mardi 29 janvier 2013

440° Promis, Christine, on touchera pas nos cousines.






Voilà. On a marché.

La préfecture de police a coupé la manif en deux itinéraires, un par les boulevards St. Michel - St. Germain, l'autre par le Boulevard Arago – St. Marcel -de l'Hôpital et Austerlitz, sans doute pour éviter qu'un photographe trop bien placé démontre en image sa réelle ampleur. Ce n'est pas la CGT qui se laisserait manipuler comme ça.

Pour ma part, je me suis trouvé à 16 heures à l'angle St. Germain / St. Michel. D'un côté, je voyais le boulevard Saint Michel noir de monde à perte de vue au-delà du Luxembourg, ou des ballons et autres objets volants démontraient la présence de manifestants bien au-delà de ce que je pouvais voir, et de l'autre le boulevard Saint Germain également noir de monde jusqu'au virage de Saint Nicolas du Chardonnet. J'avais là sous les yeux bien plus que les 140 000 personnes octroyées par la Préfecture, et je n'ai jamais vu ceux qui sont passé par le boulevard Arago...


Saint Nicolas du Chardonnet où les policiers eux-mêmes, au risque de se trouer le fond de culotte en escaladant les grilles acérées, ont été arracher eux-mêmes une banderole qui montrait une jolie biquette et disait « avec les chèvres aussi ». On voit que l'intégrisme donne à ses adeptes uns inspiration naturaliste et champêtre. Soyez rassurés, pauvres ouailles du Chardonnet, on ne vous disputera pas vos chèvres.

La banderole qui m'a le plus amusé, -je n'ai pas pu la photographier... Elle disait :
« Promis Christine, on touchera pas nos cousines ».

Laquelle Boutin a promis que, si la loi passait, elle mettrait fin à sa carrière politique. Encore une promesse de droite dont je ne crois pas un mot.

Il y avait une ambiance bon enfant, avec une vraie France qui défilait, dans une spontanéité qu'on n'avait pas ressenti à la manif homophobe où toutes les fleurs de province restaient peureusement groupées pour ne pas rater le bus du retour.

La météo a arrêté la pluie quelques instants avant la formation du cortège, qui s'est mis en route dans la bonne humeur : Xavier Bongibault, le troisième doigt de Frigide Barjot, s'était vu la veille au soir refuser l'entrée du Love Club, soirée très prisée du gay-Paris qui se tient une fois par mois au très branché  Club Haussmann, 23 rue Taitbout...

Lui qui a voulu faire croire que la majorité des gays était de son avis commence à cueillir les fruits de son imposture.

Ce n'était pas la fête à Frigide non plus, puisque, la veille encore, elle s'était fait tacler par son beau-frère Karl Zéro, qui, sur Europe 1, l'a qualifiée de « piquée », et confirmé qu'elle agissait bien par pur opportunisme.
Dans un article précédent, j'avais déjà parlé de « l'imposture bien gérée qui paie  -ou pas» à propos de quelques uns des agitateurs de la déferlante homophobe.

Un qui n'est pas mal non plus, c'est Tugdual Derville. Ce n'est pas un nouveau venu dans le monde du coinçage de sexe puisqu'on le trouve dans l'Alliance Vita contre l'avortement ainsi que dans des associations opposées à l'euthanasie.


Ce cher Tugdual, devant la convention UMP dédiée au mariage pour tous, a opéré un dérapage qui devrait lui valoir une médaille olympique : Il a établi un parallèle entre la douloureuse incapacité de se marier des handicapés mentaux et la non moins douloureuse impossibilité qui, d'après lui,  touche les homosexuels.
Les handicapés vont être contents...

Les hordes homophobes révèlent leur force de frappe en créant à qui mieux-mieux les sites les plus divers.. Après Homovox, voici:
que mes amis informaticiens ont épluchés pour découvrir que le nom de domaine avait été déposé au Panama:

Registrant Street1:Attn: laissez-nous-voter.org
Registrant Street2:Aptds. 0850-00056
Registrant Street3:
Registrant City:Panama
Registrant State/Province:
Registrant Postal Code:Zona 15
Registrant Country:PA
Registrant Phone:+507.65995877


Qui possède les structures et l'argent pour acheter des noms de domaine au Panama ? Est-ce avec les 700 000€ que le trésorier de la Marche pour tous déclarait avoir recueillis sous forme de dons avant qu'on ne lui réclame de rembourser la pelouse labourée du Champ de Mars ?





