jeudi 22 octobre 2020

593° Où va le débat public ?

L’omniprésence des opinions qui se prennent pour de l'érudition a rendu le débat public cacophonique et même nauséabond.

Avant, quand un mal élevé déblatérait sa haine au bistrot du coin, sa logorrhée n’allait pas au delà du bout du comptoir.

Il y avait bien quelques publications intolérantes, mais elles étaient connues comme telles, et leur consultation était le fruit d’une acquisition volontaire et réfléchie.

Aujourd’hui, n’importe quel clampin pourvu de deux doigts et d’un ordinateur, voire d’un téléphone, peut répandre son ignorance et surtout son obscurantisme aux quatre coins de la planète.

Et n’importe quel autre brave type qui ouvre son ordinateur reçoit en pleine figure ces divagations dont certaines ne sont rien d’autre que de l’endoctrinement déguisé.

Nous sommes à l’heure des « experts » : toutes les radios, tous les médias, rivalisent d’imagination pour trouver, selon la cata du jour, des experts en tout, et surtout en rien. On entend le même jour la chose et son contraire sur la religion, le terrorisme, les virus, l’écologie, le social.


Même les bonimenteurs du web et autres influenceurs (le mot est explicite) s’érigent en détenteurs de certitudes et de vérités sur des sujets qui sortent souvent dramatiquement de l’univers des soins du visage, de la fripe à la mode et du détachage des vêtements.

On ne sait plus comment expurger les « réseaux sociaux » des incitations à la haine, des complots loufoques mais dangereux, des mensonges déguisés en information.


Même nos ministres prennent leurs convictions populistes pour de l’érudition, et du haut de je ne sais quelle imposture monarchique, prétendent nous les enseigner, à nous pauvres sujets supposés ignares.

Prenez Darmanin, qui après avoir soutenu la manif pour tous, est devenu par la grâce du dérapage droitiste du président, ministre de l’intérieur…

Et le voilà qui oublie ses origines pour essayer de nous braquer contre celles des autres…

Le voilà qui, hanté par ce qu’il appelle « le séparatisme », voit presque un complot dans l’acharnement  des grandes surfaces à proposer à leurs clients ce qu’ils ont envie d’acheter.

Les rayons halal et cacher l’agacent… Il ne les comprend pas. Il appelle cela « de la cuisine communautaire ».

 

 
Et ce, malgré les explications. Même Richard Ferrand, dont je ne suis pourtant pas un inconditionnel, le reprend sans ménagements au micro de Bourdin, sur BFM TV,  Auchan le mouche en expliquant que proposer des « cuisines spécifiques», cela relève plutôt de l’intégration et lui semble tout le contraire du communautarisme, et Michel-Édouard Leclerc commente d’un tweet très sec que « cela pue la manipulation ».

Pour « Kerets », distributeur de produits casher pour les supermarchés non-casher, « c’est un non-sens, cela communautarise encore plus d’aller dans des épiceries spécialisées ».

Voilà notre ministre rhabillé pour l’hiver. Sortira-t- les LBD pour se faire entendre ?

Car il faut bien le dire, notre débat public devient une cour des miracles puante. Les déclarations vraiment républicaines n’y sont plus que des oasis de salubrité, alors que cela devrait être le contraire.


Les réseaux sociaux sont si bien manipulés par les bonimenteurs de toutes sortes qu’un excité du jihad, avec quelques mensonges et quelques sous-entendus foireux, arrive à transformer un simple d’esprit en tueur à gages…


Le problème d’internet, c’est que solutions et dérives y sont si étroitement mêlées qu’on ne voit pas très bien comment on va séparer le bon grain de l’ivraie. Il est très facile pour un imprécateur ou pour son éditeur de se réfugier à des adresses à l’étranger, voire carrément virtuelles, pour échapper à l’application de la loi républicaine.

C’est comme dans tous les trafics : les petits dealers se font prendre, mais les gros bonnets, réfugiés dans leurs citadelles, restent hors de portée..

Jusqu’où allons nous déraper ? L’exemple venu d’ailleurs ne contribue pas à redresser le tir : entre les délires de Donald Trump institués en information, la contestation systématique de tout ce qui ne convient pas à la propagande, la chasse aux journalistes, -aux vrais – ouverte dans bon nombre de pays, l’avenir n’est pas au beau fixe.

