mercredi 31 mai 2006





49° Gaffes et archigaffes

Tout le monde aura apprécié à sa juste valeur les catastrophiques retombées médiatiques de l’amnistie de Guy Drut, qui tombe au moment où la crédibilité du gouvernement sombre dans des tréfonds abyssaux. Plus ses auteurs tentent de s’en expliquer, plus ils s’enfoncent. Même les partisans les plus inconditionnelles du tandem Chirac – Villepin prennent leurs distances avec ce furoncle : le fidèle Michel Debré, sans tirer à bout portant sur les coupables, laisse entendre aux journalistes « que l’Elysée ne pouvait ignorer que ça allait relancer l’agitation politicienne ».

Nombre de députés UMP commencent à réaliser qu’ils auront bien du mal à se faire réélire après cette succession de cafouillages dont on ne voit pas venir la fin…. Depuis les banlieues et le CPE, chaque bourde paraissait assez grosse pour être analysée comme la dernière, celle dont on tire la leçon, mais c’est sans compter avec la rage de perdre qui s’est emparée du duo de tête. Toujours plus fort !

A cet égard, l’éditorial du Canard enchaîné d’aujourd’hui, signée Éric Emptaz comme d’habitude fait un panorama de la situation avec une clairvoyance absolue. Sa lecture est un délice.

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Il ne reste plus qu’à espérer que le comité olympique, comme la majorité des Français qui voudraient bien croire à la justice, ne se laissera pas impressionner. Prétexte ou vraies raisons, l’amnistie du sauteur d’obstacles est officiellement motivée par le souci de voir notre kangourou tricolore représenter à nouveau la France au comité olympique.

Mais après tout, le comité olympique n’est pas obligé de se laisser faire…. Peut-être reste-t-il à cette institution un zeste d’honneur et de dignité au nom desquelles il ne réintégrera pas un repris de justice pour nous représenter… Un tel sursaut républicain éclairerait d’une lumière juste et objective cette insupportable entorse à l’ordre républicain. Attendons pour voir…..


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Puisqu’on en est aux bévues, parlons de la dernière du Quai d’Orsay qui, après s’être fait tirer la manche, a quand même daigné se plaindre par voie diplomatique auprès de la Russie des lamentables exactions et violences qui ont émaillé la Gay Pride de Moscou samedi. Voici en effet le texte de la déclaration officielle :

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"Nous déplorons ces violences et rappelons que l'orientation sexuelle relève de la sphère privée. Nul ne saurait donc être victime de violences au nom de ses choix en la matière"

Outre la grave imbécillité et l’incompétence qui consistent à estimer qu’on peut choisir son orientation sexuelle, le porte-parole du Quai d’Orsay qualifie les événements de Moscou du simple terme de « violences», et borne l’orientation sexuelle à un choix relevant de la sphère privée.

Cet aveuglement peut aller loin : Essayez donc, pour voir, de l’appliquer à l’antisémitisme….

Ou au terrorisme des intégristes ? Un choix d’ordre privé, avez-vous dit ?

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L’homophobie a beau être définie par les droits européens et français comme une discrimination au même titre que celle due aux opinions politiques républicaines, aux croyances religieuses, intégrée à la même liste que l’antisémitisme, le racisme et toute autre forme pendable d’intolérance, il existe encore des diplomates et des représentants gouvernementaux qui font comme si de rien n’était… Problèmes personnels ? Intégrisme religieux ?

C’est vrai que, depuis qu’il est tenu par doudou bla-bla, notre ministère des affaires étrangères ne donne pas aux Français l’impression d’être représentés de manière optimale… Mais entre l’ignorance géographique ou la gaffe protocolaire qui nous font passer pour des guignols sur la scène internationale et le renvoi de l’homophobie au chapitre des « opinions relevant de la sphère privée », il y a un problème de droits de l’homme qui n’a échappé ni aux homosexuels français, ni, hélas, aux homophobes de tous poils qui sévissent encore sur la planète.

On n’est plus à une gaffe près…

vendredi 26 mai 2006









48.... entre nous...



Je vais bientîot vous reparler d'homophobie...

En attendant, croisons les doigts, car c'est demain la Gay Pride de Moscou, et les gros cons affûtent leurs armes. Je crains des violences. Tous ceux qui ont promis d'y aller y seront-ils vraiment?

Il y a trois semaines, un commando de nationalistes et d'ultra-religieux a assiégé toute une nuit une boîte gay de Moscou dans le plus pur style Moyen Age, sans que le police n'intervienne.


Le maire de Moscou a interdit cette Gay Pride "pour éviter tout trouble à l'ordre public" alors que les troubles attendus ne sont le fait que de petites minorités, et qu'il n'a pris aucune mesure pour y faire face.


Par ailleurs....

Ce blog reçoit un millier de visites par mois. C'est beaucoup... Merci à tous.

Mais pourquoi ne vous exprimez vous pas? Il y a tout ce qu'il faut pour faire des commentaires en bas des articles.

Or les commentaires sont très rares, et lorsqu'ils existent, sont rédigés au bas de la page et non pas au bas de l'article auquel ils se rapportent.

