mardi 19 décembre 2006

74° La Flûte Enchantée


.
Voilà un film quelque peu déconcertant, d’autant plus que son auteur, Kenneth Branagh, reconnaît volontiers dans ses interviews qu’il ne possède à priori aucune compétence particulière en matière d’opéra. Ce qui ne semble heureusement pas le cas de son adaptateur Stephen Fry, acteur, auteur et touche à tout que l’on retrouve dans le rôle principal de l’excellent et révolutionnaire « V comme vendetta », co-scénariste et narrateur dans les trois Harry Potter, et dans un grand nombre de positions clés d’une filmographie qui remplit plusieurs pages.

.
Déconcertant parce que chanté en anglais, effet qui, ajouté à des décors de jeux vidéo, le font furieusement ressembler à une comédie musicale. Mais est-ce un défaut ? L’accessibilité à tous les niveaux, les multiples degrés de lecture de la musique de Mozart n’offrent-ils pas à Branagh et Fry une occasion rêvée de faire entrer Mozart dans des esprits ou des cultures où il n’avait jusqu’ici aucune place ? Une reine de la nuit qui entre sur scène debout sur un char d’assaut et se met à voler façon Harry Potter restera dans les annales de la mise en scène. Mais tout cela passe très bien parce que le cinéma permet de s’évader de la scène théâtrale et précisément de transformer une scénegiature en comédie musicale.

Sans doute va-t-on retrouver là ma passion pour les comédies musicales, et sans doute aussi vais-je faire hurler les puristes, mais une fois passés au début le malaise de la langue anglaise, très pauvre et qui multiplie les répétitions, et certains bruits de décorum (les avions, la guerre) qui se superposent à la musique, (mais pas aux voix), on entre dans l’œuvre sans problème et on la vit avec intensité.

.
Car même les intégristes de l’opéra doivent bien reconnaître qu’une œuvre portée à l’écran, qu’il soit de cinéma ou de télévision, si elle perd peut-être d’un côté cet aspect scénique sur lequel se base précisément leur intégrisme, gagne par ailleurs, notamment par l’adjonction de sous-titres, une accessibilité qui permet au modeste quidam de la vivre intensément sans connaître forcément le livret in extenso dans la langue d’origine…

La charge symbolique de l’œuvre est aussi diversement représentée. L’ouverture originale, qui illustre « l’ordo ab chao » est orchestrée à l’origine avec une première partie molle et dissonante qui se ressaisit après les trois fois trois coups qui signifient pour Mozart et son librettiste Schikaneder, tous deux franc-maçons, le passage du profane au sacré et l’ordonnancement de l’univers suivant la raison qui prend le pas sur les passions. Dans le film, l’orchestration dissonante du début a été quelque peu « repeignée » et la transition se trouve du coup fortement estompée. Peut-être est-ce aussi parce que Branagh entre d’emblée dans l’image par l’illustration graphique de l’ouverture sans générique de début, et se trouve fort dépourvu pour mettre du son sur l’interminable générique de fin, les opéras ne comportant pas de «musique de fermeture ». Alors, il réutilise l’ouverture, ce qui la prive de son sens symbolique. Il aurait pu se payer deux orchestrations, l’originale pour le début, et la version « repeignée » pour la fin. Il en avait manifestement les moyens mais il ne l’a pas fait.

Les épreuves initiatiques du silence et les purifications par les trois éléments figurent dans le livret, et sont mis en scène avec application, mais on sent que l’insistance de Branagh se focalise sitôt l’exposition du conflit, sur l’instauration de la paix universelle, de la concorde et de la réconciliation, du triomphe de la raison sur les passions et de la fraternité sans frontière qui sont dans l’esprit de Mozart, militant de la perfection, les fils d’Ariane de l’œuvre. (Mozart meurt deux mois après la première de la Flûte Enchantée en 1791 à Vienne. L’œuvre est considérée comme son testament…)

.
Faut-il rappeler qu’en maçonnerie, l’obscurantisme et l’ignorance sont symbolisés par l’obscurité, et le savoir, la sagesse et la connaissance par la lumière. Or je ne sais pas où les exégètes ont été trouver que le film plaçait le conflit « pendant la guerre de 14 », si ce n’est par les modèles de canons et de tanks stylisés et l’usage de gaz incarnant très habilement la mort qui rôde. (un serpent dans le livret original) Je les situe bien davantage dans un pays légendaire et hautement symbolique illustré par les décors en jeux video. Par contre, l’affrontement, entre la reine de la nuit, assoiffée de vengeance et Sarastro, prince de la lumière, réincarnation de « Zoroastre », le face à face du bien et du mal, richement orné de symboles et de décors adéquats, ne laissent aucun doute sur la bonne compréhension du message de Mozart par l’auteur du film.