La révolution qui s’impose n’est pas seulement sociale : elle est globale. Et comme on a besoin pour la faire de moyens de communication qui sont de plus en plus gangrenés, voire assujettis au côté obscur, plus elle semble indispensable, et plus elle paraît s’éloigner et nous exposer à des remèdes pires que le mal.


La boîte aux idées est ouverte..




mardi 22 septembre 2020

592 LREM : Il y a le feu aux rideaux !

 


Je l’ai dit avant que ça arrive, puis cent fois après que ça se soit produit : Ça ne peut pas marcher.

Voici le jour où j’ai lancé l’alerte !

http://brethmas.blogspot.com/2016/04/532-du-surrealisme-en-politique.html


Imaginez que j’ai même perdu des amis, qui étaient tombé dans l’illusion, et qui y croyaient : celui-là, c’était le bon, le messie politique était enfin arrivé, etc.

 

 

Pourtant, l’imposture était double :

D’abord, la démocratie est basée sur une dualité gauche # droite. Alors, nous faire le coup de « ni de gauche ni de droite », ça équivaut à vouloir perdre les Français dans un désert sans repères.

Alors, ben… on se perd...

On nous a déjà fait le coup : Edgar Faure et Nicolas Sarkozy. Les deux ont fini battus.

Avec Sarkozy, l’imposture était à simple détente : il a bien essayé de détourner quelques socialistes, mais cela n’a été que des personnalités de seconde zone, le plus drôle étant Eric Besson dont la trahison expresse entre les deux tours relevait plus d’un illusion de Frégoli que d’un positionnement politique. Mais le mélange des genres n’est pas allé plus loin.

Avec Macron, l’imposture était à double détente : les transfuges ont été plus nombreux, et tous ont tenté de nous faire avaler la recette de gloubi-boulga : ces choses de droite que nous voulons faire, c’est en réalité la « nouvelle gauche ».

Bon, je vous le concède : la gauche a aussi essayé de faire de la « nouvelle gauche », et ça n’a pas été concluant non plus. Mais ce n’est pas une raison pour bouffer du gloubi-boulga.

Il reste quand même une constante : tous les illusionnistes qui ont essayé de nous embrouiller avec la gauche et la droite ont fini dans une dérive droitière pour tenter de surnager un peu plus avant de se noyer.

Nombreux sont les articles où j'ai sonné le tocsin : "Macron vire à droite".

C'est est au point qu'on appelle dorénavant LREM "La Répression en Marche"...

Bâtir un parti de brics et de brocs en recrutant pêle-mêle des transfuges et des aventuriers, ça ne peut rien donner de solide.

Les transfuges ne fond que révéler leur opportunisme, le manque de vraies convictions sociales et politiques, et leur aptitude à retourner leur veste si on leur propose de nouvelles opportunités.

Les aventuriers, - il y en a eu pas mal parmi les « nouveaux députés - , nous ont donné un festival de déclarations et de prises de position allant du loufoque au révoltant, et j’espère qu’un commentateur politique en établira bientôt un bêtisier.

Il y a de quoi faire, et rire et pleurer « en même temps »…

Car c’est là le seul « en même temps » que Macron soit arrivé à donner en spectacle…

Aujourd’hui, rien ne va plus : le navire LREM a touché l’iceberg, il prend l’eau de toutes parts, voit ses six candidats éliminés au premier tour dans six élections partielles, son groupe parlementaire fondre au soleil, et les courants naître et diverger en son sein au point que le parti socialiste, comparativement, fait aujourd’hui figure de bloc compact…

Ça démissionne, ça se raccroche aux branches, on devient « indépendant », « affilié », ….

On a oublié que la vocation politique consiste à partir de convictions personnelles solides, puis d’agir dans la société pour faire avancer ses convictions.

Les politicards d’aujourd’hui font tout à l’envers : ils s’ouvrent une carrière politique comme on ouvre une épicerie ou un bistrot, et essaient d’y vendre des ingrédients issus d’une sorte de marketing idéologique, comme de vulgaire marchands de bazar qui suivent les tendances et mettent en vitrine ce qui se vend le mieux.

