dimanche 27 mai 2012

418° Pasteurs en folie et folles pasteurisées.



Bon, le contrat de nos précédents amuseurs n'a pas été renouvelé, mais le spectacle continue. Ils sont aussi drôles à la ville que sur scène. Faute de gauchiste à déchirer, ils se bouffent entre eux et s'étripatouillent en famille. C'est plus fort qu'eux. Il y en a pour qui la politique n'est pas la recherche du consensus, mais la quête de l'affrontement.


Ce qui va nous permettre de regarder davantage dans le vaste monde, où la droite reste la droite et où rien ne s'arrange vraiment.


Aux Etats Unis, un pasteur a une lecture très particulière des dix commandements. Il a réinventé, tout seul, comme un grand, les camps d'extermination, mais cette fois-ci au seul usage des homosexuels. .


Projet moderne et respectueux de l'écologie : finis les fours crématoires et leurs grasses fumées noirâtres, on laisse faire la nature et « attendu qu'ils ne se reproduisent pas », on laisse crever les déportés en se contentant de leur parachuter quelques rations de survie. Outre la monstruosité de l'idée, et l'inanité des lois américaines qui permettent à son auteur de les exposer en public, le raisonnement est bancal : s'ils ne se reproduisent pas, d'où sont-ils venus ? Qu'est ce qui prouve à monsieur le pasteur que tous les aliens sont bien dans sa prison et qu'aucun ne va surgir à nouveau devant son église avec une pancarte « Fuck the pastors ! »


Ceci d'autant plus que je crois l'usine à gaz qui sert de justice à l'Amérique parfaitement capable de relaxer le pasteur nazi et de poursuivre ses contradicteurs... Le pasteur pourra s'estimer injurié et blessé dans son intouchable conviction, mais les pauvres pédés, qui ne croient qu'au bonheur, sont insultables et injuriables à merci. La justice reconnaît les superstitions, mais pas le bonheur.


Nous courons, en France, sur les mêmes traces : les cathos s'estiment insultés par des pièces de théâtre qu'ils n'ont pas vues et que personne ne les force à aller voir, mais nous, quand ils nous traitent d'êtres inférieurs, de danger pour la race humaine et d'autres billevesées, nous n'avons pas de sensibilité blessée à aller soumettre à l'appréciation d'un tribunal.


Tiens, à propos, vous avez vu ? Vanneste se présente à la députation dans sa circonscription, soutenu par la section locale du Nouveau Centre, (vous savez, celui qui n'est pas au milieu...), contre son ancien adjoint, investi, lui, par l'UMP. Laquelle UMP a promis de le virer, mais ne l'a pas fait. Et voilà en plus que le débat divise le parti !!! On est fiers, nous pauvres pédés, d'avoir flanqué la zizanie à l'UMP.


L'homosexualité en général et le mariage pour tous en particulier semblent être devenus des enjeux électoraux. Il ne faut pas qu'on se plaigne : c'est nous qui avons voulu porter l'égalité de nos droits sur la place publique, il était bien évident qu'on allait y trouver des ennemis. Or si on se réfère à la situation américaine, où la sacro-sainte liberté de parole a depuis longtemps permis aux homophobes d'exprimer leurs frustrations, on constate que nombre des plus vociférants se sont un jour ou l'autre fait pincer avec la main dans la culotte d'un zouave.


Des pasteurs, des shérifs, des juges, des présidents d'associations, quelques sénateurs républicains agités aussi, dont certains carrément balancés par leur gigolo écœuré. La théorie qui explique l'homophobie par la non-acceptation de sa propre homosexualité est maintenant suffisamment banale et démontrée pour que ceux qui affichent des positions d’intolérance puissent trouver dans les études et les informations toute matière utile pour voir plus clair en eux mêmes.


Il y aura donc ceux qui préféreront s'écraser que d'être regardées comme des honteuses par les gens -de plus en plus nombreux-, à qui on ne la fait pas, et ceux qui iront jusqu'au clash. Un peu de patience et l'UMP nous révélera peut-être de cette façon quelques compétences particulières dans ses rangs. Oh, je ne parle pas de nos deux imprécateurs déclarés Boutin et Vanneste, (encore que?), mais d'autres plus discrets qui sont l'objet de rumeurs qui couvrent des pages entières de Google, qui pour certaines, émanent d'organes de presse tout à fait sérieux et corroborent des trajectoires politiques bien établies...Il y en a bien un qui finira par succomber. Pour ma part, je ne pardonne pas au dernier, qui avait longtemps fait figure de modéré, son amalgame entre l'homosexualité et la pédophilie. C'est de la vieille recette de front national.... Ce jour-là, le loup est sorti du bois... Je ne suis pas pour le outing des gens qui vivent discrètement et sans haine, mais je suis à 100 % pour celui des homophobes militants.


