mercredi 24 septembre 2008

200° Superfrimeur a encore frappé.

.



L'époque est au surréalisme. Après le cinéma et les nationalisations outre-atlantique, notre regrettable président, toujours soucieux de branchitude, a décidé de produire également quelques chefs d'oeuvre.


Ce grand artiste de la dérégulation plaide maintenant pour un capitalisme régulé...


Ainsi, après l'octroi du paquet fiscal, les diminutions d'impôts, la suppression de la TIPP flottante sur les carburants, le bouclier fiscal, la taxation d'objets usuels, l'abolition du code du travail, l'augmentation de la CSG sur les retraites, la persécution puis l'abandon sur le tas des chômeurs en mal de réinsertion, la dépénalisation des délits les plus communs des dirigeants d'entreprise, l'obsolescence de la culture, l'encouragement aux sarcasmes de son entourage sur une vision socialiste de la société, voilà ce grand ami des propriétaires de yachts qui se rend à New-York, mecque de sa religion néo-libérale, pour réclamer la tête de ceux qui ont fait dérailler le train du « toujours plus ».


On accusait son maître à penser Balladur de gouverner au jour le jour, Sarko gouverne d'heure en heure. Il sait trouver la télévision lorsqu'il veut s'adresser aux Français, mais il semble oublier que lesdits Français continuent à la regarder lorsqu'il s'adresse aux autres, ou bien il croit que ses amis la possèdent et la maîtrisent déjà au point que ses écarts et autres digressions et contresens seront rectifiés comme dans Le Meilleur des Mondes.


Voilà donc notre petit Don Quichotte à la Nouvelle York pour obtenir des instances qui ont subventionné son ascension au trône qu'ils mettent un peu d'ordre dans leur partie de poker.


Sûr que les titans de la finance vont trembler en voyant arriver ce justicier petitguignolesque, ce modèle réduit de superman qui escalade comme un écureuil qui a perdu ses noisettes le pupitre de l'association qui lui décerne le prix Elie Wiesel pour petits services rendus afin de réclamer leur tête à grands cris et qui va sans aucun doute récidiver ce soir à l'ONU.


Tout comme Poutine a tremblé de peur lorsque Superfrimeur est allé lui faire les gros yeux à propos de la Georgie.


Sa cuti a-t-elle viré? Le néo-libéralisme n'est-il plus sa religion? Sous l'implacable autorité du petit timonier tricolore, va-t-il devenir un système à visage humain? La vie est de plus en plus chère, mais qu'est ce qu'elle est drôle!


Si c'est le cas, au lieu d'aller rencontrer Timothy Geithner, le patron de la succursale de New York de la FED, la Banque Fédérale Américaine, il aurait mieux fait de se faire accompagner de Besancenot. Il faut assumer ses opinions, et en matière d'aménagement humaniste du capitalisme, Olivier était l'homme de la situation. D'ailleurs, ils sont tous les deux de Neuilly, ça devrait les aider à créer des liens.


Car une crise comme celle que nous voyons, ce n'est pas de l'argent qui disparaît. L'argent ne disparaît pas. Il change de place. Il était sur la table, maintenant il est dessous. Un peu dans les tiroirs, un peu dans les manches de veston. Il en est de Wall Street comme des tables de poker, les gros joueurs se refont toujours, et ce sont les petits qui font tourner la baraque.


En tout cas, la situation à l'intérieur même de l'UMP devient passionnante. C'était déjà un panier de crabes, ça va devenir la cage aux lions. Car Nicolas en a obtenu les commandes en promettant de bétonner une France bien libérale, de dérouler des autoroutes aux entreprises, de reléguer la coûteuse et exigeante classe moyenne dans les banlieues du prolétariat, de créer des passe-droits, des niches, des sens uniques à la circulation de l'argent, et des étranglements dans les circuits de redistribution trop généreux.


