samedi 23 juillet 2011

389° Après l'homosexualité, l'UMP s'attaque à la pornographie.




L 'UMP nous en veut. Pas seulement aux homosexuels, mais à la liberté sexuelle tout entière. Je vous parlais de Lionel Luca dans l'article précédent (388) , comment imaginer qu'il allait si vite faire parler de lui à nouveau?


Quand je pense qu'il existe encore de doux rêveurs, genre GayLib, qui espèrent promouvoir la liberté sexuelle et homosexuelle au sein de l'UMP. Nous mentent-ils cyniquement, ou se mentent-ils naïvement à eux-mêmes ? Bien sûr, ils vont me dire : « Luca et Vanneste, ce n'est pas toute l'UMP ». Heureusement. Mais tant que l'UMP ne les flanquera pas à la porte et continuera à reluquer avec concupiscence sur leur électorat, aucun progrès ne se fera.


Voilà notre Lionel Luca associé à Christian Vanneste, (Qui a dit « Joli couple? » Un peu de respect, je vous en prie.) Christian Vanneste, donc, grand exégète de la sexualité exclusivement reproductrice et auteur du brûlot homophobe « Homme et femme, dieu les créa » dans une proposition de loi aux motifs surréalistes et à la faisabilité inexistante.


Voilà donc treize députés (ça commence déjà plutôt mal...) qui nous pondent un projet de loi proposant que l'internet livré par les opérateurs soit purgé de toutes les « adresses pornographiques », et que celles-ci ne puissent être « optées » qu'une par une à travers le contrôle parental.


Parcourons ensemble le texte de ce projet de loi... (extraits en italique.).

Dès le paragraphe 2, le ton est donné : tentations sexuelles, perversités.... Mais qui a prétendu, sinon les dogmes religieux, que la sexualité serait une « tentation » [menant à] des « perversités » ?

Si dès les premières lignes, on confond catéchisme et éducation civique, c'est tout le texte de loi qui va partir en vrille en négligeant de prendre en compte la laïcité de la république pourtant prévue dans la constitution...


Un peu plus loin, on découvre que la consultation de la pornographie peut engendrer une « dépendance psychologique, physique et psychique » …. Certes, ça éloigne quelque peu de la fréquentation régulière des lieux de culte, (encore que...) mais le culte n'est-il pas une autre forme de dépendance psychologique et physique ? Et psychique? Pourquoi chacun n'aurait-il pas droit à ses petites habitudes tant qu'elles ne concernent que lui???


« La pornographie s'étend de manière silencieuse dans la société et affecte toutes les classes d'âge », peut-on lire un peu plus loin. Ah bon ? Elle touche aussi les enfants... « Leur esprit se construit à partir de ce qui est virtuel... »...

Moi, je dirais plutôt : « La frustration sexuelle et tous les dérèglements et abus qu'elle engendre s'étendent de manière silencieuse dans la société et affectent toutes les classes d'âge »...

Alors, comment se construisaient nos têtes blondes avant l'informatique ? C'est bien connu, avant l'ère informatique, il n'y avait pas de viols, pas d'attentats à la pudeur, pas de crimes sexuels, pas d'homosexuels non plus ? Comme chez Ahmadinedjad ? On vivait dans le monde de Oui-oui ? Ou dans celui de Non-non ?


« C’est un peu comme si toute la réalité du monde, à travers toutes ses dimensions, était exposée aux enfants sans étape préalable, sans ordre, sans explication, sans morale quelconque » Comme si la situation antérieure était plus explicite ? Dans l'immense majorité des familles, on ne parle pas de sexe, et plus les lycées et collèges sont conformes aux vœux des auteurs du projet, moins on y dispense d'éducation sexuelle. Les enfants et adolescents sont livrés à eux-mêmes en ce qui concerne la préparation aux choses du sexe. Là, sans doute, il y a un problème. Mais ce n'est pas la pornographie qui va le résoudre, ni par sa présence ni par son absence.