Globalement, le film mérite parfaitement d’être vu. Si ni les interprètes ni l’orchestre ne sont des divas internationales, ils sont tous largement au-dessus du convenable, et rien ne choque dans la qualité artistique. Les gros plans et les sous-titres emmènent le spectateur dans ce monde de contact étroit avec les protagonistes, par-dessus la fosse d’orchestre. L’oreille reste à l’opéra, les yeux sont au cinéma.

Photos © Les Films du losange.

On déplorera l’avarice du distributeur en la matière… (seulement 6 photos disponibles, peu représentatives) ajoutées… à la panne de son site officiel, au moins au moment où j’ai rédigé cet article…)

samedi 16 décembre 2006



73° De viris illustribus republicae franchouillardae.


.

La presse s’esbaudit de l’acharnement déployé par Johnny Hallyday pour s’installer à l’étranger. Après avoir visé Monaco par un tir en deux bandes axé sur la Belgique, -et l’avoir loupé-, voilà notre rocker de service qui se porte acquéreur d’un superchalet à Gstaad. Tous ceux qui le connaissent – et qui connaissent Gstaad - affirment que s’il doit vraiment résider 6 mois par an dans un palace en rondins là-haut sur la montagne, , il va s’y faire chier très vite et y péter les plombs furieusement, ce qui dans un habitat en bois, constitue une source d’incendie majeure.

Mais les réactions sont intéressantes. Si on interviewe ceux qui n’ont pas de problème d’impôts et qui n’en auront jamais, tous déclarent à l’unanimité qu’à sa place, ils feraient pareil, et que notre Johnny a bien raison d’aller mettre sa galette à l’abri au pays des coucous.

Si on interroge un banquier, les réactions sont déjà plus modérées. Ainsi, Vincent Drezet, secrétaire national du syndicat unité des impôts, déclare dans le Nouvel Obs du 15 décembre :

« «

[l’émigration des capitaux]…concerne environ 350 fortunes soumises à l'ISF par an. Sur 400.000. Ce phénomène est très vite mis en avant par ceux qui veulent porter l'estocade au système fiscal français. Chaque fois qu'une grande fortune un tant soit peu médiatique quitte la France, ils accusent l'impôt…..

Mais on ne médiatise jamais le phénomène inverse, qu’on ne se donne même pas la peine de chiffrer : Et oui, il y a bien des gens qui viennent s'installer en France, et d'autres qui l'avaient auparavant quittée qui y reviennent! Il y a des gens qui viennent vivre en France justement pour son système fiscal, et la qualité de la protection sociale qu'il permet……[..…]

Bref, c'est un procès qui est toujours mené par les mêmes : ceux qui veulent casser un système de l'impôt juste.

[…..]

Encore un chiffre trop méconnu : la fiscalité directe en France est la plus faible d'Europe. L'impôt sur le revenu ne représente que 16% des recettes fiscales. La TVA, quant à elle, représente 51% des recettes fiscales, et c'est un impôt que tout le monde paie de manière identique, il est donc injuste par nature. [ Mais là, ces messieurs ne se plaignent pas…]

[…..]

On entend souvent dire qu'il y a trop d'impôts et trop de charges sociales en France, mais ce qu'on oublie, c'est que le coût du travail reste comparable. De plus, il faut considérer tous les avantages que la fiscalité française apporte par comparaison à d'autres pays. Un système de protection sociale publique, par exemple,…[…..]……. » »

.
Les réactions des hommes politiques ne sont pas sans intérêt non plus… Le plus réaliste étant Jacques Chirac qui confie que Johnny, c’est un chanteur qui fait quasiment partie du patrimoine culturel, que comme artiste, il l’aime bien, mais que comme citoyen,… il regrette son comportement.

.
Là, on est encore sur les rails. Mais quand Nicolas Sarkozy déclare « C’est bien la preuve qu’il y a un malaise », alors, on aborde l’aiguillage à grande vitesse, et on se plante.