C'est donc le clivage gauche-droite qui va se scinder en deux fractures: une à droite entre ultralibéraux et « droitistes sociaux » et une à gauche qui va creuser l'abîme entre démocrates-sociaux et anticapitalistes...


Nous nous dirigeons donc pour la période à venir vers un paysage politique semblable au Paris géographique, avec une rive droite, une rive gauche, et au milieu du fleuve une île, que dis-je, le radeau du roi Bayrou, -un grand visionnaire celui-là-, qui ne survivra que grâce à la rive avec laquelle il pourra faire commerce, donc la plus riche, démontrant ainsi une fois de plus que le centre n'est que l'anti-chambre de la droite. D'aucuns disent le purgatoire.


Ainsi, comme une rivière qui cherche son lit, le clivage gauche-droite va faire semblant de chercher sa place. Faire semblant car, comme je viens de le dire à propos des centristes, il retrouvera tôt ou tard ses positions traditionnelles. Mais après combien de péripéties dont nous ferons les frais?


A moins que les imprécations new-yorkaises de notre comique de service ne soient que comme le merveilleux fond de teint dont on nous fait à la télévision une luxueuse publicité:

« Le fond de teint qui ne se voit pas ».

Pourquoi en mettre, alors?



.


jeudi 18 septembre 2008

199° Les amis de Sarko et le "rêve" américain...

.


Il n'y aura bientôt plus besoin d'aller au cinéma pour assister à un spectacle surréaliste. 'Rumba », c'était bien, mais l'actualité de notre pauvre planète, c'est pas mal non plus...


Deux exemples:


Le 13 septembre, le président de sa république se rend à Roissy avec madame pour accueillir le pape dès son apparition. Réception de chef d'état, tapis rouge, guirlande à roulettes*, discours officiel à l'Elysée, notre Nicolas s'est fait un nouveau copain.

* Nom donné par les professionnels de la route aux convois officiels.


Mais on se fait des copains à son image et on n'a jamais que les amis qu'on mérite.


Le lendemain soir, Benoît part en virée à Lourdes et, dans son préchi, se fend d'un précha incendiaire vouant aux gémonies les divorcés qui se remarient. Bon, c'est vrai, je ne suis pas très compétent en matière de divorce. Mais en matière d'amitié, je suis intraitable. Un type qui me tire dans les pattes comme ça, je te lui enverrais fissa le GIGN lui verser du fluide glacial dans la mitre, et Dani Lari, le célèbre magicien, faire surgir une pin-up de sous ses robes, histoire de lui plomber la réputation... M'enfin!


Cabu / Le Canard Enchaîné n° 4586 / 17 sept.

Bon, le temps que je regarde si ma télé toute neuve n'était pas détraquée, et voilà un sujet sur les renflouements d'entreprises aux USA, pour lesquelles ils manquent de vocabulaire, attendu que le prononcé du seul mot de « nationalisation » leur arrache le macdo, le chewing gum et le dentier.

Voilà des gens qui bassinent la planète depuis un siècle en affirmant détenir la seule vraie solution pour faire marcher l'économie, pour qui le collectivisme est une humiliation, le socialisme une bouffonnerie, le communisme une crime d'état, voilà une culture qui a engendré McCarthy, construit une parano internationale, s'est imaginé des cocos infiltrés dans tous les rouages de son administration, a procédé à ce titre à des arrestations arbitraires, des quasi-déportations, fait mousser une propagande qui n'avait d'égale que celle qu'il dénonçait en face, et qui maintenant qu'il y a le feu au lac........


Cela confirme en tout point l'idée que je me faisais de leur opaque doctrine: le capitalisme libéral, c'est bien quand ça permet au petit nombre de s'enrichir au détriment du plus grand. Mais ça s'arrête là. L'amélioration du produit par rapport à la monarchie des tsars, c'est que le système les met maintenant en position de fabriquer leur élection, quitte à finir l'accouchement dans un tribunal de Floride, ce qui leur permet de reléguer dieu au rôle de super agent blanchissant au lieu de le conserver comme membre fondateur. Encore que...

