jeudi 31 juillet 2008

186°. A la rencontre du baron Pierre de Coubertin.

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Photo © AFP, Mark Ralston (Le Point) .
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En 2001 à Lausanne, les dirigeants chinois ont formellement promis de rendre complètement libre la communication des journalistes en échange de l'attribution des jeux olympiques, qui leur était contestée depuis les mésaventures de la presse lors des jeux de 1980 à Moscou.

Que cette promesse n'ait pas été tenue n'est pas une surprise. La promesse non tenue, ce n'est pas une spécialité chinoise, loin de là.

Ce qui l'est davantage, c'est que le Comité International Olympique s'affale devant cet oukaze et avalise cet outrage aux droits fondamentaux avec mollesse, allant jusqu'à laisser entendre qu'ils l'avaient entendu ainsi depuis le début.

Comme disait Chirac, qui s'y connaissait: « Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent ».

Penchons nous donc sur l'olympisme et leur fondateur, le baron Pierre de Coubertin. Les recherches sur internet donnent de multiples résultats, à commencer par une foison de sites à la gloire de « cet idéal des temps modernes », agrémentés de recueils de jolies citations.

http://www.evene.fr/citations/auteur.php?ida=3104



Mais si on cherche mieux, on en trouve de moins complaisants, qui ne me semblent pas subjectifs pour autant.


http://cajo.wordpress.com/category/pierre-de-coubertin/

http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=394

Dans Jean-Marie Brohm, 1936 - Jeux Olympiques à Berlin, Bruxelles, Editions Complexe, 1983-, on apprend que Pierre de Coubertin avait pour livre de chevet l'ouvrage du naturaliste anglais Sir Francis Galton (l'inventeur du... sac de couchage !) qui s'efforça toute sa vie de démontrer l'inégalité des races humaines, en fondant notamment la revue bien nommée Biometrika dédiée à l'application de la science à la sélection d'une race humaine idéale.

Toujours à la même source, ajoutons à ses lectures Joseph comte de Gobineau, auteur de l' « Essai sur l'inégalité des races humaines », inspirateur de l'idéologie eugéniste nommément cité en référence dans Mein Kampf.


Pierre et Adolf inspectant le stade de Berlin en 1936

Pierre de Coubertin se consacre au culte du sport et de la virilité, et on le retrouve à une époque de sa vie arbitre de rugby, sport où les langues perfides l'accusent d'exceller davantage dans les vestiaires que sur le stade. (Jean Saint-Martin, «Sport, nationalismes et propagande (1918-1939», Histoire du sport en France du second Empire au régime de Vichy, Paris, Vuibert 1955)


D'ailleurs, le cher baron ne déclare-t-il pas: « Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Le véritable héros olympique est à mes yeux, l'adulte mâle individuel. Les J.O. doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs. » (discours lors des Jeux Olympiques de 1912 à Stockholm).

Dans « The review of the reviews » d'avril 1901, il écrit: « La théorie de l'égalité des droits pour toutes les races humaines conduit à une ligne politique contraire à tout progrès colonial. Sans naturellement s'abaisser à l'esclavage ou même à une forme adoucie du servage, la race supérieure a parfaitement raison de refuser à la race inférieure certains privilèges de la vie civilisée. »

Et dans «Les assises philosophiques de l‘olympisme moderne» in "L’idée olympique, Stuttgart", - Carl Diem Institut - K. Hoffman verlag, 1967, p. 60.:
« La première caractéristique essentielle de l’olympisme ancien aussi bien que de l’olympisme moderne, c’est d’être une religion. En ciselant son corps par l’exercice comme le fait un sculpteur d’une statue, l’athlète antique honorait les dieux. .
En faisant de même, l’athlète moderne exalte sa patrie, son drapeau et sa race. »

Et encore:

“Les sports ont fait fleurir toutes les qualités qui servent à la guerre : insouciance, belle-humeur, accoutumance à l’imprévu, notion exacte de l’effort à faire sans dépenser des forces inutiles”

ou
encore:

