lundi 24 juillet 2023

599° Notre République brule et nous regardons ailleurs


Frédéric Veaux, directeur de la police nationale, affirme qu’un citoyen, s’il est policier, doit être exempté de prison préventive s’il est mis en examen à la suite d’une enquête policière.

Or ce monsieur a rang de préfet.

Il aurait du être suspendu dans l’heure au double motif d’atteinte à l’indépendance de la justice et d’atteinte au droit de réserve inhérent à la police nationale.

Et Laurent Nuñez, préfet de Paris, qui a pris sa défense, doit être regardé comme complice de cette forfaiture.

Et Eric Dupond-Moretti, garde des sceaux, n’a pas protesté en voyant tous ces agités piétiner ses plates bandes. Où faut-il le classer ?

Et les policiers qui se sont mis en arrêt de maladie en masse pour rouspéter devraient être poursuivis pour avoir présenté à leur employeur un faux certificat médical, ce qui constitue un délit pénal en vertu de l’article 441-1 du Code pénal qui prévoit trois ans de prison et 45 000 euros d'amende pour faux et usage de faux.

Et il revenait au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de voler au secours de l’ordre public et de la République en faisant appliquer fissa ces mesures qu’on peut qualifier de « sanitaires ».

C’est dire que j’attendais Emmanuel Macron au virage, puisque, justement, il devait nous gratifier aujourd’hui d’une allocution depuis son voyage en Nouvelle Calédonie.

Monsieur Macron fait de beaux discours, mais l’emballage est toujours mieux que le produit.

En général, ses bonnes intentions commencent à se déliter lors de la rédaction de la loi et achèvent de se dissoudre lorsqu’il s’agit de les appliquer.

Là, il nous a fait un petit chef d’œuvre d’en même temps. Un spécialiste.

Non, les policiers ne sont pas au dessus des lois, mais les pauvres, ils n’ont pas eu de vacances, alors on ne va pas les gronder trop fort.

Jusqu’ici, j’avais sur le désordre ambiant un regard désabusé, que j’expliquais par l’effondrement de l’éducation civique et l’affaiblissement des valeurs républicaines minées par la politique politicienne, terreau de l’arrivisme dont « En marche – Renaissance - »  est un producteur quasi-industriel.

Toutefois, quand on voit le bazar qui règne dans d’autres pays, on se dit que le nôtre ne flotte pas plus mal qu’eux dans la tempête du XXI° siècle.

Mais là, nous avons franchi un cap alarmant dans le naufrage : il y a à la tête de certaines institutions républicaines « clés » des prises de position contraires à la bonne marche de la République. Et personne ne fait rien.

Les journaux télévisés nous ont parlé d’incendies, de sècheresse, mais pas beaucoup des très nombreux édiles politiques qui, comme moi, sont scandalisés par cette nouvelle dérive.

Certes, j’ai fait des manifs dans ma vie, toujours sans rien casser. Mais même des manifs calmes, bientôt octogénaire, je ne peux plus. Alors que faire ?

Le couvercle de la presse aux ordres étouffe même la fumée que les Républicains font en se consumant de rage.


jeudi 4 août 2022

598° Le gouvernement serre les fesses à propos d'homophobie...

 

 

 

Élisabeth Borne promet, le 4 août, anniversaire des 40 ans de la dépénalisation de l’homosexualité, un budget de trois millions d’euros pour créer des Centres LGBT supplémentaires et renforcer ceux qui existent déjà, ainsi que la création d’un « ambassadeur aux droits LGBT+" rattaché au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.

Quelle superbe coïncidence que cet "anniversaire", attendu qu'on n'a jamais fêté ni les vingt ans ni les trente ans...  

Pour les observateurs, cette position est une réponse politicienne, -et un parapluie – aux revendications des associations qui réclament la démission des ministres homophobes.

En effet, les associations laissent passer les vacances du mois d’août, l’effet canicule et autres diversions pour remettre le sujet sur la table dès la rentrée. Et le gouvernement n’ignore rien de cette détermination.

Il reste patent que la lutte contre les discriminations homophobes devrait être poursuivie sans relâche par un gouvernement soucieux des libertés individuelles, que cette action devrait être continue et spontanée, et non pas intervenir sous forme de réponse politicienne, et qu’il reste inadmissible, - et illogique – que des ministres au lourd passé homophobe continuent à appartenir au gouvernement.

Ou ils n’ont aucune fierté, ou ils n’ont aucun scrupule. 


 

Qu’ils ne viennent pas nous dire qu’ils ont changé : demande-t-on à d’anciens racistes, d’anciens antisémites, à d’anciens tortionnaires s’ils ont changé ?


mercredi 17 novembre 2021

597° Iel est fou ou iel est folle ?

