mardi 1 décembre 2009

300° Un nouveau candidat au jeu du plus con.






Le référendum d'initiative populaire n'est pas une invention tombée du ciel. Il y a si longtemps que ce système séduit des admirateurs irrationnels et naïfs qui nous racontent que « La suisse est un beau pays parce que les gens peuvent vraiment s'exprimer librement »...

D'ailleurs, les sirènes du populisme ont chanté aux oreilles de notre régime, puisque le référendum d'initiative populaire figure dans notre constitution depuis la réforme du 21 juillet 2008. Seule manque encore la « loi organique », le « logiciel législatif » qui permettrait de le mettre en œuvre. Quand on en voit les résultats en Suisse, nous ne sommes pas pressés!

Il faut savoir que le système est également prévu aux U.S.A, en Italie, en Autriche, et en Allemagne.

Dans les trois premiers, les conditions de sa mise en œuvre sont si nombreuses et complexes qu'il n'a jamais pu être utilisé, et l'Allemagne est dans le même chantier que nous à propos de sa mise en œuvre. Le zinzin semble faire, à juste titre, un peu peur aux gens raisonnables.

L'ensemble du dispositif est effectivement sujet à caution. Il est trop facile à transformer en machine infernale. Il est si facile à un populiste habile de poser une question dirigiste ou d'apparence bénigne comme celle qui vient de faire cailler le bon lait suisse que son maniement semble déraisonnable à toute société qui ne veut pas prendre de décision sur un coup de tête.

Les mouvements de foule spontanés, auxquels appartiennent par exemple le lynchage et le hooliganisme sont édifiants quant à la déraison qui s'empare d'une multitude si elle se dispense de réflexion préalable.

Et les grands rassemblements égrégoriens type Nuremberg ou Pyong Yang et autres grand-messes du prêt-à-penser n'ont jamais produit de courants de pensée viables...

Quant au débat préalable, il doit être organisé suivant des normes drastiques et contrôlées par des institutions reconnues. Ce n'est pas en confiant l'orchestration d'un débat public à des journalistes dont les plus tonitruants sont trop souvent ceux qui ont le plus de moyens, donc les plus assujettis, que l'on va obtenir une analyse objective et humaniste d'un problème.

Avec leurs manières bien propres sur eux, leur démocratie d'aspect avenant et leur bourgeoisie accorte, les Suisses, qui en matière de fromage, ne produisent que des produits cuits sans odeur, viennent en matière de politique, de nous pondre une puissante cancoillotte.

Souvenons nous de ce dialogue prémonitoire d'Orson Welles qui, dans son « Troisième Homme » de 1949, faisait dire à son héros Harry Lime:


« In Italy, for thirty years under the Borgias, they had warfare, terror, murder and bloodshed - but they also produced Michelangelo, Leonardo Da Vinci and the Renaissance. In Switzerland, they had brotherly love and five hundred years of democracy and peace, and what did they produce? The cuckoo clock! »

« En Italie, pendant trente ans sous les Borgias, ce furent émeutes, terreur, meurtres et vengeances sanglantes, mais en même temps, ils avaient Michel Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance. En Suisse, ils ont eu cinq siècles d'amour fraternel, de démocratie et de paix, et qu'en est-il sorti? Le coucou! ».

On voit aujourd'hui que croire que le minaret fait le terroriste, c'est aussi con que de croire que le coucou fait le Suisse... Derrière des façades bien proprettes peuvent vivre des monstres insoupçonnables.

photo: Le Post

Peut-être que si les Helvètes n'avaient pas si longtemps vécu dans leur tour d'argent, au propre comme au figuré, ils auraient songé, avant de prendre une décision dont l'inutilité dispute à l'imbécillité, dans quelle situation ils allaient se retrouver au milieu du reste du monde où persistent à vivre des êtres humains certes dépourvus de coffres forts et de verts pâturages, mais relativement normaux et impliqués dans la vie de la planète...

Comment vont-ils maintenant assumer leur « helvetitude », eux qui vivent largement en hébergeant les capitaux des autres et ne possèdent à peu près aucune matière première? Il faut certains moyens pour assumer une neutralité autarcique comme la leur, et ils viennent de les dilapider...