Autant dire que nous ne sommes pas sortis des problèmes…





mercredi 15 juillet 2020

591° Gérard Darmanin, ministre de l’intérieur avec un passé homophobe




Il y a belle lurette que je clame que Gérard Darmanin, avec son passé de militant homophobe, n’aurait jamais du figurer au nombre des collaborateurs de LREM, qui se voudrait un parti moderne. (Hélas, il n’est pas le seul, ni dans le groupe parlementaire, ni même au conseil des ministres…).
Mais il est le pire.
Ce qui en dit long sur l’abîme entre les actes et les mots qui caractérise le fonctionnement de ce parti.

Le voilà ministre de l’intérieur.

Les féministes lui reprochent, - à juste titre – des accusations de viol réitérées qu’il traîne depuis des années comme un chapelet de casseroles, arguant que même s’il est « présumé innocent », il n’y a pas de fumée sans feu, et que ce n’est pas par hasard si pareille accusation est tombée sur lui et pas sur un autre.
Juridiquement parlant, la présomption d’innocence est quand même un abri en béton, même s’il peut n’être que provisoire. Si on fait appel à la loi, ou qu’on appelle de ses vœux de nouvelles loi protectrices pour défendre les citoyens contre l’oppression, il est difficile de contester les lois qui existent déjà.

Il en résulte donc une ambiguïté à propos de la nomination de Gérald Darmanin.
« Juridiquement », elle est incontestable, mais dans l’opinion publique, elle crée forcément un gros malaise.

Par contre, s’il est bien un sujet sur lequel on est sûr des actes et prises de position de Gérald Darmanin, c’est bien l’homophobie. Avec récidive. Là, ce n’est pas une présomption : on a des faits, des actes, des déclarations, des preuves.

Souvenons-nous de Christian Vanneste, qui est, sans doute, le pire homophobe de la république depuis Vichy et René Mirguet dans les années 60.


C’est au point que, depuis plus de dix ans que ce blog existe, je l’ai mentionné pour son action homophobe dans 61 articles !!!

Voyez les articles
2, 11, 13, 60, 77, 81, 83, 96, 104, 106, 109, 137, 140, 143, 147, 148, 152, 154, 156, 157, 162, 166, 167, 182, 203, 211, 212, 214, 215, 217, 238, 253, 259, 271, 299, 305, 312, 313, 325, 327, 335, 373, 385, 389, 393, 394, 396, 399, 402, 408, 409, 412, 413, 415, 418, 420, 423, 477, 480, 500, 560.

Eh bien, sachez que Gérald Darmanin est arrivé en politique dans le sillage de Christian Vanneste !
Lorsqu’il a rejoint, en 2004, l’équipe de Christian Vanneste au bureau de l’UMP de la dixième circonscription du Nord, Vanneste avait déjà été l’objet d’une plainte pour propos homophobes , il s’était déjà insurgé contre la création de la « Haute autorité pour la lutte contre les discriminations et pour l’égalité » accusant cette institution d’instaurer un délit d’opinion.
(Rappelons que l’homophobie n’est pas une opinion : comme le racisme, c’est un délit...)

En octobre 2010, Vanneste s'estt déclaré partisan d'une alliance entre l'UMP et le Front national et à l'émergence « à moyen ou long terme » d'une « droite large » allant du centre à la droite nationale.

Christian Darmanin ne pouvait ignorer chez qui il s’engageait. D’ailleurs, la suite a prouvé que non seulement il le savait, mais qu’il l’approuvait.

Dès 2005, d’après la journaliste Anne Sophie Mercier, du Canard Enchaîné, il adopte une posture catholique traditionaliste et clairement homophobe.
De plus, en 2008, par l'entremise de Guy de Chergé, il collabore au mensuel "Politique magazine", organe de presse d’extrême droite inspiré de Charles Maurras, lié à l'Action Française et au mouvement « Restauration Nationale ».

En 2012, il est élu député de cette circonscription qu’il hérite de Christian Vanneste, et s’empresse de se rallier à François Fillon, avant de le quitter dès les premières difficultés
Puis il suit une belle carrière le conduisant jusqu’à la vice-présidence du Conseil Régional de la Région Hauts de France en 2016, avant sa nomination à Bercy.
Au passage, il traite les gilets jaunes de « peste brune » et les écologistes de « khmers verts »...

Dès 2012, il milite ardemment pour la manif pour tous. 