Certes, il y a un problème, mais où ? N’est ce pas du côté des meetings du président de l’UMP que l’on entend « la France, on l’aime ou on la quitte » ? Ne peut-on en déduire que si on la quitte, c’est qu’on ne l’aime pas ?

Alors, j’ose trouver ridicule qu’un monsieur Johnny Hallyday vienne à grand tapage apporter sa caution au candidat Sarkozy, et dans la semaine qui suit, agisse à contresens de la cause qu’il a soutenue. Faudrait savoir ce qu’il veut.

.
D’autant plus que des cautions intellectuelles étincelantes, le candidat Sarkozy n’en manque pas. Il y a le fumeux Doc Gynéco qui vient le 8 décembre dernier de se ramasser sans tapage médiatique un redressement fiscal de 700 000 €, l’inénarrable Pascal Sevran qui n'en finit pas de s’expliquer douloureusement sur sa diatribe à propos de la reproduction des noirs africains, l’éblouissant Steevy Boulay, dont la seule démonstration crédible à ce jour est d’avoir établi avec certitude que le ridicule ne tuait pas, -et ce n’est pas faute d’avoir tout essayé-, l’effervescent Christian Clavier qui a tout compris OK OK, le mystérieux Charles Pasqua dont les rayures du costume sont toujours fines et verticales, mais pour combien de temps encore ? , Balkany, maire de Levallois, qui a démontré qu’en politique, plus on passe au tribunal, mieux on est élu, un certain George Bush qui a serré la main du petit Sarko devant les caméras juste avant de perdre les élections, Tom Cruise le célèbre scientologue… j’en oublie peut-être ?

Si la France était un pays qu’il faut fuir à tout prix, pourquoi Sarkozy tente-t-il de se faire élire principalement sur son aptitude à refouler ceux qui ne demandent qu’à y entrer ?

.
A l’heure où l’on parle d’intégrer les exclus dans la communautés nationale, ne pourrait-on donner quelques leçons de civisme à ceux qui parlent d’intégration dans les micros, mais qui sitôt le journaliste parti, délocalisent leurs usines, investissent à l’étranger, planquent leurs économies hors de portée de la communauté dont ils ont vanté la grandeur, sucrent les subventions aux associations qui rendaient les banlieues moins invivables, rejettent les curriculum vitae aux noms trop exotiques, font des procès quand on les traite de voyous mais applaudissent quand on traite les autres de racaille ?

Oui, il y a un problème. Quand on regarde les choses par le mauvais bout de la lorgnette, on ne les comprend pas. Et quand on a cette optique des choses et qu’on veut accéder au pouvoir, oui, on pose problème.

mardi 12 décembre 2006


72° L’huître et les plaideurs.

L’actualité nous apprend ce matin que les « trois grands » opérateurs de téléphonie mobile français viennent d’être condamnés pour entente illicite sur les tarifs à plus de 500 millions d’euros d’amende. Quelle belle jambe cela va nous faire !

.

J’avais effectivement commencé à remplir des formulaires sur le net pour participer à cette action collective, mais d’une part le dossier était revenu trois fois parce qu’il manquait toujours une virgule, et d’autre part, notre république toujours soucieuse du confort des grandes entreprises nous préparait une loi sur les « class actions », ces actions en justice collectives, qui dénaturait complètement le principe d’une telle opération et la vidait de son sens. Alors, j’ai abandonné.

L’affaire a continué sans moi et quelque seize mille plaignants sont arrivés au bout du parcours du combattant. Sans doute avaient-ils de plus grosses sommes que moi à récupérer, car je ne suis pas un gros téléphoneur.

Et qu’ont-ils récupéré ? RIEN !

Oh, la justice est d’accord avec eux pour reconnaître que les princes du GSM ont comploté au détriment de la libre concurrence pour gonfler leurs factures.

La justice reconnaît même qu’il y a eu délit, et elle va jusqu’à les condamner. Si, si.

Mais rendre l’argent… Et puis quoi encore ?

C’est sous forme d’une amende que l’état enfourne goulûment dans son escarcelle sans fond une partie des sommes indûment soustraites aux usagers du portable.

Les gars, vous avez rempli des dossiers et fait des calculs compliqués pour payer à l’état une amende consécutive à un délit que non seulement vous n’avez pas commis, mais dont vous avez été, de surcroît, les victimes. C’est encore plus con que de payer des impôts en jouant au loto !