Comme le système fait disparaître l'article du bas chaque fois que j'en rajoute un par en haut, ils ne restent pas longtemps en ligne et les débats ne s'instaurent pas...

Pour écrire, cliquez sur " O comment" juste sous l'article que vous lisez, et non pas en bas de la page.

A bon entendeur...





47° Peaux de bananes…


Depuis quelques jours, chaque fois que je me dis : « tu devrais faire un article pour ton blog, les déraillements politiques t'offrent aujourd'hui des sujets plantureux », j'allume ma radio, et j'apprends avec un effarement sans cesse renouvelé que ce qui vient de se produire est pire que ce que je craignais !
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Chaque heure, chaque minute apporte un nouveau menti, un nouveau démenti, une nouvelle déclaration, une nouvelle contradiction, une nouvelle balance qui a balancé la balance, et tout ce que je m'apprête à dire, toute la rédaction que j'ai conçue dans ma petite tête s'écroule en même temps que la situation rebondit…

Comment voulez-vous faire une chronique politique avec des gens qui font une nouvelle connerie toutes les deux heures ? A la radio, on peut suivre à peu près, mais sur un blog, le rythme est intenable !

En plus, devant cette obstination à gagner au jeu du plus con qui semble s'être emparée de nos gouvernants, cette rage de perdre dont ils ne se départissent pas, cette quête de l'embûche dans laquelle ils sont passés grands maîtres, on a peur de se répéter.

Dans les films de Tom et Jerry, l'humour est basé sur la répétition de l'erreur, sur la totale inaptitude à la déduction de Tom, qui ne tire aucune leçon de ses gamelles en rafale, et se jette tête baissée dans tous les pièges avec une obstination qui deviendrait vite lassante sans l'imagination du scénariste.

Le problème avec notre premier ministre, c'est qu'il n'a pas scénariste… Alors, le spectateur fatigue.

Il y a déjà deux semaines, je disais que nous assistions de sa part à « un foutage de gueule à répétition ». Avec tout ce qu'il nous a fait depuis, j'avoue manquer de vocabulaire pour décrire sa chute vertigineuse en dehors de la galaxie républicaine.

Car enfin, si on essaye de reprendre les choses du début, voilà un olibrius qui n’est autre que l’émanation du calife Chirac. Lequel, si ma mémoire est bonne, ne représente que 19 % des Français, et ne doit son score « soviétique » de 80 % qu’à des circonstances sur lesquelles nous ne reviendrons pas.

Or, qu’a fait ce calife depuis son élection ? Qu’a-t-il fait faire à ses grands vizirs ? Rien moins que la politique pour laquelle il aurait été élu si ses 80 % d’électeurs avaient été autant de supporters et de sectateurs…

Mais on sait bien que ce n’est pas le cas…Loin de là…

Voilà un gouvernement qui, depuis qu’il est élu, n’a de cesse de donner des leçons de république à une opposition qui en a plus le sens que lui, n’a de cesse de s’attaquer au code du travail en le déchirant page par page jusqu’à vouloir l’anéantir entièrement, et n’a de cesse de s’attaquer au système des retraites pour le remplacer par un système de fonds de pension privés dont ses sbires tireraient le plus grand profit.

Or, que voyons-nous en matière de leçon de république ? Des ministres qui se cramponnent à leur maroquin, et deviennent hautains et méprisants lorsque la population des banlieues se soulève, lorsque les travailleurs et les étudiants s'indignent qu'on ait pu sans consultation des partenaires sociaux et par simple décret, sans concertation et sans débat parlementaire, abolir tout un pan du code du travail dont même le MEDEF ne jugeait pas, a priori, l'abolition indispensable.
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Que voyons-nous encore en matière de leçon de république ? Un calife amnistier le vizir Drut, dûment condamné dans une affaire d'emploi fictif à laquelle il a lui-même échappé de justesse, et qui envoie son ministre expliquer qu'on ne cherche pas des poux à un champion olympique…

Si je ne m'abuse, un certain Tyson, qui fut aussi grand champion dans un autre sport que le vizir Drut dans le sien, est allé en prison aux États-Unis pour avoir seulement battu sa femme… Aurions-nous des leçons de justice à recevoir du pays de Guantanamo ?

Pour ma part, je me flatte d'avoir vraiment l'étoffe républicaine. Je veux bien qu'on ne soit pas du même avis que moi pour autant qu'on veuille bien respecter mes opinions de la même manière, mais aussi à condition qu'on joue les règles du jeu.
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À mes yeux, on est digne d'être un adversaire quand on assume son opposition jusqu'au bout, quand on est fidèle à ses idées et à ses convictions. J'exige de mes opposants qu'ils soient cohérents et cartésiens, honnêtes et constants.
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Or encore une fois que voyons-nous ? Le calife qui ne cesse de s'en prendre au code du travail, après avoir manqué toutes les occasions de démissionner dignement, et dieu sait qu’il en a eu, maintenant que son fonds de culotte sent le roussi, vole au secours des travailleurs de l'aéronautique de Bordeaux que l’on s’apprête à licencier, négocie à leur place et obtient une atténuation de leur sort. Je ne vais pas me plaindre qu'on défende des travailleurs en butte à un licenciement brutal, mais d'une part il n'appartient pas au premier ministre de le faire, car tous les malheureux (dont je suis) qui ont été licenciés à une époque où son autorité n'était pas mise en cause ont été virés sans qu'il ne les défende - ce qui est injuste-, et d'autre part la promesse arrachée au PDG d'EADS de conserver 500 salariés n’est qu'un sursis dont la durée n'excèdera pas celle de la campagne électorale. J'espère qu'on ne se fait pas trop d'illusions à Mérignac…