Et petit à petit, bien plus insidieusement que la pornographie ne s'introduit dans les foyers, la voilà qui « pousse à démystifier ce type d’information ». Ah, parce que le sexe est un mythe ? Moi, je croyais que c'était une chose tout à fait naturelle. Je me trompais. ? Bien avant « l'invasion pornographique d'internet», on faisait des travaux pratiques après l'école avec les petit(e)s camarades. Ça valait bien quelques vidéo floues glanées sur internet, non ? Mais question information et pédagogie, ce n'était ni mieux ni pire.


Le projet de loi nous explique qu'internet « banalise » la chose sexuelle, et que cela conduit à des délits et des crimes. Or non seulement les délits existaient avant la pornographie, (et sans doute de manière bien plus fréquente et moins réprimée), mais je prétends, moi, que si la sexualité était banalisée, elle ne serait pas, comme tout interdit, l'objet de frustrations qui elles, conduisent au débordement. Il y a tout un débat à tenir sur le rôle d'exutoire utile de la pornographie et également de la prostitution dont les penseurs à la mode ne veulent pas entendre parler.

Et cette castration sociétale gagne comme une gangrène : le programme du parti socialiste pour les prochaines présidentielles prévoit de poursuivre les clients des prostituées en justice, au lieu de réglementer le domaine et de se soucier du devenir des travailleurs du sexe.

Résultat prévisible : l'activité va « prendre le maquis » et s'exposer davantage à la main-mise des gangs et mafias, le nombre de chantages, divorces, de familles brisées et d'enfants déchirés va exploser comme il a explosé en Suède dans les années qui ont suivi la promulgation d'une loi aussi stupide, et de nouvelles activités vont voir le jour, comme les bateaux de croisière suédois qui vont dans la nuit passer quelques heures en dehors des eaux territoriales, là où la loi imbécile ne s'applique plus...


Mais revenons-en à nos Luca-Vanneste.

« On estime qu’aujourd’hui 80 % des adolescents ont déjà visionné des films pornographiques dont un enfant de dix ans sur trois. » Qui est « on ? ». L'annonciature ?


« De manière globale, le mot clef le plus tapé dans les moteurs de recherche est « sexe ».

Faux. Preuve à l'appui ICI.

Voilà une proposition de loi bien étrangement étayée...


Les digues submergées, le tsunami s'étend : « Or, un enfant de 6 à 7 ans (comme on en rapporte beaucoup de cas) qui visionne une scène pornographique pouvant inclure des pratiques sadomasochistes, manifeste des troubles similaires à ceux qui adviendraient s’il avait subi un abus sexuel ».

ON a encore sévi. Qui est ce « ON » qui connaît des enfants de six ou sept ans qui matent du sado-masochisme ? Je le trouve drôlement intime avec nos têtes blondes, ce monsieur ON. Car si on a trouvé des URL sado-maso dans l'historique de l'ordinateur de la maison, c'est beaucoup plus vraisemblablement parce que papa (ou maman) sont allé se distraire un peu en attendant que le chéri revienne de l'école. Lequel en général se précipite sur des sites dédiés à sa tranche d'âge avec des jeux appropriés dont on a le plus grand mal à l'arracher ensuite pour venir manger.

Je connais des adolescents accros aux jeux vidéo, je n'en connais aucun accro à la pornographie. Les législateurs semblent ici transférer leurs propres fantasmes aux enfants... Quand un ado voit un ordinateur, il pense bien davantage "jeu vidéo" que pornographie.


Au début du projet, les adolescents étaient menacés, puis les enfants de dix ans, maintenant les six à sept ans... Je m'attends à un paragraphe où on va m'expliquer qu'il faut protéger les femmes enceintes de la pornographie, puisqu’il est bien connu que certaines sensations commencent à se constituer in utero...

Je me demande aussi, sans vouloir manquer de respect à personne, comment, dans la mesure où on considère qu'un enfant qui a subi un abus sexuel présente ensuite des troubles toute sa vie, quels abus ont bien pu subir ceux qui, toute leur vie, luttent contre la liberté sexuelle, le plaisir de l'amour, l'épanouissement des sens, la libre disposition du corps et jusqu'au simple désir présenté comme une « tentation » ?