Les plaignants attendent la suite. Du moins les plus optimistes. J’aimerais me tromper mais j’ai peur qu’ils l’attendent encore longtemps…

lundi 11 décembre 2006

71° Happy Feet : Un film engagé !!!

.
Les surprises du cinéma américain, et même très américain, ne sont pas toujours mauvaises.

Comme vous n’ignorez pas que l’auteur de ces lignes est un grand amateur de cinéma et un fondu de comédies musicales en particulier, vous ne vous étonnerez pas d’apprendre qu’il est allé voir les pingouins d’Happy Feet…

Un film que les publicités donnent « pour enfants à partir de 6 ans ». Quelle bonne idée pour un film aussi éducatif ! : Car outre ses qualités techniques éblouissantes pour peu que vous choisissiez un « bon cinéma », Happy Feet est à la fois un documentaire à vocation écologique, un plaidoyer efficace pour le droit à la différence et contre les discriminations, et surtout, surtout, un brûlot incandescent contre la religion !

Et ça, c’est doublement inattendu et drôlement habile dans un film américain dédié aux enfants ! Evidemment, comme chaque fois que c’est un peu malin, les censeurs n’ont rien vu et aucun organe religieux ne s’est avisé de déconseiller le spectacle à nos jeunes têtes blondes.

Ils préfèrent avoir l’air con en s’attaquant au Téléthon, comme ils se sont attaqués depuis Galilée à toutes les manifestations de la science. Lequel Téléthon peut les remercier de cette publicité surprise, puisque si j’en crois ma radio, les records de dons attendus sont atteints et même dépassés.

Il est vrai qu’il ne faut pas une bien grande habileté pour cacher « la merde au chat », ou plus précisément la subversion aux esprits chagrins. Souvenons nous que Diderot, dans son encyclopédie, s’était bien gardé de s’enflammer contre l’église aux chapitres « religion » et « église » et que c’est à la rubrique « capuchon » -- partie du vêtement d’un moine --, que l’on trouvait le développement de ses idées.

Donnons d’abord acte des nombreuses scènes pastichant le documentaire français « La Marche de l’Empereur », dont le succès outre-atlantique a été très grand. Mais les constantes allusions sont manifestement faites avec hommage et respect. Je parlerais plutôt de coup de chapeau.

Dans Happy Feet, le héros Mumble, s’avère incapable de chanter comme tout pingouin bien élevé et bien léché, mais se révèle par contre un prodige de tap-danse, expression artistique qualifiée de « contre nature » par les gardiens du temple de la gent pingouin. Après nous avoir exposé la consternation des parents et la honte auprès des voisins, et après avoir traîné le trublion chez de savants pingouinâtres qui ne parviennent pas à le guérir, le réalisateur nous offre la scène de l’exclusion familiale en photocopie couleur de ce qui se passe dans une famille bien de chez nous quand on découvre que le fiston est un incurable petit pédé. Rien ne manque : l’hostilité dominante du père, les tentatives de conciliation de maman qui n’aboutissent pas, et le rejeton qui relève la tête et part en disant « je vous démontrerai que je suis quelqu’un ».

.
C’est l’occasion de la première attaque contre la religion. Le conseil des vieux pingouins, saisi du cas de ce gamin qui veut danser au lieu de chanter, en appelle aux ancestrales écritures, à la bénédiction « du grand pingouin qui est là-haut », aux inviolables traditions, au dogme indiscutable, pour justifier l’exclusion du gamin.

Je me rappelle qu’à l’époque où je sévissais dans une pléthorique presse gay qui envahissait les kiosques avant qu’internet nous permette les économies de papier, j’avais essayé d’inventer un néologisme : puisque les lesbiennes étaient des gouines, pourquoi les pédés ne serait-ils pas des gouins ? L’arrivée du mot « gay » a largement contrarié mon projet, mais reconnaissez que je n’étais pas, phonétiquement, tombé loin. J’aurais aimé être l’initiateur du mot « gouin ».

Revenons aux goins du film. On passe alors au volet écologique. Au terme de nombreuses tribulations que je ne vous raconterai pas, car le film vaut la peine d’être vu si vous n’y êtes pas encore allé, on a droit à quelques scènes de toboggan style « âge de glace », et à une soirée en boite où les lumières psychédéliques sont figurées par des aurores boréales. Petit quart d’heure artistique absolument somptueux.