Je suis aussi surpris de l'attitude de ce PDG qui, d'une manière tout aussi incohérente, cède à cette amicale pression politique au lieu de renvoyer le trublion à son maroquin de Matignon en lui rappelant qu’on l’a nommé vizir pour être le valet de la grande entreprise…

Et que voyons-nous encore ? Ce mauvais sujet qui n'a cessé de critiquer notre système de retraite et ne s'est abstenu de lui porter le coup de grâce que par peur d'un soulèvement populaire va soudain visiter les hospices et déclare maintenant vouloir prendre des mesures pour soulager la détresse des vieux, alors qu'il a jusqu'à hier fait tout ce qu'il fallait pour la provoquer ?

Comment les électeurs de l'UMP peuvent-ils faire confiance à pareille girouette, à semblable opportuniste ? Sont-ils dupes de ses volte-face à répétition, ou sont-ils assez naïfs pour en être les complices en croyant que la mayonnaise va prendre ? Nous prennent-ils donc à ce point pour des imbéciles ?

La politique de mon pays me rend perplexe….




vendredi 12 mai 2006

46° Nous vivons une époque formidable.


Le chasseur devenu lapin.

Lorsque j'étais enfant, je riais beaucoup d'un dessin qui représentait un petit lapin avec un fusil sous le bras, faisant détaler un chasseur épouvanté sous les frondaisons d'une obscure forêt. Eh bien, nous assistons aujourd'hui à la version informatique de cette fable de mon enfance.

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Les majors américaines, éditrices de jeux vidéo, sont en émoi. En colère, même. Figurez-vous que des informaticiens islamistes se sont mis en devoir de modifier leurs jeux favoris. Ainsi par exemple, «Battlefield II », où on voit de braves yankees aux yeux bleus pourchasser impitoyablement à travers une cité en ruines d'obscurs soldats barbus et chevelus qui ressemblent à s'y méprendre à ce que l'on présente à la télévision comme des « terroristes islamiques »

Mais dans la version détournée, en libre accès sur des sites Internet arabes, c'est le fier et glorieux yankee aux cheveux blonds qui a pris la place du lapin, et le moudjahidine barbu à bonnet de laine qui le traque et le fait d'étaler dans les étincelles de ses fougueuses rafales avant de l'exploser au fond du couloir dans un geyser d'hémoglobine.

Alors forcément, ça plaît pas aux américains ! Pas tellement parce que le jeu a été piraté, car les Américains sont raisonnables : ils savent très bien qu'ils ne vendront pas beaucoup de leurs coûteuses consoles et de leurs très onéreuses cassettes de jeux dans le monde arabe, à la minuscule exception de quelques émirats du golfe.

Ce qu'ils trouvent parfaitement inconvenant, c'est de se retrouver dans le rôle du lapin, et de voir la silhouette du bon yankee apparaître à travers le collimateur du terroriste en chéchia. Absolument inadmissible, très cher. Rambo, reviens vite, ils sont devenus fous !

Ont-ils imaginé une seconde ce que les millions d'arabes qui voient leurs caricatures pourchassées et pulvérisées dans la version originale pouvaient ressentir ?





Pas étonnant qu'il y ait des scandales financiers !

L'association des éditeurs de médias et les maisons de films a fait le bilan de ce que lui coûte le piratage au niveau mondial. Mais le calcul me paraît un peu spécieux.

En bref, ils estiment leur déficit global à 6,1 milliards de dollars par an. Puis, dans leur rapport annuel, ils décomposent la somme :

Je vous passe les détails, je relève seulement deux rubriques :

Ce qu'ils appellent le «bootlegging », c'est-à-dire le fait d'acheter des oeuvres piratées sur des supports matériels (CD, DVD, transfert de disques durs) leur coûterait 1,3 milliards de dollars par an.

Mais au paragraphe suivant, ils comptent à nouveau 1,3 milliards de dollars au titre des vilains méchants qui impriment leurs oeuvres sur des supports matériels (CD, DVD, disques durs).

Je ne suis ni gestionnaire ni comptable, mais il me semble tout de même que c'est la même somme qui apparaît deux fois….. Si on avait besoin d'une nouvelle preuve de ce que ces gens nous prennent pour des imbéciles….

On va peut-être passer un chapeau pour les pauvres majors américaines dans la dèche ?





Caillou blanc : le Vatican a fait quelque chose de bien !