En 2014, il déclare chez Bourdin que :
« la loi Taubira sera abrogée, réécrite profondément ».

Sur le plateau de LCI en mars 2015, il déclare : « Qu’est-ce qui fait monter le Front national ? Je réponds madame Taubira. Si vous pensez que madame Taubira n’est pas un tract ambulant pour le Front national, mis en avant par François Hollande, c’est que, je pense, vous n’avez pas compris le cynisme des socialistes »

Tout cela, ce ne sont pas des présomptions d’innocence, ce sont des éléments, des faits, des preuves.
Alors, paraît-il, l’individu regrette, reconnaît des erreurs, etc.
Un peu facile pour effacer un passé qui devient gênant pour la promotion de sa carrière…

On touche là, d’ailleurs, à une des caractéristiques de fond de La République en Marche, qui est à mes yeux, tout à la fois un refuge pour les politiciens en panne et une providence pour les aventuriers de tous poils.

Les centristes sont des politiciens sans convictions, qui ont toujours une voile tendue prête à recueillir le moindre souffle de vent, d’où qu’il vienne.
S’il faut être homophobe pour se faire élire dans le sillage de Christian Vanneste, soyons homophobe.
Si c’est passé de mode pour devenir un ténor de LREM, ne le soyons plus. Ne rechignons pas à le regretter, même.

Or le drame, c’est que si LREM s’est voulu centriste, voire apolitique dans l’esprit de son créateur, il est en train de virer très énergiquement à droite.

D’ailleurs, j’en ai également parlé à plusieurs reprises dans ce blog, et la nomination de Darmanin (et de quelques autres) ne vient que confirmer cette tendance.




mercredi 3 juin 2020

590° Ni - ni, « en même temps » et placage ventral...






Les dérapages et autres signes de fin de règne dont j’avais commencé à parler avant l ‘épidémie ont connu une petite pause pendant le confinement. 
Ils ont été « masqués »…

Ce blog s’est confiné aussi… J’ai été assez peu malade. Début mars, j’ai quand même du soigner aux antibiotiques une énorme bronchite, atteinte gargouillante qui ressemblait bien à un début de pneumonie, mais prise à temps, la maladie a été conjurée.

La description précise des symptômes du Covid19 n’est arrivée qu’après dans les médias, et je me suis demandé si je devais m’y reconnaître :
Dessèchement de la gorge et sensation de chaleur, atteinte pulmonaire, puis une semaine plus tard, d’épouvantables et douloureuses coliques. Confronté à cette description, j’ai réalisé que j’avais fait tout le parcours. Mais faute de test, je ne sais toujours pas si j’ai vraiment eu le virus..
Nous en sommes là. Le confinement s’est bien passé, j’espère qu’il en est de même pour vous.

Bref, le déconfinement nous ramène aux élections municipales et au grouillements et paniers de crabes divers qui vont avec :
La campagne reprend de plus belle avec ses parties de chamboule-tout et ses chassés-croisés.

On constate effectivement que la gauche se divise, à la fois par le jeu de la liberté d'opinion et par les provocations des autres partis qui ont intérêt à ce qu'elle s'affaiblisse.
(Suivez mon regard vers le soi-disant ni/ni).

Rassurons nous : on voit que la droite se divise aussi ! ! !.
Cela montre l'inanité du ni/ni puisque les clivages gauche/droite réapparaissent spontanément dans ces partis récemment "reconfigurés".

Ceci dit, LREM compte de plus en plus clairement au nombre des partis de droite, tant par ses prises de position que par ses dérives.

J’ai toujours dit que quand on n’était « ni de gauche ni de droite », on était de droite. L’actualité nous en apporte l’éclatante démonstration.
Les plus beaux exemples de pourrissement par l’intérieur nous viennent de LREM, la fameuse « majorité présidentielle ».

On savait qu’il ne pouvait rien sortir de bon de l'alliance de la carpe et du lapin, ni de la construction hâtive et improvisée d'un parti fait de brics et de brocs, qui recycle les échecs politiques et attire les aventuriers.

Le sauve-qui-peut général de LREM à l’approche des présidentielles est spectaculaire, mais le plus inquiétant est la dérive droitière du macronisme « officiel » dont j’ai déjà parlé, et qui s’intensifie.

