lundi 16 septembre 2013

460° Le point sur le Point et autres ponctuations.








L'incitation à la violence et à la délinquance ne vient pas toujours de là où on l'attend.

Je prends l'exemple de l'hebdomadaire  le Point.
Dont voici, pour rappel, certaines « unes » de l'année écoulée :

Sur photo en gros plan de François Hollande :
  • Pépère est-il à la hauteur ? (11)
  • Fini de rire (17 mai 2012)

Sur la religion :
  • Le spectre islamiste (3 février 2011)
  • Cet islam sans gène (1° novembre 2012)

Sur l'économie :

  • La France des enfants gâtés (25 octobre 2012) 
 où les enfants gâtés ne sont pas les patrons du cac40 ni les milliardaires et autres oligarques, mais : « l'EDF, les intermittents, les intercommunalités, les régimes spéciaux et les comités Théodule ».

et enfin, un des must, celle d'aujourd'hui, 12 septembre 2013 :




Moi, je propose une autre rédaction :

Conservons "Les Persécutés". On va remplacer la ligne:

« Entrepreneurs, professions libérales, artisans » par

«  Braqueurs, dealers, escrocs »

puis continuer à substituer le texte par des équivalents :

au lieu de :

«  comment résister à la paperasse, au fisc, 
à l'inspection du travail et à l'URSSAF », 
  
on va mettre :

«  comment résister à la police, à la BAC, aux douanes, 
aux services des fraudes et au fisc »...

J'imagine le scandale que ferait pareille couverture dans l'opinion publique.
Pourtant, peu de différence, après tout...
On s'adresse aux gens soucieux d'échapper à l'ordre républicain, et on leur suggère quelques filons pour continuer leurs méfaits en toute impunité...

Cette couverture est également une forme d'aveu : si les pauvres entrepreneurs, professions libérales et artisans éprouvent le besoin d'échapper aux contrôles de l'état, c'est qu'ils ont délibérément choisi la voie de la délinquance. Sinon, ils ne risqueraient rien...

D'autant plus qu'à une époque où il devient banal de considérer que la dissimulation fiscale relève davantage de l'habileté managériale que de la délinquance, tous les contrôles ne sont pas destinés à percevoir des impôts : ceux de l'inspection du travail, par exemple, concernent la santé et parfois la vie des travailleurs... 



Nous vivons dans des eaux troubles. Petit à petit, la grande délinquance en col blanc devient institutionnelle et les médias focalisent la haine populaire sur les voleurs de bicyclettes.

La délinquance fiscale et financière s'identifie tantôt à de la bonne gestion, tantôt au fait du prince que tolère parfaitement une nouvelle féodalité patiemment tissée par les médias auprès des foules crédules, qui recommencent, deux siècles et demi après la révolution, à penser que sans roi ou sans empereur, pour ne pas dire sans dictateur, rien n'est possible. 








Qu'est-ce que le sectarisme ?

Depuis des années, chaque fois que je frotte mes opinions de gauche à un public, ou même un cercle de copains de droite, on m'accuse d'être « sectaire ».
« A gauche, on ne peut pas discuter avec vous, vous êtes sectaires ».

Or, ce que signifie « sectaire » dans l'absolu, et en particulier appliqué aux gens de gauche, jamais aucun droitiste n'a pu me l’expliquer.


Dans la grande débâcle de l'UMP, où les débris du navire commencent à flotter épars sur des kilomètres d'océan politique, Fillon, à la recherche de quelque chose qui n'aurait jamais été dit, (ce qui, à droite, est tout de même une gageure ! ), labourant le sillon tracé par Sarkozy pour effacer les « frontières politiques », déclare qu'entre le FN et les socialistes, il votera pour « le moins sectaire ».


Ce que dénonce maintenant Copé, après avoir pendant des années soutenu bec et ongles Sarkozy dans sa dérive droitière et son école « patrickbuissonnière ».
Copé encore , qui, après cela, lorsqu’il s'est agi de collecter des sous pour pour payer la dette du parti, avait affirmé sans se sentir ridicule qu'il s'agissait de « sauver le seul parti de droite et du centre »...

Ce qui permet à Borloo, qui ne représente que le café du commerce, assisté de Bayrou, qui préside à l'arrière-salle, de dire maintenant qu'un tel parti est mort cette semaine...
Tout cela me renforce dans mon idée que le centre, c'est une droite hypocrite. Le centre est toujours allié à la droite, vote toujours avec la droite, (ou s'abstient). C'est l'optimisation du culte de l'opportunisme et de l'absence de ligne de conduite qui me permet d'affirmer que, finalement, « le sectarisme » bien compris, s'il doit signifier qu'on a des convictions et qu'on s'y tient en toute circonstance, serait une vertu politique plutôt qu'une faiblesse...

D'abord, pourquoi vouloir effacer les frontières politiques ? Sans aucun doute pour tenter de noyer les idées maîtresses de ceux qui en ont, qui possèdent un programme solide et idéologique dans le vaste maelström du discours électoral de basse politique et de marketting appliqué à l'idéologie. .

Ceux qui bâtissent leur richesse en gérant les situations avec opportunisme au plus grand mépris du bien commun, des valeurs républicaines, des idées de progrès et des plans de construction sociétaux ont de bonnes raisons de détester les idéologues. Pensez donc : Vouloir faire passer le bien de tous, de tous ces gueux, avant leur richesse personnelle, et l’expansion de leur portefeuille... Et du coup, compromettre l’achat de leur nouvelle Mercedes, du joli bateau repéré dans le port d'Antibes et de leur villa avec vue sur la mer.