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C'est assez rare pour qu'on en parle. À la place de Mgr Bernard de Panafieu, le Vatican vient de nommer Mgr Georges Pontier archevêque de Marseille.

Ci-devant évêque de la Rochelle et de Saintes, Mgr Georges Pontier doit être un grand timide car je n'ai pas pu trouver sur Internet, même sur le site de « la Croix » ou même d'autres sites dégoulinants d'eau bénite un portrait de lui datant de moins de 20 ou 30 ans ! L'homme est né en 1943, et les portraits disponibles sont ceux d'un jeune homme ! J'illustrerai donc cet article d'une photo de Notre-Dame de la Garde.

Mais ce que Mgr Georges Pontier a de sympathique, ce sont ses multiples et courageuses prises de position contre les lois Sarkozy relatives à l'immigration… Allez, ils ne sont pas tous mauvais !






Homophobie officielle et assumée dans un collège parisien.

Alors que les affaires d'agressions et de meurtres d'homosexuels se multiplient au point que nos associations viennent de créer une véritable cellule de crise pour faire face à cette recrudescence, en plein Paris, dans le deuxième arrondissement, au cours La Fayette, un garçon de 16 ans était en butte à la discrimination de tous ses camarades depuis plusieurs mois. Tous les professeurs laissaient faire, sauf un.

Il fallait que ça pète. Heureusement, le jeune Martin semble avoir du caractère : il a déjà dû quitter ses parents à cause de son homosexualité, les auteurs de ses jours le considérant comme un malade incurable.

Le jeune homme ne s'est pas laissé démonter, et a entamé de sa propre initiative une procédure d'émancipation, tout en poursuivant ses études.

Devant l'inertie de ses professeurs face à la discrimination et les injures homophobes dont il était l'objet de la part de l'ensemble de ses camarades de classe, il va se plaindre à son directeur d'établissement, qui prend parti contre lui en lui disant « qu'il n’a qu'à vivre comme tout le monde » et prend une mesure d'exclusion ! Un pédé qui relève la tête ? A la porte !

Martin est donc allé voir le RAVAD, pour donner toutes les suites utiles à sa situation.

http://www.ravad.org/

Il est en de bonnes mains. Le RAVAD est une association de défenses des droits LGBT qui propose conseils et services à toute victime de discrimination, et dispose d'un large réseau d'avocats gay ou gay-friendly à travers toute la France, dont 13 dans la seule région parisienne.

Heureusement que Martin est un garçon plein de caractère, qui relève la tête, ne se laisse pas faire, et se défend pied à pied contre les oppresseurs. Un petit homme, mais un vrai.

Un de ceux qui fera les grands militants de demain, puisque l'actualité nous apprend chaque jour que nos libertés ne sont jamais gagnées.

Martin illustre le « pride » de Gay Pride, la fierté d'affronter des gros cons la tête haute et le verbe haut, d'agiter sa tignasse ébouriffée, -- dont il change la couleur chaque mois --, sous le regard globuleux des coincés, des mal-baisés, des fachos, et de se battre pour sa liberté.

Si tous les jeunes de son âge pouvaient avoir pareille motivation, la vie serait plus belle…






Morpions et panier de crabes.


Mes oreilles qui traînent dans les couloirs de l'UMP, -- elles n’y ont rien à foutre j'en conviens --, mais il n'y a pas que mes oreilles qui n'ont rien à foutre à l'UMP ! ont entendu de nouvelles rumeurs…

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Les caciques du parti seraient maintenant persuadés que l'affaire Clearstream a porté un coup fatal à la droite, et que même Sarkozy qui en ressortira très vraisemblablement blanchi, a été victime d'assez de dégâts collatéraux pour ne pas arriver au deuxième tour des prochaines présidentielles. Les cerveaux de la maison (-- si, si, il y en a --), étudient donc le cas de figure d'une présidence de Ségolène Royal…

Cela change pas mal de choses par rapport à mon article précédent. Le bon Ruffenach est renvoyée à ses brumes havraises, car Jean-Louis Debré a changé son fusil d'épaule. Si la gauche passe, il perd ses chances d'être premier ministre avant longtemps, voire à jamais. Et l'idée de le devenir tout de suite le consolerait d’abandonner son confortable perchoir de l'assemblée nationale… Il semble prêt, il vrombit déjà…

Le problème est de libérer Matignon dont l'occupant se cramponne avec une énergie qui n'est pas seulement celle du désespoir. Car il faut se souvenir que de Villepin est une éminence grise de Chirac depuis des années, un conseiller presque secret qui en sait beaucoup, et peut-être beaucoup trop…

Et comme son immense ego et sa gigantesque fierté accrochent toutes les portes, même cochères, on le croit capable de tout, et surtout de n'importe quoi si on l'extirpe par la force de son petit palais. S'il allait tout raconter pour se venger ? Il doit en savoir des choses…. Des choses à côté desquelles Clearstream pourrait passer pour une blague de comptoir…

Rumeurs, rumeurs….





mardi 9 mai 2006

45° Plongeons dans le marigot….


Je suis resté bouche bée en écoutant la radio ce matin : François Fillon parlait sur France Info, en l'occurrence pour réclamer la démission de Villepin. Un adepte de Machiavel, sans doute….