Mais l'objet du système reste le même.


On veut bien jouer au Monopoly tant que ça gagne. Si on perd, on change les règles. On ne « nationalise » pas, il y a des mots défendus, comme ficelle sur un plateau de théâtre. On « intervient », on « prend des parts de soutien », on « fait des offres », on « acquiert », on « fusionne », on « injecte ». Tout cela a des allures de hyènes à la curée, mais qui se fait des illusions?

Il est vrai que le drame profond aux USA, ce n'est pas celui des nababs qui vont devoir changer de marque de cigares, mais celui de tous ces ronds de cuir qu'on voit sortir de l'immeuble de leur entreprise agonisante avec leur petit carton de crayons et de clés USB. Ceux-là ne toucheront pas d'indemnités de licenciement, -ça n'existe pas-, ils n'iront pas à l'ANPE le lendemain, -ça n'existe pas non plus-, ils risquent fort de grossir le peuple des campeurs des jardins public dont la démographie explose aux USA pour cause de traites ou de loyers impayés.


Les intégristes du système rétorqueront qu'ils ont, par contre, plus de chance d'être réembauchés rapidement...


D'abord, c'est loin d'être évident, puisque le pays est en crise, et que -justement-, c'est à cause de cette crise qu'ils ont été licenciés. Rappelons nous par ailleurs que le tiers des non-cadres américains s'exténue dans deux emplois simultanés, parce qu'un seul ne suffit pas pour survivre, et qu'ils viennent même de démontrer que deux ne suffisaient pas à faire face à des crédits qui explosent......

Est-ce un sort enviable d'être « réembauché rapidement » dans de telles conditions?

A Stakhanov, au moins, on avait donné une médaille...

Alors, plus que jamais, entendons par « alternative » non pas le concept péjoratif par lequel chaque camp désigne son adversaire, mais pour construire le futur, la gestation d'un système différent de tout ce qui existe.




.

mercredi 17 septembre 2008

198° Film LGBT, pirates discrets et Edvige toujours...

.





Restons dans le cinéma, pour annoncer que le Festival du Film gay et lesbien de Paris, SDF depuis deux ans à la suite des interminables travaux du Forum de l'image des Halles, se déroulera du 4 au 11novembre 2008 au Rex de Paris, avec quelques séances exceptionnelles au Latina, les deux petites salles sympa du Marais.

La programmation n 'est pas encore connue, on l'attend d'un jour à l'autre sur le site:

http://www.ffglp.net


Rayons films d'espionnage, la télévision nous parle plus volontiers de l'inauguration du superbe accélérateur de particules du CERN que de ses déboires: dès le premier jour, son site www.cmsmon.cern.ch -désactivé depuis- a été hacké par des pirates qui ont changé sa page d'accueil pour une autre de leur crû plus fantaisiste. Nos professeurs Nimbus sont penchés trop bas sur leurs chères études...

(AFP 14/10, Times 15/10, Dayly Telegraph16/10)

ce site est, enfin... était consacré à l'expérience CMS (Compact Muon Solenoid), chargée de mettre en évidence l'émission du fameux boson de Higgs.

Le même silence des médias officiels à propos de la manif très suivie de Act-Up qui, pendant la messe du pape aux Invalides, a déroulé un tapis rose et noir sur les marches du Sacré Coeur.





Enfin, d'après un sondage Politoscope Le Figaro-LCI réalisé jeudi dernier, 45% des Français souhaitent abroger purement et simplement Edvige, 84% désapprouvent le stockage d'informations sur la santé et 86% sur l'orientation sexuelle.

54% approuvent l'ouverture de négociations.


Pour ma part, je continue à proclamer que le problème d'Edvige n'est pas ce qu'on y stocke, mais les raisons pour lesquelles on y entre.

