour canaliser des foules différentes vers la cour intérieure de l'entreprise familiale. Papy Jean Marie agiterait la carotte aux skinheads agités et autres aigris de la svastika pendant que derrière lui, la petite Marion assurerait une retape propre à émoustiller les piliers de comptoir.

Pendant ce temps, Marine, avec l'aide du seul diplômé de la maison, aurait ravalé la façade de la vieille caserne des anciens pour y attirer par la ruse et le boniment une foule qui craint un peu les excès xénophobes mais serait rassurée par la peinture fraîche, l'effort de présentation et le buffet campagnard. 


Seulement voilà : même si la ficelle est un peu grosse, sa kolossale finesse risque d'échapper quelque peu au gros des troupes qui, on l'a vu lors des micro-trottoir des électeurs potentiels et des tweets des candidats de choc, fait peu dans la nuance et risque de ne pas comprendre toute la subtilité du stratagème.

Ajoutons à cela la cohorte des chatouilleux de la matraque et des vieux aigris de la francisque qui va considérer que cette « stratégie de marketing » n'est rien d'autre qu'un dévoiement de la ligne sacro-sainte et fondamentale du parti et refusera de coopérer à la mascarade.

Ce qui fait qu'entre ceux qui n'auront rien compris et ceux qui n'auront pas voulu comprendre, la stratégie, -si c'en est une- risque bien de ne pas fonctionner et de déboucher sur un schisme. Une vraie rupture, avec insultes, coups sur la gueule, déballage public, mais aussi dispersion des acquis du parti et éparpillement des énergies.



Deuxième option : Ils sont vraiment fâchés. Les réalistes contre les dogmatiques. Chacun va se cramponner à sa côte de porc et le parti va exploser de la même manière, mais avec encore plus de désinvolture que dans l'option numéro un.

Cette explosion qui arrive est bénédiction pour la démocratie et la république… A condition que la santé du Menhir lui permette de se cramponner… Si Papy fait de la résistance assez fort et assez longtemps, chacun va regarder l'autre comme un schisme, et pendant l'étripatouillage, les indécis du bulletin de vote comprendront peut-être qu'ils avaient placé leurs espoirs sur une bande de gogos absolument pas crédible. Même la haine la plus bête a besoin d'un support. Si les gens qui l'incarnent s'entre-déchirent, la surenchère débordera au point que même les aveugles la verront peut-être.

Bref, dans les deux options, ça va péter entre la droite extrême et l’extrême droite, et c'est tout bénef pour les boucs émissaires de service, qui arriveront peu-être à se faire oublier un peu pendant le match. Vas-y, mords-y œil, il n'en a plus qu'un, botte-lui le coccyx, il est déjà en mauvais état depuis la grande scène de la piscine.

Je propose qu'on prenne des paris. Que dans tous les bistros, au lieu de surenchérir sur les mosquées et le saucisson à la cantine scolaire, on se motive un peu pour le match. Un peu d'agitation fait toujours réfléchir.


 


dimanche 5 avril 2015

501° Militant ou pornographe ?




That is the question.

Ce qui est regrettable, c'est que si cela me concerne au premier chef, la réponse n'en est pas pour autant entre mes mains.




Il faut que je vous parle de ma petite crise de conscience.

Dont deux érotiques et un militant. Les érotiques se vendent plutôt bien. Je ne vais pas m'en plaindre. Mais lorsque j'ai voulu faire œuvre utile avec un livre militant… Pffft. Il ne se vend pas...

Et quelque part, ça me déçoit. Je ne suis pas à quelques livres près, mais il m'aurait plu que les livres utiles et militants se vendent au moins autant que la pornographie...

Pour la petite histoire : Je vais vous raconter quelques petits épisodes de ma vie Parfois, c'est rigolo.

J'ai beaucoup souffert d'homophobie lorsque j'étais adolescent. C'était en province dans les années 60. Pourtant, j'étais un peu moins malheureux que d'autres : la nature m'ayant, dès mon plus jeune âge, pourvu d'une belle stature, j'ai rendu pas mal de baffes et de coups à mes camarades tortionnaires, et tous les ennuis que j'ai pu avoir avec les autorités du corps enseignant n'étaient pas pour des « gestes déplacés » dont personne, de toute manière, n'osait parler, mais pour violence à l'égard de mes pauvres petits camarades homophobes. Il est vrai que j'étais volontiers provoquant, n'hésitant pas à me masturber en classe pour leur démontrer qu'il n'y avait pas de mal à se faire du bien. (Les lycées n'étaient pas mixtes à l'époque...)