Entre-temps, l'équipe du changement se met en route. Pas assez vite à en croire la mauvaise foi des tenants de l'ancien régime. J'ai assisté l'autre jour à un débat où un brave homme a pris la parole pour, après avoir déclaré ne pas avoir voté pour Hollande, se scandaliser de ce que le vote du mariage pour tous ne soit pas inscrit par le nouveau gouvernement comme mesure d'urgence à prendre pendant la session exceptionnelle du parlement ! Ils ne manquent pas d'air, les droitistes, quand même ! Ils reprochent au PS de ne pas tenir dans l'urgence une mesure que le parti qu'ils ont soutenu a refusé pendant 10 ans.


En fait, l'égalité du droit au mariage sera inscrit au programme de la session de printemps de l'Assemblée. Cela fait vingt ans qu'on attend, on n'est plus à six mois près. Plus regrettable est que la mesure abolissant l'obligation de stérilisation des transsexuels ne semble pas devoir passer en même temps, même si elle figure bel et bien au programme.


Mais on assiste à des choses plus rassurantes : par exemple, l'AGPL, l'association des parents gays et lesbiens, propose son expertise (26 ans d'ancienneté) à Dominique Bertinotti, ministre de la Famille... Souvenons nous que dans le gouvernement précédent, ce poste était occupé par l'élégante Nadine Morano. C'est le changement.


Pendant ce temps là, ça pête au Vatican. Comme quoi Sarko, Guéant et Morano n'étaient pas indispensables à l'approvisionnement des humoristes et blogueurs en événements avariés.


Allez, pour finir sur des paroles de progrès et d'espérance, un petit discours de Gabriel Nadeau-Dubois, le leader des étudiants du Québec, un Mélanchon en gestation, qui pourrait faire réaliser aux Américains et aux Québécois qu'il existe un mode de vie entre l'ultra-libéralisme et le communisme.

Son discours se boit comme du petit lait :


Voilà comment ça a commencé :



et voilà la tournure des événements :



Je l'aime bien, ce gars là, pas vous ?





lundi 21 mai 2012

417° Dépit et calme avant la tempête.




Il y a soudain du mou dans la nervosité du débat politique. Les droitistes commencent à constater avec horreur, comme dans les semaines qui avaient suivi le 10 mai 1981, que la gauche « ça peut marcher », qu'elle sait faire, qu'elle possède des gens compétents et que toutes les prédictions de cataclysme et autres déblatérations de Cassandre ne vont pas se réaliser. Tous les jeunes droitistes qui n'ont pas connu les années Mitterrand découvrent que l'exercice du pouvoir n'est pas l'apanage exclusif de la droite comme on le leur a appris, et que le ciel ne va pas leur tomber sur la tête.


La manière a un peu changé. En 1981, on publiait " les Cent jours de Mitterrand", et on faisait état d'une « expérience socialiste » qui allait en quelques semaines convaincre les incrédules de l'incompétence de la gauche. «Parenthèse » qui a quand même duré quatorze ans avec Mitterrand, puis trois ans plus tard, cinq ans avec Jospin.


Aujourd'hui, on est davantage dans l’instantané. Les surenchères archi-droitières de Sarkozy vers la fin de son « expérience » à lui n'ont pas permis de mettre en avant « l'inanité » de la gauche, tant le ton était donné sur la fatalité, l'obligation, de rester à droite, l'impossibilité de perdre, et le mythe très franchouillard de cette « légitimité » du pouvoir à droite, comme si toute autre source du pouvoir était forcément sujette à caution républicaine.


A cause de cette foi du charbonnier qui a empêché la droite de voir arriver une défaite pourtant prévisible, elle s'est retrouvée devant le fait accompli, fort dépourvue d'arguments de toute façon inutiles après la défaite.