“Comment voudriez-vous que je répudie la célébration de la XIº Olympiade ? (Berlin 1936) Puisque aussi bien cette glorification du régime nazi a été le choc émotionnel qui a permis le développement qu’ils ont connu.” Ceci dans: Yves-Pierre Boulongne dans « La vie et l’oeuvre pédagogique de P. de Coubertin » (1921 - Editions Lemeac, Quebec 1975)

Lors de la troisième olympiade de 1904 à St Louis (USA), les compétitions furent organisées séparément, en fonction de la "race" des compétiteurs. Les organisateurs américains considéraient en effet les noirs, Turcs, Syriens et autres Sioux comme des catégories exotiques à part, indignes d'être comparés à la fine fleur de l'athlétisme des blancs bien de chez eux.

Voici la liste des mots qui ont été imposés à Google lors de son implantation en Chine, mise à jour en février 2006.

http://www.infos-du-net.com/actualite/6321-censure-chine.html

Parce que tout de même, Télé-Népal Libre, on aurait compris. Mais censurer la sulfureuse BBC, Télé Hong Kong, Télé Taïwan, Amnesty International, etc...

Bien sûr, nos athlètes de 2008 sont loin de toutes ces préoccupations. C'est fort bien mais aussi un peu dommage, car c'est au détour de la subreptice acceptation de la tyrannie chinoise que les sources de l'olympisme moderne sont brutalement exhumées à nos regards incrédules.

Laissons donc nos insouciants sportifs conquérir leurs médailles. Certains ont travaillé toute leur vie pour se parer du hochet. Nous n'avons pas tous les mêmes plaisirs.




Mais sommes-nous obligés de regarder une compétition qui exacerbe les sentiments nationalistes et cherche ses racines dans des principes racistes et discriminatoires?
En gardant nos télévisions éteintes, nous anéantirions les audiences qui garantissent, par la manne des droits de retransmissions et des publicités qui les saucissonnent, la pérénnité de cet événement. .


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vendredi 25 juillet 2008

185° CRISTINA, la grande soeur cachée d'EDVIGE.

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A ce jour, 325 associations et plus de 46 000 particuliers ont signé la pétition demandant l'abolition du projet Edvige. Voir mon billet n° 181:


http://brethmas.blogspot.com/2008/07/181-signez-la-ptition-contre-edvige.html


A titre folklorique, Gaylib, les Umpédés, n'a pas signé pour son abolition, mais publié un communiqué à l'AFP demandant sa « suspension ». (sans préciser jusqu'à quand...)


Mais il y a plus grave.


Dans le cadre de la réforme du renseignement qui a abouti à la fusion de la DST et des RG, qui font maintenant pénates communes dans un bel immeuble de la rue de Villiers à Levallois Perret, chez « l'ami Balkany », un nouveau fichier a également vu le jour dans le plus grand secret: CRISTINA. ( Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et les intérêts nationaux).


Classé « secret défense », il n'est pas soumis à la CNIL ni à aucune forme de contrôle, mais seulement aux fantasmes de ses utilisateurs. Il est supposé répondre au besoin de renseignement de la lutte anti-terroriste, entre autres, et on peut comprendre qu'il ait à cet égard besoin d'une certaine discrétion.


Discrétion en échange de laquelle il serait supposé se limiter aux seuls renseignements utiles aux missions qu'il est chargé d'assister.


Or il semble bien que ce ne soit pas le cas. CRISTINA est la grande soeur cachée d'EDVIGE, elle a tous ses défauts en pire, elle est aussi curieuse, sinon plus.


Elle aussi procède en envahissant les carnets d'adresses, en absorbant les proches et relations des personnes dont le fichage serait jugé nécessaire. Elle aussi s'intéresse à toute personne susceptible de jouer « un rôle politique, économique, social ou religieux significatif ». Toute la finesse étant de s'entendre sur le sens de « susceptible » et de « significatif ». Les mauvaises fées qui se sont penchées sur son berceau assurent qu'elle n'épargnerait pas non plus la religion, les préférences sexuelles et l'état de santé de ses clients.