Bien que non violent de nature, j'étais relativement en mesure de me défendre. Parce qu'à l'époque, déjà, on accusait volontiers les gens d'être homosexuels, mais seulement en hurlant avec les loups : ceux dont le témoignage aurait permis d'établir les faits se gardaient bien de l'apporter : ils auraient fallu qu'ils racontent l'interdit et ils auraient à leur tour été salis. Parce que je peux vous le dire : ils venaient quasiment tous goûter au fruit défendu avant de se renier et de se ranger parmi les puritains inquisiteurs. (cf le chapitre 2 de la Philosophie dans le foutoir : « Les pédés attaquent à l'aube ». )

Un jour, un de ceux qui avait partagé tant de doux instants avec moi passa avec un tel cynisme dans le camp de mes accusateurs que je donnai en public une description précise des grains de beauté qu'il possédait là où j'étais le seul à avoir pu les voir, au point que toute la classe s'est jeté sur lui pour arracher ses vêtements et examiner les pièces à conviction.

Le constat vérifia mes déclarations.. L'affaire se termina par une bagarre générale avec bris de matériel et de mobilier. Je fus exclu de l'établissement pour « incompatibilité d'humeur avec mes camarades », sans un mot des motifs précis de la querelle.

Six mois après, mon accusateur revint me trouver pour se faire pardonner sa trahison et quémander de nouvelles gâteries, n'ayant sans doute trouvé personne qui les prodiguât aussi bien que moi.

Être en mesure de se défendre façon Obelix ne fut pas le cas de quatre de mes camarades de lycée, et d'un camarade de service militaire qui, entre quinze et vingt ans, ont mis fin à leurs jours pour se soustraire aux persécutions homophobes qui étaient à l'époque fort cruelles et totalement banalisées. La cause de ces suicides, je la connais avec certitude pour l'avoir partagée avec eux. Quand je dis camarades, ils étaient bel et bien des camarades de jeux intimes et d'amitié. Il n'y a aucun doute sur les causes du drame.

 Tous sont partis en laissant à leurs parents la fameuse lettre : « Vous ne pouviez pas me comprendre ». Personne, à l'époque, ne pouvait « comprendre l'homosexualité ». Par contre, on comprenait très bien l'homophobie : Celui qui se serait plaint d'une agression homophobe se serait entendu répondre par n'importe quelle autorité : « C'est bien fait pour toi... »

Ces cinq amis manquants, ces cinq deuils que l'on n'est pas prêt à porter de quinze à vingt ans, surtout quand on est seul à en connaître le secret, je les avais dans ma petite valise lorsque j'ai débarqué à Paris, par le plus grand des hasards en mai 68.

Pourquoi n'ai-je pas été le sixième ? : Parce que dès douze ou treize ans, alors que j'étais déjà bien certain de mon fait homosexuel, j'ai été tirer la sonnette d'un habitant de mon quartier que tout le monde m'avait conseillé d'éviter à cause des rumeurs d'homosexualité qui couraient sur son compte. C'était un homme d'une quarantaine d'années, il devait « savoir », je voulais qu'il m'explique. Non pas le « comment », -ça, j'avais déjà trouvé !-, mais le « pourquoi ».

Né à la campagne dans les Vosges, il avait été arrêté à 17 ans par les nazis pour homosexualité lors d'une promenade de drague à Phalsbourg, emprisonné jusqu'à ses 18 ans, puis déporté à Flossenburg avec un triangle rose. Lorsqu'il m'a raconté ce qu'il avait vécu, j'ai compris que je devais vivre et me battre. Pour moi, et pour les autres, et pour que de telles choses ne puissent pas se reproduire.

A Paris en mai 68, je n'eus aucun mal à trouver le quartier homosexuel de Saint-Germain-des-Prés, et je peux me targuer d'avoir bu maintes bières au premier étage du Flore (C'était là que ça se passait) à la table de Roger Peyrefitte, de Marcel Carné, de Hubert Deschamps et de bien d'autres. De là à me retrouver, à deux rues de là, dans les amphis des Beaux Arts, rue Bonaparte, où se rassemblaient les ferments de ce qui allait devenir le FHAR (Front homosexuel d'action révolutionnaire), il n'y avait qu'un pas à franchir, ou plutôt que quelques braguettes à ouvrir, qui ne me résistèrent pas longtemps.