Alors, on essaie le coup des promesses pas tenues, sport dans lequel Chirac et Sarkozy ont eu tout loisir de faire leur preuves au plus haut niveau. Là, ils sont compétents. Et on envoie tous les petits, les sans-grade, ceux à qui on promet toujours la richesse et qui s'obstinent à y croire, on envoie tous ces bons petits gars répandre l'aigreur et le doute sur les réseaux sociaux.


Trois jours après l'élection, il y en avait déjà un qui écrivait sur son Facebook : « T'as vu, le blocage du prix de l'essence, il ne l'a pas fait ! »

Avant même d'avoir nommé des ministres, on ne voit pas comment il l'aurait fait. Peut-être ne fallait-il pas prendre à la lettre la formule « au lendemain de l'élection » ?

Et puis, il se trouve que, depuis l'élection, et peut-être partiellement à cause de cette menace, l'essence baisse. Toute seule. Ce serait idiot de bloquer un prix à la baisse, non ?

Mais quelle importance : on hurle à la promesse pas tenue.... En espérant qu'il en restera toujours quelque chose.

« Il ne renégociera pas un traité européen signé par 27 pays ». T'as vu, une semaine après l'élection, ce n'est pas renégocié !

Sauf que sur les 27, s'il y en a une vingtaine qui sont d'accord pour le renégocier, ça pourra peut-être se faire...

Sauf que Merkel, justement à cause de son obstination à ne pas le renégocier, est en train de perdre des élections en série en Allemagne, et que Barack Obama trouve l'approche de Hollande pertinente et le G8 aussi.....

Alors, non bien sûr, cela ne s'est pas fait dans la semaine, mais cela prend tout de même le chemin de se faire.

Si Sarkozy avait été aussi vite pour « éradiquer les SDF en deux ans », faire baisser le chômage et faire gagner plus à ceux qui travaillent plus, il aurait sans doute été réélu.


Mais qu'importe. Les droitistes façon « supporters de football, on a gaaagnééé» n'hésitent pas à réclamer l'impossible au nom de ceux qui n'ont pas su faire le possible. Ce qui leur importe est de bourrer les crânes, de remplir les bouts de cerveau disponibles de leur gloubi-boulga et de couvrir des écrans entiers de facebook de leur étrange évangile. Témoin ce surprenant curriculum-vitae de François Hollande où on expliquait sur trente lignes qu'il n'avait jamais été ministre, mais où on oubliait de mentionner qu'il sortait successivement de HEC, de Sciences Po puis de l'ENA. Il y avait de quoi ridiculiser son prédécesseur, qui ne sortait que de Neuilly, mais au royaume des aveugles, les borgnes sont rois...


Le voyage de Hollande à la Maison Blanche puis au G8 de Camp David les embête beaucoup. Notre président y paraît crédible, et même écouté. Et moins brouillon que son prédécesseur.


En plus, et dans ce silence qui précède les grandes élections, -car il y en a encore une à venir-, le pays retrouve sa sérénité et son unité. Les policiers savent qu'ils seront débarrassés de cette course au chiffre qui les empêchait de travailler intelligemment, les magistrats ont compris que leur indépendance ne serait plus sur la sellette, les enseignants que la disette de moyens qui les frappait allait cesser de s'aggraver,


Certes, quelques crache-dans-la-soupe de la très extrême gauche critiquent à tout va les Valls, Duflot et quelques autres membres du gouvernement sans comprendre que c'est cette diversité qui a amené la victoire, et que la gauche serait restée dans l'opposition ad aeternam si elle avait dû se faire élire avec leurs idées. En vertu du même phénomène qui a fait perdre la droite dès lors qu'elle a fait trop de place aux idées d'extrème-droite.


Dans le genre bluff d’extrême droite, méditons cette manœuvre des ultra-ultra-intégristes iraniens qui tentent de faire passer Ahmadinejad pour un libertin qui veut rouvrir les boites de nuit. La droite sera toujours la droite, les rois du bluff et de la parano...


Sans doute ceux qui n'ont pas de recul sont-ils des rouages nécessaires au fonctionnent quotidien des appareils, mais le spectacle de la politique reste tellement plus passionnant lorsqu'on le regarde des tribunes.




lundi 7 mai 2012

416° Un à zéro, la balle au centre.




Bon, ce n'est pas le tout, les gars, va falloir s'organiser. D'abord passer tout l'Elysée à l'eau de Javel, des fois qu'il reste entre les lames du parquet quelque remugle de pensée brunâtre oubliée là par un obscur conseiller, et remplacer les désinfectants de chiottes par des machins verts pour être bien sûr que même là, il ne reste pas de trace de bleu marine.