Car cette mentalité n'est pas l'apanage des grands milliardaires. On s'imagine vite, trop vite, avoir changé de caste dès lors qu'on a eu un peu de chance en affaires... Le virus s’attrape très jeune: le moindre vendeur de fringues ou le plus modeste coiffeur n'a de cesse de se parfumer avec un grand nom, de porter avec ostentation des vêtements estampillés, des montres de marque comme si elles donnaient une heure plus juste, et de mettre ses pieds dans des chaussures qui lui ont coûté plusieurs jours de travail.


Si un sur dix mille réussit à poursuivre cette ascension, c'est celui-là qui deviendra en toute priorité un fraudeur fiscal et un mauvais patron.

Alors, vive le sectarisme s'il doit désigner ceux qui ont de vraies convictions.
Vive le sectarisme s'il doit nous différencier du prédateur droitiste prêt à faire feu de tout bois. 

Au caniveau les arguments fondés sur des mots sans signification, sur des slogans sans fondement, sur des éléments de langage en forme de litanie et des fausses certitudes basées sur la puissance médiatique.



lundi 2 septembre 2013

459° France 2, source de culture et parangon de langue française.








Comme j'ai un appétit solide, je regarde souvent le journal de France 2 pendant mes repas. Aujourd'hui, c'était le 13 heures, présenté par Elise Lucet.

Premier sujet : la rentrée des profs. L’image montre une enseignante novice de C.E.2 et C.M.1, Claudine, accueillie par le directeur d'une école de Saint Priest, , qui lui explique comment mettre les élèves en rang.

« On met un rang ici et un là, de façon à ce qu'on voye (vouaille) bien de partout les élèves. »

Ensuite nous découvrons, Vincent, 11 ans, sans doute issu d'un des ces sanctuaires de la langue française. Vincent entre en 6°, et il est inquiet de ne pas retrouver au collège tous ses copains d'école. Alors il leur écrit sur son ordinateur, et nous lisons par-dessus son épaule :
« Salut. Dans quelle collège tu es ? »



Ensuite, et après d'autres actualités, le journal nous offre en cinq épisodes de quatre ou cinq minutes chacun, une visite du Taj Mahal. Déjà, on est impatient d'y entrer, de voir, d'explorer...
Eh bien non. Pendant les cinq minutes de cette première partie, le Taj Mahal ne servira que de fond d'image pour montrer des touristes qui font les clowns, se photographient en prenant des poses simiesques devant le monument, et des guides dont on nous montre le visage en gros plan pendant qu'on espère voir les merveilles qu'ils décrivent...

Fin de la semaine:
Mes craintes se confirment: 
le mardi, on nous montre le fleuve Yamuna qui passe devant, et on nous explique longuement que la baisse de niveau du fleuve compromet les fondations de l'édifice, que l'on ne voit toujours qu'en image de fond. 
Le mercredi, nous visitons la ville d'Akra, située en face, ses autres monuments, son marché et ses ruelles médiévales. L'histoire du prince bâtisseur et de son épouse, dont la Taj Mahal est le mausolée, est montée sur une scène de théâtre voisine. On fait connaissance avec l'acteur principal et on voit en boucle la scène de la mort de la brave princesse.
Le jeudi, coup de caméra sur la vie des guides, des jardiniers, et sur le quartier des artisans dont certains travaillent de père en fils à la restauration du monument. Le Taj n'est toujours qu'un fond d'image.
Le vendredi, dernière émission. On se dit: cette fois-ci, on va le visiter... Non! Juste quelques chantiers très partiels de restauration, une entrevue avec l'architecte, un nouveau sketch de la pièce de théâtres, quelques touristes qui font les clowns et un vendeur de photo-souvenirs qui court des jardins à son imprimante et revient en courant vendre ses photos. Passionnant. Du monument, on ne voit que brièvement deux cénotaphes supposés être ceux du prince et de sa princesse, mais le commentateur nous explique qu'il y a des vrais tombeaux, cachés au public, et des faux, auxquels ils ont accès. On ne sait pas trop lesquels on a brièvement entrevu. Petit zoom sur la mosquée qui est à l'intérieur du monument, et fin du dernier épisode. Les coupoles, salles et merveilles que le monument contient forcément (il semble immense), resteront cachées de nos regards...





L'année commence sur les chapeaux de roues. Pour se perfectionner en français, je propose que les activités de nos nouveaux temps choisis soient consacrées au rap et niktamer (une superbe nouvelle langue) en lieu et place des fables de la Fontaine et de notre théâtre classique, et que l'initiation à la photographie devienne un concours de grimaces au lieu de s’appesantir longuement sur les mystères du cadrage, de la composition de l'image et de la saturation des couleurs.

Soyons moderne, à l'image de feu notre ministre de l'enseignement supérieur, qui disait :


A France 2, en tout cas, on est déjà à jour... 

Allez ne démolissions pas tout, et donnons un coup de chapeau aux remarquables émissions de Jean François Ziegel, « La boîte à Musique », très efficaces initiations à la musique qui, pour mieux rencontrer le public qu'elles méritent, sont diffusées le dimanche soir à 23 heures...

© fotolia.com