Le FHAR ne se manifesta publiquement qu'en 1971, lorsque les échos de Stonewall (juin 1969) et des deux premières Gay Pride en mai 1970 à Los Angeles et San Francisco parvinrent en Europe, mais le noyau de l'agitation parisienne existait déjà de manière informelle depuis mai 68.

En France, nous devons beaucoup à tous ceux et celles qui ont osé défiler avec un zeste de démence, telles les Gazolines. Lorsque les premiers militants du FHAR ont défilé en blue-jean le 1° mai 1971 avec la CGT, les journalistes les ont passé sous silence. Peut-être même pas remarqué. D'autant plus que la CGT avait tenté de les repousser.

 Mais lorsque les Gazolines, l'année suivante, ont déferlé dans les rues avec tutus roses, collant léopard, fesses à l'air, strass et perruques fluo, même la télévision est venue. Le principe de la Gay Pride était né. Quelques années de maturation allaient conduire vers le premier grand défilé de 1977 et la première Pride à proprement parler en 1982.

Souvent, les gens nous demandent "Mais pourquoi donnez-vous à la Gay Pride cette image "cage aux folles" des homosexuels ?  Eh bien, voilà la réponse: lorsqu'on y va en tenue de ville, les gens ne nous voient pas. 

J'ai assisté à toutes ces manifestations, mais je ne suis pas du genre à porter des tutus roses. Je devais militer autrement. Ce fut l'écriture. J'avais la plume facile, il fallait en profiter. Je m'attelai rapidement à la tâche, mais le monde éditorial de l'époque était très conventionnel et peu enclin à la transgression. Je jetai deux ou trois manuscrits à la poubelle avant de penser en tenir un présentable : « Traité de chasse au minet ».

Le titre paraît incongru aujourd'hui, mais nous sommes dans les années 70. Mon idée était de convaincre les jeunes, la France de demain, de ne pas plier sous le joug hétéronormé et d'affirmer son éventuelle homosexualité, ou du moins sa tolérance à son égard dès que possible. A l’époque, il n'y avais pas de console de jeux et les jeunes lisaient encore couramment.

45 éditeurs m'ont renvoyé le manuscrit, parfois sans commentaire, parfois avec des injures, et même quelquefois contre remboursement des frais postaux de retour ! Je décidai donc de m'auto-éditer. La première typographe rendit son tablier, refusant de taper des horreurs pareilles. "J'ai des enfants, moi Monsieur!". Je n'eus pas de problème chez l'imprimeur, mais un relieur refusa la tâche considérant le titre de l'ouvrage au regard de l'âge de ses apprentis. Tenant enfin mon livre fabriqué, je le présentai à Hachette, afin qu'il soit distribué en librairie.

Hachette était à l'époque en position de monopole sur le marché de la distribution, son seul « concurrent », Garnier, étant en réalité sa filiale ! Et la réponse était claire : nous ne distribuons pas les auteurs auto-édités, seulement les éditeurs professionnels. "Vous pouvez nous faire un procès: vous le gagnerez. Mais dans dix ans et à quel prix?".  Marché verrouillé. Avec en plus ce commentaire : « Vous êtres complètement fou : vous en avez imprimé cinq mille ! Les éditeurs professionnels n’impriment pas un premier livre d'un auteur inconnu à plus de mille cinq cents ! ».


Qu'à cela ne tienne : avec la foi du charbonnier, je mis des cartons de livres dans le coffre de ma petite auto, et en avant la tournée des libraires. Je rends encore grâce aujourd'hui aux courageux qui ont osé braver Hachette et m'acheter directement des livres : Les Mots à la Bouche qui venait alors d'ouvrir dans le 18° à Barbès, les « drugstores Publicis » Saint Germain et Matignon, la Fnac de la rue de Rennes et le Furet du Nord, à Lille sur la Grand'Place. Le reste se vendit par correspondance à l'aide d'un seul petit encart publicitaire dans Libération et dans Gai Pied.