Qu'on soit fiché pour un délit pour lequel on a été condamné, c'est admissible.
Ce qui est intolérable, c'est d'être fiché par ce qu'on est « susceptible de »...

Ce motif est une atteinte à la présomption d'innocence prévue par la déclaration universelle des droits de l'homme et devrait tomber sous le coup de la Convention Européenne des Droits de l'homme.

On ne va pas les lâcher.



mardi 16 septembre 2008

197° et Rumba !

.



Rêvé, imaginé, réalisé, interprété, vécu par Fiona Gordon, Dominique Abel et Bruno Romy.

Ce sont des chtis qui nous offrent ce bijou d'art cinématographique.



Déjà, en 2005, ils nous avaient proposé « Iceberg » qui n'avait, hélas, pas laissé un souvenir impérissable dans les salles, mais marqué bien davantage les festivals, en obtenant le premier prix à Zagreb, Bogota et Kiev. D'accord, ce ne sont pas de « grands » festivals, mais c'est tout de même trois grands prix...


Si vous avez envie d'oublier Sarkozy, votre banquier, votre patron ou l'ANPE, l'évier qui se bouche, vos amours tumultueuses, bref tout changer sans vous jeter sous le métro, « Rumba » est fait pour vous.


Dans la grande filiation du théâtre et du cinéma muet, sonorisé juste pour faire joli, Rumba cultive l'absurde et le non-sens avec un génie consommé. Richement inspiré des grands comiques muets des années 20, cuisiné à la sauce Alfred Jarry, assaisonné Pierre Dac et Francis Blanche, avec un zeste de Kafka et une pincée de Prévert, et des airs de court-métrage qui a mal grandi, Rumba est un film de maître sur l'amour et le destin, les grands piliers du théâtre classique...


A force de collectionner des trophées de festivals désuets, nos trois mousquetaires du Calvados auront bientôt la place qu'ils méritent sur les grands tapis rouges. A moins qu'ils ne soient frappés de la même scoumoune que les personnages qu'ils ont créés, sans même se donner la peine de changer leurs noms. Car ils se nomment à l'écran comme à la ville, en toute simplicité. De mauvais clients pour Edvige...


Les films des la semaine sont décidément régénérateurs: après la jouvence de Mamma Mia, courrez vous enivrer de la poésie grinçante et drôle de Rumba.



PS: Je voudrais bien pouvoir organiser un dîner avec nos trois mousquetaires du Calvados, Roy Anderson et Michel Gondry..

http://brethmas.blogspot.com/2007/11/131-nous-les-vivants.html

http://brethmas.blogspot.com/2008/03/155-gondry-be-kind-rewind.html


.

dimanche 14 septembre 2008

196° Il Papa... Mamma mia !

.


Nicolas Sarkozy rencontre volontiers le pape. Ce n'est pas tous les jours qu'il peut se faire photographier avec un chef d'état encore plus petit que lui. Personnellement, je le trouve plus élégant aux côtés du pape qu'accompagné d'une dame qui mesure une tête de plus que lui.


Comme Benoît sait se conduire dans le monde, il s'abstient de porter sa mitre lorsqu'il est en compagnie de notre président, ce qui donne un couple avec un très léger avantage de taille à celui qui porte la culotte. Tout ce qu'il y a de BCBG. De plus, ce ne doit pas être amusant de porter des heures un couscoussier sur la tête. La seule vraie supériorité du pontife sur notre calife, c'est qu'attendu qu'il est toujours en robe du soir, on ne peut pas savoir s'il porte aussi des talonnettes.


Pour la cérémonie aux Invalides, Benoît, après avoir laissé sa mozette sur le siège de la papamobile, portait, sur une aube beige pâle de chanvre peigné à frange inférieure brodée d'un galon à bouillon sobrement entrelacé de fils d'argent, une chasuble de moire cramoisie soulignée d'un orfroi de velours délicatement orné dans le dos d'un alfa-oméga en brocart trois-teintes, et sur les faces avant, de deux gloires à neuf rayons en médaillon ovale de canetille dorée rehaussées d'un galeton denticulé en treillis de satin mauve.