Le débat à l'Assemblée vient de commencer, avec des amendements d'un goût exquis...
Se distingue particulièrement l'élégant Jacques Bompard et ses propositions ordurières tendant à rétablir l'inceste, abolir les limites d'âge pour ouvrir la voie à la pédophilie et étendre le mariage à plusieurs personnes pour rétablir la polygamie. Entre autres. Un véritable étalage de fantasmes dont je voudrais bien entendre l'auteur s'expliquer, parce que si, lui, pense à toutes ces choses en évoquant le mariage, les homosexuels, eux, ne pensent qu'à s'aimer.

Si vous imaginiez que les députés étaient des gens sérieux qui agissaient avec mesure, prudence, respect et sagesse, en voici une liste dont les dérapages vous démontreront le contraire.

L'ornière est profondément boueuse, on n'en sortira pas en quelques jours.





dimanche 13 janvier 2013

439° Manifs, flops et lapsus.







1 million d'euros dépensés pour 200 000 manifestants. Ça fait 5 € le manifestant. Avec 5 €, les Restos du Coeur servent cinq repas...

En toute charité laïque.

La manif des homophobes a eu lieu. Elle était déjà déshonorée avant de commencer par les élucubrations de l'homo de service, Xavier Bongibault, qui avait, dans la matinée, au micro de BFM, comparé François Hollande à Adolf Hitler. On va en reparler.

Les édiles sont venus se faire photographier dix minutes au début ; puis se sont empressés de rentrer chez eux. De toute façon, ils n'ont pas l'habitude de parcourir toutes les manifs dont ils défendent les causes, mais après les imprécations du matin, ils devaient se sentir plus mal à l'aise que d'habitude...Il n'y avait plus un seul politique sur le podium du Champ de Mars à l'arrivée de la foule, seulement quelques organisateurs, quelques carriéristes en mal d'exhibition et les chauffeurs de salle.

La télévision suisse, au lieu de prendre des images à ras des têtes, ce qui donne l'impression d'une foule immense, est montée sur la tour Eiffel pour prendre ses photos. Et là, c'est impitoyable. Le bassin visible au milieu de la photo représente l'espace occupé par 5 à 700 personnes, maximum.
Faites la multiplication : on arrive péniblement à 150 000.....
On a les comparaisons avec les nombreuses photos du Champ de Mars prises à l'occasion d'autres événements. Plein d'un bout à l'autre avec les bas-côtés, il contient 700 000 personnes.Mais là, on ne voit plus un centimètre de pelouse, et il est bondé jusqu'à l'Ecole Militaire, au fond.



Revenons à la déclaration matinale de Xavier Bongibault... Son texte exact ICI...

Certes, il s'est excusé, plus tard, en larmes, sur le podium du Champ de Mars, mais le lapsus reste intéressant, voire révélateur. Cela donne une idée de la distance qui sépare les « préoccupations LGBT » de son auteur de ses véritables intention politiques.

La garçon était jusqu'ici plus connu pour ses tartarinades alcoolisées dans les bars du Marais que pour son militantisme. Peut-être s'est-il dit que notre époque pétaradante avait montré qu'une imposture bien gérée pouvait apporter à son auteur une petite notoriété, au moins provisoire. Les exemples sont nombreux...
Essayer de faire croire que les gays opposés à l'égalité étaient plus nombreux qu'on l'imagine et mettre son image évanescente au service d'une cause politique qui n'attendait que cela, c'était peut-être un tremplin sur lequel il a voulu rebondir.

Peut-être ou peut-être pas. Mais sa déclaration, il fallait tout de même aller la chercher. Si elle a dépassé, à défaut de ses pensées, ce qu'on peut raisonnablement dire dans un micro, elle n'est pas pour autant issue du néant. Elle témoigne de la hargne qui l'habite d'avoir vu son camp perdre les élections et de son empressement à démolir par tous les moyens un président de gauche qu'il n'appelait pas de ses vœux...

Ce genre de dérapage permet de mesurer le niveau d'instrumentalisation de la loi sur le mariage pour tous par l'opposition. Tout est bon à jeter à la figure d'un gouvernement qu'on veut gêner.

Même si les édiles de droite, les politiques, se rendent bien compte qu'à force de vouloir séduire les anciens, ils vont s'aliéner les nouvelles générations, qui toutes tendances confondues, ne considèrent plus l'homophobie comme un clivage gauche/droite.

Ajoutons à cela que, de plus en plus, les gens perçoivent la différence entre le mariage civil qui gère les situations terrestres et matérielles, et le sacrement religieux du même nom, qui n'est qu'une cerise abstraite sur le gâteau. Les plus croyants d'entre eux commencent à comprendre l'enfumage dans lesquels on les égare en confondant les deux à qui mieux-mieux. Les églises se vident, et les arguments religieux se vendent mal. Ce qui explique sans doute que l'épiscopat français ait préféré s'adresser aux enfants des écoles qu'aux ouailles de ses églises : ils sont plus nombreux, et moins gâteux.