 


Le Petit Robert, dans sa dernière édition, a introduit le mot « iel », qui d’après lui, s’emploie « pour évoquer une personne quel que soit son genre ».

Moi, je veux bien, mais je reste cartésien. Et à cet égard, cette mesure me semble un coup de couteau dans l’eau. 

 


Car ce caprice est aussi inutile qu’inefficace :

Il ne fait que déplacer le « problème » du pronom vers l’adjectif ou le participe.


Va-t-il falloir dire : « iel est fou » ou « iel est folle » ?

« iel est parti » ou « iel est partie » ?


Car si on choisit « iel est fou », on accepte le vieil adage grammatical suivant lequel « le masculin l’emporte sur le féminin », et si on préfère « iel est folle », on détermine par l’accord de l’adjectif l’indicible genre sur lequel on ne voulait pas se prononcer.

Donc dans les deux cas, on a tout fait pour rien..


De plus, l’article laisse entendre que ce néologisme aurait un féminin « ielle » qui est la négation même de la neutralité qu’il revendique…


Autant je suis ouvert au respect des différences, il y a même des décennies que je me bats pour cette cause, autant je préférerais, dans l’intérêt même de cette noble cause, qu’on le fasse intelligemment…


Notre langue va-t-elle devenir une « langue robot » à l’instar d’un certain argot américain où les verbes ne se conjuguent plus, et qui n’est que la juxtaposition de mots bruts, à l’instar du « petit nègre » le plus basique ?

(oui, j’ai écrit « petit nègre » entre guillemets. Si vous avez une suggestion pour exprimer cette idée précise et purement linguistique, écrivez moi, ça m’intéresse...)


Si les inclusivistes étaient intelligents, ils se rendraient compte que les différences et particularités sont des valeurs, et même des plus-values.


En attendant, ces néologismes sont complètement cons, ou connes, comme on voudra.

L’important n’est-il  pas de se faire comprendre ?


vendredi 17 septembre 2021

596 ° Anne Hidalgo, son génie comique enfin reconnu.

 

Tout le monde a démarré sa machine à perdre, à droite comme à gauche.

Il est vrai que l’absence de figure charismatique des deux côtés invite à la multiplication de velléités présidentielles, souvent fantaisistes.

Il y en a qui font rire, (jaune, certes, mais rire quand même), celle de Zemmour, par exemple, qui est la subtile touche de zizanie qui va parachever la chienlit droitière en tentant de déplacer les clôtures qui délimitent les territoires.

Mais la Palme d’Or, l’Oscar du grotesque revient sans conteste à madame Hidalgo.

Petit rappel, il y a 1,3 millions d’électeurs inscrits à Paris, et environ 45 millions dans l’hexagone.

Voilà donc une dame élue par 1,3 millions de Parisiens dont 80 % n’a pas de voiture, qui prétend se faire élire par 45 millions de Français dont 40 millions possèdent une voiture…

Est-il besoin de commenter davantage ? D’autant plus qu’à côté de ce que la télévision nous montre, les Français ont aussi vu ça…


La vie politique n’a pas toujours été aussi drôle, ça va nous changer un peu…

 *  *  *

 D'ailleurs, ses démonstrations d'incompétence se multiplient.

Elle vient, lancée à toute vitesse dans sa campagne, de se déclarer favorable à une limitation de vitesse de 110Km/k sur les autoroutes. 

Or on sait depuis le début des autoroutes que leur taux d'accidentalité est HUIT fois inférieur à celui des routes.

Une preuve ici si nécessaire...

 Il me semble que Madame Hidalgo souffre d'une psychopathie voiturophobique aiguë.
Comme elle semble persister au lieu de vouloir consulter, il va falloir déduire qu'elle n'est pas apte, dans cet état, à exercer raisonnablement aucune sorte de pouvoir. 



mercredi 23 juin 2021

595° Le football et le courage politique.

 

C’est l’équipe du Bayern de Munich qui est propriétaire du stade dit « Allianz Arena », qui change d’ailleurs de nom pour certaines compétitions internationales, parce que ni la FIFA (Fédération Internationale de Football) ni l’UEFA  (Fédération européenne de football) n’acceptent les appellations « publicitaires » des stades pour y installer leurs matches.

Les Munichois l’appellent le « Schlauchboot », bateau pneumatique, en raison de son aspect. 

 


Il possède la particularité d’être également tout équipé pour des prestations artistiques, y compris celle de changer de couleur à volonté.

Il doit abriter le mercredi 23 juin 2021 au soir un match entre l’équipe d’Allemagne, la « Mannschaft », et l’équipe de Hongrie, dans le cadre de l’Euro 2020, retardé d’un an pour cause de pandémie.