Les réflexions déplacées de certains ministres et militants (et préfets) ne sont que des arbres qui cachent la forêt : c’est sur le terrain que l’on constate les trahisons les plus graves, (et aussi malheureusement les plus discrètes).

Par exemple en comptant le nombre d’alliances concoctées par des macronistes avec les anciens sympathisants de la manif pour tous. On avait déjà Gérard Darmanin et Jacqueline Gourault au gouvernement, on va maintenant en avoir partout dans nos mairies :

Paris XV° :
Accord électoral entre Rachida Dati, chef de file de la droite parisienne, et Philippe Goujon, maire du XV° arrondissement, candidat à sa réélection.
Il convient de rappeler que Philippe Goujon est un fervent opposant aux droits LGBT.
Il était en tête de la manif pour tous du 5 octobre 2014, avec Patrick Ollier, Michèle Alliot-Marie, Laurent Wauquiez et Claude Goasguen.

Lyon :
Gérard Collomb déroule le tapis à un homophobe.
IL s’est désisté au profit du candidat LR François Noël Buffet pour empêcher les écologistes, bien placés au premier tour, d’être élus au second.
Or François Noël Buffet, alors maire d’Oullins, était un ferme soutien de la manif pour tous en mars 2014… Il avait même demandé en 2012 un référendum sur le sujet…

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Et ça fraternise partout :

Au-delà de Paris et Lyon :
Aurélie Taquilin à Courbevoie, Hannah Sebbah à Paris XVI°, Patrick Ollier à Rueil Malmaison, Caroline Cayeux à Beauvais, Jean Louis Moudenc à Toulouse, Yvan Lachaud à Nîmes, Maxence Henry et Roch Brancour, adjoints au maire d'Angers, tous ces amis de la manif pour tous vont rouler avec l’investiture ou au moins le soutien ou l’alliance de LREM
Beaucoup disent que c’est le passé, certains même qu’ils se sont trompés.
 On a déjà entendu ça dans l’histoire…
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Encore mieux :
A Perpignan, suite au « retrait républicain » du candidat LREM Romain Grau pour empêcher l’élection du R.N. Louis Alliot, sa colistière Josianne Cabanas quitte sa liste et se rallie à Louis Alliot…

Et on viendra nous dire que les LREM avaient des convictions autres que leur carriérisme ?





Un autre signe du malaise du moment est cette situation « américaine » qui gène aux entournures nombre de polices dans le monde, et en particulier celle de messieurs Castaner et Lallement.

Hier soir, malgré une interdiction  « justifiée » par les précautions sanitaires, plus de 20 000 personnes se sont rassemblées devant le nouveau palais de justice de Paris, à la Porte de Clichy, pour réclamer justice dans l'affaire Traoré, relancée par les évènements de Minneapolis.

La porte de Clichy, c’est plus commode pour manifester que  l’Île de la Cité, il y a beaucoup plus de place, c’est moins facile à « nasser » qu’une île, plein de très larges avenues, et la proximité de nombreuses voies de circulation importantes (boulevard périphérique et voies de la gare Saint Lazare) permettent des débordements plus spectaculaires.

La « bonne conscience officielle » retentit à tout va, comme la représentante du syndicat de police Unité SGP FO qui parle déjà de récupération de l’affaire Georges Floyd pour instrumentaliser celle d’Adama Traoré. On a pourtant du mal à trouver des différences, il faut toute la bonne foi d’un porte-parole policier pour en établir une.

C’est vrai : à Minneapolis, le genou du policier était sur la nuque de la victime, alors que dans le cas Traoré, il s’agissait d’un « placage ventral ». Une enquête de police doit être précise et circonstanciée.

Recherchez « placage ventral «  sur internet, et vous découvrirez que les genoux y sont pour beaucoup. Juste pas appliqués au même endroit. C’est quand même ce qui a aussi coûté la vie au livreur Cédric Chouviat et à quelques autres…

En résumé, c’est toute la planète qui déconfine non seulement ses bistrots, mais également sa conscience politique.

Aux États Unis, Trump tente de désamorcer le soulèvement en brandissant la bible.
Dommage qu’il ne l’ait pas lue : elle y parle des droits du plus faible, de charité, d’amour du prochain, de partage des richesses, et de nombreuses valeurs dont il est quasiment l’antidote.