Ceci explique également l'embarras du Front National, qui est contre le mariage sans appeler à manifester, et des duettistes Copé-Fillion qui, maintenant qu'ils se sont engagés sur cette pente savonneuse lors de leur face à face télévisé, ne savent plus comment renverser la vapeur. Alors, ils vont à la manif le temps d'une photo, puis disparaissent pour ne rien assumer.

La gauche ne changera pas un yota à son intention de voter la loi : ce que la droite ne comprend pas, c'est que plus ce genre de manifs homophobes réussit, plus la gauche se galvanise : Entre l'avenir et le passé, entre le progrès et la nostalgie, un homme de gauche n'hésite pas un instant, et plus l'opposition réactionnaire est bruyante, mieux elle permet aux forces de progrès de montrer leur différence.

Et plus Frigide Barjot proclame qu'elle n'est pas homophobe, plus elle s'enfonce dans ses contradictions : Vouloir priver les citoyens français homosexuels d'un droit accordé aux hétéros, c'est déjà de l'homophobie.



dimanche 6 janvier 2013

438° La drôle de guerre.







J'attendais une bonne actualité, agréable, savoureuse, pour emballer mes vœux de nouvelle année. Malheureusement, l'information ne l'a pas apportée.

Vous me direz : une année sans Sarkozy, ça ne peut pas être pire qu'avec.  C'est déjà une bonne nouvelle en soi. .. Il y a forcément des tréfonds d'où on ne peut que remonter, même si en matière de continuité du tissu social et de solidarité républicaine, la France blessée aura du mal à faire disparaître ses cicatrices.
La preuve : cette résurgence sans précédent des imprécateurs homophobes, notamment religieux, qui tels des zombies de Torquemada, font éclater à haut cris et à renfort de chapelets d'injure l'insondable inhumanité de leur imbécillité.

Les légions du saint siège ont occupé la trêve de Noël à fourbir de nouvelles armes homophobes, à trouver comment ils pourraient discriminer davantage les homosexuels et à ourdir des complots contre leurs libertés.

Alors, pour ce qui est des bons vœux pour la nouvelle année, soyez assuré des miens, des meilleurs et des pur-sucre aussi longtemps que vous n'attenterez pas à l'égalité des droits, chapitre sur lequel je suis intransigeant, surtout quand il s'agit des miens.

Si vous voyez un homophobe, marchez lui sur la gueule, et si vous en voyez un pervers ( du genre: « Je ne suis pas homophobe, mais quand même... »), piétinez le longuement avec vos talons aiguille et achevez le avec des moulinets de sac à main.. La liberté a un prix, et si ce n'était que la gueule des homophobes, ce ne serait pas cher payé. Je connais d'autres libertés qui ont coûté bien davantage.

Vous allez me dire que je suis agressif... Non : je n'ai pas tiré le premier. Dans l'Isère, le député PS Erwan Binet a reçu des lettres de menace, dont la dernière accompagnée d'une balle de 9mm qui visait le délégué local d'Homosexualité et Socialisme, Benjamin Rosmini.

Plus les débats avec la droite avancent, plus elle les éloigne des choses de l'esprit pour en revenir à ses instincts ataviques de loi de la jungle. Si tu ne comprends pas leur dogmes et leur arbitraire, tu devras comprendre leurs griffes et leurs dents.
Lorsque leurs arguments « de raison » se sont tous écroulés comme une rangée de dominos, au lieu d'obéir à un sens du ridicule qui pourrait leur épargner le pilori de l'imbécillité, ils en rajoutent jusqu'au clash.

Le tout dans un style « concierge-café du commerce » qui fleure bon la naïveté du con assumé : tel le libellé de la lettre anonyme qui accompagnait la balle de 9 mm : « ne prévenez pas les autorités, car nous agirions immédiatement ».

On apprend à l'occasion que ce n'est pas la première lettre de menace que reçoit le député de l'Isère, et que nombre d'autres députés de gauche en ont également reçu.

Voilà donc la brillante démocratie que vont défendre, au mieux pèle-même-, mais plus vraisemblablement en « mode panier de crabes » Frigide Barjot, Jean François Copé, des morceaux épars d'UMP et les croix et bannières de Civitas dans leur démonstration du 13 janvier.
Ils ne savent plus quelle perversité utiliser pour démontrer leur indémontrable entêtement.
Ils ont créé un site pompeusement baptisé « Homovox »  dans lequel des gays ou prétendus tels expliquent laborieusement qu'ils sont contre le mariage pour les gays.