Une semaine avant le match, la Hongrie a voté, sous la houlette, pour ne pas dire la crosse de son très catholique et très autoritaire président Viktor Orban, des lois « à la russe » pour censurer complètement l’homosexualité.

Un véritable acte de « cancel culture », de novlangue façon Orwell.

Plus d’éducation sexuelle, plus de personnages LGBT dans les livres, les films, les publicités.

Ils ont tellement échoué à éradiquer l’homosexualité qu’ils ont décidé d’interdire sa visibilité. Les apparences sont sauves… Le roi est nu…

La FIFA  et l’UEFA , qui sont les organisatrices des compétitions internationales, sont habituellement plutôt favorables aux droits de l’homme en général et aux droits LGBT en particulier.

Malgré quelques couacs avec la Fédération française de football :

https://brethmas.blogspot.com/2019/09/583-noel-le-graet-ou-la-discrimination.html


Le capitaine de l’équipe d’Allemagne, Manuel Neuer, gardien de but, quatre fois élu meilleur goal du monde, bien qu’hétérosexuel et catholique, est un fervent défenseur des droits LGBT, au point de porter un brassard arc-en-ciel à chaque match depuis le début de l’euro.

D’un commun accord, la ville de Munich, l’équipe d’Allemagne, son capitaine et son entraîneur, ont donc proposé d’illuminer le stade de Munich aux couleurs LGBT pour le match contre la Hongrie pour protester contre la loi homophobe hongroise…

Il ne manquait plus que l’accord de l’UEFA, organisatrice de l’euro, officiellement favorable aux droits LGBT, mais qui vient de reculer devant la marche au prétexte de « religion et de politique », qui sont exclues du sport. L’UEFA refuse donc cette illumination arc-en-ciel...

Quel manque de courage, quelle lâcheté….


Il ne s’agit là ni de religion ni de politique. Il s’agit de droits de l’homme.

On sait ce que sont les pays où les religions et les intrigues politiciennes passent avant les droits de l’homme.

On déplore que le football tombe dans ce travers.


Ce n’est pas en acceptant l’illumination du stade, 

mais en la refusant, que l’UEFA fait un geste politique.


C’est en renonçant aux valeurs humaines d’égalité et de liberté, en se soumettant aux pressions des dictateurs et à la corruption des affairistes politiques qu’on commet des délits politiques.


En attendant, tout Munich a décidé de compenser l’incurie de l’UEFA en illuminant toute la ville aux couleurs arc-en-ciel. L’Hôtel de ville, les monuments. La ville a promis un festival. 

 

Le comble de la mauvaise foi est que l'UEFA a publié l'image suivante, où elle affirme que le "rainbow" n'est pas un symbole politique, ce qui est exactement le contraire de ce que son président a dit....
Mensonges, hypocrisie, corruption...


Cela a même fait réagir le duc de Bavière, qui, dans son château de Nymphenburg,  à quelques kilomètres du stade de la discorde, a fait son coming-out à 87 ans...



mardi 25 mai 2021

594° Les étranges parallèles dont les médias ne parlent pas.


D’accord, je suis resté un peu longtemps sans rien publier.

J’ai un peu le sentiment qu’il s’est passé tant de choses en si peu de temps, la pandémie, la fin de Donald Trump, j’ai eu un peu l’impression de saturer.

On essaie de reprendre en douceur et de décrypter un peu le flot d’évènements.

Il y a l’actualité, et il y a les médias et l’information. Mon dernier article, le 593, il y a dix huit mois, parlait déjà de Gérard Darmanin… 

Et aujourd’hui, un étrange parallèle entre deux informations apparemment sans rapport me saute aux yeux, et je suis surpris qu’il ne saute qu’aux miens. Et comme par hasard, Gérard Darmanin est encore dans le coup.. 

 


 

D’un côté, un dictateur à moustache détourne un avion et le fait atterrir dans son jardin pour arrêter un journaliste devenu une des voix de son opposition.

Très loin de là, un ministre de l’intérieur qui se rendit jadis célèbre en soutenant la manif pour tous tente de faire voter une loi interdisant aux journalistes de photographier ses policiers, puis porte plainte conte Audrey Pulvar, candidate d’opposition, mais également journaliste, qui donne son avis sur la présence d’un ministre en exercice dans une certaine manif devant la chambre des députés.

Personnellement, les manifestations anti-parlementaires devant la chambre des députés, ça me rappelle irrésistiblement le 6 février 1934. Ce jour là déjà, les manifestants s’étaient massés place de la Concorde à l’incitation de l’Action Française pour réclamer « justice et honneur ».

Il y a dans cette volonté manifestée chacun à leur manière par Loukachenko et Darmanin de faire taire les journalistes, commentateurs, et surtout les voix de l’opposition, comme un parallèle dont je cherche en vain le reflet dans les médias et chez les chroniqueurs. Suis-je un illuminé ?

