jeudi 30 mars 2006


32° Urgent – Vendredi 31 Mars


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Vendredi 31 Mars à 18h30, sur la tombe du Soldat Inconnu, à l’Arc de Triomphe, un hommage sera rendu aux hommes et aux femmes déportés par les Nazis à cause de leur homosexualité.

C’est à ma connaissance la première fois que cette mémoire sera évoquée à l’Arc de Triomphe dans une cérémonie officielle. Assisteront à cet évènement des élus et représentants des principaux partis politiques et des institutions de la République.

La famille de Pierre Seel, disparu en 2005, le seul à avoir témoigné de son martyre (après trente ans de silence) sera également présente.

Le Chœur "Mélo'Men" interprètera, à l'issue de la sonnerie aux morts et de la Marseillaise, le "Chant des Marais", hymne européen de la déportation, créé en 1933 dans le camp de concentration nazi de Boergermoor.

 

L’association « les Oubliés de la Mémoire », co-organisatrice, donne rendez vous à ses membres et ses sympathisants à 17h45 à l'angle des avenues de Friedland et des Champs Elysées.






31° Maladie professionnelle ?

PARIS (Reuters) - Quatre-vingt-trois pour cent des Français sont contre le maintien en l'état du contrat première embauche (CPE), selon un sondage CSA paru ce matin dans Le Parisien-Aujourd'hui en France.

D'après cette enquête réalisée le 29 mars, soit au lendemain de la plus grande journée de mobilisation à ce jour contre le CPE, seulement 12% des Français sont pour le maintien du contrat tel quel, contre 42% favorables à une suspension dans l'attente d'une solution, et 41% pour le retrait pur et simple du texte.

Le 15 mars, suivant un sondage CSA paru dans « I-Télé », et « le Parisien - Aujourd'hui en France », ils étaient déjà 68% partisans du retrait du CPE

Mais on peut dire aussi « seulement 68%. » Car comme le dit avec humour un étudiant toulousain sur l’antenne de France-Info « Aucun problème pour maintenir la mobilisation, Villepin s’en charge très bien tout seul ! » D'ailleurs, depuis, il a reçu l'aide de de Robien!

J’ai dîné mardi soir avec quelques amis, dont deux bien à droite, attendu que je ne suis pas sectaire. (Avez-vous remarqué que les gens de droite accusent toujours ceux de gauche d’être « sectaires » au mieux, et « assistés » au pire ?). Ils ont tout un vocabulaire pour ça. En tout cas, mes amis et moi savons débattre sans nous jeter notre vin à la figure.

Tous sont d’accord pour dire qu’il existe « un problème Villepin » et qu’il est plus psychopathologique que politique. Même le Medef (j’ai réussi ! D’habitude, j’écris « Merdef », ce qui est incontestablement un acte manqué…), même le Medef, donc, ne le soutient que du bout des lèvres. Souvenons nous que notre cher patronat, à la découverte du texte, avait commencé à laisser entendre qu’il n’avait pas besoin d’un machin pareil.

C’est à la demande du gouvernement qui lui a dit : « on fait ça pour vous, ne tirez pas sur votre pianiste » que Laurence Parisot, la patronne des patrons, s’est fendu d’un discours plutôt discret devant un minimum de journalistes pour faire semblant de soutenir l’usine à gaz

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Bref, mes amis et moi en avons conclu que Juppé avait trouvé là un concurrent sérieux au concours d’arrogance et de mépris, et que l’entêtement de Villepin commençait à être préjudiciable au pays tout entier, des gentilhommières de Neuilly aux Assedic de la Courneuve.

L’arrivée du « Canard Enchaîné »mercredi matin nous a rassuré ; nous n’étions pas les seuls à entrevoir quelques manifestations psychopathologiques dans l’attitude de messire Villepin. Le Canard aussi ! En première page, l’éditorial est intitulé « le monologue social » et juste à côté, un article très amusant intitulé « Graine de violence » dit que si on avait appliqué au petit Dominique de G. de V. la méthode de détection des délinquants dès la maternelle préconisée par Sarkozy, on aurait certainement pu l’écarter à temps des allées du pouvoir et éviter qu’il ne vienne y faire tant de dégâts aujourd’hui !