Un observateur impartial, respectueux de la démocratie et des droits et libertés individuelles objectera qu'on peut ne pas être d'accord avec quelque chose, mais que, dans la mesure où cela ne change en rien à votre vie, on n'est pas obligé d'en priver les autres.

Les tristes gays qui s'expriment sur ce site s'acharnent à démontrer que dans la mesure où ils n'ont, eux, rien à foutre personnellement d'un mariage pour tous, il convient d'en priver l'universalité des homosexuels français qui le réclame à grand cris. Phénomène qu'un psy de mes relations qualifie de « hystérie des mal-baisé ».

Mais le plus drôle, c'est qu'en farfouillant un peu,  on découvre que l'hébergement du site, -payant- a été mis en place par le très objectif et très laïque Jean Baptiste Maillard, auteur du livre « Dieu est de retour », et du blog http://www.jesusprems.com., dont le dernier article est intitulé « Courage, Frigide, on t'aime ».

Et c'est ce monsieur qui prétend parler au nom des homosexuels de France et de Navarre ? Et c'est ce monsieur qui croit changer les mentalités avec ce genre de détournement, en mettant en scène des arbres qui cachent la forêt et en se faisant passer pour ce qu'il n' est pas ?

Quand je pense que André Vingttrois compare le mariage gay à une supercherie, et sans même objecter que la religion dans son ensemble en est une belle, de supercherie, on va manquer de mots pour qualifier l'esbrouffe que pratiquent ses correligionnaires pour faire avancer les principes de leur secte...

En matière de démocratie, nous avons eu aujourd'hui l'avis d'un connaisseur, puisque Gérard Depardieu a qualifié de « grande démocratie » le régime russe de son ami Poutine. Il en a même convaincu Brigitte Bardot, qui voyant Depardieu s'installer confortablement à Moscou, en déduit sans doute que la Russie est le paradis des éléphants.

Il est vrai que Depardieu a eu tout loisir d'étudier la situation, attendu qu'il s'était rendu l'an dernier à Grozny à l'invitation du président Kadyrov, le sanglant« démocrate » au pouvoir en Tchétchénie pour célébrer le même jour la fête nationale du pays et l'anniversaire de son chef.

Curieux, cette propension d'une certaine catégorie de Français, dès qu'ils enflent un peu du porte-monnaie, à fréquenter les grands esprits de ce monde. On se souvient de Sarkozy avec Khadafi et Ben Ali, et de plein d'autres du même acabit...





Vincent Peillon se réveille ! Il était temps.
Le 12 décembre, Eric de Labarre, secrétaire général de l'enseignement catholique, publiait une lettre où, « sans vouloir rallumer une guerre scolaire », il invitait les chefs d'établissement à « ouvrir le débat sur le mariage homosexuel ».

Comme si leurs têtes blondes pouvaient, dans un « débat », avoir un avis différent de celui de leurs enseignants... Pour rallumer la guerre scolaire, il n'y avait pas mieux que cette hypocrisie. Imaginez les dégâts collatéraux de pareille initiative : création d'une tribune libre aux homophobes de tous poils qui sont particulièrement nombreux dans la galaxie-bénitier, réouverture de la chasse aux pédés tant parmi les élèves que les enseignants, éducation de toute une génération dans un discours homophobe au détriment de l'accent qui devrait être mis sur l'égalité républicaine.

Vincent Peillon a tourné sa langue dans sa bouche et son stylo dans l'encrier du 12 décembre au 4 janvier , -24 jours- avant de réagir à cette provocation. Le temps pour la gangrène de gagner tout le corps... Les manifs sont prévues, les inscriptions reçues, les bus loués, les pancartes fabriquées, les banderoles cousues et découpées...

Pendant des années, on va compter les victimes de ce sursaut d'homophobie engendré par ce « débat » qui n'en finit plus, par la nauséabonde surenchère des ecclésiastiques dont certains propos discriminatoires sont incompatibles avec leurs « écritures », de politiques qui tentent de fleurir sur ce fumier et de pseudo-artistes en désuétude qui essaient de se refaire une notoriété à n'importe quel prix.

Déjà, SOS Homophobie signale une forte augmentation des appels au secours reçus par ses écoutants, et Najat Vallaud-Belkacem doit convoquer les responsables de Twitter-France pour leur demander de s'occuper de ne plus transmettre de messages de haine homophobe.

En tout cas, avis aux populations républicaines :

Grande et ultime manif 
POUR LE MARIAGE POUR TOUS 
LE 27 JANVIER,


 deux jours avant que le texte ne soit présenté à l'Assemblée.