mardi 24 juillet 2012

424° Dernière petite colère avant le décollage.







Petit sursaut de colère avant de boucler définitivement ma valise. Guéant sévit toujours et répand encore sa perfidie à travers les médias.
Notre président normal, allant comme il se doit commémorer la rafle du Vel d'Hiv, a insisté sur la responsabilité de la France dans ce honteux épisode de notre histoire auquel, rappelons le, aucun Allemand n'a pris part, et qui a été entièrement conçu, fomenté et réalisé par des collaborateurs français.
Vl'a t-y pas que le Guéant, sans doute oppressé par un trop long silence ou en manque de déclaration provocante, vient nous dire que la vraie France d'alors, elle n'était pas là à arrêter des Juifs pour les jeter dans des bus parisiens, mais à Londres... Je sais bien que le Guéantus simplex n'a pas l'habitude de faire grand cas de l'opinion publique représentée par l'Assemblée Nationale, notamment par exemple quand il édicte ses circulaires sur les étudiants étrangers, mais quand même...

C'est oublier un peu vite, Monsieur Guéant, que la France d'alors était dotée d'une représentation nationale dûment élue forte de 544 députés et 302 sénateurs qui ont donné à 87 % les pleins pouvoirs à Pétain...
Alors qu'il y ait eu des résistants, des justes qui ont sauvé des Juifs in-extrémis, c'est évident, - et c'est là la vraie grandeur de la France-, mais il ne faut pas réécrire l'histoire non plus. Quand les trois-quarts du pays se sont opposés à votre circulaire, qui représentait la France à vos yeux ? Votre gouvernement ou l'opinion publique qui vous était défavorable ?

Que diraient les Français si mâme Merkel venait nous dire : « Quand l'Allemagne a envahi l'Europe et déporté les Juifs, en fait, ce n'était pas les Allemands, c'était seulement Hitler et quelques nazillons ? Hitler avait été nommé chancelier en tant que leader du parti vainqueur des élections de mars 1934.... Il avait été porté par les Allemands à leur tête comme Pétain le fut par les assemblées en 1940. Et comme l'UMP a perdu les élections en juin 2012. Vox populi. Il faut l'assumer, et l'Allemagne, que l'UMP nous a si souvent montré en exemple, assume bien mieux que nous ses exactions des années 40...

D'ailleurs, entre nous, considérant l’assiduité avec laquelle l'UMP, dans le sillage de la politique d'immigration de Sarko, a fait les doux yeux au Front National et foncé à pas de Guéant dans le mur jusqu'au dernier instant, j'imaginais plutôt Guéant reconnaître la France « officielle » de l'époque, que de revendiquer une résistance dont sa haine du cosmopolitisme aurait décimé les rangs en quelques jours... Parce que souvenons-nous qu'il y avait dans la résistance de très nombreux combattants étrangers (cf l'Affiche rouge), qu'on était bien content de trouver, dont la présence honorait notre pays, etque personne de sensé n'estimait alors « avoir vocation à quitter le territoire national » par le prochain charter...

Observons avec une malignité non-dépourvue de satisfaction que la réduction du nombre de députés UMP est telle depuis le mois de juin que le parti a du faire dans ses effectifs et son train de vie des coupes sombres pires que chez Peugeot-Citroën. Ainsi par exemple, pas d'université d'été...
Pour ce qu'ils en faisaient, tu me diras... Mais ils se donnaient l'air d'avoir devrais sujets à débattre et ça leur faisait plaisir. Eh bien psschhiiittt ! L'université d'été !



Dans la veine de l'ouverture d'esprit et de la tolérance prônée par ce parti dont le ténor avait, rappelons-le, dans son discours de Latran, préféré voir les valeurs transmises par le prêtre que par l’instituteur, (je ne la digère pas, celle-là...), un « religieux » français compare encore l'homosexualité à la polygamie ou l'inceste...
Vous savez, les religieux, ces gens étranges qui égorgent des petits enfants et déflorent des jeunes vierges lors de cérémonies secrètes et qui jettent des sorts que seules des liasses de billets de banque peuvent dénouer...
Attends, moi aussi, les amalgames puants et les contre-vérités, je sais faire...