Il faudrait qu’on m’explique pourquoi et comment un ministre qui se proclame protecteur des libertés vient manifester devant des députés qui représentent le peuple dont il est le serviteur pour exiger qu’on lui vote des lois sur mesure, et affirmer sans le dire qu’un de ses collègues ne ferait pas bien son boulot.

A cet égard, le mot « glaçant » me semble bien poli et bien élégant…

Quelqu’un a fort bien résumé ce que doit être la conduite d’un ministre lorsque le gouvernement auquel il appartient ne lui convient plus.

Un certain Jean Pierre Chevènement, qui a dit un jour :

« Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ».

Moi, je n’ai rien dit, hein ? C’est jean Pierre Chevènement qui l’a dit.

Et si Gérard Darmanin a du mal à se faire entendre, je lui suggère une autre sentence issue de la culture française :

«  Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément »

Nicolas Boileau.

jeudi 22 octobre 2020

593° Où va le débat public ?

L’omniprésence des opinions qui se prennent pour de l'érudition a rendu le débat public cacophonique et même nauséabond.

Avant, quand un mal élevé déblatérait sa haine au bistrot du coin, sa logorrhée n’allait pas au delà du bout du comptoir.

Il y avait bien quelques publications intolérantes, mais elles étaient connues comme telles, et leur consultation était le fruit d’une acquisition volontaire et réfléchie.

Aujourd’hui, n’importe quel clampin pourvu de deux doigts et d’un ordinateur, voire d’un téléphone, peut répandre son ignorance et surtout son obscurantisme aux quatre coins de la planète.

Et n’importe quel autre brave type qui ouvre son ordinateur reçoit en pleine figure ces divagations dont certaines ne sont rien d’autre que de l’endoctrinement déguisé.

Nous sommes à l’heure des « experts » : toutes les radios, tous les médias, rivalisent d’imagination pour trouver, selon la cata du jour, des experts en tout, et surtout en rien. On entend le même jour la chose et son contraire sur la religion, le terrorisme, les virus, l’écologie, le social.


Même les bonimenteurs du web et autres influenceurs (le mot est explicite) s’érigent en détenteurs de certitudes et de vérités sur des sujets qui sortent souvent dramatiquement de l’univers des soins du visage, de la fripe à la mode et du détachage des vêtements.

On ne sait plus comment expurger les « réseaux sociaux » des incitations à la haine, des complots loufoques mais dangereux, des mensonges déguisés en information.


Même nos ministres prennent leurs convictions populistes pour de l’érudition, et du haut de je ne sais quelle imposture monarchique, prétendent nous les enseigner, à nous pauvres sujets supposés ignares.

Prenez Darmanin, qui après avoir soutenu la manif pour tous, est devenu par la grâce du dérapage droitiste du président, ministre de l’intérieur…

Et le voilà qui oublie ses origines pour essayer de nous braquer contre celles des autres…

Le voilà qui, hanté par ce qu’il appelle « le séparatisme », voit presque un complot dans l’acharnement  des grandes surfaces à proposer à leurs clients ce qu’ils ont envie d’acheter.

Les rayons halal et cacher l’agacent… Il ne les comprend pas. Il appelle cela « de la cuisine communautaire ».

 

 
Et ce, malgré les explications. Même Richard Ferrand, dont je ne suis pourtant pas un inconditionnel, le reprend sans ménagements au micro de Bourdin, sur BFM TV,  Auchan le mouche en expliquant que proposer des « cuisines spécifiques», cela relève plutôt de l’intégration et lui semble tout le contraire du communautarisme, et Michel-Édouard Leclerc commente d’un tweet très sec que « cela pue la manipulation ».

Pour « Kerets », distributeur de produits casher pour les supermarchés non-casher, « c’est un non-sens, cela communautarise encore plus d’aller dans des épiceries spécialisées ».

Voilà notre ministre rhabillé pour l’hiver. Sortira-t- les LBD pour se faire entendre ?

Car il faut bien le dire, notre débat public devient une cour des miracles puante. Les déclarations vraiment républicaines n’y sont plus que des oasis de salubrité, alors que cela devrait être le contraire.


Les réseaux sociaux sont si bien manipulés par les bonimenteurs de toutes sortes qu’un excité du jihad, avec quelques mensonges et quelques sous-entendus foireux, arrive à transformer un simple d’esprit en tueur à gages…


Le problème d’internet, c’est que solutions et dérives y sont si étroitement mêlées qu’on ne voit pas très bien comment on va séparer le bon grain de l’ivraie. Il est très facile pour un imprécateur ou pour son éditeur de se réfugier à des adresses à l’étranger, voire carrément virtuelles, pour échapper à l’application de la loi républicaine.