Page 2 à droite, le forcené de Matignon reçoit l’hommage d’un connaisseur : celui de Juppé en personne qui, de son exil canadien, se permet de l’humour sur la question ! Fallait oser !

Ont-ils oublié que Chirac, c’était 19% au premier tour de 2002, et que Villepin, qui aime écouter « ceux qui ne manifestent pas » pourrait se souvenir que 81% des français ne l’ont pas choisi, mais élu par défaut ? Voilà une bonne occasion perdue d'appliquer ses principes! D'autant que, comme son auteur qui n'a jamais été candidat à aucune élection, son texte est, lui aussi, passé à travers les mailles de la démocratie, puisqu'il n'a été ni concerté ni voté!

Quant à l’incendiaire de Robien, qui a demandé aux proviseurs de recourir à la force publique pour dégager les lycées bloqués, il a pu constater ce matin qu’aucun des 178 proviseurs concernés n’avait suivi son conseil… Heureusement ! Il n’a fait que renforcer le mouvement et achever de convaincre les quelques professeurs et parents d’élèves encore indécis…

Dans n’importe quelle entreprise privée, tant d’incompétence et d’irresponsabilité constitueraient une cause de licenciement réelle et sérieuse, sans qu’il soit nécessaire de recourir à un CPE pour cela !!

Bref, la république a-t-elle besoin d’un négociateur habile ou d’un docteur des boyaux de la tête pour se pencher sur le cas préoccupant de son premier ministre ? En tout cas, si on ne trouve pas très vite une solution, j’ai bien peur qu’elle ait prochainement besoin de chirurgiens et de réanimateurs.

Le drame est que tout cela donne raison à Sarkozy, qui reprochait à son rival Galouzeau de ne jamais s’être soumis au verdict des urnes. Ça commence à se remarquer très fort. On se plaignait déjà de la distance entre le bon peuple et ceux qui le gouvernent, mais dans le cas Villepin, cet écart n’est plus abyssal, il relève de l’astronomie. Villepin vit manifestement sur une autre planète, où les palais sont construits en ivoire.

Lequel Sarkozy, a reçu comme chaque mois à la salle Gaveau les nouveaux inscrits de l’UMP, dont un certain Steevy, qui vient de se voir retirer son permis de conduire (il l’avait enfin eu ??? ) pour avoir conduit sa BMW à 167 Kmh dans les Pyrénées Orientales. Il n’aurait pas du s’écarter des Champs Elysées…

Steevy nous avait déjà ébloui en déclarant l’an dernier dans une émission de Ruquier : « ils font la grève pour s’amuser, et pendant ce temps là, nous, on ne peut pas travailler ». Peut-être a-t-il voulu ce jour là nous faire croire qu’il prenait le métro ?

Il a récidivé mardi dernier, toujours dans l’émission de Ruquier en attaquant bille en tête (c’est à peu près tout ce qu’il peut y mettre…), en attaquant donc le Secrétaire Général de l’Union Nationale Lycéenne Karl Stoeckel :

"Vous, les manifestants, vous ne savez même pas ce que c’est le CPE, laissez les patrons créer des emplois ! »

C’est vrai qu’en matière de recherche d’emploi, Steevy a des méthodes bien à lui… En tout cas, comme j’adore Christophe Alévèque et Gérard Miller, je ne voudrais pas devoir leur porter des oranges en prison après qu’ils aient étranglé le trublion. Il vaudrait mieux que Ruquier mette fin d’urgence au CPE de Steevy, histoire de lui faire toucher du doigt la précarité de l’emploi.




mardi 28 mars 2006










30° Chasse aux pédés fermée...pour cause de manifs….