Les mêmes, tiens, qui accusent Lady Gaga de se livrer à de la « propagande homosexuelle »....

Et enfin, voilà les scouts américains qui décident d'interdire l'homosexualité dans leurs rangs. Cela fait un peu penser, au début, à Sainte Najat Vallaud Belkacem qui veut en finir définitivement avec la prostitution. Mais en plus drôle, parce que s'il n'y a pas de lien objectif entre notre porte-parole et la prostitution autre qu'un féminisme mal compris, il y en a un beaucoup moins objectif entre le scoutisme et l'homosexualité, ne me demandez pas de détails, je serais obligé de réserver ce blog à un public adulte .



Tiens, le MI5 a déclassifié le 8 mars 2010 des documents révélant que Baden Powell, le fondateur du scoutisme, avait rencontré le 17 novembre 1937 à l'ambassade d'Allemagne à Londres ... Joachim von Ribentropp, alors ambassadeur du III° reich, et Hartmann Lauterbacher, fondateur des jeunesses hitlériennes...

Et enfin, la célèbre WestBoro Baptist Church (Dieu déteste les pédés, etc...) vient de se réjouir de la fusillade d'Aurora, qui serait « une punition de dieu bien méritée ». Vive la liberté de parole américaine !




A propos d'Amérique, je pars effectivement dans peu de jours, mais au lieu de me contenter de mon pauvre Asus Eee, qui d'ailleurs, à l'annonce de ce départ, s'est mis à refuser toutes ses mises à jour, je me suis offert un MacBookAir. Pour un partisan des logiciels libres que je suis, c'est vrai que c'est paradoxal, la bébête étant sans doute la plus chère de sa catégorie. Mais entre nous, incontestablement, c'est aussi la meilleure. Quelques petits problèmes de prise en main pour un vieux geek qui n'avait jamais touché un Mac, mais tellement supérieur à tout ce que j'ai pu voir et essayer en matière de portable... C'est avec cet avion de chasse que je rédige le présent billet à titre de test.




Et il me permettra d'en poster quelques autres de là-bas si le wifi des motels le permet...


PS: Le traitement par Mac de la page de mise en page des textes et des photos pour le blog, et de la mise en ligne de l'article est infiniment plus convivial que tout ce que j'ai pu voir jusqu'ici, aussi bien avec Windows qu'avec Linux...
Par contre, impossible de corriger avec Linux un article publié avec le Mac: près de 10% des espaces entre les mots disparaissent et je viens de passer une demie heure à les rétablir.





dimanche 15 juillet 2012

423° La guerre du "mariage gay", 1° Episode.




Avant les élections, notre droite, intègre et transparente comme à son habitude, tentait de focaliser l'attention du public sur la viande halal et le vote des immigrés, comme si ce tour de prestidigitation allait faire oublier au bon peuple les inégalités, les discriminations, la destruction du code du travail, le démantèlement des acquis sociaux et les coups portés au tissu républicain.

Curieusement, le pied au cul qu'elle a reçu ne l'a pas guéri de ses étranges manières: chaque fois qu'on leur donne la parole, ses représentants ont toujours l'air de parler d'autre chose. Comme ils ne peuvent pas trop dire que la vie va être difficile puisqu'ils en sont la cause, ils restent sur des sujets périphériques qui continuent à les faire passer pour des décalés.

Comme si le « mariage pour tous les citoyens », improprement appelé « mariage gay » était le point de passage obligatoire du redressement du pays.... Bien sûr, ce point d'égalité citoyenne est important. Mais ce sera une loi qui passera, entre cent autres, après le nouvel an.

Qu'importe. Pour eux, la guerre est commencée. La seule qu'ils peuvent mener qui leur évite de parler de leur politique ploutocrate, de leurs mesures inégalitaires, de l'élargissement de la fracture sociale qu'ils ont provoquée, de leur mépris du peuple et de leur haine du social, de leurs maximes Neuilly-Auteuil-Passy et de leur nostalgie de la féodalité.