Je suis de ceux qui disent qu’on n’a pas besoin de la superstition pour pratiquer l’humanisme.
Aucun dieu de la Grèce antique ne parlait d’égalité, mais c’est quand même eux qui ont inventé la République. Certes imparfaite, mais il faut un début à tout.
La république n’est pas née dans une église…

Chez nous, le Père Noël et autres amis invisibles, ça fonctionne moins bien. En fait, ça ne sert bien souvent qu’à ajouter du désordre au chaos, et de la discrimination aux inégalités.
Jésus marchait sur les eaux mais les migrants coulent en Méditerranée.
Moins la religion se mêle de politique, mieux on se porte. D’ailleurs, la pays avec des « religions officielle s» ne sont pas des paradis de sérénité.

En ouvrant le Puy du Fou avant le Parc Asterix, Macron s’est engagé en courant dans cette impasse anti-républicaine. C’est vrai qu’après le discours des Bernardins, où il voulait que la république « répare le lien avec l’église » qui a été aboli en 1905, et prenne en compte la « France humiliée » [de la manif pour tous], il avait déjà commencé à rouler dans le caniveau.

L'effacement de cette frontière gauche/droite favorise en outre l'émancipation des extrêmes, dont personne de raisonnable ne veut.

Bref, nous voilà partis pour un spectacle politique qui relève tout à la fois de Kafka, d’Alfred Jarry, d’Aldous Huxley et de George Orwell...





vendredi 14 février 2020

589° Le branleur arrosé…





Voilà la campagne municipale parisienne de LREM qui part en couille…

Cela pose plusieurs questions d’éthique. Pas une seule, plusieurs.

La première, effectivement, est qu’un débat politique doit se faire avec des arguments politiques, et que les attaques à la personne n’ont pas leur place dans une campagne électorale.

Nous sommes tous d’accord là-dessus.

Mais deuxième question : 

Faut-il accepter que nos élus prônent des valeurs qu’ils ne pratiquent pas ?
Les électeurs ont-ils le droit de savoir pour qui ils votent ? 




Benjamin Griveaux a fait, dans sa campagne, une large place aux valeurs familiales.


Valeurs familiales qu’il met en valeur avec une modération qui l’honore, puisqu’il a toujours accepté le mariage pour tous comme une mesure d’égalité citoyenne.
Ce qui n’est pas le cas de tous les LREM… Rendons à César…

Mais valeurs familiales qu’il a quand même utilisées avec insistance pour donner à sa candidature un aspect bonhomme et rassurant. 
(Elle en avait bien besoin, je trouve, mais bon..)

Alors question à tous ceux qui s’horrifient de ce qui lui arrive :
Faut-il se voiler la face et cacher derrière un paravent de pudibonderie les libertinages d’un homme qui se fait passer pour ce qu’il n’est pas, ou bien les électeurs ont-ils le droit de savoir à qui ils ont affaire ?

Les deux questions ont un aspect éthique : la bassesse du procédé, et l’opération « mains propres »…

Je me garderai bien de trancher, mais le débat n’est pas nouveau…

Je n’ai rien contre les libertins, mais à conditions qu’ils l’assument..

Par exemple :

On retrouve le même dilemme en de multiples exemplaires aux USA, ou grâce à une législation qui autorise toutes les déclarations y compris les incitations à la haine, les professionnels de l’homophobie se multiplient.

Que ce soient des pasteurs, des hommes politiques, et même le chef de la Maison Blanche, qui nomme avec empressement des homophobes et des ennemis de l’avortement à des postes clés.

Cette façon de « vendre » de l’homophobie est, à-bas, parfaitement légale. Du coup, certains pasteurs, représentants et sénateurs en font le principal argument de leur campagne.  Leurs fonds de commerce.

Mais ils se font souvent piéger : bien souvent cette empressement à désigner les homosexuels comme des ennemis publics est pour eux une manière idiote et naïve de se soustraire eux-mêmes à une suspicion qui les concerne directement !

Il existe même un site qui les recense avec application :


Notez que la plupart d’entre eux se font dénoncer pas le gigolo qu’ils ont emmené au motel la veille, et qui est tout surpris de voir le lendemain à la télévision son client de la nuit déblatérer sur les homos..