Bref, pendant que l'opinion publique se focalise et se déchaîne sur EDVIGE, la frangine honteuse CRISTINA coule une adolescence tranquille à l'abri des regards indiscrets, des enquêtes impudiques et des contrôles républicains.


Sans doute les jours qui viennent vont-ils nous en apprendre davantage sur la naissance de ces jumelles, celle qu'on voulait nous cacher ayant sans doute vagi trop fort et attiré l'attention de quelques journalistes.


A bientôt pour les nouvelles aventures de cette joyeuse famille. On va bien leur découvrir encore quelques cousins et neveux... Repoussons toujours les limites du « tout est possible ».


http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/07/24/edvige-cristina-ardoise-la-difficile-mobilisation-contre-les-fichiers-de-police_1076733_3224.html


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mardi 22 juillet 2008

184° Encore un peu plus profond ?

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Au moment où sa réforme des institutions passait au ras des pâquerettes à Versailles, notre regrettable président rendait visite aux Irlandais, qui l'attendaient de pied ferme.


Sur la réforme, que dire? Ce qu'elle a de plus désastreux est de passer pour un mini-succès de son auteur. Autrement... Ce n'est ni la révolution ni la contre-révolution. Il faudra faire notre deuil d'un référendum pour un nouvel élargissement de l'Europe (on pense bien sûr à la Turquie), ces messieurs de la finance entendant se passer dorénavant de l'opinion populaire pour élargir à leur convenance leurs terrains de pillage.


Il faudra aussi oublier le principe, pourtant promis, des « class actions », ces actions judiciaires collectives qui permettraient à des consommateurs de porter plainte en nombre contre des exploiteurs qui les violeraient avec trop peu d'égards. Non mais puis quoi?


Cette « réforme » restera donc comme le double symbole d'un petit plat dans un grand, et d'une grande victoire célébrée pour la conquête d'un carré de choux.


Sur la visite d'Isnogoud en Irlande? Pour atténuer l'effet désastreux de sa sortie de maître d'école hargneux voulant faire refaire leur copie aux Irlandais, il est descendu de son avion avec le sourire hypocrite et studieux de « celui qui venait essayer de comprendre pourquoi les Irlandais avaient voté non ».


Quel paradoxe! Quand on pense que ses propres concitoyens lui ont offert l'an dernier sur un plateau d'argent une étude complète et argumentée d'un non franc et massif à 62%.


Comme il était sur ses terres, il pouvait y multiplier les sondages et les études d'opinion, recevoir ses opposants et faire semblant de débattre avec eux, peut-être même les entendre un peu...


C'était trop beau, sans doute? Non, c'était devoir regarder son erreur en face. Alors, il a évité tout cela. Et il va maintenant en Irlande, dans un pays dont il ne parle pas la langue, dont il saisit l'opinion populaire encore plus mal que celle de son propre pays, essayer de comprendre pourquoi des gens qu'il ne connaît pas et dont il se contrefout en temps ordinaire, et dont ils se contrebalancerait s'ils avaient voté oui, essayer de comprendre pourquoi ces gens là sont finalement du même avis que les Français, les Hollandais, et que bien des peuples dont les parlements se sont prononcé sans les consulter.


Il y a des limites à l'obséquiosité et à l'hermétisme. A l'hypocrisie aussi. Bas les masques. Cessons de feindre l'émerveillement. Le néo-libéralisme étend ses terrains de chasse au mépris des peuples et de leurs choix réitérés. Alors, on évite maintenant de les consulter, on contourne leurs décisions quand elles ne conviennent pas, et on appuie sur l'accélérateur pour écraser sous les chenilles des tanks ceux qui se dresseraient encore sur la route des titans de la finance.


On retrouve dans ce langage propre à les dénoncer le vocabulaire des trotzkistes de la première heure: « valet du capitalisme », « titan de la finance » et autres images vieillotes d'une révolution en noir et blanc. Mais n'assistons nous pas à la deuxième phase du même phénomène, la « lutte finale » à l'envers, à l'ultime assaut des forces de l'argent qui va nous faire passer de l'équilibre à l'excès, du juste milieu à l'extrême, d'une société humaine à l'autre sorte de fourmilière?