Alors, toute la droite, dans une étrange éjaculation précoce, est partie en guerre, comme un seul homme, ou plutôt comme une conne,contre le mariage gay...


Tous y ont été de leur petite déclaration homophobe, histoire, en relançant cette incongruité rétrograde et petit-bourgeoise, d’entretenir quelque motivation au sein de la large frange psychorigide et ringarde de leur corps électoral.

On passe en revue. Je ne me souviens plus très bien de l'ordre chronologique, mais chez des gens inspirés par le Moyen-âge et l'inquisition, est-ce bien important ?

Un site a eu la bonne idée de commencer cet étalage de sottise, justice lui soit rendue.



Bon, de Copé, on fera semblant de ne pas être surpris : il est capable de toutes les caméléoneries pour s'identifier à sa cible populiste.

Il a indiqué le 29 juin « ne pas être favorable au mariage homosexuel, [...]et « mis en garde contre un débat qui va générer beaucoup de tensions ».

Il a la tension sélective, le petit Copé. Car il est des déclarations qui me font sauter au plafond mais qui ne semblent pas produire chez lui la moindre tension. En tant que leader d'un parti qui se veut républicain, il devrait monter au créneau lorsqu'on entend l’archevêque de Paris André Vingt-trois, (vla les flics + 1 pour les intimes), proférer, à propos du mariage gay, justement, que « la société n'est pas laïque ».


On croit rêver, cauchemarder, même ? Comme si sa secte n'était pas extrêmement accessoire dans une France déclarée laïque par sa constitution ? Qui est donc ce prétentieux pour vouloir incarner la société à lui tout seul ?

Il ne représente que lui même, une dégoulinure du passé qui a échappé à la serpillière, un anachronisme dans la vie moderne, une tumeur dogmatique dans la recherche objective de la vérité. En quoi un type qui a fait vœu de ne jamais se marier prétend-il faire autorité en matière de mariage ?

Eh bien non. Copé, chef d'un parti alors majoritaire, trouve normal d'effacer le bonnet phrygien devant la mitre épiscopale...Le mariage gay, ça suscite des tensions chez lui, mais pas les atteintes à la laïcité... On a le gouvernement qu'on mérite. C'est d'ailleurs justement pour cela qu'on en a changé...

Après Copé, Fillon, qui faisait figure – relative- de modéré, s'illustre par une déclaration que les homos ont reçue comme une insulte, remuant l'amalgame homosexualité-pédophilie dont l'usage méphitique semblait jusqu'ici réservé à une extrème-droite d’adjudants en retraite et de dentellières d'ouvroir paroissial..

Si les homos s'estimaient blessés par certaines déclarations bien publiques aussi facilement que les cathintégristes s'estiment blessés par des pièces de théâtre qu'ils ne vont pas voir mais contre lesquelles ils manifestent, il faudrait des hôpitaux entiers pour soigner les éclopés de la fierté homosexuelle.


Sur cette lancée, Valérie Pécresse, Miaou pour les intimes, y va de sa croquette : « le mariage des homosexuels bouleverserait les équilibres de la société française » !!!

Tu t'es vue quand tu as bu, Valérie ? Bouleverser les équilibres... C'est du Vanneste dans le texte! Un pur plagiat! Autant que de remplacer les instituteurs par des prêtres ou de proposer des moyens de maintien de l'ordre à Ben Ali ?

Ou de pondre des circulaires qui abattent en plein vol le cursus des étudiants étrangers ? Votre parti, lui, ne bouscule-t-il jamais vraiment aucun équilibre ?

Elle essaie, cette pécheresse de Pécresse, d'embrouiller le problème comme si l'égalité des droits était une complication. Elle y voit une « atteinte au droit à l'enfant et à l'institution de l'héritage ». C'est quoi, le droit à l'enfant, dans une société où le premier poivrot venu peut faire des enfants qu'il battra et qu'il oubliera d'éduquer ? .. Et 90 % des histoires de pédophilie ne se produisent-elles pas dans le giron bien familial de familles bien hétérosexuelles ? Essayez donc de garder vos propres pieds par terre au lieu de nous faire marcher, chère madame. On nous a déjà assez baladés comme ça.

