samedi 26 août 2017

554° Vous ne voyez rien venir, vous ?





Moi, si !

Les rues vont à nouveau se remplir, et pas seulement de voitures mais aussi de manifestants….

Y a-t-il un seul Français, - à part les groupies inconditionnels de Macron -, qui ait matière à se réjouir de ce qui nous arrive, et pire, de ce qui nous menace dans un proche avenir ?

Et encore, si le contexte planétaire pouvait nous réconforter devant les noires perspectives hexagonales…

Attentats partout, et alarmes jusque dans l’espace où les fusées du fou furieux de Pyongyang, excité par le Tartarin de Washington, vont croiser la route des avions d’Air France…

On commence par où ?

Allez, en France. 

Il y a deux cents ans que les Français se battent pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Deux cents ans que la situation progresse pas à pas, point par point.

C’était trop pour l’aristocratie qui nous exploite, dont les titres de noblesse ne s’acquièrent plus les armes à la main, mais sur les marchés financiers.
Après les maîtres des forges, les maîtres du marché.

Sarkozy avait commencé à détricoter le Code du travail point par point, ligne par ligne, article par article, subrepticement, comme un termite ronge le bois par l’intérieur.




Mais cela n’allait pas assez vite. La démagogie, ça s’organise, ça se planifie, ça se récupère.
Dix milliardaires ont fait mais basse sur la presse, et une bande d’une trentaine de financiers sur l’ensemble du système d’information et de communication.

A coup de double langage, de campagnes bien planifiées et de prises de risques soigneusement calculées, ils ont fait élire Macron, un superbe produit de marketing.

Le produit est avenant, un brin libertaire sur le sociétal, jeune, beau parleur, et sous une apparence d’étalon fougueux, parfaitement formé et sous des aspects trompeurs d’indépendance d’esprit, parfaitement asservi aux dogmes de ses précepteurs, au monde de la spéculation dont il est l'incube.

Comme ça pressait, il a fallu fabriquer d’urgence une majorité parlementaire. On a donc recruté à tout va une foule de nouveaux venus qui avaient l’avantage de représenter « une nouvelle donne » comme promis, et surtout celui d’être éducables par leurs nouveaux maîtres à une science politique dont ils ignoraient tout.

Ça n’a pas été sans quelques bavures : dans la précipitation, se sont introduits parmi les nouveaux élus des cohortes d’aventuriers et d’arrivistes de tous poils dont on a rapidement pu apprécier l’inculture et même les bavures.

Sans parler de ceux qui avaient d’aussi belles casseroles que leurs prédécesseurs,  sans parler encore de ceux qui ont maille à partir avec la justice, ou qui se distinguent par des déclarations homophobes ou racistes…

On a entendu quelques belles déclarations, du genre :

« même les clochards, s’ils ne sont pas trop bêtes, doivent arriver à mettre 1500€ de côté »
« à vingt ans, on ne pleure pas pour 5€ par mois »
« les retraités sont des « improductifs » »,


Alors c’est vrai que notre fringant président fait visuellement bonne figure lorsqu’il nous représente dans les instances internationales, et que la presse et la télévision complaisantes ne manquent pas de le mettre en valeur, mais cela ne nous aide pas pour nos fins de mois…

Elle fait moins de tintamarre, notre presse amie des puissants, pour nous informer que des homophobes patentés, membres de Sens Commun et autres entités prônant la discrimination et l’inégalité, se glissent subrepticement dans le système sans qu’on ne fasse rien pour les arrêter..
(C’est voulu par Big Brother ou pas???) 

 (Parce que l’homophobie, comme le racisme, n’en déplaise à certains manipulateurs d’opinion, ça ne se limite pas à casser la gueule aux homosexuels, aux transgenres et aux basanés.... C’est tout autant de promouvoir des idées et des fausses libertés de penser qui entretiennent la discrimination dans l’opinion publique, et qui, de ce fait, légitiment les passages à l’acte...
Ils confondent allègrement "liberté de penser" et "liberté de discriminer"...

Elle fait moins de tintamarre, la presse complaisante, pour nous rappeler le fond révélateur de la pensée du César de l’Élysée, que je dénonce dans mon article précédent : 


Il fait moins de tintamarre, notre système médiatique pour nous parler de précarité et de fins de mois misérables que pour nous montrer des cols blancs, dont la plupart n’ont jamais travaillé, en train d’épurer le code du travail sans sortir de leur bureau en effaçant des articles entiers à coups de souris sur l’écran de leur ordinateur.

Ce déchaînement de la presse laudative autour du nouveau timonier porte, hélas, déjà des résultats tangibles.

Il y a maintenant un phénomène sectaire, un véritable envoûtement collectif autour du macronisme. 

Je peux citer le cas de certains de mes « amis Facebook » dont les profils , par définition des espaces conviviaux, sont devenus des murs d’affichage macroniens, des espaces de tractage d’ « En marche » au point d’avoir perdu tout l’esprit « amical » qu’ils étaient censés incarner...

La France est le pays dont les entreprises distribuent le plus gros pourcentage de leurs bénéfices à leurs actionnaires. Ce qui signifie que le petit peuple, en achetant les produits, engraisse plus qu’ailleurs les nababs qui regardent couler dans leurs escarcelles des fortunes dont ils n’ont pas d’autre besoin que pour spéculer à nouveau...

Quand comprendront-ils que la « bonne santé » d’un pays n’est pas celle de ses actionnaires, mais celle de ses citoyens ?

Internet est riche d’enseignements sur ce dérapage franco-français : le même appareil, électroménager par exemple, est moins cher dans les supermarchés américains, allemands ou espagnols que sur le marché français…

Et ce sont les mêmes qui, après avoir refusé de faire ce constat, constituent le chœur des pleureuses patronales pour déplorer que les gens achètent de plus en plus sur Amazon et de moins en moins dans leurs échoppes… Et ils essaient même de nous démontrer que c’est de notre faute !

L’insulte suprême étant cette déclaration du petit Jupiter selon laquelle

« les Français sont un peuple qui ne supporte pas les réformes »

Mais quelles réformes ?

Se faire tondre la laine sur le dos par un quarteron de milliardaires, certes, non, on ne supporte pas.

Mais les bonnes réformes, essayez, vous verrez, on vote pour elles depuis des décennies, et ce n’est pas notre faute si elles n’arrivent jamais.

Taxez lourdement ces dividendes qui sont plus dodus en France qu’ailleurs, relevez les minimas sociaux, réajustez les retraites bloquées depuis plus de quatre ans et bientôt amputées par une CSG scélérate, embauchez des enseignants pour éduquer la génération d’incultes qui se profile…

J’ai plein d’idées de réformes que les Français accepteraient avec enthousiasme, monsieur le président, des riches…

On peut même imaginer une réduction drastique des factures de maquillage de l’Élisée…