C’est comme dans tous les trafics : les petits dealers se font prendre, mais les gros bonnets, réfugiés dans leurs citadelles, restent hors de portée..

Jusqu’où allons nous déraper ? L’exemple venu d’ailleurs ne contribue pas à redresser le tir : entre les délires de Donald Trump institués en information, la contestation systématique de tout ce qui ne convient pas à la propagande, la chasse aux journalistes, -aux vrais – ouverte dans bon nombre de pays, l’avenir n’est pas au beau fixe.

La révolution qui s’impose n’est pas seulement sociale : elle est globale. Et comme on a besoin pour la faire de moyens de communication qui sont de plus en plus gangrenés, voire assujettis au côté obscur, plus elle semble indispensable, et plus elle paraît s’éloigner et nous exposer à des remèdes pires que le mal.


La boîte aux idées est ouverte..




mardi 22 septembre 2020

592 LREM : Il y a le feu aux rideaux !

 


Je l’ai dit avant que ça arrive, puis cent fois après que ça se soit produit : Ça ne peut pas marcher.

Voici le jour où j’ai lancé l’alerte !

http://brethmas.blogspot.com/2016/04/532-du-surrealisme-en-politique.html


Imaginez que j’ai même perdu des amis, qui étaient tombé dans l’illusion, et qui y croyaient : celui-là, c’était le bon, le messie politique était enfin arrivé, etc.

 

 

Pourtant, l’imposture était double :

D’abord, la démocratie est basée sur une dualité gauche # droite. Alors, nous faire le coup de « ni de gauche ni de droite », ça équivaut à vouloir perdre les Français dans un désert sans repères.

Alors, ben… on se perd...

On nous a déjà fait le coup : Edgar Faure et Nicolas Sarkozy. Les deux ont fini battus.

Avec Sarkozy, l’imposture était à simple détente : il a bien essayé de détourner quelques socialistes, mais cela n’a été que des personnalités de seconde zone, le plus drôle étant Eric Besson dont la trahison expresse entre les deux tours relevait plus d’un illusion de Frégoli que d’un positionnement politique. Mais le mélange des genres n’est pas allé plus loin.

Avec Macron, l’imposture était à double détente : les transfuges ont été plus nombreux, et tous ont tenté de nous faire avaler la recette de gloubi-boulga : ces choses de droite que nous voulons faire, c’est en réalité la « nouvelle gauche ».

Bon, je vous le concède : la gauche a aussi essayé de faire de la « nouvelle gauche », et ça n’a pas été concluant non plus. Mais ce n’est pas une raison pour bouffer du gloubi-boulga.

Il reste quand même une constante : tous les illusionnistes qui ont essayé de nous embrouiller avec la gauche et la droite ont fini dans une dérive droitière pour tenter de surnager un peu plus avant de se noyer.

Nombreux sont les articles où j'ai sonné le tocsin : "Macron vire à droite".

C'est est au point qu'on appelle dorénavant LREM "La Répression en Marche"...

Bâtir un parti de brics et de brocs en recrutant pêle-mêle des transfuges et des aventuriers, ça ne peut rien donner de solide.

Les transfuges ne fond que révéler leur opportunisme, le manque de vraies convictions sociales et politiques, et leur aptitude à retourner leur veste si on leur propose de nouvelles opportunités.

Les aventuriers, - il y en a eu pas mal parmi les « nouveaux députés - , nous ont donné un festival de déclarations et de prises de position allant du loufoque au révoltant, et j’espère qu’un commentateur politique en établira bientôt un bêtisier.

Il y a de quoi faire, et rire et pleurer « en même temps »…

Car c’est là le seul « en même temps » que Macron soit arrivé à donner en spectacle…

Aujourd’hui, rien ne va plus : le navire LREM a touché l’iceberg, il prend l’eau de toutes parts, voit ses six candidats éliminés au premier tour dans six élections partielles, son groupe parlementaire fondre au soleil, et les courants naître et diverger en son sein au point que le parti socialiste, comparativement, fait aujourd’hui figure de bloc compact…

Ça démissionne, ça se raccroche aux branches, on devient « indépendant », « affilié », ….

On a oublié que la vocation politique consiste à partir de convictions personnelles solides, puis d’agir dans la société pour faire avancer ses convictions.

Les politicards d’aujourd’hui font tout à l’envers : ils s’ouvrent une carrière politique comme on ouvre une épicerie ou un bistrot, et essaient d’y vendre des ingrédients issus d’une sorte de marketing idéologique, comme de vulgaire marchands de bazar qui suivent les tendances et mettent en vitrine ce qui se vend le mieux.