Nathalie Kosciusco-Morizet, qui faisait jusqu'ici figure d'une des rares intelligences du gouvernement précédent, y va aussi de son refrain contre le mariage et l'adoption pour tous.. On sent que ce n'est pas son truc, d'enquiquiner les innocents et d'accabler les minorités, mais quand on veut être dans la meute des loups, il faut apprendre à être loup. Elle apprend vite.


Laurent Vauquiez, lui, pense qu'en faisant de la prestidigitation, il pourra sauver en même temps son image et son avenir politique. Il est opposé à toute discrimination, mais réaffirme son opposition au mariage homosexuel. C'est quoi, une discrimination, pour vous, monsieur Vauquiez ? Vous savez, le grand écart, ça fait son effet dans un cirque, mais pas en politique....


Et du coup, tous les suiveurs, les modestes et les sans-grades, y vont de leur petite péroraison droitière et homophobe.


A Fontaine, une petite ville proche de Grenoble, Madame De Caro, conseillère municipale UMP, reproche au maire de n'ouvrir le journal municipal qu'aux sans-papiers, aux homosexuels et aux pacsés, aux gens d'origine étrangère et aux amateurs d'art moderne... L'imprécatrice estime qu'elle fait partie, elle, des « normaux », d'où on déduit que les « d'origine étrangère » et les homosexuels sont anormaux, et que c'est sa supposée normalité qui l’exclurait de la liste des « ayant-droits » au journal.


Diable merci, les deux leaders de la fronde anti-gay de notre douce France ont été balayés en juin par l'expression populaire : Vanneste, on n'en reparle plus, et Jean Marc Nesmes, qui devra regarder sa circonscription de Saône et Loire vivre sans lui. Ce dernier, plus habile que Vanneste, s'abstenait de déclaration fracassante, mais travaillait assidûment en lobbyiste discret contre le peuple homo. Il était notamment l'instigateur de la fameuse « entente parlementaire » qui fit tache d'huile dans la précédente assemblée avant qu'un souffle populaire et purificateur ne la balaie.

Il y a aussi l'exception qui confirme la règle: Patrice Carvalho, qui s'était déjà fait connaître en entrant en bleu de chauffe à l'Assemblée Nationale comme député communiste lors de sa première élection en 1997, retrouve le chemin de l'hémicycle à la faveur d'une triangulaire dans l'Aisne. Héritier d'une longue tradition communiste, -son père était militant et syndicaliste-, entré au P.C. à quinze ans sous Waldeck-Rochet, il a vu passer et trépasser Georges Marchais, et il est toujours là. Il nous apporte donc l'image d'un parti communiste dans son jus traditionnel.

Les hasards de la politique l'ont amené dans le giron du Front de Gauche et fait réélire cette année par le miracle d'une triangulaire, et il devient ainsi le seul député du Front de gauche à s'opposer au mariage pour les homosexuels. Pour combien de temps ? Le monde a changé, pas lui....

Au rayon pipi-caca, il y a encore une récente couverture du journal Minute qui fantasme sur les fesses homosexuelles. , ce qui leur vaut, entre autres volées de bois vert, de se faire allumer comme ils le méritent par Act-Up.



Il y a même une histoire belge, celle de Civitas, comme l'explique cet article bien documenté de rue89.

J'ai déjà parlé de Civitas à de nombreuses reprises dans ce blog, et notamment ici. Civitas, dont le blog titre cette semaine : revendications du lobby homosexuel : "une bataille qu'il va falloir livrer".


Civitas voudrait remettre l'Europe entière dans le giron de la sainte église catholique à l'heure même où la très contaminée Pologne semble vouloir en sortir. Se qualifiant d'institut, il œuvre pour une reconquête politique et sociale visant à rechristianiser la France...

« Confieriez-vous vos enfants à ces gens là ? » demandent-ils...

Bien sûr que non !!! Sans doute vaut-il mieux les confier à des prêtres... ??