J'ai fait le tour ce matin des commentaires de facebook. Qu'est ce que ça fait du bien ! Cette atmosphère de fraternité retrouvée qui a commencé dès hier soir à se répandre dans les rues de Paris. Il y a aussi les grognons, les rares qui avaient vraiment un intérêt calculable à garder Sarko. Eux, ont déjà pris leurs dispositions et ça ne leur fait ni chaud ni froid.


Toute la bile acariâtre qui se déverse dans les forums provient des obscurs, des sans-grade, des sans-diplôme, de tous ces esclaves bien dressés, de tous ces cerveaux nettoyés et programmés pour vivre dans la jungle et servir l'argent des autres. Ceux-là hurlent contre les « assistés » d’aujourd’hui sans se rendre compte qu'ils constituent les plus gros bataillons des assistés de demain. De tous ces esprits rincés dont on a fait des supporters aveugles comme on fabrique des fans d'une équipe de foot.


A la télé, il reste essentiellement les vautours qui vont disputer aux hyènes la carcasse de la déjà défunte ump. Parce que ce qu'il en reste ne ressemble déjà plus à grand'chose, mais chacun veut en accommoder les restes dans sa marmite : Il y a ceux qui veulent rester à droite de la droite sans se rendre compte que la place est déjà occupée et ceux qui imaginent qu'ils vont pouvoir restaurer la boutique en dépit de la perte de clientèle que vient de lui infliger son précédent gérant.


Pour cela, ils sont tous au créneau. Il y a l'ineffable Copé, en mode turbo-radotage, qui répète en rafale « vote des immigrés – centrales nucléaires - règle d'or - ». Hollande vient de marquer 54 % dans sa propre ville de Meaux. L'aigle est bien déplumé...

Il va y avoir Fillion, qui essaie de se caser à Paris pas trop loin de l’hémicycle, histoire de garder l’œil dessus, et qui va essayer de tracer un sillon pas trop à droite, mais pas trop à gauche non plus, tout en évitant le centre mais sans dédaigner s'en servir au besoin, dans cette subtile direction où on tente de persuader quelques prolos crédules et imbus de leur fringues de grandes marques de militer pour une équipe de « je ne suis pas dans la merde et je n'en ai rien à foutre des autres ».


En attendant, les cousettes du tissu social vont pouvoir se remettre à l'ouvrage, rétablir le contact avec les banlieues en sécession, sauver la prochaine génération de l'échec scolaire, donner à nouveau aux parents les moyens d'exercer leur autorité, remettre les égarés en formation, au travail.

Il faudra du temps, des efforts, de la patience, de l'abnégation face aux prévisibles provocations d'une extrème-droite qui va entretenir par tous les moyens et les discours les plus tordus les discriminations dont elle se nourrit.


La France est le pays qui compte, par habitant, le plus grand nombre d'associations. C'est le moment pour elles de se remettre à la tâche, de faire en sorte que les gens se reparlent à nouveau, reprennent la conscience qu'ils ont perdue de faire partie d'un même pays, de voguer sur un même navire.


Déjà, les mauvais perdants écrivent : « ouais, ce n’est pas les dix points d'écart promis ! ». S'ils les avaient à leur compteur, les quatre points d'hier soir, ils les prendraient sans se plaindre. Ils feraient mieux de se joindre à nous au lieu de continuer à vouloir diviser les citoyens en castes, sous castes et je ne sais quelle communauté. Travaillons, réparons, unissons ce qui est épars, tendons nous la main et construisons le pays de demain.




vendredi 4 mai 2012

415° Achevez le, il souffre...




Depuis que je vote, toutes les élections « difficiles pour la droite » ont été précédées d'une période de prédictions apocalyptiques solides et constantes.


Faute d'un programme plus substantiel que de se remplir les poches à tout prix, la droite n'a jamais joué à autre chose qu'à « Moi ou le chaos ». Avec des bonheurs divers.


En 81, les Chirac-Pasqua-Pandraud nous promettaient l'arrivée imminente des chars russes sur les Champs Elysées. Les socialo-communistes étaient à nos portes, les bolcheviks avec leurs couteaux entre les dents allaient venir jusque dans nos campagnes..... Les Mercedes faisaient la queue à la frontière suisse avec des valises pleines de billets et mon patron de l’époque bloquait sine-die tout investissement dans l'entreprise.