Car s'il existait bien une « fourmilière soviétique », on commence à découvrir le spectre d'une « fourmilière néo-libérale » qui n'a rien à lui envier, et dans laquelle ces gens-là sont en train de nous enfermer pendant que nous chantons la Marseillaise et que nous nous chamaillons sur l'hymne européen.





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vendredi 18 juillet 2008

183° - La réforme institutionnelle et les petits cadeaux qui n'en sont pas.

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Qu'est ce que j'entends dans le brouhaha élyséen?


Pour faire valider sa réforme des institutions qui oscille dans l'incertitude du vote du congrès de lundi, le président propose à l'opposition « un temps de réponse systématique aux interventions du gouvernement dans les médias ».


En voilà un cadeau !


Dans une démocratie, il semble évident que l'opposition doit pouvoir répondre aux déclarations de la majorité autant de fois qu'il est nécessaire!


Le simple fait d'imaginer que ce droit fondamental puisse constituer une monnaie d'échange, puisse être l'objet d'une tractation, puisse être regardé comme une faveur faite par le pouvoir à son opposition en dit long sur la notion de démocratie pratiquée par l'Elysée.


S'il fallait argumenter davantage le dévoiement de la démocratie que nous sommes en train de subir, après la mousse, Edvige, et les grèves dont on ne s'aperçoit pas , voici une autre déclaration qui mérite de figurer au hit parade des sarkogaffes.



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182° - Le loup sort du bois.

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Dans mon billet n° 174, je dénonçais le pendable concept de « l'incident irlandais », et de l'atteinte à l'idée même de la démocratie que pareil vocable laissait entendre.


Quand un peuple vote comme ça arrange nos princes, il s'exprime démocratiquement, quand il n'est pas d'accord, c'est un incident. Je pensais naïvement qu'il était difficile de dérailler plus franchement et que quelques conseillers avisés oseraient affronter les célèbres colères du petit gremlin pour lui dire qu'il avait légèrement gaffé sur le sujet.


C'était être, comme vous et moi, respectueux de la démocratie jusqu'au bout des ongles. Force est de constater que monsieur Sarkozy et nous ne vivons pas sur la même planète, et que quoi qu'en disent ses aveugles thuriféraires, il a sur ces choses une vision non seulement différente de la nôtre, mais il faut bien le dire, inquiétante et dangereuse.


Là où nous pensions qu'il allait, sinon adoucir ses propos, du moins se faire oublier un peu, le voilà qui en remet une couche !


L'agité de l'Elysée est décidé à partir en Irlande obtenir des indigènes qu'ils retournent aux urnes jusqu'à ce que le vote soit positif. Le méchant maître d'école fait refaire son devoir à l'indécrottable cancre jusqu'à ce que le problème soit juste!


La sarkocratie est en marche.



Fort heureusement, les Irlandais, qui ont déjà tenu tête aux Anglais pendant 150 ans, en ont vu d'autres et l'attendent de pied ferme. Ils ont déjà mis leur oeufs à pourrir et leurs tomates à moisir pour célébrer joyeusement le débarquement de l'importun sur leurs verts pâturages.


Leurs médias parlent d'insupportable ingérence, d'atteinte aux droits nationaux et de divorce définitif avec une Europe trop possessive.


La seule chose qu'on peut regretter, c'est que les Français comprennent moins vite que les Irlandais à qui ils ont affaire. Nous, on l'a eu cinq ans comme ministre, six mois comme candidat, un an comme président, et on lui compte toujours des partisans.


Vous me direz, l'histoire est riche de chefs d'états à la dérive qui ont compté des partisans jusqu'au dernier instant du naufrage, et même encore après. Mais on se serait bien passé de voir une telle chose arriver chez nous.


D'autant plus que l'anecdote n'est pas unique en son genre, bien sûr. Chaque journée du calife apporte son nouveau lot d'injustice et de mépris. Ainsi, le 14 juillet, celui qu'il faut bien appeler le chef de l'état a eu à se prononcer sur les manifestations des maires des communes sinistrées par ses réformes, venus crier leur misère jusqu'au pied du château.