Ferraillant dans ce combat d'arrière garde en tête de ses croix et bannières, un citoyen belge, Alain Escada, succédant à un amiral, vitupère contre le lobby homosexuel. J'ai lu dans une de ses diatribes que les Gay Pride l'exaspéraient et qu'il en contestait l'affluence, au titre d'un « sondage BFM » dont je n'ai trouvé de traces nulle part ailleurs que sur son site. Pourtant, même d'après la police, le nombre des marcheurs des fiertés est cent fois supérieur à celui de ses processionnaires à lui. Je conçois qu'il en conçoive quelque jalousie.

Enfin, pour ma part, je n'ai jamais songé à empêcher ni une messe ni une procession de se dérouler, je ne vois pas pourquoi ou au nom de quoi il prétendrait, lui, empêcher les pièces de théâtre d'être représentées. Personne ne l'oblige à aller voir celles qui ne lui plaisent pas. J'ai vu son institution à l’œuvre devant le théâtre de la Ville : il y avait cinquante malheureux priant à genoux au milieu d'un cordon de CRS, le tout au milieu de centaines de badauds hilares.

De plus, on ne lui a jamais demandé de célébrer des mariages gay dans son église. Alors, chacun chez soi.


Rayon maso, on s'exaspère. La page« humour de droite » sur Facebook dit :

« Les gays à l'UMP sont comme une femme battue qui reste dans l'espoir que ça change. »

Après dix ans de rebuffades et trois présidents, GayLib commence à s'interroger sur lui-même.


Sur son site , l'ancien président écrivait à Jean-François Copé, -voir le post du 2 juillet- :


« François Fillon a, lors de la campagne présidentielle, eu des mots extrêmement durs et sectaires à l'encontre des homosexuels. Si maintenant, même vous, Monsieur le Secrétaire Général, vous mettez dans une telle posture, je vous pose la question très solennellement: Les homosexuels sont-ils encore les bienvenus à l'UMP? »

Au passage, j'aime bien "la posture" attribuée à Copé dans un débat sur l'homosexualité.

M'enfin, monsieur, madame de GayLib, ils vous ont dit NON. Tous. Sarko, Vanneste, Nesme, Copé, Fillon, Koscuisco-Morizet, Vauquiez, Pécresse. Ils veulent bien qu'il y ait des gays à l'UMP à condition qu'on le les voie pas et qu'ils ne demandent rien. Payez votre cotisation, aidez les riches à prendre le pouvoir et c'est tout. Comment faut-il vous l'expliquer ?


Et pour terminer très provisoirement sur le sujet, car la guerre du mariage va reprendre à la rentrée, le militant LGBT anglais Peter Thatchell pose, lui, une question intéressante : Sachant que la charte olympique interdit toute discrimination, en précisant bien : ethnique, religieuse, sexuelle, etc..., doit-on accepter la participation des pays officiellement homophobes ?

That is the question.


Votre serviteur et blogueur préféré s'en va bientôt pour cinq semaines aux États Unis, dans une grande aventure faite de cinq mille kilomètres de voiture de location, de nuits dans les motels de campagne et de quelques vols intérieurs d'United Airlines. Une grande rencontre avec les Américains moyens. (« les moins de 150 kg » s'esclaffe-t-on par-dessus mon épaule ).C'est lourd, je sais.

Californie, Hollywood, San Francisco, Grand Canyon, Vallée de la Mort, Chicago, Madison, Detroit, Niagara, New York, Washington, Baltimore et d'autres.

J'essaierai de faire quelques billets de là-bas sur le mini-mini-ordinateur que j'emmène. (Un Asus eee de première génération où on a installé Linux avec de la vaseline et un entonnoir.). Ça marchera, ou pas. Si oui, je vous enverrai des cartes postales.


Rendez-vous à la rentrée pour la reprise de la guerre en dentelles : La guerre du mariage gay, Deuxième épisode.





dimanche 8 juillet 2012

422° Broadway enchanté. Essayé pour vous.




Billet réservé aux fans de comédies musicales et aux Broadway-friendly. En ce moment, à Paris, on peut aller voir au théâtre La Bruyère un « medley-initiation » au Brodway-musical plutôt bien fichu.