Puis vient le contre-exemple :

« D'après une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) menée par Marie Choquet en 2004, la propension des filles à faire des tentatives de suicide est multipliée par deux lorsqu’elles regardent assidûment des images X. »

Marie Choquet est bien chercheuse à l'INSERM et sa production pléthorique. J'ai réussi à retrouver l'ouvrage. (Les Jeunes suicidants à l’hôpital, Paris, Éditions EDK, 2004 ).

Malheureusement, ce digest et ces articles de La Croix et du Monde ne parlent pas d'augmentation des cas du suicide en rapport avec la pornographie.

On y parle d'états d'âme, de déceptions amoureuses, de défaillance parentale et de différents autres facteurs.


Dommage aussi que le projet de loi ne parle pas de l'effroyable augmentation des suicides d'adolescents face à l'homophobie qui les empêche de s’épanouir.

http://www.scom.ulaval.ca/Au.fil.des.evenements/2005/02.17/homophobie.html

http://www.lepost.fr/article/2008/02/05/1094572_homophobie-1ere-cause-de-suicide-chez-les-ados.html

http://www.lepost.fr/article/2010/02/24/1956780_homophobie-un-enfant-de-11-ans-se-suicide-aux-usa.html

http://forum.doctissimo.fr/psychologie/depression-deprime-stress/suicide-cause-homophobie-sujet_167355_1.htm


Là, les propos homophobes (enfin, monsieur Vanneste n'est pas homophobe, dit-il, il trouve juste que c'est une pratique inférieure aux autres...), bref les propos nullement homophobes de monsieur Vanneste ne sont sans doute pas étrangers à l'augmentation du nombre de ces suicides, et peut être aussi à l'augmentation des agressions homophobes en légitimant une vision péjorative de l’homosexualité dans l'opinion publique.


Bref, l'idée de la loi est de bloquer d'office toutes les adresses pornographiques par défaut et de demander aux abonnés à internet de les autoriser une par une par « opt-in ». Il existe sans doute quelques millions d'adresses pornographiques dont des milliers changent tous les jours, voilà de quoi occuper nos chômeurs!!! Évidemment absolument irréalisable. Même les Chinois, qui essaient seulement de les bloquer sans les trier avec des grands moyens que nous n'avons pas n'y parviennent pas. Je discute parfois avec des gays chinois et des gays iraniens à travers des sites où il n'y a pas que du texte...


Devant de tels non-sens, il n'est plus question de lutte contre la pornographie ni même contre la liberté sexuelle. Outre la compétence de nos édiles, ce sont les libertés individuelles les plus générales qui sont mises en causes par de tels projets.

Lutter contre de tels excès, c'est affirmer qu'on ne veut pas de Big Brother ni de novlangue ni de contrôle de la pensée, pas de 1984 où l'amour est interdit, qu'on veut pouvoir parler de tout et faire tout ce qui nous convient à la seule lumière du consentement mutuel.


Tiens, curieusement, dans 1984, le personnage de Julia est membre de la « ligue anti-sexe des juniors ». Nos législateurs s'en serait-ils inspirés ?




Dernière minute et black list:

Le site de Têtu est inaccessible sur les serveurs de l'Education Nationale.


Il est pourtant, avec e-llico, l'un des principaux sites auxquels les adolescents en butte à l'homophobie peuvent se référer et tenter de se légitimer pour ne pas se jeter par la fenêtre...

Big Brother veille.






mercredi 20 juillet 2011

388° Nouvelle attaque frontale de l'UMP contre les gay.




Les élections approchent. Les grandes manœuvres commencent. On cherche des boucs émissaires.

Comme d'habitude, les étrangers, les Roms et les pédés vont morfler en priorité. Le problème d'être dirigé par un quarteron d'arrière garde, c'est qu'on « progresse en arrière ». Un rapport des députés UMP Luca et Grommerch intitulé « mariage durable », (une spécialité hétéro???!!) remet de l'huile sur le feu.


Tout ce que l'UMP compte de nostalgiques des régimes de persécutions communautaires, de mises à l'écart des forces de progrès et d'injuste répartition de la richesse est sur le pont : A l'abordage !.


Je vous passe les tentatives de disqualifier les listes des primaires de la gauche et les loukoums croustillants dont on garnit à qui mieux mieux le buffet DSK.


