samedi 18 janvier 2020

588° Vous avez dit « pourrissement » ?





Le Louvre bloqué par les grévistes…
Le siège de la CFDT envahi par des manifestants…
Macron assiégé dans un théâtre...
Dans la nuit, la restaurant la Rotonde, où Macron aime faire la teuf, incendié...
Tout cela en un seul jour...

Et à mon humble avis, la liste des foyers d’agitation va s’allonger au fil des jours.





Il ne s’agit même plus de savoir si c’est « bien » ou pas, si on encourage ou pas.
Comment juger quelque chose qui était à ce point inévitable et prévisible ?

Il est vrai que pour que nos édiles l’aient vu venir, - alors que c’était gros comme un camion -, il aurait fallu qu’ils soient des hommes politiques…

Or ce ne sont pas des hommes politiques, mais des banquiers qui nous gouvernent.

Des gens pour qui l’économie est un objectif au lieu d’être un outil, et l’humain une variable d’ajustement au lieu d’être le centre de la société.

Il y a déjà plusieurs semaines que je dis que les conditions pour que tout explose s’accumulent dangereusement. Le Louvre, la CFDT, le théâtre des Bouffes du Nord et la Rotonde en sont les signes avant-coureurs.

L’aveuglement arrogant et stupide d’un gouvernement obstiné ne peut conduire ailleurs qu’à une explosion. 

Même les hommes politiques « droits dans leurs bottes » l’ont vu venir en leur temps et ont compris qu’il fallait s’arrêter avant que le pays soit à feu et à sang.

Eux, non. Ils sont à ce point tombés dans la marmite d'écus d'or quand ils étaient petit et dénués d’éducation humaniste, politique et républicaine, qu’ils vont continuer à appuyer sur l’accélérateur jusqu’à ce que le moteur explose.

Les ports sont bloqués, mais la une des médias reste focalisée sur les cris d’orfraie que poussent nos bureaucrates sur le blocage du Louvre et l’envahissement d’un syndicat complice ou d’un théâtre visité par Jupiter.

On en est déjà aux effets secondaires : les rayons des supermarchés des Dom Tom et de la Corse commencent à se vider, ce seront bientôt ceux de la métropole. 

Quand ils ne parlent pas de la ruine des petits commerçants qui ont pourtant voté Macron et « du plan d’austérité » que va devoir faire la SNCF qui, depuis quelque temps, ne se vante plus -comme c’est étrange - des 1,8 milliards d’euros de bénéfice qu’elle a fait l’an dernier…




Comme je le fais depuis plusieurs semaines, je vais continuer à jouer les prophètes. 

Cela me rappelle, lorsque j’étais gamin et qu’à la maison, dans les années 50 et 60, on écoutait sur « Radio Luxembourg », la journaliste Geneviève Tabouis, qui commençait toutes ses chroniques par « Attendez-vous à ce que ».

Et Geneviève Tabouis, on oublie trop souvent qu’elle a, pendant toutes les années 30, annoncé sans sans être écoutée l’avènement d’Hitler et le réarmement de l’Allemagne …

Alors, de grâce, ne me traitez pas d’illuminé : il n’y a pas besoin d’être en transe pour ne pas voir arriver un camion.

« Attendez vous à ce que », très prochainement, on passe un point de non-retour.

Non seulement les incidents vont se multiplier, mais un jour viendra au-delà duquel le retrait total de la réforme des retraites ne suffira plus à éteindre l’incendie.

L’objectif sera devenu au mieux la démission du gouvernement, de nouvelles élections, et cette convulsion dans la violence coûtera bien plus cher que les petits désordres que nous subissons en ce moment.






dimanche 12 janvier 2020

587° Comme prévu, le pouvoir jette un leurre…






Je le disais dans mon article précédent : Macron va tenter de nous enfumer avec une nouvelle sorte de grand débat.

Voilà qui est fait : Il vient de sortir du chapeau la « Conférence de financement des retraites ».




Calcul aventureux et mensonger.

Aventureux parce que l’épisode des gilets jaunes a clairement démontré que, par les temps qui courent, les syndicats, même les plus exigeants, sont facilement dépassés par la base.
L’abandon de la réforme des retraites, ce n’est plus une revendications syndicale, mais une revendication populaire.
La CFDT risque d’y perdre des plumes, à défaut de devenir un syndicat de banquiers et de nantis.

Mensonger parce que le pouvoir a déjà laissé entendre que si la dite  Conférence de financement des retraites ne parvenait pas aux conclusions qu’il attend, il sifflerait la fin à la récré à coups d’ordonnances…

Cette pompeuse conférence est surtout destinée à gagner du temps, le pouvoir comptant sur l’incapacité pécuniaire des grévistes à maintenir leur mouvement pendant de nouvelles semaines.

Tous ces calculs ont également pour objectif d’élargir le fossé entre la notion de fruit du travail et la notion de travail brut.
L’establishment financier persiste à penser (et à imposer) que le seul fruit du travail doit être le salaire. 
 
Cela ne tient pas debout. D’où viennent les 64 milliards que les entreprises du CAC 40 ont distribué à leurs actionnaires en 2019 si ce n’est du travail ?
Que seraient les financiers sans les entreprises que font tourner les travailleurs ?

D’ailleurs, cette vision partielle et partiale les amène à des exigences contradictoires que personne ne relève de manière assez explicite.

On nous explique « qu’un bon gouvernement » va créer des emplois », alors que les patrons qui le marionettisent n’ont de cesse d’en supprimer en remplaçant les travailleurs par des machines, et en exportant les travaux non mécanisables dans des pays pauvres.

On nous explique que, comme on vit plus longtemps, on va devoir travailler plus longtemps, alors que les plus de cinquante ans sont impitoyablement écartés du marché du travail et remplacés par des esclaves plus jeunes et plus dynamiques.
On veut les faire cotiser plus longtemps, mais on ne veut plus les employer

Il faut que tout cela cesse, et l’insurrection qui, avec des motifs divers mais convergents, commence à poindre dans de nombreux pays contre l’impérialisme financier finira par rendre le schéma évident.

On gave les gens à coups de nationalisme et de patriotisme. Mais ces valeurs sous-entendent une cohésion nationale qui ne peut durer que si les devoirs sont assortis de droits.

En France, cela se traduit par le mot « fraternité » qui figure dans notre devise nationale.






Ce n’est pas le salaire qui est le fruit du travail, mais la richesse nationale….

Ce que ces messieurs de la finance ont bien compris en tentant de privatiser dans la hâte tout ce qui relève encore du bien public.

C’est à la richesse nationale, globale, d’assumer la vieillesse de tous ceux qui ont passé leur vie à la créer. 
 
Le salaire n’est que le prix du travail, pas le fruit.
Et avec la retraite, le travail s’arrête et avec lui sa rétribution.
Après, il faut récolter et manger les fruits.
Les travailleurs ont créé la richesse globale, elle doit les prendre en charge.

Là sont les enjeux.
De là viendra l’explosion généralisée qui remettra les pendules à l’heure.

J’entends déjà les légalistes du système ironiser sur « le grand soir ».

Je n’en rêve pas : je leur annonce solennellement qu’ils sont, par leur obstination, en train de le faire éclore. Un jour, ils riront moins.





Je préférerais pour ma part que ça se passe autrement : dans la douceur et l’intelligence.

Les convulsions sociales font toujours des dégâts dont les petits souffrent plus que les grands.

Qui va freiner avant que le « système » ne s’écrase dans le mur ?