Il y a bien longtemps que je n'ai pas parlé de ma passion pour les comédies musicales, en voici l'occasion sur un plateau.


Souvenons nous que l'an dernier, une joyeuse troupe de saltimbanques avait rendu avec succès un hommage à Norbert Glanzberg, , qui nous ravit pendant quarante ans de grands tubes de la chanson française qui sont restés célèbres alors que lui est resté dans l'ombre jusqu'à sa mort...


La même joyeuse troupe revient à la charge avec « Broadway enchanté » , que j'ai qualifié ci-dessus de « medley initiatique » à la comédie musicale de Broadway dont votre serviteur possède, je le rappelle, plus de 150 titres en DVD, dont beaucoup inédits en Europe.


La tâche n'était pas facile, même si, manifestement, nos joyeux musiciens connaissent leurs classiques. La comédie musicale de Broadway se joue à grands frais dans de grands théâtres, avec de gros orchestres. Eux, ils sont cinq: un guitariste, un bassiste, un batteur, un pianiste qui chante assez bien, et une chanteuse, Isabelle Georges, qui, elle, chante très très bien avec une très très belle voix. L'enjeu consiste, avec quatre instruments dont aucun cuivre, à remplacer un orchestre quasi symphonique. Comment, avec peu de moyens, donner l'illusion des montagnes sonores qui accompagnent les Musicals de Broadway ??


Ils s'en sortent fort bien avec un accompagnement un peu jazzy qui sied parfaitement aux œuvres évoquées. Et ils ne font pas dans la facilité : de West Side Story, qui fourmille de « tubes », ils choisissent une chanson peu connue et difficile à interpréter : Something's coming. De Porgy and Bess, ils ne donnent pas non plus l'air le plus célèbre, mais lui préfèrent It's aint necessary so, et là encore, joli succès. De Show Boat, ils n'avaient guère le choix, il n'y a que Old Man River, mais là leur manquait la basse profonde de Paul Robeson. Encore une difficulté déjouée avec talent par le pianiste...

On a droit bien sûr au quart d'heure des enfants avec Do-re-mi de Sounds of Music, dont on aurait sûrement préféré Climb Every Montain, et de Mary Poppins Supercalifragilisticexpialidocious, qui a certes son charme, mais est d'un intérêt musical bien inférieur à Chim Chimney.... Mais il faut bien que les enfants s'amusent un peu aussi.

Les musiciens sont bons et leur ensemble parfait, la Chanteuse Isabelle Georges gagne à être mieux connue. Elle donne également un excellent numéro de claquettes.

Vous aurez droit à quelques tubes de Fred Astaire (Gay divorcée, Top Hat), un peu de Gene Kelly avec le très bateau mais incontournable Chantons sous la pluie, un brin de Judy Garland avec Over The Rainbow du Magicien d'Oz et le fameux New York New York par Frank Sinatra et Gene Kelly dans le fameux On the Town de 1947.


Évidement, dans une heure trente de spectacle pendant lequel Isabelle Georges chante à peu près sans arrêt, on ne peut pas tout mettre. Il m'a manqué très douloureusement un brin de Marilyn Monroe, une mention spéciale pour Busby Berkeley, parce que la comédie musicale, c'est largement de la musique, de la danse et des chanteurs, mais pas seulement : Busby Berkeley est le père absolu de la mise en scène et de l'effet spécial dans la comédie musicale, et on aurait aimé également quelques airs incontournable comme « That's entertainment » de Band Wagon.


Il manque surtout très péniblement une climatisation au théâtre La Bruyère, et quelques bonnes manières pour ne pas ajouter 1,50€ de frais de réservation à un billet acheté à leur propre comptoir trois heures avant la représentation...


Mais rien n'est parfait, je reste enchanté d'une soirée qui m'a par moments ému aux larmes, et il y a au coin de la rue un restaurant convenable et pas cher qui s'appelle « Bô » et qui a la gentillesse d'attendre la sortie des spectacles du quartier.


Jusqu'au 9 août au théâtre la Bruyère.



lundi 2 juillet 2012

421° Ouh la menteuse ! !