Autant dire que nous ne sommes pas sortis des problèmes…





mercredi 15 juillet 2020

591° Gérard Darmanin, ministre de l’intérieur avec un passé homophobe




Il y a belle lurette que je clame que Gérard Darmanin, avec son passé de militant homophobe, n’aurait jamais du figurer au nombre des collaborateurs de LREM, qui se voudrait un parti moderne. (Hélas, il n’est pas le seul, ni dans le groupe parlementaire, ni même au conseil des ministres…).
Mais il est le pire.
Ce qui en dit long sur l’abîme entre les actes et les mots qui caractérise le fonctionnement de ce parti.

Le voilà ministre de l’intérieur.

Les féministes lui reprochent, - à juste titre – des accusations de viol réitérées qu’il traîne depuis des années comme un chapelet de casseroles, arguant que même s’il est « présumé innocent », il n’y a pas de fumée sans feu, et que ce n’est pas par hasard si pareille accusation est tombée sur lui et pas sur un autre.
Juridiquement parlant, la présomption d’innocence est quand même un abri en béton, même s’il peut n’être que provisoire. Si on fait appel à la loi, ou qu’on appelle de ses vœux de nouvelles loi protectrices pour défendre les citoyens contre l’oppression, il est difficile de contester les lois qui existent déjà.

Il en résulte donc une ambiguïté à propos de la nomination de Gérald Darmanin.
« Juridiquement », elle est incontestable, mais dans l’opinion publique, elle crée forcément un gros malaise.

Par contre, s’il est bien un sujet sur lequel on est sûr des actes et prises de position de Gérald Darmanin, c’est bien l’homophobie. Avec récidive. Là, ce n’est pas une présomption : on a des faits, des actes, des déclarations, des preuves.

Souvenons-nous de Christian Vanneste, qui est, sans doute, le pire homophobe de la république depuis Vichy et René Mirguet dans les années 60.


C’est au point que, depuis plus de dix ans que ce blog existe, je l’ai mentionné pour son action homophobe dans 61 articles !!!

Voyez les articles
2, 11, 13, 60, 77, 81, 83, 96, 104, 106, 109, 137, 140, 143, 147, 148, 152, 154, 156, 157, 162, 166, 167, 182, 203, 211, 212, 214, 215, 217, 238, 253, 259, 271, 299, 305, 312, 313, 325, 327, 335, 373, 385, 389, 393, 394, 396, 399, 402, 408, 409, 412, 413, 415, 418, 420, 423, 477, 480, 500, 560.

Eh bien, sachez que Gérald Darmanin est arrivé en politique dans le sillage de Christian Vanneste !
Lorsqu’il a rejoint, en 2004, l’équipe de Christian Vanneste au bureau de l’UMP de la dixième circonscription du Nord, Vanneste avait déjà été l’objet d’une plainte pour propos homophobes , il s’était déjà insurgé contre la création de la « Haute autorité pour la lutte contre les discriminations et pour l’égalité » accusant cette institution d’instaurer un délit d’opinion.
(Rappelons que l’homophobie n’est pas une opinion : comme le racisme, c’est un délit...)

En octobre 2010, Vanneste s'estt déclaré partisan d'une alliance entre l'UMP et le Front national et à l'émergence « à moyen ou long terme » d'une « droite large » allant du centre à la droite nationale.

Christian Darmanin ne pouvait ignorer chez qui il s’engageait. D’ailleurs, la suite a prouvé que non seulement il le savait, mais qu’il l’approuvait.

Dès 2005, d’après la journaliste Anne Sophie Mercier, du Canard Enchaîné, il adopte une posture catholique traditionaliste et clairement homophobe.
De plus, en 2008, par l'entremise de Guy de Chergé, il collabore au mensuel "Politique magazine", organe de presse d’extrême droite inspiré de Charles Maurras, lié à l'Action Française et au mouvement « Restauration Nationale ».

En 2012, il est élu député de cette circonscription qu’il hérite de Christian Vanneste, et s’empresse de se rallier à François Fillon, avant de le quitter dès les premières difficultés
Puis il suit une belle carrière le conduisant jusqu’à la vice-présidence du Conseil Régional de la Région Hauts de France en 2016, avant sa nomination à Bercy.
Au passage, il traite les gilets jaunes de « peste brune » et les écologistes de « khmers verts »...

Dès 2012, il milite ardemment pour la manif pour tous. 







En 2014, il déclare chez Bourdin que :
« la loi Taubira sera abrogée, réécrite profondément ».