Les hasards du scénario nous offrent ensuite une violente diatribe contre les animaux enfermés dans les zoos, égratignent les sectes au passage, puis s’attaquent à la pêche industrielle qui provoque la disparition des poissons. Un vrai grand ménage de printemps.

Intervient une scène extraordinaire de dialogue manqué entre le pingouin Mumble et l’homme, chacun parlant sa langue dans un douloureux face à face de totale incompréhension façon tour de Babel.

Seconde attaque contre l’église : le conseil des vieux pingouins est réuni pour débattre de la famine provoquée par la disparition des bancs de poisson qui assuraient la survie de la tribu depuis des générations. La seule solution, d’après le pape des manchots, est de « se réunir dans la fraternité » et de « prier très fort le grand pingouin qui est là haut » pour faire revenir la manne. Suit une superbe scène de catéchisme …

Alors que le jeune « spectateur à partir de 6 ans », qui vient de découvrir que c’est bien la pêche industrielle qui est responsable de la situation, commence à trouver que l’archipingouin pape déraille complètement, le héros du film revient dans sa tribu et assène la démonstration finale pour rassurer ceux qui craignaient encore d’avoir mal compris.

Déconfiture des prêtres qui abandonnent leurs traditions et acceptent un changement de liturgie dans lequel le chant pourra s’agrémenter de danse… Ce qui, quelque part, n’est pas une fin si heureuse que cela : les morpions se cramponnent, mettent un peu d’eau dans leur vin, assouplissent leur dogme, mais continuent à le gérer… On ne dit plus la messe en latin, mais on la dit toujours…

A l’heure où l’édition d’hier de l’Observatore Romano, le journal du Vatican, titre sur « l’attaque en règle contre la famille » qu’il croit déceler derrière le projet de loi d’union civile que les députés de la gauche italienne sont en train de concocter, un peu de subversion ne peut pas faire de mal.

Alors, je ne sais pas si mes démonstrations sont bien claires dans la mesure où j’ai essayé de ne pas vous raconter le film… Mais je vous engage à aller le voir. Ce sera très profitable pour les enfants.


Photos Warner










samedi 9 décembre 2006


70° La foire d'empoigne.


La scène internationale, rien qu' en matière d'homophobie ou de droits de l'homme élémentaires, offre chaque jour un spectacle devant lequel on ne s'ennuie pas. On ne peut pas dire qu'il est réjouissant, car il est plus souvent fait de drames que de bonnes nouvelles, mais il y a quand même une brochette de zozos qui s'agite sur ce petit théâtre, dont la sottise serait du plus grand effet comique si elle on ne provoquait pas tant de dégâts collatéraux. Certes, il y a quelques bonnes nouvelles : dans les derniers mois, l'Australie, Canada, et l'Afrique du Sud ont accepté le mariage homosexuel, et le Royaume-Uni en a facilité l'accès au point que c'est là-bas du dernier chic. En Suède, l'église accepte de bénir les unions homosexuelles!!!! Faut-il préciser que cette église là n'a que les croix et les cloches en commun avec celle du Vatican ?

.
Même à l'ONU on bouge. Le « machin » vient de prendre une résolution affirmant que l'orientation sexuelle ne saurait être invoquée en aucune manière à propos de droits de l'homme et de législation. Quand on pense que l'organisation mondiale de la santé a considéré l'homosexualité comme une maladie mentale jusqu'en 1993, on imagine le chemin parcouru ! Il ne reste plus qu'à lui suggérer de considérer maintenant l'homophobie comme une maladie mentale.....

.
Les innocents continuent à tenir congrès dans les tribunaux. Les deux ecclésiastiques célèbres qui se sont fait choper la main dans un slip qui n'était pas le leur au cours des trois derniers mois, le pasteur Haggard aux États-Unis et le monseigneur Anatrella en France, crient tous les deux à la machination et au complot. Le Vatican s'est même fendu d'une déclaration pour dire que c'était l'église toute entière qui était attaquée à travers les mains baladeuses de son évêque psychiatre Anatrella. Quel coup bas! ( Cf mes articles 66 et 68). Moi, je croyais naïvement que frapper l'église sous la ceinture équivalait à un coup de couteau dans l'eau. Il ne devrait rien y avoir, là. Monsieur le nouveau pape nous a appris que si. On espère des détails croustillants. Pareil pour la sainte famille de Villiers sur laquelle s'est abattu un étrange scandale de copulation adolescente, comme il s'en produit dans bien des familles "aux quatre coins" de notre hexagone... Mais là, non. !!! Cela ne se peut !!! Vade retro masturbator ! Un complot à la veille des élections ! Pas d'usage détourné du membre viril chez Monsieur le marquis ! Allez-vous faire enculer ailleurs!