On envoie au front la garde et l'arrière-garde. Même Fillion, pourtant jusqu'ici plutôt réservé, attaque Eva Joly sur sa double nationalité, comme si en posséder déjà une pouvait retirer quelque valeur à la seconde... C'est oublier le nombre d'élus, tant dans la majorité que dans l'opposition, qui possèdent également une double nationalité, israélienne en général. Les Juifs ne sont plus dans le collimateur, mais ils ont du sentir le vent du boulet ! Les vieilles munitions, parfois, ça vous pète entre les doigts.


Après avoir appliqué la politique du chiffre à la Police, (avec les résultats que l'on voit..), on veut maintenant l'appliquer aux médecins. Et ce n'est pas n'importe qui qui est chargé de promouvoir cette riche idée : C'est Lionel Luca , qui s'est déjà fait remarquer pour ses prises de positions favorables à la peine de mort et son souhait de supprimer l'enseignement de l'esclavage des programmes scolaires... (des fois qu'on confonde avec l'éradication du code du travail programmée par l'UMP???)

Plein de bonnes idées, ce Lionel Luca : Il veut aussi interdire les grèves pendant les vacances. Je vous le dis, moi, c'est un début d'atteinte au droit de grève, le but final encore tenu secret étant de le circonscrire au 29 février. Mais chut !


Sur le terrain de ses battues à la recherche de l'argument électoral susceptible de provoquer un sursaut de conscience de son électorat, que ce soit les petits vieux endormis dans leur chaise-longue de la maison Mon-Repos, ou les skinheads dont le cerveau, au cours d'une ratonnade mouvementée, se serait évadé de leur boîte crânienne pour glisser dans leur biceps, l'UMP rencontre donc les homosexuels, et le bastion de leurs luttes actuelles : le mariage gay et l'adoption.


L'homophobie et le mariage gay, ça paie facile pour les réactionnaires. Pas besoin de coûteux communicants ni d'onéreuses campagnes d'information, quelques entrefilets judicieusement placés dans une presse aux ordres suffisent à démarrer au quart de tour une logorrhée de rumeurs qui se propage de comptoir en beuverie, de table de belote en réunion de dentellières et de sacristie en mess de caserne pour apporter l'information ; les pédés, ça ne se marie pas, ça n'a pas d'enfants.


Que près de deux millions de familles monoparentales existent dans ce pays, ça n'empêche pas Christine Boutin d'affirmer que l'adoption par des célibataires est une manière pour les gays de contourner la loi . Voilà donc deux millions de familles monoparentales qui risquent d'être privées d'adoption parce que suspectées d'abriter en leur sein quelques homosexuels rusés qui se cacheraient là pour contourner la loi.


Pourtant, les homosexuels qui ont des enfants (environ deux cent mille en France) ou qui en veulent, ils ne se cachent pas, au contraire. Ils ont de claironnantes associations, au moins deux à ma connaissance, pour promouvoir leur volonté. L'APGL, Association des parents gays et lesbiens , et l'ADFH, association des familles homoparentales .


Mais quand on ne veut pas savoir, on ne veut pas. Aussi, la commission qui, au sein de l'UMP, s'est penchée sur l'avenir du mariage en intitulant son rapport « Pour un mariage durable » s'est-elle bien gardée de les entendre. . Elle a lavé son linge en famille... Hétéroparentale, s'entend.


Au-delà du caractère gravement subjectif et mensonger de ce « travail » présenté comme sérieux, et de l'atteinte à la démocratie et à l'expression plurielle qu'il constitue, la lecture de ce pensum ne va pas sans quelques constatations tristement amusantes.


D'abord, amusez-vous à taper « mariage durable » sur Google. Vous n'y trouverez aucun résultat émis par une quelconque autorité sociale, psychologique ou politique. Ce sont des sites religieux qui se font référencer sous le vocable « mariage durable ». De là à imaginer que le nouveau rapport des UMPistes Roca et Grommerch et de leur porte-parole Mariton est inspiré de relents d'eau bénite, il n'y a qu'un pas que je vous laisse franchir avec ma laïque bénédiction.