Sur le plateau de LCI en mars 2015, il déclare : « Qu’est-ce qui fait monter le Front national ? Je réponds madame Taubira. Si vous pensez que madame Taubira n’est pas un tract ambulant pour le Front national, mis en avant par François Hollande, c’est que, je pense, vous n’avez pas compris le cynisme des socialistes »

Tout cela, ce ne sont pas des présomptions d’innocence, ce sont des éléments, des faits, des preuves.
Alors, paraît-il, l’individu regrette, reconnaît des erreurs, etc.
Un peu facile pour effacer un passé qui devient gênant pour la promotion de sa carrière…

On touche là, d’ailleurs, à une des caractéristiques de fond de La République en Marche, qui est à mes yeux, tout à la fois un refuge pour les politiciens en panne et une providence pour les aventuriers de tous poils.

Les centristes sont des politiciens sans convictions, qui ont toujours une voile tendue prête à recueillir le moindre souffle de vent, d’où qu’il vienne.
S’il faut être homophobe pour se faire élire dans le sillage de Christian Vanneste, soyons homophobe.
Si c’est passé de mode pour devenir un ténor de LREM, ne le soyons plus. Ne rechignons pas à le regretter, même.

Or le drame, c’est que si LREM s’est voulu centriste, voire apolitique dans l’esprit de son créateur, il est en train de virer très énergiquement à droite.

D’ailleurs, j’en ai également parlé à plusieurs reprises dans ce blog, et la nomination de Darmanin (et de quelques autres) ne vient que confirmer cette tendance.




mercredi 3 juin 2020

590° Ni - ni, « en même temps » et placage ventral...






Les dérapages et autres signes de fin de règne dont j’avais commencé à parler avant l ‘épidémie ont connu une petite pause pendant le confinement. 
Ils ont été « masqués »…

Ce blog s’est confiné aussi… J’ai été assez peu malade. Début mars, j’ai quand même du soigner aux antibiotiques une énorme bronchite, atteinte gargouillante qui ressemblait bien à un début de pneumonie, mais prise à temps, la maladie a été conjurée.

La description précise des symptômes du Covid19 n’est arrivée qu’après dans les médias, et je me suis demandé si je devais m’y reconnaître :
Dessèchement de la gorge et sensation de chaleur, atteinte pulmonaire, puis une semaine plus tard, d’épouvantables et douloureuses coliques. Confronté à cette description, j’ai réalisé que j’avais fait tout le parcours. Mais faute de test, je ne sais toujours pas si j’ai vraiment eu le virus..
Nous en sommes là. Le confinement s’est bien passé, j’espère qu’il en est de même pour vous.

Bref, le déconfinement nous ramène aux élections municipales et au grouillements et paniers de crabes divers qui vont avec :
La campagne reprend de plus belle avec ses parties de chamboule-tout et ses chassés-croisés.

On constate effectivement que la gauche se divise, à la fois par le jeu de la liberté d'opinion et par les provocations des autres partis qui ont intérêt à ce qu'elle s'affaiblisse.
(Suivez mon regard vers le soi-disant ni/ni).

Rassurons nous : on voit que la droite se divise aussi ! ! !.
Cela montre l'inanité du ni/ni puisque les clivages gauche/droite réapparaissent spontanément dans ces partis récemment "reconfigurés".

Ceci dit, LREM compte de plus en plus clairement au nombre des partis de droite, tant par ses prises de position que par ses dérives.

J’ai toujours dit que quand on n’était « ni de gauche ni de droite », on était de droite. L’actualité nous en apporte l’éclatante démonstration.
Les plus beaux exemples de pourrissement par l’intérieur nous viennent de LREM, la fameuse « majorité présidentielle ».

On savait qu’il ne pouvait rien sortir de bon de l'alliance de la carpe et du lapin, ni de la construction hâtive et improvisée d'un parti fait de brics et de brocs, qui recycle les échecs politiques et attire les aventuriers.

Le sauve-qui-peut général de LREM à l’approche des présidentielles est spectaculaire, mais le plus inquiétant est la dérive droitière du macronisme « officiel » dont j’ai déjà parlé, et qui s’intensifie.

Les réflexions déplacées de certains ministres et militants (et préfets) ne sont que des arbres qui cachent la forêt : c’est sur le terrain que l’on constate les trahisons les plus graves, (et aussi malheureusement les plus discrètes).

Par exemple en comptant le nombre d’alliances concoctées par des macronistes avec les anciens sympathisants de la manif pour tous. On avait déjà Gérard Darmanin et Jacqueline Gourault au gouvernement, on va maintenant en avoir partout dans nos mairies :

Paris XV° :
Accord électoral entre Rachida Dati, chef de file de la droite parisienne, et Philippe Goujon, maire du XV° arrondissement, candidat à sa réélection.
Il convient de rappeler que Philippe Goujon est un fervent opposant aux droits LGBT.
Il était en tête de la manif pour tous du 5 octobre 2014, avec Patrick Ollier, Michèle Alliot-Marie, Laurent Wauquiez et Claude Goasguen.