Le CPE n'est encore ni retiré ni suspendu, mais la chasse aux pédés qui fait rage au bois de Vincennes depuis plus d'un an est, elle, temporairement suspendue pour cause de manifs.

Tous les après-midi ou presque depuis déjà longtemps, une escouade de gendarmes et de policiers, après avoir caché leurs voitures au détour d'un bosquet, montent à l'assaut des quelques malheureux qui n'ont rien imaginé de mieux que les fourrés du bois de Vincennes pour trouver un peu d'extase avec un partenaire de passage.

Au bois de Vincennes, on peut commettre pas mal d'infractions et de délits en toute impunité, mais sortir sa quéquette ou exposer ses fesses au soleil constituent des fautes impardonnables que la maréchaussée n'a de cesse de sanctionner par les plus grands moyens.

J'ai vu certains jours jusqu'à treize pandores survenus dans trois voitures, certains en uniforme et d'autres en civil, monter au front d'un pas viril et s'engouffrer dans les fourrés pour débusquer deux malheureux fornicateurs. Sans compter les équipes qui tous les jours, affectées au lieu, parcourent les allées « suspectes » à cheval ou en moto.

Dans certaines allées « particulièrement exposées », on trouve du crottin frais tous les jours, ce qui prouve que les gendarmes à cheval sont bien passés par là…

À côté de cela, vous pouvez rouler en moto, en scooter voire en quad dans les allées du bois, vous y installer avec un poste à transistors qui couvrira le chant des oiseaux à 1 km à la ronde, ou même avec des tambours, agresser des promeneurs pour les dépouiller et voler leur téléphone portable, aucun problème. Le 22 septembre dernier, je me suis fait agresser par un sauvage qui écumait les allées tranquilles avec un engin à moteur hyperbruyant, bousculer, voler mon téléphone portable sans que la police y trouve à redire. Mon agresseur continue à écumer le bois de Vincennes sur son engin pétaradant, j'appelle la police chaque fois que je le vois et… il court toujours…

Mais sortir sa quéquette au plus profond d’un buisson épineux, bien à l'abri des regards des promeneurs de chiens et des joggeurs haletants, la proposer à un gourmand sous le couvert d'un bosquet obscur que les jardiniers auraient par accident oublié de raser à la hauteur des genoux, alors ça, non ! Tous les après-midi, l'escouade de la pudibonderie monte une garde vigilante, l'ordre règne.

Tous les jours ? Plus depuis quelque temps… Deux ou trois semaines. Très exactement depuis que nos amis étudiants se sont mis en devoir d'occuper la maréchaussée à des tâches plus gratifiantes dans les centres-villes. Il a fallu rappeler la réserve, mobiliser les planqués, et constituer des escouades supplémentaires pour parer au plus pressé.

Ah, je les imagine transpirant sous leurs casques lourds, derrière leurs boucliers, les yeux rougis d'une bourrasque de gaz lacrymogène qu'un vent facétieux a renvoyé dans leur direction, regardant fondre sur eux des hordes de casseurs pleins de la violence de ceux qui n'ont rien à perdre…

Ils doivent les regretter, les petits pédés du bois de Vincennes… Évidemment, c'est plus peinard, la chasse aux pédés. Ça court un peu quand on les arrête, mais ça ne jette pas de projectile, ça ne se défend pas, ça ne casse pas les vitrines et les voitures. Ça fait du chiffre sans risque, presque à coup sûr…

En tout cas, en ce moment, le loup n’est pas là et les souris dansent…






samedi 25 mars 2006





29° Le jeu du plus con


La mode est au concours idiots et autres « jackass ». Au nombre de ces manifestations hautement intellectuelles, la tendance en République Tchèque, largement ouverte à la nudité dans les night club et autres endroits branchés, nous propose le concours d’endurance de la baignoire qui bout. La photo dispense d’explications : c’est le dernier qui sort qui a gagné.