Ensuite, attachons nous à un paragraphe de ce rapport qui dit qu'en cas de carence ou de décès des parents, il faut "prioriser l'adoption par les couples ou par les célibataires du cercle familial", c'est-à-dire l'oncle, la tante, etc.... Décalquons cette affirmation sur les archives des affaires pédophiles, pas les monstres massacreurs qui font la une des journaux et dont on voudrait nous faire un « modèle de pédophile », mais de la petite pédophilie « artisanale et quotidienne» qui remplit les prétoires des tribunaux de province sans tapage puisqu'elle n'a pas donné lieu à la moindre égratignure. Et bien dans l'immense majorité de ces cas, (qui sont d'ailleurs hétérosexuels ), la main baladeuse est justement celle d'un oncle, d'une tante, d'un parrain, d'un très proche dont on ne se méfiait pas.

Si on estime, et je l'estime, que moins d'un pour mille de ces affectueux orgasmes familiaux arrive devant les tribunaux, on est bien obligé de dire que le projet de famille durable du gouvernement respecte les traditions, protège l'ordre établi et se garde bien d'apporter le moindre bouleversement dans la tiède touffeur des couettes de nos familles françaises. On ne change rien! Voilà un projet parfaitement conservateur.


Il y a quelque temps, la position de Gay Lib , organe de l'UMP pour récupérer le vote gay était tellement intenable qu'eux-mêmes avaient commencé à s'en apercevoir. Et il avait été question que ce mouvement, devant l'autisme et l'hostilité de son parti face aux revendications LGBT, quitte la maison-mère pour s'amarrer au radeau Borloo. .


Que s'est-il passé derrière les portes matelassées des dirigeants du parti ? Sombres tractations et états d'âme cornéliens dont nous n'aurons jamais idée. Toujours est-il que l'idée maîtresse a prévalu : on n'a toujours rien à foutre des revendications des gays, mais on a besoin de leurs voix en 2012. Donc Gay Lib reste au bercail.


Je ne sais pas si ce sera très efficace. Si les banques prêtaient autant aux jeunes que Gay Lib prête à rire, il n'y aurait pas de crise. Hélas... Le bateau coule, mais l'orchestre joue. Les belles résolutions sont à l'eau. Le « Nicolas, si tu veux nos voix en 2012, donne nous nos droits » qui ponctue la déclaration d'Emmanuel Blanc, président du machin à la veille de la Marche des Fiertés n'est, semble-t-il plus de mise. Le rapport Roca – Grommerch lui a apporté une réponse cinglante et définitive.


Moi, si mon parti me parle sur ce ton, je démissionne. C'est moi qui décide de militer, ce n'est pas lui qui m'enrégimente. Mais à l'UMP, on ne démissionne plus guère, sauf pour parer à une imminente poursuite judiciaire. Les questions d'honneur et de démission ne se traitent plus dans le même bureau. Ni au même étage. La moissonneuse à électeurs s'est emballée, plus rien, plus personne ne peut la maîtriser. Elle pond le même jour la revendication et son démenti sans que personne ne s'en émeuve. Elle tire dans tous les sens, et les rares arbitrages rendus le sont vers un horizon réactionnaire.


L'UMP a voulu revendiquer la notion de progrès, les résistants des Glières et d'ailleurs, Blum et Guy Môquet, le Front Populaire, autant de valeurs qui sont sorties grandies de ces tentatives de prise d’otage. Elle n'est plus qu'un boueux tsunami qu'un vent nationaliste a fait sortir des digues de la décence républicaine, mais dont l'élan va se briser sur la pente du vrai progrès. Puis elle se retirera, laissant une France ravagée à laquelle il faudra rendre ses valeurs de terre de liberté, d'accueil, de solidarité, d'égalité, de diversité, de laïcité, de sécurité, de paix et de bonheur.




vendredi 1 juillet 2011

387° De l'intérêt du recul pour faire avancer les choses.




Comment être surpris des rebondissements d'une affaire glauque comme celle de DSK jugée par une justice non moins glauque, où tout se réduit à une concurrence effrénée dans laquelle tous les moyens, y compris les plus inéquitables sont acceptables, et dont l'objectif, -la vérité-, pompon agité au-dessus des partis par un juge en quête de réélection, sera décroché non pas par la main la plus pure, mais par la plus puissante ?