Enfin, jusqu'au bout de la rue, puisque c'est là que les forces de l'ordre ont tenu à distance comme de vulgaire manants ces élus du peuple venus rencontrer l'élu suprême. Le président n'a daigné en faire recevoir qu'une maigre délégation par un obscur conseiller, pour s'entendre d'ailleurs confirmer le caractère inéluctable du dépouillement des villes de province touchées par les démantèlements des services publics.


Et là, du haut du trône, est tombée la sentence:

« Ces protestations, ce n'est que de la mousse autour de mes réformes. »


Voilà des élus qui voient leur cité partir en lambeaux, perdre leur hôpital, tout ou partie de leur école, leur palais de justice, une garnison qui est le moteur économique de leur ville, qui viennent pleurer le désespoir d'administrés qui vont du jour au lendemain se retrouver en plein désert, et cet appel du citoyen qui se noie... « c'est de la mousse ».


On dirait des vilains mots si on voulait commenter davantage pareil abîme entre la volonté du château et le sort du peuple aux abois.


Si on ne se retenait pas, on penserait à un chef d'état d'une contrée des Carpathes qui faisait raser au bulldozer les églises et les cimetières des villages qu'il voulait supprimer pour être sûr que les villageois n'y trouvent plus d'attaches qui les appellent à s'y réinstaller. Chef d'état finalement mitraillé contre un mur par ses propres soldats.


Si nous étions vraiment des mécréants, on établirait un rapprochement entre le système Edvige qui va nous transformer en autant de portraits robots et les systèmes de fichage de certaines polices intrusives que ses prédécesseurs ont pourtant dénoncé à juste titre pendant des années.


On ne sait plus quoi faire devant un chef d'état qu'on ne peut plus suivre, qu'on ne comprend plus, qu'on regrette, dont on espère que les Irlandais ne croiront pas qu'il est à l'image de tous les Français.


Pour terminer, deux petits évènements:


D'abord, un petit zeste de fraîcheur. Un nouveau chroniqueur cause dans le poste. C'est sur France Info, sa chronique s'intitule « Il était une mauvaise foi », il s'appelle Jean Pierre Gauffre, il passe à l'antenne tous les jours ouvrables à 7h.57, 9h.57 et 11h.27, et on le retrouve sur le site de la station, rubrique « chroniques - société ». Passe très bien avec le café du petit déjeuner.


Ensuite, dans le cadre de la pétition contre Edvige dont je vante les mérites dans le billet précédent, 26 associations LGBT ont apporté leur pierre à l'édifice.


http://v2.e-llico.com/article.htm?rubrique=actu&articleID=18030


Cherchez. J'ai cherché aussi. Pas trace de Gaylib au nombre de ces légitimes protestataires.


Pourtant, les homosexuels sont directement fichés en tant que tels par la machine. concernés au premier degré., Répertoriés, examinés, listés, tenus au chaud.


Alors de deux choses l'une: ou ils croient naïvement que leur carte d'umpd les protègera de l'inéluctable finalité de pareil fichage, ou ils se sont fait mal quand ils ont fait le grand écart à propos de Vanneste et ils ont peur de recommencer.


Toujours est-il que quand on leur pose la question sur leur email, ils ne répondent pas. Si une réponse arrivait enfin (on comprend qu'elle puisse être délicate à rédiger), je ne manquerai pas de vous en faire part.



Dernière minute: de la réunion de débriefing de l'InterLGBT suite à la Marche des Fiertés, il ressortirait que GayLib aurait payé son emplacement dans le défilé au même titre qu'un char commercial au lieu d'y participer à titre associatif. On a des biscuits et on attend les avis divers.



Lundi 21:

Un communiqué de e-llico nous informe que Gay Lib "demande la suspension" du fichier Edvige en non pas son abandon.


http://v2.e-llico.com/article.htm?rubrique=actu&articleID=18041

D'après des conversations que j'ai pu avoir, ils semblerait que Gay Lib s'oppose au fichage de la préférence sexuelle et de l'état de santé des individus, mais pas aux autres éléments visés par le système, à commencer par les motifs du fichage...