Je vous déconseille personnellement de vous livrer à ce genre d’exercice : les roubignoles craignent beaucoup la chaleur et leur activité peut s’en trouvée durablement affectée. C’est d’ailleurs pour faciliter leur rafraîchissement que Dame Nature les a placées à l’extérieur de notre corps…

Ceci dit, la sottise de ce concours d’obstination me fait penser à un autre concours d’acharnement actuellement en cours, dans lequel un certain Villepin laisse bouillir la marmite très au-delà du raisonnable. Le retrait de son CPE ne refroidirait-il pas utilement l’ardeur des manifestants qui commencent à en avoir plein les… roubignolles ?





28° Vilains cafardages





L’agence AFP nous apprend qu’un journaliste chinois a été arrêté pour avoir rédigé des articles déclarés subversifs.

Une rapide recherche sur internet nous propose plus de renseignements :

Un dissident chinois inculpé pour subversion - Yahoo! Actualités

Un dissident chinois détenu depuis près d'un an a été inculpé pour subversion apparemment pour des articles critiques envers le régime communiste publiés...

http://fr.news.yahoo.com/14032006/202/un-dissident-chinois-inculpe-pour-subversion.html

Si on clique sur le lien « Yahoo », on apprend que le brave journaliste a été retrouvé grâce à son ordinateur. Sans plus de détails…

Mais voilà que Reporter sans Frontières s’en mêle, et deux jours plus tard, un article de Libération

http://www.liberation.fr/page.php?Article=324069

nous explique que c’est Yahoo qui a « balancé » l’adresse IP du journaliste dans le cadre de l’allégeance qu’il accepte auprès des autorités pour exercer une activité informatique en Chine.

On est bien loin de la notion unificatrice, fédératrice d’internet, outil de communication mondial.

La preuve, voici une photo de la page d’accueil du google chinois « autocensuré ». Vous ne saurez jamais ce qu’il y a dessus, attendu que vous pouvez toujours taper « google.cn » vous ne la verrez jamais apparaître sur votre écran… Même en France, on ne fait pas tout ce qu’on veut…

mardi 21 mars 2006



27° Les Producteurs…

Vous savez maintenant que votre chroniqueur préféré est un fondu de comédies musicales, et que cette saison l’a gâté puisqu’il ne se passe pas un mois sans une nouveauté.

Les Producteurs est une luxueuse comédie musicale qui contient tout ce qu’on aime lorsque Hollywood vient s’inspirer à Broadway. Avec sur le gâteau baroque la petite touche de Mel Brooks, scénariste et producteur, qui, s’il ne fait pas toujours dans la dentelle, multiplie les gags et ouvre des boulevards aux comédiens pour en faire tellement trop que l’ensemble redevient cohérent en faisant du burlesque une loi qui guide le film d’un bout à l’autre.

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Car non seulement on est aux anges, tout est parfait, acteurs, décors, musique, prise de son, chorégraphie, image, mais en prime on rigole bien avec ces producteurs là.

Faire de Hitler une superstar et être assez fin dans le burlesque -si je puis dire-, pour rendre la potion délectable, il n’y a que Chaplin qui avait su le faire jusqu’ici.

A consommer sans modération jusqu’à la fin de la fin de la fin du générique. (oui oui, c’est un tuyau..)

Réalisé par Susan Stroman avec Nathan Lane, Matthew Broderick et Uma Thurman.

A Paris, les deux salles qui ont la préférence technique du chef pour voir la chose (en VO, bien sûr) sont :

MK2 Grande Bibliothèque ou Gaumont Aquaboulevard.


lundi 20 mars 2006






26° Démocratie et surréalisme.



Si les manifestants contre le CPE doutaient encore une seconde de ce que le gouvernement se payait leur tête, M. Renaud Dutreil, le ministre des PME vient d'en parachever la démonstration avec brio.

À l'issue d'une réunion à Matignon entre Dominique de Villepin et une vingtaine de chefs d'entreprise, il a déclaré entre autres :

« "Revenons à ce qu'est la République. La République, c'est la démocratie parlementaire, ce sont des parlementaires qui votent et débattent les lois".