Alors, que des hommes politiques emmènent des partenaires sexuels au motel, c’est leur droit et tout le monde s’en fout, à condition qu’ils ne fassent pas carrière en débinant ceux qui en font autant !

La même question d’éthique que pour Benjamin Griveaux se pose donc là-bas depuis des années :

Des sex-tapes, il y en a plein internet.

Mais peut-on en faire, puis se présenter aux électeurs comme un parangon de la "famille avant tout" ?

Le coming-out et la dénonciation, c’est très vilain, mais faut-il laisser des détenteurs d’autorité et des faiseurs d’opinion imposer autour d’eux un ordre moral discriminatoire et pénalisant quand on sait qu’eux même s’exonèrent des valeurs qu’ils défendent, et qu’ils « vendent »…

Alors avant de hurler avec la meute, faut-il se poser la question de la sincérité et de l’honnêteté des gens que nous élisons ?

Je ne réponds pas à la question, mais je vous la pose…







samedi 18 janvier 2020

588° Vous avez dit « pourrissement » ?





Le Louvre bloqué par les grévistes…
Le siège de la CFDT envahi par des manifestants…
Macron assiégé dans un théâtre...
Dans la nuit, la restaurant la Rotonde, où Macron aime faire la teuf, incendié...
Tout cela en un seul jour...

Et à mon humble avis, la liste des foyers d’agitation va s’allonger au fil des jours.





Il ne s’agit même plus de savoir si c’est « bien » ou pas, si on encourage ou pas.
Comment juger quelque chose qui était à ce point inévitable et prévisible ?

Il est vrai que pour que nos édiles l’aient vu venir, - alors que c’était gros comme un camion -, il aurait fallu qu’ils soient des hommes politiques…

Or ce ne sont pas des hommes politiques, mais des banquiers qui nous gouvernent.

Des gens pour qui l’économie est un objectif au lieu d’être un outil, et l’humain une variable d’ajustement au lieu d’être le centre de la société.

Il y a déjà plusieurs semaines que je dis que les conditions pour que tout explose s’accumulent dangereusement. Le Louvre, la CFDT, le théâtre des Bouffes du Nord et la Rotonde en sont les signes avant-coureurs.

L’aveuglement arrogant et stupide d’un gouvernement obstiné ne peut conduire ailleurs qu’à une explosion. 

Même les hommes politiques « droits dans leurs bottes » l’ont vu venir en leur temps et ont compris qu’il fallait s’arrêter avant que le pays soit à feu et à sang.

Eux, non. Ils sont à ce point tombés dans la marmite d'écus d'or quand ils étaient petit et dénués d’éducation humaniste, politique et républicaine, qu’ils vont continuer à appuyer sur l’accélérateur jusqu’à ce que le moteur explose.

Les ports sont bloqués, mais la une des médias reste focalisée sur les cris d’orfraie que poussent nos bureaucrates sur le blocage du Louvre et l’envahissement d’un syndicat complice ou d’un théâtre visité par Jupiter.

On en est déjà aux effets secondaires : les rayons des supermarchés des Dom Tom et de la Corse commencent à se vider, ce seront bientôt ceux de la métropole. 

Quand ils ne parlent pas de la ruine des petits commerçants qui ont pourtant voté Macron et « du plan d’austérité » que va devoir faire la SNCF qui, depuis quelque temps, ne se vante plus -comme c’est étrange - des 1,8 milliards d’euros de bénéfice qu’elle a fait l’an dernier…




Comme je le fais depuis plusieurs semaines, je vais continuer à jouer les prophètes. 

Cela me rappelle, lorsque j’étais gamin et qu’à la maison, dans les années 50 et 60, on écoutait sur « Radio Luxembourg », la journaliste Geneviève Tabouis, qui commençait toutes ses chroniques par « Attendez-vous à ce que ».

Et Geneviève Tabouis, on oublie trop souvent qu’elle a, pendant toutes les années 30, annoncé sans sans être écoutée l’avènement d’Hitler et le réarmement de l’Allemagne …

Alors, de grâce, ne me traitez pas d’illuminé : il n’y a pas besoin d’être en transe pour ne pas voir arriver un camion.

« Attendez vous à ce que », très prochainement, on passe un point de non-retour.