Par ailleurs, il est confirmé que Gay Lib n'appartient pas à l'InterLGBT e a bien aprticipé a la marche des fiertés à titre commercial, en payant sa place dans le défilé.


Dont acte.





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mardi 15 juillet 2008

181° Signez la pétition contre Edvige.

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Dans la démocratie que nous avons connue jusqu'ici, les services de police ne fichaient que les délinquants majeurs condamnés.


Dans la démocratie où tout devient possible, et grâce à Edvige, (Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale), le régime va pouvoir ficher tout ce qui est:

« susceptible de contrevenir à l'ordre public ».


Nous sommes tous visés. Tous, un jour où l'autre, avons volontairement ou pas, semé un brin de désordre. Et si vous êtes vraiment l'ange blanc que vous prétendez, vous serez fiché quand même: vous êtes forcément l'ami d'un citoyen « susceptible de troubler l'ordre public ». Et ça suffit pour avoir sa fiche dans Edvige.


Si vous ronflez avec la fenêtre ouverte, si vous vous garez en double file pour acheter le pain, vous êtes susceptible de contrevenir à l'ordre public.


Plus grave, si vous appartenez à une association, si vous militez quelque part, si vous êtres syndiqué, si vous avez la carte d'un parti politique, vous êtes susceptible de contrevenir à l'ordre public.


Si vous avez une religion, vous intéressez Edvige, mais si vous n'en avez pas, ça la passionne tout autant.


Si vous avez piqué des bonbons chez le boulanger à plus de treize ans......,vous êtes susceptible de contrevenir à l'ordre public. Graine de mauvaise graine, ça! Délinquant en herbe! Tout ça intéresse Edvige. Cette confiserie collera à vos doigts toute votre vie.


Si vous avez une auto, ou une moto, (surtout une moto), ou que vous faites du vélo ou du saut à l'élastique, tout est bon pour la gourmande Edvige qui pourra même s'intéresser aux mouvements sur votre compte en banque et à votre patrimoine.


Si vous êtes malade, que vous avec un amant ou une maîtresse, que vous êtes un peu homosexuel le dimanche ou beaucoup tous les jours, vous intéressez Edvige, qui est friand « d'informations générales » et propose des petites cases à remplir pour chacun de ces cas pendables.


Et toujours en quête « d'informations générales », Edvige en profitera pour dresser la liste de vos amis et connaissances avec une insatiable curiosité à côté de laquelle myspace passe pour un confesseur.


Si vous signez la pétition contre Edvige, vous serez fichés par Edvige. Mais si vous ne la signez pas, vous serez fiché aussi, attendu que vous connaissez sûrement quelqu'un qui l'a signée.


D'ailleurs, c'est trop tard: vous avez lu le blog d'un trublion de l'ordre public qui, lui, l'a signée. Alors, au point où vous en êtes...Signez! Vous saurez au moins pourquoi vous êtes dedans!


On signe ici:


http://nonaedvige.ras.eu.org/



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lundi 14 juillet 2008

180° Voir et complimenter l'armée française

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Le défilé du 14 juillet, jadis chanté par Boris Vian, inspire toujours des commentaires de toutes sortes. Chatouillant le petit zeste de sentiment national plus ou moins bien caché en chacun de nous, il constitue aussi une mise en scène qui en dit long sur le gouvernement qui l'organise. De même, la retransmission qu'en font les deux grandes chaînes est riche d'enseignements sur les messages plus ou moins objectifs et subliminaux qu'elles espèrent faire passer.


Ce matin, pour des images à peu près identiques, le commentaire de TF1 saisissant au vol tous les rapprochements possibles pour vanter et faire l'éloge des merveilleuses réformes de notre génial gouvernement, alors que la 2, plus journalistique, dissertait avec plus d'objectivité sur les images de l'évènement, non sans quelques lapsus hilarants d'un commentateur qui confondait camouflage et cafouillage.