Après avoir dit pis que pendre du mariage homosexuel depuis sa fondation, et avoir même parlé « d'union civile » afin de mieux enterrer le mariage proprement dit des homos, (j'étais personnellement aux « Bains-douches » le 11 février 2007 pour y entendre les promesses de Nicolas Sarkozy en personne sur le sujet), et laissé échapper quelques rumeurs de changement d'avis pour tendre un piège dans lequel Libé était tombé, puis avoir enfin désavoué Benjamin Lancar, Sarkozy, dans sa dérive droitière, a bien fini par trancher : « pas de mariage dans son programme présidentiel pour 2012 ».


François Fillon avait même verni le cercueil le 3 février 2012 en affirmant que « seul le mariage hétéro permet la sécurisation des enfants ». Quand on voit les intégristes s'estimer « blessés » par une pièce de théâtre qu'ils ne vont pas voir, on imagine l'effet gratifiant de pareille déclaration sur les millions d'homosexuel(les) de France et d'ailleurs.


C'était compter sans le culot de Rachida Dati, qui enchaîne les télévisions à l'approche des Gay Pride et autres Marches des Fiertés, en proclamant que Nicolas Sarkozy aurait été favorable au mariage gay. Ah bon ? Secrètement ? A la suite d'une déception ? Dommage qu'il ne l'ait pas dit plus tôt. Et surtout pas fait. Il a eu cinq ans pour le faire, et l'UMP dix ans...


Cette digne émule de George Orwell essaie de nous réécrire l'histoire. L'UMP n'aurait jamais dit non ? Mdr, comme on dit sur les tweet.




Mariage gay : "on n'a jamais dit non"par Europe1fr


Non mais, elle prend réellement les homosexuels pour des cons, ou quoi ? Sarkozy, en plein dérapage droitier, tout à la panique de sa défaite annoncée, aurait voulu changer d'avis ? Même pas en rêve ! Et de toute façon, c'est trop tard ; Madame Dati. L'élection est passée, le cocotier est perdu. Les Français ont élu ceux qui ont vraiment promis d’établir le mariage universel sans distinction de préférence sexuelle. Devez-vous ajouter à l’humiliation de la défaite la caricature d'un mauvais perdant ? Nous faire le coup des grands génies qui ont toujours été incompris ? Ou comme Madame Morano, la blague des journalistes responsables de la déroute ?

Carla Bruni, elle aussi, affirme que la défaite de Chouchou est due à ces mauvais journalistes. Ces journalistes pourtant pas si bêtes puisqu'ils ont réussi à rendre célèbre une chanteuse sans voix, mais là encore, comme disait Pierre Dac, quand on prend des vessies pour des lanternes... eh bien on se brûle.


Cameron Slade, un écolier new-yorkais de 13 ans, est un militant des droits LGBT de la première heure. Après avoir appelé au mariage gay dans de nombreuses tribunes et même à la télévision, il a voulu délivrer sa pensée à la fête de son école.


Pas de pot, la direction de son école lui a interdit de s'exprimer. Si je comprends bien, aux USA, en vertu de la fameuse liberté de parole, les homophobes peuvent appeler à la haine et au crime homophobe avec mégaphones et pancartes à tous les coins de rue, mais un simple directeur d'école peut s'opposer à l'expression de l'avis inverse ? Ah il est beau le pays de la liberté. Pays où votre serviteur va faire un long voyage cet été pour toucher du doigt ces étranges us et coutumes.


L’Amérique doit assumer sa politique de "free speech". S'il n'existe là-bas aucune loi pour faire taire les homophobes, (ce qui est le cas), on ne voit pas à quel titre on pourrait faire taire les homosexuels....

Et enfin les censeurs sont, comme toujours, punis par où ils ont péché: Écrit pour être donné dans une école du Queens, ce discours est, à la suite de son interdiction, passé à la télévision et fait le tour de la planète sur internet.