En 88, il fallait « redresser » une France qui ne penchait pourtant que du bon côté, la preuve, elle en a repris pour sept ans. En 95, Jospin rate la difficile succession de Tonton dans un contexte d'usure du pouvoir, mais surtout devant une campagne de paranoïa sécuritaire sans précédent. Un malheureux vieillard, bousculé par un rôdeur dans sa maison a les honneurs de tous les journaux télévisés de Jean Pierre Pernaut. Ce n'est plus le bolchevik, mais la racaille, que la gauche n'aurait pas maîtrisée, et qui emportera l'élection.


En 2002, on nous promet à nouveau les dix plaies d'Egypte, la faillite du pays et une invasion venue de la Méditerranée. Peine perdue : un accident de pilotage politique et un mauvais plan de vol de campagne réinstallent confortablement Chirac dans son fauteuil pour cinq ans de sieste.


En 2007, souvenez-vous, même exaspération : Karcherisator n'a pas fini son grand nettoyage des banlieues, nos frontières sont des passoires, il ne faut pas laisser l'insécurité au Front National, la faillite menace déjà... Ajoutons à cela que la gauche divisée se rassemble mal derrière sa candidate, et patatrac : cinq ans d'essai gratuit du leader minimo.


Aujourd'hui, le contexte a un peu changé, une crise est venue providentiellement servir d'alibi à notre mauvaise politique sociale mais les remèdes, eux, n'ont pas changé : austérité, travailler plus, privatiser, déglinguer le code du travail, rien de bien reluisant à promettre.


Alors, faute de pouvoir briller de sa propre lumière, la droite essaie à nouveau d'éteindre celle des autres.


Hollande n'aurait pas de « stature présidentielle ». Alors qu'un agité qui « textote » dans les réunions officielles, parle français comme au bistrot du coin, ne termine pas ses phrases, rabâche des slogans, raffole de babioles coûteuses, se conduit en chef de parti, prétend maîtriser le pouvoir de la justice et de la presse, oppose toutes les catégories de Français les unes aux autres au lieu de les rassembler, veut représenter la France sans boire de vin et affiche sa vie privée en couverture des magazines aurait, lui, une « stature présidentielle » ?


Seulement voilà : le bilan de la situation d'aujourd'hui, c'est le sien. La seule promesse que la droite est capable de nous faire, c'est la perspective de faillite si la gauche venait au pouvoir. Comme elle ne tient jamais ses promesses et est toujours démentie par les faits, c'est plutôt engageant : je signe tout de suite !


Et comme dans ce pays, la droite s'est toujours crue « légitimement » détentrice du pouvoir et a toujours considéré les socialistes comme des imposteurs, maintenant qu'elle est à peu près certaine de perdre son hochet, elle oublie ses leçons de république. Faites ce que je dis, pas ce que je fais.


Hier à Toulon, au meeting de Sarkozy, Ruth Elkrief, au micro de BFM TV a été prise à partie par des militants hargneux et n'a du son salut qu'au service d'ordre venu la sortir de ce mauvais pas. Les militants prennent les mauvaises habitudes de leur chef dans la maîtrise des médias.


Lorsque la gauche va passer, la droite va se déchaîner en horreur et en amertume mal vécue. Ce qui est à tout prendre préférable aux explosions populaires à répétition prévisibles si d'aventure, le petit chose était reconduit.



Sarkozy a abîmé ce pays, déchiré son tissus social, travaillé contre l'intégration et l'unité républicaine. En faisant la différence entre les « vrais travailleurs » et les « faux » ?? , en traitant les chômeurs « d'assistés » alors qu'il consacre plus d'argent à secourir les banques que les laissés-pour-compte, en stigmatisant les Musulmans de France, en ne rejetant pas les Vanneste et les Boutin, ni même les propos de Fillon qui déclare que « les couples homoparentaux attentent à la sécurité des enfants » ! , ce président laisse le tissu social du pays en loques.


Il faudra toute la foi et la confiance d'une gauche enfin réunifiée dans ses idéaux d'égalité républicaine, de société réconciliée, de diversité bien comprise, de démocratie apaisée et de laïcité bien expliquée pour réparer ce pays meurtri, ce pays humilié, mais ce pays bientôt libéré.