Non seulement les incidents vont se multiplier, mais un jour viendra au-delà duquel le retrait total de la réforme des retraites ne suffira plus à éteindre l’incendie.

L’objectif sera devenu au mieux la démission du gouvernement, de nouvelles élections, et cette convulsion dans la violence coûtera bien plus cher que les petits désordres que nous subissons en ce moment.






dimanche 12 janvier 2020

587° Comme prévu, le pouvoir jette un leurre…






Je le disais dans mon article précédent : Macron va tenter de nous enfumer avec une nouvelle sorte de grand débat.

Voilà qui est fait : Il vient de sortir du chapeau la « Conférence de financement des retraites ».




Calcul aventureux et mensonger.

Aventureux parce que l’épisode des gilets jaunes a clairement démontré que, par les temps qui courent, les syndicats, même les plus exigeants, sont facilement dépassés par la base.
L’abandon de la réforme des retraites, ce n’est plus une revendications syndicale, mais une revendication populaire.
La CFDT risque d’y perdre des plumes, à défaut de devenir un syndicat de banquiers et de nantis.

Mensonger parce que le pouvoir a déjà laissé entendre que si la dite  Conférence de financement des retraites ne parvenait pas aux conclusions qu’il attend, il sifflerait la fin à la récré à coups d’ordonnances…

Cette pompeuse conférence est surtout destinée à gagner du temps, le pouvoir comptant sur l’incapacité pécuniaire des grévistes à maintenir leur mouvement pendant de nouvelles semaines.

Tous ces calculs ont également pour objectif d’élargir le fossé entre la notion de fruit du travail et la notion de travail brut.
L’establishment financier persiste à penser (et à imposer) que le seul fruit du travail doit être le salaire. 
 
Cela ne tient pas debout. D’où viennent les 64 milliards que les entreprises du CAC 40 ont distribué à leurs actionnaires en 2019 si ce n’est du travail ?
Que seraient les financiers sans les entreprises que font tourner les travailleurs ?

D’ailleurs, cette vision partielle et partiale les amène à des exigences contradictoires que personne ne relève de manière assez explicite.

On nous explique « qu’un bon gouvernement » va créer des emplois », alors que les patrons qui le marionettisent n’ont de cesse d’en supprimer en remplaçant les travailleurs par des machines, et en exportant les travaux non mécanisables dans des pays pauvres.

On nous explique que, comme on vit plus longtemps, on va devoir travailler plus longtemps, alors que les plus de cinquante ans sont impitoyablement écartés du marché du travail et remplacés par des esclaves plus jeunes et plus dynamiques.
On veut les faire cotiser plus longtemps, mais on ne veut plus les employer

Il faut que tout cela cesse, et l’insurrection qui, avec des motifs divers mais convergents, commence à poindre dans de nombreux pays contre l’impérialisme financier finira par rendre le schéma évident.

On gave les gens à coups de nationalisme et de patriotisme. Mais ces valeurs sous-entendent une cohésion nationale qui ne peut durer que si les devoirs sont assortis de droits.

En France, cela se traduit par le mot « fraternité » qui figure dans notre devise nationale.






Ce n’est pas le salaire qui est le fruit du travail, mais la richesse nationale….

Ce que ces messieurs de la finance ont bien compris en tentant de privatiser dans la hâte tout ce qui relève encore du bien public.

C’est à la richesse nationale, globale, d’assumer la vieillesse de tous ceux qui ont passé leur vie à la créer. 
 
Le salaire n’est que le prix du travail, pas le fruit.
Et avec la retraite, le travail s’arrête et avec lui sa rétribution.
Après, il faut récolter et manger les fruits.
Les travailleurs ont créé la richesse globale, elle doit les prendre en charge.

Là sont les enjeux.
De là viendra l’explosion généralisée qui remettra les pendules à l’heure.

J’entends déjà les légalistes du système ironiser sur « le grand soir ».

Je n’en rêve pas : je leur annonce solennellement qu’ils sont, par leur obstination, en train de le faire éclore. Un jour, ils riront moins.





Je préférerais pour ma part que ça se passe autrement : dans la douceur et l’intelligence.

Les convulsions sociales font toujours des dégâts dont les petits souffrent plus que les grands.

Qui va freiner avant que le « système » ne s’écrase dans le mur ?