En France aussi, on a ses petites susceptibilités. J'appartiens à un groupe informel de réflexion sur la société en général et l'homophobie en particulier où la règle de fonctionnement est d'accueillir des gens d'horizons aussi variés que possible afin d'élargir les différents apports susceptibles d'enrichir notre réflexion. C'est déjà très utopique : dès qu'il s'agit d'un groupe de réflexion, on a le plus grand mal à recruter dans le monde des travailleurs, et encore plus dans celui des laissés-pour-compte. Cela se passe plutôt entre enseignants, professions libérales et cadres supérieurs. Pourtant, je reste persuadé que ces braves gens "d'en bas" réfléchissent aussi, mais leur fatigue, leur souci ou leur budget ne leur permettent pas de venir réfléchir avec nous. Les travaux n'en sont pas pour autant dénués d'intérêt, loin de là, car nous nous enorgueillissons de compter parmi nos amis quelques têtes bien faites, et aussi d'autres bien pleines, qui nous garantissent des soirées aussi chaleureuses qu'enrichissantes.

.
Mais faut pas pousser Mémère! Le groupe Internet de discussions de cette association est parfois le théâtre de piques ou de sorties plus ou moins heureuses qui se heurtent tout de suite à des réactions outrées des édiles de la bienséance. On peut parler librement, mais pas trop n'importe comment. Les vannes sont mal reçues. Respect ! . Il y a aussi des pédés de droite et ils ont leur sensibilité ! Mais qui a dit le contraire?

La sensibilité des pédés de droite serait-elle plus chatouilleuse que celle des habitants de nos banlieues, que l'on peut traiter impunément de racaille et nettoyer au karcher, et de voyous par-dessus le marché dès qu'ils font mine de se rebeller contre ce traitement indélicat? La sensibilité des pédés de droite serait-elle mithridatisée contre les promesses non tenues, les contresens avérés et les promenades en bateau? Ne saurait-elle remarquer que Gay Lib a surenchéri aux promesses de la gauche en matière de mariage homosexuel avant de remettre son discours dans sa poche avec son mouchoir par-dessus lorsque M. Sarkozy a déclaré qu'il n'était plus question de la chose, n'est-elle pas alarmée de voir son Monsieur Sarkozy nous promettre une amélioration du PACS alors que premièrement le parti dont il est le président a voté deux fois contre à la quasi unanimité en 1999, et que deuxièmement le Sénat qui est composé à 67 % de députés de son parti a rejeté la semaine dernière la dite amélioration?

Les pédés de droite n'ont-ils donc pas remarqué que Monsieur Sarkozy vient de s'adjoindre la haute compétence de Mme Christine Boutin, en échange de l'abandon de sa candidature, Christine Boutin qui est depuis 30 ans, -- et encore aujourd'hui -- membre du conseil pontifical pour la famille du Vatican, instance dont elle a, le 4 novembre sur FR3 et le 5 novembre sur Canal Plus, déclaré retirer de riches enseignements et une solide expérience pour la conduite des affaires familiales des Français...(cf mon article 67)

.
Si les pédés de tous bords avaient besoin d'un signe pour savoir à quel niveau le candidat de l'UMP aux présidentielles place les préoccupations des homosexuels français, il me semble que la seule nomination de cette conseillère leur donne une réponse tout à fait claire. Mais peut-être les pédés de droite ne sont-ils pas des pédés « de tous bords », mais des pédés d'un autre monde?

En Angleterre, qui fait pourtant si souvent figure d'autre monde à nos yeux, les pédés se marient depuis longtemps, et Elton John a répondu "Fuck you" au premier ministre australien qui lui avait dit que ce n'était pas bien. Tandis qu'en Lettonie, vous savez, ce pays que Douste Blazy (Con d'Orsay pour les intimes) confond avec la Lithuanie, le président de la commission parlementaire des droits de l'homme, un certain Janis Smits, a proféré "qu'avec l'aide de dieu, les homosexuels pourront retrouver une vie normale". On attend un nouveau miracle...