Sans doute est-il nécessaire de rappeler à Monsieur Renaud Dutreil que, en l’occurrence, les parlementaires n'ont ni débattu ni voté cette loi, attendu que le premier ministre a cru pouvoir zapper le débat parlementaire et faire passer sa loi par décret grâce à l'article 49-3.

Comme sa rédaction n'avait fait l'objet d'aucune concertation, nous avons là le modèle d'une loi qui ne répond à aucune des caractéristiques fondamentales qu'on pourrait attendre d'une loi démocratique… Pas de concertation, pas de débat parlementaire.

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Et, cerise sur le gâteau, M. Villepin, dans le magazine «Citato », « regrette que sa méthode ait suscité tant d'incompréhension ». alors qu'on ne voit pas ce qu'il aurait pu faire de plus dans le sens de la brutalité et de l'arrogance… Frémissons à l'idée de ce à quoi nous avons échappé !!!

Comment s'étonner alors qu'une démocratie muselée par le gouvernement et confisquée aux députés aille maintenant s'exprimer dans la rue ? Sans doute l'existence confortable de M. Dutreil l’a-t-elle jusqu'ici préservé des affres du chômage de l'ASSEDIC ?

vendredi 17 mars 2006

25° Clash et crash !!!

Si votre bulletin d'information de ce matin vous a appris que le nombre de CRS blessés dans la journée d'hier 16 mars avait été particulièrement important, (92…) c'est vraisemblablement parce que ce décompte comprend ceux qui ont été blessés dans un spectaculaire accident de la circulation survenu vers 15 heures sur l'autoroute A4 tout près de la porte de Bercy.

Un convoi de minibus de CRS fonçait toutes sirènes hurlantes vers les champs de bataille du Quartier latin lorsque…. le premier a freiné !!!


Et alors, ces valeureux soldats si prompts à verbaliser l'automobiliste qui flirte avec les limitations de vitesse et les feux orange, si prodigues en leçon de prudence en matière de conduite automobile se sont faits avoir… comme des bleus.

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Comme le convoi roulait à une vitesse incompatible avec la densité de la circulation et que les distances de sécurité n'y étaient pas respectées, les sept ou huit minibus qui le constituaient se sont empilés avec violence les uns dans les autres. Les CRS ont joué au petit train…

Oh ! Ils ont dû se faire mal… Je ne suis pas sûr qu'ils avaient tous bouclé leur ceinture de sécurité, et je peux témoigner que l'état de leurs véhicules après leur opération accordéon attestait d'un choc plutôt violent. Il y a eu des blessés, il y avait des ambulances sur le lieu de l'accident lorsque je suis passé.

Alors, je sais bien : c'est pas beau de se moquer des gens blessés dans un accident… Mais enfin, puisque je dois vous raconter la scène dans le détail, je suis bien obligé de vous avouer que l'ambiance dans les voitures qui passaient au ralenti dans les deux sens à la hauteur du carambolage était plutôt goguenarde… Et les commentaires plutôt savoureux… Par respect pour ces malheureux accidentés du travail, ces pauvres sinistrés de la route, je m'abstiendrai de les reproduire ici, mais j'en ai entendu de belles !

Il y aura certainement des photos. Les voitures dans les deux sens étaient extrêmement nombreuses. Pour ma part, j'avais bien mon petit appareil photo numérique dans ma poche, mais comme je conduisais mon scooter sur l'autoroute, vous imaginez que je n'ai pas pu m'en emparer pour faire une photo. Mon passager, lui, a eu le temps de saisir son téléphone ultramoderne pour fixer dans l'éternité cette scène surréaliste. Voici donc, en scoop, en exclusivité mondiale sur le blog de Brethmas, une photo, mauvaise mais une photo tout de même de ce surprenant événement.