Lyon :
Gérard Collomb déroule le tapis à un homophobe.
IL s’est désisté au profit du candidat LR François Noël Buffet pour empêcher les écologistes, bien placés au premier tour, d’être élus au second.
Or François Noël Buffet, alors maire d’Oullins, était un ferme soutien de la manif pour tous en mars 2014… Il avait même demandé en 2012 un référendum sur le sujet…

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Et ça fraternise partout :

Au-delà de Paris et Lyon :
Aurélie Taquilin à Courbevoie, Hannah Sebbah à Paris XVI°, Patrick Ollier à Rueil Malmaison, Caroline Cayeux à Beauvais, Jean Louis Moudenc à Toulouse, Yvan Lachaud à Nîmes, Maxence Henry et Roch Brancour, adjoints au maire d'Angers, tous ces amis de la manif pour tous vont rouler avec l’investiture ou au moins le soutien ou l’alliance de LREM
Beaucoup disent que c’est le passé, certains même qu’ils se sont trompés.
 On a déjà entendu ça dans l’histoire…
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Encore mieux :
A Perpignan, suite au « retrait républicain » du candidat LREM Romain Grau pour empêcher l’élection du R.N. Louis Alliot, sa colistière Josianne Cabanas quitte sa liste et se rallie à Louis Alliot…

Et on viendra nous dire que les LREM avaient des convictions autres que leur carriérisme ?





Un autre signe du malaise du moment est cette situation « américaine » qui gène aux entournures nombre de polices dans le monde, et en particulier celle de messieurs Castaner et Lallement.

Hier soir, malgré une interdiction  « justifiée » par les précautions sanitaires, plus de 20 000 personnes se sont rassemblées devant le nouveau palais de justice de Paris, à la Porte de Clichy, pour réclamer justice dans l'affaire Traoré, relancée par les évènements de Minneapolis.

La porte de Clichy, c’est plus commode pour manifester que  l’Île de la Cité, il y a beaucoup plus de place, c’est moins facile à « nasser » qu’une île, plein de très larges avenues, et la proximité de nombreuses voies de circulation importantes (boulevard périphérique et voies de la gare Saint Lazare) permettent des débordements plus spectaculaires.

La « bonne conscience officielle » retentit à tout va, comme la représentante du syndicat de police Unité SGP FO qui parle déjà de récupération de l’affaire Georges Floyd pour instrumentaliser celle d’Adama Traoré. On a pourtant du mal à trouver des différences, il faut toute la bonne foi d’un porte-parole policier pour en établir une.

C’est vrai : à Minneapolis, le genou du policier était sur la nuque de la victime, alors que dans le cas Traoré, il s’agissait d’un « placage ventral ». Une enquête de police doit être précise et circonstanciée.

Recherchez « placage ventral «  sur internet, et vous découvrirez que les genoux y sont pour beaucoup. Juste pas appliqués au même endroit. C’est quand même ce qui a aussi coûté la vie au livreur Cédric Chouviat et à quelques autres…

En résumé, c’est toute la planète qui déconfine non seulement ses bistrots, mais également sa conscience politique.

Aux États Unis, Trump tente de désamorcer le soulèvement en brandissant la bible.
Dommage qu’il ne l’ait pas lue : elle y parle des droits du plus faible, de charité, d’amour du prochain, de partage des richesses, et de nombreuses valeurs dont il est quasiment l’antidote.




Je suis de ceux qui disent qu’on n’a pas besoin de la superstition pour pratiquer l’humanisme.
Aucun dieu de la Grèce antique ne parlait d’égalité, mais c’est quand même eux qui ont inventé la République. Certes imparfaite, mais il faut un début à tout.
La république n’est pas née dans une église…

Chez nous, le Père Noël et autres amis invisibles, ça fonctionne moins bien. En fait, ça ne sert bien souvent qu’à ajouter du désordre au chaos, et de la discrimination aux inégalités.
Jésus marchait sur les eaux mais les migrants coulent en Méditerranée.
Moins la religion se mêle de politique, mieux on se porte. D’ailleurs, la pays avec des « religions officielle s» ne sont pas des paradis de sérénité.

En ouvrant le Puy du Fou avant le Parc Asterix, Macron s’est engagé en courant dans cette impasse anti-républicaine. C’est vrai qu’après le discours des Bernardins, où il voulait que la république « répare le lien avec l’église » qui a été aboli en 1905, et prenne en compte la « France humiliée » [de la manif pour tous], il avait déjà commencé à rouler dans le caniveau.

L'effacement de cette frontière gauche/droite favorise en outre l'émancipation des extrêmes, dont personne de raisonnable ne veut.

Bref, nous voilà partis pour un spectacle politique qui relève tout à la fois de Kafka, d’Alfred Jarry, d’Aldous Huxley et de George Orwell...