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Son allocution commençait par le rappel de quelques grands principes républicains, au nombre desquels la présomption d'innocence qu'il décrivait à juste titre comme l'un des piliers de la démocratie. Jusque-là, tout allait bien.

Mais dès le deuxième paragraphe, les choses commençaient à tourner au vinaigre… François Fillon parlait d'un doute, un doute sur l'implication de de Villepin dans l'affaire Clearstream, doute qu'il estimait gênant et incompatible avec l'exercice serein de la fonction de premier ministre… Puis, de fil en aiguille, il en arrivait à dire qu'il incombait à de Villepin de fournir lui-même les preuves qu'il n'était pas impliqué dans la fameuse affaire !

C'est-à-dire tout le contraire du principe de la présomption d'innocence par laquelle il avait commencé son discours….

Et il concluait en réclamant d'urgence la démission du premier ministre…

Voilà un monsieur qui était solidaire du gouvernement et de son premier ministre lorsque les banlieues ont explosé au mois de novembre, qui n'a pas non plus, -- autant que je sache --, réclamé la démission de Villepin à la suite du piteux retrait du CPE, et qui est maintenant obligé de faire des discours tout tordus pour l'obtenir dans des circonstances qui lui conviennent….

Après avoir laissé passer au moins deux occasions majuscules de faire démissionner le premier ministre, le voilà qui se commet dans une entourloupette qui est loin d'être à son avantage : Comment faire confiance à un homme si retors et si subjectif ? Combien de français va-t-il persuader ?

Les allées du pouvoir bruissent de rumeurs diverses. En dépit des requêtes alambiquées de François Fillon, il semble que la démission de Galouzeau de Villepin soit maintenant une chose acquise à brève échéance. Le problème est de savoir, bien sûr, par qui le remplacer…

Nicolas Sarkozy n'a toujours pas cédé à la tentation. Il n'est pas facile de préparer une candidature à la présidentielle depuis le bureau de Matignon, même si on excelle dans le populisme… La politique que nous promet Nicolas Sarkozy n'est pas à proprement parler populaire auprès des classes laborieuses, et le risque de nouveaux mouvements sociaux qui compromettraient son atterrissage en douceur juste avant avril 2007 semble le convaincre qu'il vaut mieux être calife l'an prochain que vizir tout de suite.


Alors qui ??

Jean-Louis Borloo possède un image relativement intacte dans l'opinion publique, mais il espère bien en tirer davantage… Il a calculé en secret qu'il ferait un premier ministre très présentable si d'aventure Nicolas Sarkozy gagnait les présidentielles et obtenait un parlement bien à droite… Alors, il se retient aussi…

On a pensé un instant à Jean-Louis Debré et à Jacques Barrot. Mais pourquoi quitteraient-ils les confortables fauteuils de président de l'assemblée nationale pour le premier, et de commissaire européen pour le second ?

Michèle Alliot-Marie aurait également fait une candidate à peu près présentable, mais elle est également citée dans l'affaire Clearstream…


Alors, dans les milieux autorisés, on pense très sérieusement à Antoine Ruffenach, député maire du Havre et ancien directeur de campagne de Jacques Chirac lorsqu'il a gagné l'élection qu'il aurait dû perdre.

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Assez peu remarquable pour paraître consensuel, Antoine Ruffenach a une bonne tête de fusible, voire de disjoncteur… Il pourrait conduire les affaires courantes en évitant les soubresauts, sociaux et banlieusards, jusqu'à l'échéance avril 2007. Il est assez ambitieux pour être téméraire : il aurait refusé un poste dans l'actuel gouvernement, parce qu'on ne lui aurait précisément pas proposé celui de premier ministre auquel on l'invite aujourd'hui….

L'avenir nous dira si j'ai laissé traîner la bonne oreille dans le bon couloir, mais je crois avoir entendu que l'affaire pourrait se conclure dans quelques jours.

lundi 8 mai 2006

44° Écolos, nounours et pédalos.

Les écolos seraient des gens bien sympathiques s'ils pratiquaient et prônaient l'écologie au pied de la lettre. Malheureusement, ce sont très souvent des utopistes et des rêveurs qui vaticinent très largement en dehors du cadre de leur discipline.
Une grande majorité d'entre eux semble pratiquer une regrettable confusion entre la pureté de la nature et le retour à l'état originel… Ils sont hantés par le mythe du jardin d'Éden, et faute de pouvoir le réaliser, n’ont de cesse de vouloir nous ramener au Moyen Âge avec une opiniâtreté qui n'a d'égale que celle avec laquelle l'église catholique romaine persécuta et entrava les progrès de la science depuis ses origines jusqu'à nos jours. J'ai employé le passé à tort pour qualifier cette attitude : elle dure encore si on en juge par sa position devant le préservatif, par exemple.
Ainsi par exemple, en Allemagne, le gouvernement Schröder qui ne tenait que par la présence des écologistes dans sa coalition, a dû leur concéder l'abandon du nucléaire à brève échéance. Pourtant, un simple calcul leur aurait démontré qu'à « brève échéance », cette attitude condamnait l'Allemagne à acheter son électricité à ses voisins au prix qu'ils voudront bien lui vendre, autant dire à se rendre complètement dépendante de l'étranger en matière énergétique. 