Quant au fond de l'affaire, chaque nouveau bulletin d'information nous révèle à quel point on nous prend pour des imbéciles. Voilà un gouvernement prêt à négocier aujourd'hui chaque point de son texte, sauf celui « qui ne passe pas », alors qu'il a pondu sa loi sans la moindre concertation préalable et l’a fait passer par décret en zappant tout débat parlementaire. C'est un peu tard pour discuter, non ? Ils ont vraiment espéré qu'on allait avaler pareille couleuvre ? Ce n'est plus une couleuvre ça, c'est un boa !


Alors on envoie ce pauvre Borloo se lamenter partout en répétant : « Qui veut bien discuter avec moi ? » C'était avant qu'il fallait discuter !!!. C'était peut-être un peu négociable avant, mais présenté de si vilaine manière, ça ne l’est plus du tout maintenant et les Français ne s'y trompent pas.

Un sondage CSA paru ce matin pour « I-Télé », et « le Parisien / aujourd'hui en France » révèle que 68 % des Français sont maintenant partisans du retrait du CPE. (15 et 16 mars, 857 personnes suivant quota AP).

Le gouvernement se rendra-t-il à l'évidence de la raison de ces 68 % de « groupuscules minoritaires politisés » ? Parti comme c’est, on en doute.

Pour ma part, et même si je trouve qu'ils y ont « mis le temps » cette fois-ci, je pense que les Français n'ont jamais manqué de s'apercevoir qu'on les prenait pour des cons. Ils l’ont déjà prouvé en 1789, en 1936 et en 1968. Pour qu'un vaccin soit efficace, il faut de temps en temps une piqûre de rappel.

Alors ne manquez pas d'aller vous vitaminer un peu à l'excellent spectacle de Christophe Aléveque « Debout ! » qu'il donne depuis quelques semaines déjà à la comédie Caumartin, shootez vous aux accents rebelles de son humour impitoyable, et allez donc un peu vous promener dans le centre de Paris pour dire ce que vous pensez du CPE en particulier et de ses auteurs en général.

lundi 13 mars 2006


24 ° Jeux de mots, jeux de vilains

Comment avez-vous deviné que je n’étais pas un lecteur assidu du Figaro ?

En tout cas, si France Info n’en avait pas parlé ce matin, je n’aurais certainement pas été chercher sur Internet l’éditorial de Monsieur Nicolas Barré. Mais ce que j’en ai entendu à la radio m’a dressé les cheveux sur la tête. En voici le premier paragraphe :

« Cette semaine, les conservateurs seront dans la rue, contre le CPE. Car il ne faut pas se fier aux apparences. Ce sont les porteurs de banderoles qui ne veulent rien changer, défendent le statu quo et s'agrippent à un modèle social remarquable par l'exclusion qu'il engendre aux deux bouts de la vie active – jeunes et seniors. Au point que l'on se demande : pour qui roulent-ils au juste, ces militants de l'immobilisme, sinon pour le maintien de la fracture qui caractérise notre marché du travail entre salariés surprotégés et main-d'oeuvre surprécarisée ? »

Fin de citation.

La droite a beau faire, elle n’arrive pas à nous convaincre qu'elle est initiatrice de progrès social et d'humanisme partagé….

Avant-hier M. Goasguen nous parlait « d'étudiants politisés » (voir article 22), aujourd'hui, le Figaro renonce au mot « conservateur » qui constitue pourtant l’essentiel de son fonds de commerce, pour l'attribuer à la gauche et tente de renverser le schéma pour se placer dans le camp des progressistes…La couleuvre me paraît un peu grosse…

Car si le modèle social que défendent les manifestants est effectivement « remarquable par l'exclusion qu'il engendre », c'est tout de même certainement plus par la faute des sympathisants du Figaro que par celle des jeunes qui tentent aujourd'hui d'en préserver leur avenir… Puisque Monsieur Barré travaille dans un journal, je le suppose journaliste, et il n'a donc pas pu manquer de remarquer que la dissolution du code du travail était une requête opiniâtrement formulée par le patronat…

Ce n'est pas en transformant le monde du travail en jungle, uniquement soumis à la loi du plus fort que l'on va protéger les plus faibles et lutter contre la précarisation… N'oublions pas que l'idéal du patronat est de considérer le travailleur comme une machine pensante et rien de plus, ce qui lui permettrait de la jeter à la casse des qu'elle cesse de lui être utile. Utile… Pardon : rentable.