Photo le point.fr


Pour affronter la fraîcheur du soir sans s'embarrasser, il avait complété le tout d'une élégante dalmatique en mousse d'alpaga ivoire seulement pourvue d'un mince corporal à bourse en moire avec de fines applications de broderie de fils d' or lisses en bas et frisés en haut, et de lames d' or, lisses et façonnées, laissant à peine entrevoir un pallium en laine blanche retenu d'une délicate fibule ornée d'une émeraude.


Même si le site des Invalides aurait davantage convenu à son prédécesseur, c'est avec les canons du musée de l'Armée braqués dans le dos que le pontife a réuni une foule estimée à 170 000 personnes par la police et à plus de 200 000 par ses fanatiques.



Nabucco au stade de France

Si on considère que chaque année, la seule Gay Pride parisienne réunit plus de 600 000 personnes sans qu'un gourou en jupe doive pour autant se livrer à des incantations télévisées sur une pyramide à la Nabucco bâtie à nos frais sur le rond-point du Bleuet de France, je trouve ce résultat plutôt médiocre.


En tant que président de tous les Français, Monsieur Sarkozy devrait s'abstenir de se livrer aux gesticulations marquant sa participation active à des cérémonies relevant de convictions personnelles auxquelles ses fonctions ne lui permettentd d'assister que protocolairement.


Par contre, en tant que chef d'état, il est normal que notre président reçoive comme il sied son pote Benoît, chef de l'état du Vatican.


Toutefois, dans cette optique, on peut considérer comme quelque peu exagéré l'ampleur de l'accueil réservé au souverain d'un état de 0,44 km2, qui s'enorgueillit au dernier recensement (février 2008), d'une population de 824 habitants réellement titulaires de la nationalité....



.

samedi 13 septembre 2008

195° ... Mamma Mia ... mamma mia !

.



Pas en forme ? Jetez vos vitamines et votre Prozac à la corbeille et allez voir Mamma Mia !



De Phyllida Lloyd, superbement inconnue à moins d’être passionnée d’opéra télévisé américain… Tout passionné de film musical que je suis, je n’avais jamais entendu parler d’elle…


Musique de ABBA, avec Pierce Brosnan et Meryl Streep.


A l’époque où le concours Eurovision de la chanson ne faisait pas encore rire, le groupe ABBA y fait un triomphe en 1974 avec une chanson « Waterloo »… (qui est d’ailleurs un des rares tubes non repris dans Mamma Mia).



Longtemps après la dislocation du groupe, dont wikipedia peut vous raconter la longue histoire, un producteur réunit 22 succès du groupe dans une comédie musicale écrite sur mesure par une anglaise, Catherine Johnson.

Mamma Mia est née. La première a lieu à Londres en 2000, et connaît un immense, mais trop court succès.



Trop peu représentée sur scène (5 fois à Paris en janvier 2005 et 10 fois en juillet 2008 seulement), l’opérette doit se contenter d’une laborieuse diffusion en DVD perturbée par de nombreuses contestations de droits.



Enfin vient le film. Avec une distribution surprenante : Pierce Brosnan, le James Bond de 2002 et 2003, et Meryl Streep (le diable habillé en Prada), qui donne à la version théâtrale le souffle et la dimension du septième art.



Comme tous les airs sont connus, les gens se lèvent et applaudissent dans le cinéma comme au concert au début de chaque chanson ( il y en a 22 ! ) et dansent devant la scène pendant le générique de fin ! Ambiance garantie, émotion assurée..



Si vous n’allez pas souvent au cinéma, c’est l’occasion.