Si je ne me suis pas précipité pour dénoncer le résultat de leur votation, c'est que son imbécillité me paraît plus grande que sa portée réelle. Et aussi parce qu'il fallait quelques jours pour pouvoir se délecter des premiers produits de la machine à gaffe qu'ils ont mise en route. Elle a déjà commencé à produire.

Les Laurel et Hardy de l'UMP, Xavier Bertrand et Dominique Paillé, en ont déjà fait leurs choux gras..

Xavier Bertrand, portraitisé dans mon article précédent, s'est interrogé à la télévision sur l'utilité des minarets.

Il n'est "pas certain que l’on ait forcément besoin de minarets" pour pratiquer l’Islam....

http://www.france-info.com/france-societe-2009-11-30-la-querelle-des-minarets-va-t-elle-gagner-la-france-375187-9-12.html

Xavier Bertrand est-il utile au bonheur des Français? Il existe des tas de bonnes questions qu'on ne se pose jamais!

Dominique Paillé, lui, estime que le droit d'ériger des monuments appartient au premier arrivant:

"il y avait des religions qui étaient là avant l’avènement de la République, il y a celles qui sont arrivées après..."

Moi je vois surtout un parti politique qui est arrivé bien après...

Et Averell (Frédéric Lefebvre), de surenchérir:

« On ne laissera pas faire le concours du plus haut minaret en France ».

En matière de concours, il en a déjà gagné un, si vous voyez ce que je veux dire.

Bon allez, Kouchner et Morin ne se sont pas fait avoir et ont parlé de populisme. Curieusement, ce sont les moins « UMP » du lot...

Jean François Coppé sent venir les gaffes, il préfèrerait qu'on parle d'autre chose...

Et Eric Besson, sur l'utilité duquel on pourrait aussi s'interroger, préfèrerait qu'on se déchaine sur la burqa que sur les minarets. Il a besoin, lui, de s'attaquer à quelque chose, sinon, il semble avoir mal vécu sa journée.

Témoin cet interview où il taille un costard d'enfer à Sarkozy en présence d'Hortefeux, parrain des enfants... Quand je pense que tout ce petit monde, aujourd'hui, est copain comme cochon...



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Ce que je pense de cette démonstration? Je ne saurais l'exprimer, car les mots que je trouve sont tout à la fois bien au-delà de ce qu'il pourrait considérer comme une injure et bien en-deçà de l'exécration qu'il m'inspire. Je préfère laisser à chacun le soin de se faire une idée.

Soit ils n'ont aucun amour propre, soit ils confirment cette désagréable impression que le monde politique est assez largement constitué d'une bande de copains coquins qui se livrent à des combats-spectacles à la télévision pour gagner leur croûte, puis quittent le ring bras-dessus-bras-dessous comme des collègues de travail après le boulot...

J'allais m'arrêter là, mais l'activité de la pieuvre sarkozique m'oblige à un petit supplément.




Edvige bouge encore!


Le projet Edvige ayant été enterré dans les conditions démocratiques et républicaines que l'on sait, une seconde mouture est en train de naître clandestinement par décret sans devoir se soumettre aux contrôles de la CNIL. Nos libertés sont encore en danger.

Rappel:

http://brethmas.blogspot.com/2008/07/181-signez-la-ptition-contre-edvige.html

http://brethmas.blogspot.com/2008/07/185-cristina-la-grande-soeur-cache.html

http://brethmas.blogspot.com/2008/09/194-fichez-nous-la-paix-edvige-et.html


Tous les renseignements sur la résurrection du zombie ici:

http://www.nonaedvige.sgdg.org/







2 commentaires:

Anonyme a dit…

l n'y a pas de paix ni de coexistence possibles entre la religion Islamique et les institutions sociales et politiques non-Islamiques".

Déclaration du Président musulman de la jeune République Bosniaque, Alijah Izetbegovic, lors de sa prise de fonction à la fin du conflit de l'ex-Yougoslavie.

Jacques de Brethmas a dit…

Ce n'est que son avis !

Je connais de nombreux musulmans qui pensent le contraire...

...Et qui souhaitent cette cohabitation et y travaillent assidûment...

Heureusement...