Pourtant, ce matin, devant ma télévision, pendant que le maire de Paris regardait avec horreur et désolation les chars Leclerc arracher impitoyablement les pavés de la Place de la Concorde, le jeu des petits soldats me laissait songeur.


Alors que Kad Merad (mais que faisait-il dans cette galère?) lisait le préambule de la déclaration universelle des droits de l'homme, -noble tâche au demeurant, mais devant quel décor?-, je songeais.


En l'entendant parler « de l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire », je pensais au logiciel Edvige, concocté sous les auspices de madame Alliot Marie, cet espèce de concentré de KGB et de STASI qui allait espionner nos conversations, scanner nos communications, enregistrer nos idées, se souvenir de nos appartenances associatives et syndicales, noter nos maladies et nos signes particuliers, faire des listes de nos amis, étiqueter nos préférences sexuelles et nos marottes, lire nos blogs et nos SMS...


Au moment où Kad prononçait: « qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression », je pensais à Robert Ménard, dont la radio, à cet instant précis, nous apprenait l'interpellation au motif qu'il entendait exprimer ses idées justement sur le sujet... Je n'approuve pas tout ce qu'il est, tout ce qu'il dit et tout ce qu'il fait, mais je suis prêt à défendre sa liberté d'être, de dire et de faire.


Et en entendant Kad aborder le paragraphe où « les peuples des nations [...]se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande », j'avais une pensée pour les attaques contre le droit de grève et l'inadmissible, innommable, ignominieuse et scélérate déclaration du schtroumpf suivant laquelle « on ne s'apercevait même plus qu'il y avait une grève », je pensais aux réductions drastiques de la solidarité nationale à l'égard des chômeurs, à la tentative avortée du justesse, mais pour combien de temps, de déremboursement des médicaments d'accompagnement des traitements des grandes maladies, sottement appelés « médicament de confort ».

Et lorsque le chti d'adoption en arriva à « la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constituant le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde », surgit dans mon esprit « la directive de la honte » pondue par le Conseil de l'Europe à propos de l'immigration. (cf mon billet n° 176):

http://brethmas.blogspot.com/2008/06/176-dmocratie-jefface-ton-nom.html

Bref... Qu'est ce que c'était beau, ces sept parachutistes qui se sont posés en rang d'oignon devant la tribune présidentielle....éblouissant tous ces bons citoyens venus voir et complimenter l'armée française.

Allez, bonne vacances. Moi, je reste, ma retraite ayant étrangement diminué en dépit de ce qu'on en dit à la télévision. Dormez bien, bonnes gens. On ne s'aperçoit plus des grèves (peut-être s'apercevra-t-on quand même de la grève générale qui pointe inéluctablement à l'horizon?). Ce qui reste du code du travail va voler en éclats en août pendant que vous serez à la plage, le logiciel Edvige s'installe sur les gros disques durs de big brother, le soleil caresse de ses rayons indifférents les machines de guerre et les petits fours de la garden party, et Ingrid Betancourt va recevoir la légion d'honneur, sinon pour ce qu'elle a subi à son corps défendant, du moins pour tout ce qu'elle a dit depuis qu'elle est revenue.


A propos de légion d'honneur, notons que Robert Ménard a été promu chevalier par Nicolas Sarkozy le 23 mars 2008. Comme quoi pour les gens qui en ont, la carotte ne remplace pas le bâton.



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mardi 8 juillet 2008

179° Le jeu du plus con n'est jamais terminé.


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On avait déjà pu observer le caractère parfois surréaliste des directives du conseil de l'Europe, qui s'attachait à définir le diamètre des patates pour faire la purée, préciser la longueur d'onde du rouge des camions de pompiers, faire du camembert avec du lait bouilli, reconnaître les sectes de la même manière que les religions et autres associations sans leur demander de justifier leur financement (cf. mon billet n°170) et autres billevesées. Puis-je leur suggérer une directive sur le nombre des pattes des éléphants?