En France, on a aussi quelques dinosaures, héritiers de l'Inquisition et ennemis de la libre expression. Par exemple, le délicat Eric Raoult, (battu aux élections), qui dans ses dernières jours de députation, exprimait toute sa méfiance à l'égard des cyber-cafés, ces endroits où tout un chacun peut écrire librement ce qu'il veut à qui il veut. Quelle horreur, le peuple qui s'exprime !


Nadine Morano, elle, a la grandeur d'âme de continuer à mettre ses brillantes élucubrations à la dispositions des humoristes et autres blogueurs taquins. Suspectée d'un zeste de racisme, elle déclare « adorer le couscous » avec son amie « plus noire qu'une arabe »...




Morano : "j'adore le couscous et les bricks à... par Europe1fr



Mais Madame Morano, si votre copine est très noire, c'est peut-être qu'elle est très pauvre et qu'on lui a coupé l'eau chaude ? Euh non ? Bon bon, on voit croit sur parole. En tout cas, continuez à nous faire profiter de votre philosophie, c'est un délice sans cesse renouvelé. On ne s'en lasse pas.

Photo Bonaventure AFP

Eric Zemmour, lui, a perdu son procès conter le rappeur Yousoupha, qui l'avait traité de con dans une de ces chansons. On en déduit donc que traiter Zemmour de con, ce n'est pas lui faire injure. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la justice. .

A noter que Zemmour, lui, décrit le rap comme « une sous-culture d'analphabète ».

Un partout, la balle au centre.

Photo Bonaventure AFP

Et enfin affaire dont j'ai déjà parlé ici et qui va faire encore couler de l'encre et susciter bien des engueulades : Najat Valaud Belkacem, qu'on aime bien pourtant, persiste à faire avancer un projet de loi visant à « abolir la prostitution » en pénalisant les clients...

Outre le caractère don-quichottesque de semblable proposition, elle ne va pas sans soulever bien des problèmes de fond et de forme.


On veut lutter contre la traite des blanc(he)s et le proxénétisme. Je suis pour. Tout le monde est pour. Mais alors, ce sont ces fléaux qu'il faut mettre dans le collimateur ! La prostitution, elle, n'en déplaise à Najat, n'est objectivement qu'une forme de libre-disposition de son corps. Pas d'amalgame fâcheux, s'il vous plaît...


Pénaliser les circonstances et les intervenants qui font que les prostitué(es) cessent de disposer librement de leur corps, très bien, mais pas en bombardant les civils !

Photo SIPA

Pénaliser les clients, c'est faire exploser les chantages, le nombre de couples brisés, et d'enfants déchirés dans des séparations, c'est fermer le principal exutoire à la violence sexuelle, rétablir des circonstances favorables à la tentation de l'abus et du viol, et continuer à marginaliser les dizaines de milliers de filles et de garçons qui n'ont pas d'autre choix que la prostitution pour éviter la délinquance. Car il faut bien manger et se loger, tout de même. Sans parler du nombre d’étudiants qui ne s'en sortent que de cette manière. Elle a vu le prix des chambres d’étudiant à Paris, Madame Vallaud-Belkacem ?

Pour humilier les mal-baisés, il y a toujours du monde, mais pour emmerder les marchands de sommeil, on se bouscule moins. Ces gens là mettent toute la prospérité de l'immobilier dans la balance pour défendre leur petit pré carré, et ça marche à tous les coups, même avec la gauche ?


Et c'est enfin continuer à priver d'existence légale et de droits sociaux tous ceux qui ont choisi cette profession pour obtenir légalement un petit bout de reconnaissance et de statut social sans tomber dans la délinquance.


Actuellement, en levant son impôt sur les prostitué(es), l'état en devient le proxénète légal, mais il ne leur rend pas les services sociaux qu'en échange de l'impôt, il accorde à toutes les autres professions. Pour un gouvernement qui s'est fait élire sur un principe d'égalité retrouvée, c'est plutôt sous cet angle qu'il faudrait aborder le problème : offrir aux prostitué(e)s la reconnaissance, la sécurité, le contrôle sanitaire, un statut légal, et tous les avantages dus aux travailleurs légaux.

Tout le reste n'est qu’exaltation féministe qui nous éloigne complètement de la réalité.