J'ai épuisé mes cinq mille exemplaires en trois mois. Désolé pour «la compétence des éditeurs professionnels». J'ai renouvelé le pari l'année suivant avec « Détournement de majeur » dont j'ai vendu trois mille dans la foulée de la même manière et dont il me reste plus que quelques dizaines…

Puis je me suis essayé à d'autres genres : « Julien », le journal d'un amoureux transi, et « La Philosophie dans le Foutoir », (mon préféré...), une fresque érotico-sociale, ou socio-érotique comme ou voudra, pour lesquels j'avais trouvé un éditeur qui est décédé entre la signature et la fabrication. Le repreneur n'a pas repris le catalogue gay, c'est pas propre, et les droits m'ont été rendus.



Mes meilleures ventes étant déjà les livres érotiques et non pas les livres plus sérieux, j'ai décidé d'en éditer un de plus, avec d'autant plus de facilité qu'il était déjà écrit : pendant les années 80, ma rage d'écrire m'avait amené à participer à presque tous les magazines gay qui fleurirent dans notre douce France. Et ils furent nombreux, entre les Union, les Confessions, les Lettres, les Gay ceci et les Gay cela. La base d'un bon magazine était de publier des photos érotiques et des feuilletons du même acabit. Rien de tel pour fidéliser le lecteur.

En fait, je dois confesser aujourd’hui que dans certains d'entre eux, j'écrivais, sous différents pseudonymes, la quasi-totalité du magazine !  Non seulement l'éditorial et l'article de fond du mois, mais aussi  l'horoscope -à quoi je ne connais rien-,  et le courrier des lecteurs, -les lettres et les réponses- !

 De cette période, il me restait nombre de feuilletons érotiques que je n'avais qu'à rassembler pour faire un livre. J'en avais un bon stock d'avance, à ce jour invendus, dont les droits m'appartenaient sans contestation possible.

D'ailleurs, je trouve aujourd'hui sur des sites de "lectures gay" qui existent ça et là sur le web, et sous la signature d'un autre, un bon nombre d'histoires qui furent publiés jadis sous un de mes différents pseudonymes. Quelques vieilles tantes s'amusent à briller en micro-société en usurpant ma modeste littérature... Sans doute ont-ils ressorti avec nostalgie de leurs greniers quelques vieux exemplaires tachés de leurs émois de jeunesse.

Après de longs combats contre les photocopies de l'époque, qui avaient tendance à s'effacer en vieillissant et les fichiers illisibles sur des floppy-discs pour lesquels il n'existe plus de lecteur, je trouvais un titre approprié pour ce recueil : « Histoires à lire d'une main » et sans même m'assurer la participation d'un fabricant de serviettes essuie-tout, je le mis en vente sou forme électronique sur Amazon. Succès immédiat.

Bilan : mes deux meilleures ventes sont les livres pornographiques ou quasiment : « Histoires à lire d'une main », qui ne fait manifestement pas couler que de l'encre,  et dans une moindre mesure, « La Philosophie dans le Foutoir », que je ne peux que vous conseiller si la lecture du premier vous a fait du bien.

Et là : crise de conscience : tout cela n'est pas très militant. L'homophobie reprend vigueur depuis la manif pour tous, les agressions se multiplient, que puis-je faire ?.

Je mets donc toutes mes tripes dans l'écriture d'un livre vraiment militant que j'espère utile :
« Homophobie et Coming Out ». Il se vend très peu. Pendant que mes pornographies continuent à prospérer.

J'en parle sur ma page Facebook : « Mes livres cochons se vendent bien, mon livre militant ne se vend pas... »

Que croyez-vous qu'il arriva ? A la suite de ce post, les livres érotiques connurent un sursaut de popularité, (plusieurs dizaines en quelques jours) et je n'ai vendu qu'un seul exemplaire de « Homophobieet Coming Out » pendant cette période.

A désespérer.



mercredi 1 avril 2015

500° ! Eh oui, dix ans déjà...












Voici donc le 500° article d'un blog qui va également fêter ses 10 ans en décembre.

J'ai mis le premier article en ligne le 3 décembre 2005 en expliquant que j'espérais trouver là une liberté que mon précédent hébergeur, skyblog, (devenu depuis skyrock) ne m'avait pas accordée : J'avais été trop vilain avec saint Sarkozy, qui n'était pourtant que ministre à l'époque, et ça, chez skyrock, ça ne passait pas.