 C'est au point que Mme Merkel, la nouvelle chancelière avec qui je ne partage pourtant pas beaucoup de valeurs, mais qui sait tout de même compter est en train d'envisager de revenir sur ce téméraire et bravache engagement.

Il faut tout de même rappeler que les énergies alternatives, dans l'état des techniques qui sont aujourd'hui les nôtres, ne peuvent, au mieux de leur exploitation, subvenir qu'à 3 % de nos besoins énergétiques en été et moins de 1% en hiver. 

Malgré cela, tout tourné qu'il est vers le passé est résolument ignorant du futur, le monde écologique se déchaîne pour dénigrer ce que sera l'énergie de demain, la fusion nucléaire, domaine dans lequel la France possède une telle expérience que le site français de Cadarache a été choisi en accord avec nos partenaires américains et japonais, afin que des ingénieurs du monde entier se penchent sur l'élaboration de ce procédé.

La route sera longue. Aujourd'hui, on ne sait produire de fusion nucléaire d'une durée supérieure à 0,4 secondes…. Est-ce la raison pour renoncer à persévérer dans la mise au point d'un système sûr et exempt de tout risque d'explosion, (il faut lui fournir pour qu'il fonctionne environ 5 % de l'électricité qu’il produira, en échange de quoi on peut le stopper immédiatement en coupant le courant, sans aucun risque d'emballement façon Tchernobyl).
Il produit des déchets très inférieurs en quantité au système de fission actuel, dont la radioactivité est très inférieure et mille fois moins durable…
Mais si vous cherchez « ITER » -- c'est le nom de ce projet -- sur Internet, vous trouverez dix fois plus de sites qui s'opposent au projet avec des arguments abracadabrantesques, voire obscurantistes que de sites qui prennent la peine de l'expliquer posément.



L'opposition des nostalgiques à l'évolution et au progrès n'est pas nouvelle. Lorsqu'en 1837, on inaugurera le chemin de fer de Saint-Germain-en-Laye, qui comportait aux Batignolles un tunnel de 270 m de long, Arago démontra à l'Académie des Sciences de brusques écarts de température au passage d'un souterrain occasionneraient immanquablement des fluxions de poitrine et des pleurésies. 

Le même Arago, savant reconnu à son époque, émit des doutes sur les conséquences néfastes d'exposer l'organisme humain à des vitesses supérieures à 35 km/h au point que le roi Louis-Philippe, dont il était proche, s'abstint de prendre part personnellement au voyage inaugural du 24 août 1837, préférant courageusement envoyer en cobayes son épouse Marie Amélie, le duc et la duchesse d'Orléans, le duc d'Aumale et le duc de Montpensier…

S'il y avait eu des écolos à toutes les époques, ils auraient assurément été de ceux qui proclamaient que la terre était plate, et que c'est le soleil qui lui tournait autour, que l'autopsie ne permettrait pas à la science de progresser, que les dirigeables étaient l’avenir du transport aérien, qu'on irait jamais sur la Lune et que jamais des voitures n'avanceraient sans chevaux.


Et forts de cette logique, voilà qu’ils nous font le coup du retour au Moyen Âge avec les ours et les loups. Toute notre histoire est pleine de récits de populations terrifiées par les grands fauves dont on a mis des siècles à se débarrasser… Mais comme nous avons tous étés élevés avec un nounours dans notre berceau, et que les écolos ne s'arrêtent pas à la contradiction de revenir dans le passé tout en ignorant l'histoire, nous avons oublié que les ours et les loups étaient de grands animaux méchants qui pendant des siècles, ont dévoré des familles, des troupeaux et des chaperons rouges jusqu'à ce qu'on parvienne enfin à les repousser dans des contrées inhabitées.

Les médias au service de la dernière mode branchouille répugnent déjà à nous montrer des photos de moutons égorgés. Mais il y a des images que nous ne verrons jamais, ce sont les images d'hommes dévorés. Pourtant, elles existent. J'en possède au moins deux. J'avais publié la première -- la moins abominable -- sur mon ancien blog, elle m'avait valu de nombreux messages d'injures, aussi me contenterai-je vous les décrire.

La première représentait ce qui restait d'un campeur slovaque (il y a aussi des ours en Slovaquie dans les montagnes Tatra), après que son cam
pement ait été nuitamment visité par un ours. On pouvait voir son corps avec un bras arraché et ses entrailles ouvertes et dévorées. Comme la photo était assez mauvaise et prise à quelque distance, elle était relativement supportable. Je m'étais bien gardé, -- et je me garde toujours -- de publier la seconde, en provenance du Canada. Prise par les sauveteurs, elle représente une grande bâche bleue étendue dans un champ, et sur laquelle les sauveteurs ont rassemblé les restes épars de plusieurs personnes, afin de compter les bras, les jambes et les têtes, et essayer de déterminer le nombre des victimes. Celle-là est vraiment insoutenable. Faudra-t-il la publier un jour ? 