Voilà une histoire qui m’écœure du début jusqu'à la fin. Je déteste les violeurs, je plains les michetons et les putes, sans vouloir les condamner pour autant – juste je vis autrement-, je hais les surenchères et j'exècre les débats où toutes les parties n'ont pas les mêmes moyens au départ.


Je ne comprends pas une justice où chaque partie engage en fonction de ses moyens des mercenaires qui doivent faire prospérer une thèse au détriment de l'autre. Plus que toute autre, elle permet au plus fort d'écraser le misérable.


Ce ne serait déjà pas facile à un enquêteur impartial de débrouiller cette pauvre histoire de cul. Car nous n'avons là que l'affrontement de deux misères : sexuelle d'un côté, sociale de l'autre... En faire l'enjeu d'un tournoi de détectives privés provoque un déballage tel qu'il revient, suivant une expression très employée en politique politicienne, à jeter de la merde dans le ventilateur.


Point n'est besoin de détruire complètement deux personnes et de les mettre à nu sur la place publique alors qu'on pouvait les renvoyer dos à dos avec chacun leur misère sous le bras. La justice n'a jamais donné la morale à ceux qui n'en ont pas.


Ceux qui se réjouissent un peu trop vite, ce sont les strausskahniens qui voient déjà leur héros revenir caracoler sur l'échiquier politique. Non il ne reviendra pas, parce qu'il a tout de même vaporisé du sperme sur cette pauvre fille, et que même s'il arrivait à démontrer que c'est lui qui a été bousculé, -avec de l'argent tout est possible-, il resterait cette tache indélébile que même la plus exemplaire réhabilitation judiciaire ne peut faire disparaître. A terme, il fera un bon ministre des finances, peut-être, mais un présidentiable, non.


Néanmoins, cette perspective, déjà agitée par sa copine Saban, ne va pas contribuer à stabiliser le départ en campagne cahotant du P.S. Par ailleurs, cette situation montre le caractère prémonitoire de mon article 383 , où dans la dernière partie notamment, à côté de la photo des éléphants, je m'interrogeais sur la réelle volonté du PS d'accéder au pouvoir.


Pour revenir au caractère sexuel de notre affaire, on a vu toute une brochette de féministes qui a fait mousser le fait divers au-delà du raisonnable, qui doit se sentir un peu dinde ce matin. (J'aurais du dire dindon, je sais..) Quand je me remémore les imprécations quasi-castratrices que nous avons entendues à travers les médias sur la phallocratie et « l'esclavage sexuel » des femmes, je me demande jusqu'à quel niveau de cabotinage nos édiles sont capables de vendre leur camelote. Tout ça ne sert pas leur crédibilité. Certes, il y a quelques désordres en cette matière comme dans d'autres, mais ce n'est pas en nous exhibant des châteaux de cartes et des soufflés montés à la hâte sur des faits divers vaseux qu'ils vont y porter remède...


Tiens, pareil à l'UMP. Ces gens-là ne cessent de nous parler d'union, jusque dans le U de leur sigle. Mais que font-ils pour l'union à part de tenter de dresser les Français les uns contre les autres ?

A les entendre, les Français seraient tous ennemis les uns des autres. Les banlieusards opposés aux citadins, les citadins aux agriculteurs, les étrangers aux chômeurs, présentés tantôt comme victimes, mais l'instant d'après comme coupables quand on les accuse d'être des assistés, les homos comme des êtres à part indignes de l'égalité républicaine du mariage pourtant largement acceptée par l'opinion publique. Les primaires du PS sont montrées comme une tentative de fichage, alors qu'elles ont reçu tous les avals et visas des autorités légales, ceci sans doute pour cacher que l'UMP est, elle, bien incapable de primaires, tant tous les pouvoirs tous les fils des marionnettes sont tenus par le petit chose qui n'entend pas les lâcher...


Ce qui se délite chaque jour à vue d’œil, et ce grâce au discours et aux actes de notre gouvernement, c'est le tissu social. Faudra-t-il aller jusqu'à une « indignation à la Française » pour le reconstituer ? L'histoire a montré notre savoir-faire en la matière. Qu'attendons-nous ?