Ce blog, en dix ans, a reçu 81 000 visiteurs qui ont visionné 121 000 pages.




Dès l'article 2, je m'attaquais déjà à Vanneste, qui lui aussi, nous avait déjà attaqué.


Le 20 mai 2007, juste après l'élection de petit président agité, je parlais déjà aussi des relations obscures entre l'UMP et le FN et je présentais un illustre inconnu qui allait devenir rapidement célèbre par ses déclarations douteuses et ses prises de positions auvergnates, Brice Hortfeux, dont on trouve trace dans 28 articles : 96, 135, 136, 137, 138, 141, 148, 176, 188, 219, 282, 284, 287, 290, 298, 300, 302, 329, 335, 338, 344, 346, 362, 364, 373, 398, 413 et 466.




La trame du blog étant la lutte contre l'homophobie, j'y dénonce Christian Vanneste dans 65 articles, et Christine Boutin dans 37 autres, dont notamment les numéros 67, 96, 109, 189, 299, 305, 366, 388, le 440 et le 456 
dont je vous recommande une resucée, et aussi le 463.



Par ordre d’occurrence, on trouve :
(la colonne de droite indique le nombre d'articles où figure "l'occurence")

 

LePen (les deux) 374
P.S. 345
Politique 231
Homosexuel, sexuel 204
U. M. P. 175
Discrimination 163
Égalité 162
Manif pour tous 156
Sarkozy 155
Homophobe (phobie) 154
Justice, injustice 134
Front national 128
Mariage 126
LGBT 75
Vanneste 65
Éducation 39
Boutin 37
Chriac 32
Hortefeux 28
Suicide 27
Frigide Barjot 19
Valls 11


Pour chaque occurrence, il est facile de trouver environ 10% des articles les plus lus en tapant sur Google : [+brethmas +blog +occurrence recherchée]

Dans les statistiques, il est également intéressant de savoir comment les visiteurs sont arrivés sur mes pages. 7 % des surfeurs arrivent directement sur le site, ils doivent avoir l'adresse dans leurs favoris. 93 % arrivent par un moteur de recherche, dont 91 % par Google. 




C'est là que réside la surprise : seulement 30 % de ceux-là ont tapé un mot clé. (homophobie, homosexuel, mariage pour tous, Boutin, Barjot, Sarkozy, Brethmas, etc...) et 60 % y arrivent par une recherche d'image !

Au premier rang des images recherchées figurent les caricatures et dessins de presse, puis les photos « amusantes » et autres photomontages. . Nul doute que les images de nus seraient également porteuses, mais je n'en publie pas pour la double raison que je n'en ai pas besoin pour mes explications et que j'exposerais avec elles le blog à une limitation à 18 ans que je veux lui éviter.

L'une des ficelles du blogueur est de posséder un important stock de photo de toutes sortes. J'enregistre dans un classement particulier toutes celles que je rencontre au hasard de mes surfs. Et en rédigeant, je trouve assez facilement dans mon stock celle dont j'ai besoin. Et y compris, comme aujourd'hui, celles dont je n'ai pas besoin sinon pour attirer le gogo dans ses recherches d'image !

D'où l'intérêt, avant publication, de renommer les images pour les rendre plus attractives dans les moteurs de recherche. Démonstration.




J'avais, à une certaine période, également entrepris de faire quelques critiques de films. Mais mes goûts de cinéphile tortueux ne correspondant pas du tout au hit-parade des salles obscures, et mes occupations allant grandissant, (mais que fait le syndicat des retraités à propos des conditions de travail?), je n'ai pas vraiment exploité le filon. Pourtant, je m'étais éclaté en écrivant ces trois là :


Si j'ai plus de temps, je m' y remettrai peut-être. Mais il faudra aussi que messieurs les producteurs nous offrent des films moins insipides. Dans le cinéma comme dans la presse, le pire ennemi reste l'autocensure. Vendre partout au détriment de la puissance du message est maintenant un credo universellement partagé.

Dans un très prochain article, je vous entretiendrai de mes petites aventures de militant et de pornographe. Les blogs où on parle de soi sont trop souvent dénués d'intérêt, mais une fois de temps en temps, j'espère qu'on me pardonnera.