Irez vous vous promener dans une forêt hantée par des plantigrades qui peuvent vous éventrer d'un coup de griffe, vous arracher un membre en jouant, ou ramener un morceau de votre personne à ses petits pour qu'il puissent s'amuser un peu ?
Là comme ailleurs, il faut arrêter de mentir…

jeudi 4 mai 2006

43° Vous avez dit « Droit du Travail ?


" La liberté de penser s’arrête là où commence le code du travail "

Laurence Parisot, Présidente du Medef.


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C’est par cette forte déclaration que la nouvelle présidente du Medef a fait connaître, peu de temps après son élection, sa manière d’appréhender le sujet. Ce qui a permis à nombre de commentateurs de dire qu’on avait abandonné un baron pour une poissonnière du marché, et qu’il n’était pas sûr qu’on avait fait une bonne affaire… (nb : je n’ai rien contre les poissonnières du marché, mais je ne suis pas l’auteur de cette expression !)

Dans la même foulée, elle suggérait une fois pour toute de supprimer l’usage du mot « licenciement » pour le remplacer par « séparabilité ». Les « techniciens de surface » auraient à donner un bon coup « d’instrument technique de balayage » dans le vocabulaire. Il n’y a déjà plus de chômeurs, maintenant plus de licenciés, bientôt plus de Code du Travail. Et le mot «entrepreneur » qu’on a déjà substitué au mot « patron », on le garde, camarades ?

Le Canard Enchaîné d’hier nous apprend que Madame Parisot a envoyé une lettre à Gérard Larcher, Ministre délégué à l’emploi, lui demandant de froisser purement et simplement son projet d’extension du corps des inspecteurs du travail de 1300 à 2000 membres à l’horizon 2010. D’après elle, il vaudrait mieux remplacer ce « système de contrôle et de sanctions » qu’elle trouve « peu pertinent » par un « dialogue approfondi avec les entreprises ».

Moi, j’ai essayé de dialoguer avec une entreprise de pourtant bonne réputation qui m’a employé pendant 25 ans avant de me trouver trop vieux à trois ans de la retraite et de me pousser vers la sortie avec peu de ménagements. La conversation est très difficile, vous savez, surtout si on essaie « d’approfondir ». En fait, notre prochain entretien de « concertation » va se dérouler la semaine prochaine devant la Cour d’Appel de Paris siégeant en matière prudhommale. Alors, dialoguer avec les entreprises, moi, j’ai déjà donné.

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Ce midi, Laurence Parisot vient d’en remettre une couche en déclarant que l’appartenance syndicale de certains des dits inspecteurs aurait une influence néfaste sur leur objectivité. Ce qui me paraît une atteinte éhontée au droit syndical d’une part, et d’autre part à la conscience professionnelle et l’intégrité de fonctionnaires dont l’objectivité est par ailleurs peu sollicitée par leur fonction puisqu’il s’agit pour eux de constater le respect ou le non-respect du code du travail et des conventions collectives qui sont écrits noir sur blanc. On n’interprète pas un article de loi : il est appliqué ou il ne l’est pas. L’objectivité est là. Si le Medef attend autre chose de ce digne corps de fonctionnaires, cet autre chose ne peut être que hors du cadre réglementaire….

Les syndicats ont également à se plaindre de pareille déclaration : on les accuse de fausser la conscience professionnelle d’honnêtes fonctionnaires. Mais le Medef n’est-il pas, lui aussi, un syndicat ? Par quel privilège serait-il protégé des dérives dont il accuse les autres ? C’est ça l’objectivité demandée ???

J’espère et je souhaite que ni les Inspecteurs du Travail ni les syndicats ne se laissent malmener et bafouer de la sorte. A leur place, je m’estimerais diffamé.

Pour atteindre un ennemi, il ne faut pas faire des moulinets dans le vide n’importe comment. Il faut frapper une fois, une seule bonne fois, au bon endroit et au bon moment. C’est le moment.

mercredi 3 mai 2006

42° Faire et défaire, c’est toujours travailler.

On ne va pas épiloguer sur les bons et les mauvais côtés du service militaire, mais lorsque j’y étais, nous avions un peu modifié le règlement.

L’article qui commençait par :

« Tout militaire qui reçoit un ordre….. »

Avait reçu, par nos bons soins soixante-huitards, une nouvelle fin :

« …doit s’attendre à recevoir immédiatement le contre ordre correspondant ».

Il en est de même en politique. Tout média publiant une déclaration doit s’attendre à recevoir un démenti dans les meilleurs délais.

Ainsi, les déclaration du Général Rondot publiées dans le Monde du 29 avril et celles de Villepin semblent se contredire. La balle n’a pas fini de rebondir… Tout le monde en fait ses choux gras, les journalistes, l’opposition, … et Sarkozy. Tout le monde sauf la France qui se passerait bien de pareil abcès dans son appareil de pouvoir.





41° Une dépêche de l’agence Reuters,

. pas vraiment au hasard…


16-Year-Old Executes His Father's Killer.