La toute fraîche présidence de la France engage les eurodéputés sur des pentes savonneuses de contrôles drastiques qu'on qualifierait de soviétiques si notre Sarkozy n'en était l'inspirateur. Oublions la tentative Bolkenstein, passons sur la « directive de la honte » concernant l'immigration dont je vous entretiens dans le billet n° 176, et attachons nous sur une directive en gestation qui consiste à établir une liste des logiciels autorisés sur internet, tout logiciel n'y figurant pas étant supposé interdit d'usage et de possession.


Le but naïf est de bannir les systèmes de peer to peer qui permettent aux petits malins de s'échanger « des oeuvres intellectuelles » si tant est qu'on peut considérer comme telles les choses à la mode qui constituent l'essentiel de tels échanges. (et sur le prix desquelles, rappelons le, l'artiste créateur ne touche que des clopinettes).


Mais judicieusement récupéré par des lobbyistes auxquels on peut faire confiance en matière d'efficacité et de détournement des mesures, une telle mesure, appliquée à la lettre, pourrait permettre, par exemple,à Microsoft d'obtenir l'interdiction d'Open Office, de Linux ou de Firefox..., à Corel d'éradiquer the Gimp et à une association de vautours de venir à bout de VLC.


Une fois de plus, l'Europe joue avec le feu, elle le fait parfois avec une naïveté désarmante:


Le 4 juillet, la présidence du Conseil de l'Union européenne a pondu un communiqué s'esbaudissant de l'étrange réélection de monsieur Mugabé à la présidence du Zimbabwé. Jusque là, rien à dire, on ne peut qu'être d'accord. Mais dans la suite de son communiqué, la présidence du Conseil de l'Union s'embarque dans une leçon de démocratie et de « respect de la voix du peuple » qu'on aurait aimé lui voir sortir du chapeau un peu plus tôt: par exemple lorsque monsieur Sarkozy, méprisant le large refus du peuple français de la constitution européenne, s'est mis en devoir de faire entrer par la fenêtre un mauvais ragoût de celle que nous avions exclu par la grande porte du suffrage universel.


Là, il y avait une belle leçon de démocratie à mettre en pratique, et l'Europe s'est bien gardée de l'appliquer. Alors, donner des leçons, maintenant...


Car non seulement cette mouture allégée n'est pas allégée de nombre des points d'achoppement qui avaient conduit à recaler la première, ( modèle économique, peine de mort, etc..), mais elle perd dans sa cure d'amaigrissement l'obligation que faisait la première aux pays de l'Union de signer la Charte européenne des droits de l'homme. Cette signature n'est plus que facultative, et la Pologne s'est engouffrée dans la brèche en annonçant qu'elle ne le ferait pas.



Au chapitre de « si je te le fais doucement, ça ne te fera pas mal », encore deux bonnes nouvelles:


Notre trop-président a commis un lapsus révélateur en affirmant que désormais, « on ne s'aperçoit même plus qu'il y a des grèves ». Espérons que cette anesthésie sera de courte durée, et que la France sera bientôt dans la rue pour lui démontrer que sa jolie périphrase ne s'applique pas à la grève générale..


D'autant plus que, là où nous avions renoncé à trouver des « catégories socio-professionnelles » avec lesquelles il ne s'était pas encore fâché, lui, a persévéré, et il en a trouvé!!


L'acharnement paye!

Il y a quinze jours, il s'est fâché avec ses militaires, et j'entends ce matin que si le projet de loi abattant les ultimes vestiges du code du travail qu'il se prépare à faire voter le 15 août reste en l'état, les cadres vont travailler 17 jours de plus par an !!!


Lui qui n'avait déjà plus beaucoup de sympathisants, vient de perdre un solide escadron des derniers. Pas étonnant qu'il se rapproche si affectueusement du front national, sinon il va rester vraiment tout seul...


Ceci dit, pendant les quarante ans de ma vie en entreprise, la CGC a voté consciencieusement la presque totalité des mesures que refusaient les autres syndicats de salariés. Elle touche aujourd'hui le juste prix de sa soumission.



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