.

mercredi 10 septembre 2008

194° Fichez nous la paix, Edvige et Crisina.

.




Rarement mesure gouvernementale avait suscité pareil tollé.


Pendant les vacances, une pétition recueillant 120 000 signatures dont 700 associations, 13 recours devant le Conseil d'Etat. Une manif prévue le mois prochain qui promet d'être grandiose. Sans doute un record battu. On cherche encore quel projet de loi avait dans l'histoire suscité tant d'hostilité.


Mais si j'ai choisi l'image d'une marche arrière pour illustrer ce billet, peut-être ai-je été un peu vite.

Je me méfie toujours des concertations du petit calife. Il possède un art consommé pour noyer le poisson, laisser pourrir les affaires dans des commissions dont il maîtrise parfaitement l'égarement, il n'ignore rien de l'art de cacher une information critique par une autre, anodine mais riche de buzz, et tant qu'il n'aura pas complètement rapporté son décret, passé à la déchiqueteuse son texte et son idée, il ne faut pas désarmer.


Car le petit regrettable abandonnera d'autant plus volontiers Edvige, qu'Edvige n'existe pas...

Voir mon billet n° 185.


http://brethmas.blogspot.com/2008/07/185-cristina-la-grande-soeur-cache.html



Edvige est l'interface public d'un fichier « Cristina » (Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et les intérêts nationaux) dont les terminaux s'ouvrent sans contrôle sur les ordinateurs de la DRI, le « FBI français » résultant de la fusion de la DST et des RG. Et là, plus de CNIL, secret défense sur toute la ligne, motus et bouche cousue.


Sans doute les terminaux de Cristina seront-ils moins facile d'accès que ceux d'Edvige, mais je considère qu'on est entré dans l'inadmissible avec cette définition de l'individu « fichable » , -que Cristina conserve-, qui ne veut rien dire, et surtout à laquelle on peut faire dire tout et n'importe quoi:


« individu susceptible de troubler l'ordre public ».


Tous, un jour ou l'autre, volontairement ou non, avons « troublé l'ordre public ».


L'affaire reste donc à suivre.





Distrayons nous un peu en nous penchant sur la sollicitude des constructeurs automobiles à l'égard des frimeurs de tout poil, qui vont pouvoir choisir entre une Alfa Roméo « Mito » (la rouge) ou une Toyota « MR2 » (la blanche)...








Petit clin d'oeil au cinéma pour terminer.


Le téléphone a inspiré les comédiens depuis ses débuts.


Ainsi, en 1946, dans Ziegfeld Follies (V.Minelli-Taurog), Red Skelton amusait-il la galerie en appelant son ami Oogoo en Alaska ... pour obtenir plus facilement son pote Bart, qui habitait la rue derrière à New York...


Fernand Raynaud: "22 à Asnières"


Sketch repris sans vergogne en 1958 par Fernand Raynaud, avec le 22 à Asnières.


(Le plagiat était à la mode en ce temps là puisque Bourvil, en 1958, donnait également « L'eau ferrugineuse », traduction presque littérale de « Drink water » du même Red Skelton, dans le même Ziegfeld Follies...)

Red Skelton "Drink water" Ziegfeld Follies, 1946, (Warner)



Cette fois-ci, C'est Brenda qui se connecte. Ou du moins qui essaie. Voici une troisième version de ce sketch ma foi assez réussie.





Et pour terminer, il y avait les célèbres recueils des bushismes, ces extraordinaires boulettes du comédien qui tient le rôle du président dans le célèbre feuilleton de la maison blanche.


Mais voilà que les démocrates décident de participer au concours de gaffes. On voit ici Joe Biden, le co-listier d'Obama inviter le sénateur du Missouri Chuck Graham à se lever d'un bond pour acclamer la perspective de son élection.


Assis à ses côtés, le sénateur Graham est cloué depuis trente ans dans un fauteuil roulant.




Allez fichés en paix...




.