Reuters, april.29.2006

A Somali teenager has stabbed his father’s killer to death in a public execution ordered by an Islamic court. A large crowd was present in the Somali capital, Mogadishu, to witness 16-year-old Mohamed Moallim stab Omar Hussein in the head and throat. Hussein was earlier convicted of killing the boy’s father, Sheikh Osman Moallim after an argument about Mohamed’s education.

During the execution, Hussein was bound to a stake and his head covered with a bag. As the boy stepped up to carry out the execution, Hussein shouted, "There is no God but Allah."

After the execution, the boy said he felt satisfied that Hussein was dead. "I am happy now because I killed the man who killed my father," he told Reuters.


Traduction:


Un garçon de 16 ans exécute lui-même le meurtrier de son père.

Reuters, 29 avril 2006.

Un jeune garçon Somalien a, lors d’une exécution publique prononcée par un tribunal islamique, tué lui-même l’assassin de son père à coups de couteau. Une foule importante s’était rassemblée dans la capitale Somalienne Mogadiscio, pour voir le jeune Mohamed Moallim, 16 ans, exécuter Omar Hussein à coups de couteau dans la tête et dans la gorge. Hussein avait été au préalable reconnu coupable d’avoir assassiné le père du jeune homme, Sheik Osman Moallim, après une dispute à propos de l’éducation de son fils.

Pour l’exécution, Hussein était ligoté à un poteau, et sa tête couverte d’un tissu. Lorsque le garçon s’est approché pour le tuer, il a crié : « Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah.

Après l’exécution, le garçon s’est déclaré heureux de la mort de Hussein. « Je suis maintenant satisfait d’avoir tué moi-même l’homme qui a tué mon père » a-t-il déclaré au correspondant de Reuters.

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Les spécialistes confirment que dans certaines interprétations particulièrement intégristes de la Charia , la loi islamique, c’est à la victime ou son ayant droit d’exécuter la sentence du tribunal. On reste quoi devant les conséquences de pareille inconséquence. Comment imaginer l’avenir psychologique d’un garçon qui s’est vu, à 16 ans, intimer l’ordre d’égorger froidement un homme ligoté, fût-il l’assassin de son père…

Il est des choses que je ne préfère ne pas commenter, et à propos desquelles on ne saurait plaisanter. Chacun se fera son opinion…

lundi 1 mai 2006

40° C’est une célébrité,

. sortez le de là !!!

Je me suis juste amusé, pour votre bon plaisir, (et le mien aussi) à faire un petit tour sur le web à la recherche de quelques caricatures susceptibles de nous dérider un peu, le spectacle de notre monde politique étant quelque peu affligeant ces temps-ci. Tant vaut prendre les choses du bon côté.

Ma chasse a été bonne. Cette fin de règne purulente ne mérite que de l’ironie. Si nous étions dans un pays où l’on peut parier sur n’importe quoi, il y aurait déjà des paris sur la longévité du maroquin de Galouzeau de et même du grand cordon de Chirac.

La France est un pays paradoxal : les Français savent très bien ce qu’ils veulent, mais ne parviennent pas à trouver l’homme qui sait le mettre en œuvre. On balance entre les hallucinés de Wall Street et les groupies de Trotski sans parvenir à ériger ce modèle français que nous avons pourtant su réinventer à chaque moment crucial de notre histoire. Notre aptitude à rebondir serait-elle émoussée ? L’horoscope de Marianne est-il tout pourri ?

Toujours est-il que le fâcheux s’accroche à Matignon avec le même entêtement dérisoire qu’il se cramponnait à son CPE. Il a fallu lui arracher son hochet des mains. Faudra-t-il le sortir de son palais dans son fauteuil façon chaise à porteur ?

Et même après cette opération d’hygiène politique, le grand gagnant qui se pointe, le calife Karcher ne nous fera-t-il pas tomber de Charybde en Scylla ?

http://perso.wanadoo.fr/jean.levant/mythogie/repc/charybde.htm

Si la France ne va donc pas rebondir cette semaine, la situation, si…..Elle risque de suivre une trajectoire mouvementée. Villepin sera-t-il convoqué par un juge ? Mam Alliot Marie peut-être ? En tout cas, elle voit s’éloigner le fauteuil de Matignon tant convoité, puisque son nom apparaît aussi dans le bazar Clearstream…

Dans les anciennes républiques dont on ne veut plus, mais qui étaient de vraies républiques, le moindre scandale entraînait de facto la démission du responsable. Depuis les Marcellin Poniatowski et autres Pasqua, on s’assied sur les scandales sans démissionner. Le maire de Levallois Perret, Monsieur Balkany, a fait encore plus fort : il a inventé « la prime à la casserole ». Plus souvent il passe devant les juges et les tribunaux, plus largement il est élu. Evidement, il n’y a rien à dire, c’est la démocratie. Mais on peut toujours en penser ce qu’on veut…Et autant il y a de l’ordre sous les nombreuses caméras de Levallois, autant cette situation, vue de loin, fait désordre… Il faudra faire avec jusqu’à la prochaine république.