Quand on voit l'avenir que ces gens réservent au code du travail et à nos plus élémentaires protections sociales, c'est effectivement pratiquer une sorte d'immobilisme que de se cramponner aux avantages acquis… J'utiliserai même le mot « résistance » avec toute la noble connotation qu'il contient.

Heureusement, il est un mot que Monsieur Barré n'a pas osé employer : le mot « égalité ». Cela m'aurait permis de lui rappeler que l'égalité ne s'établit pas par le bas, et que ce n'est pas en répandant la précarité qu'on va lutter contre elle…

Ce n'est pas parce que « certains pays » ont adopté ce type de lois libérales qu'elles doivent forcément constituer une panacée. Lorsque nous avons fait la révolution française, aucun pays ne l'avait faite avant nous de cette manière, et nous avons tout de même franchi là le premier pas vers l'émancipation de tous les individus et l'égalité des citoyens. Souvenons-nous aussi que les pires dictatures sont toutes des systèmes qui se prétendent « à vocation sociale ». Méfions nous du prêt à penser et des solutions clés en main.

Même si le système du CPE s'appliquait dans toute sa rigueur, il existerait toujours des millions de mètres carrés de bureaux climatisés remplis de millions de ronds de cuir qui en seraient d'autant plus partisans qu'il ne se sentiraient pas concernés…

vendredi 10 mars 2006

23° L’histoire en chansons




L’homosexualité a une histoire, qui, comme le dit le préambule de l’effroyable mais utile
«Les bûchers de Sodome » de Maurice Lever, (Fayard 1985) se confond presque toujours avec celle de sa persécution.


Ce que nos jeunes compagnons semblent oublier bien souvent, usant d’un droit acquis en ignorant ce que ces conquêtes ont valu à leurs aînés d’injures, d’humiliations, de batailles de rues et de batailles judiciaires, de blessures et de morts obscures.



Revoir le XX° siècle en chansons, sur la trame d’une véritable pièce écrite par l’incontournable Michel Heim ( du GLH aux Caramels Fous en passant par… partout !!!), c’est le thème de ce placard qui s’entrouvre les mardi, mercredi et jeudi à 20h 30, au Tango, jusqu’au 27 avril.

Des « clins d’œil par-dessus l’orchestre » d’Ouvrard aux infâmes « prout-prout » de Fernandel, du sulfureux militantisme d’une Suzy Solidor au racolage d’un Lalanne (La plus belle fois qu’on m’a dit je t’aime) (mais il n’a pas répondu….), voilà un florilège bien amené, remarquablement analysé en direct, follement bien interprété et très très drôle, à ne manquer sous aucun prétexte.

Courez y sans casser vos talons hauts sur les mauvais pavés de la rue au maire.

(Tango, 11 rue au maire, Paris 3°) mar- mer- jeu- 20h.30 jusqu’au 27 avril.

mardi 7 mars 2006

22° Les loups sortent du bois.


La manifestation contre le Contrat de première embauche n’a pas encore commencé que les tenants du Medef tentent déjà de la décrédibiliser.

A cet égard, Claude Goasguen, président du groupe UMP au Conseil de Paris a laissé échapper le mot qui décrit parfaitement les enjeux. Ce matin, il a déclaré que les manifestations en cours à l’heure où j’écris étaient le fait « d’étudiants politisés ».

Deux mots pour décrire un monde. Deux mots qui nous renvoient aux sombres périodes des Peyrefitte, Poniatowski et autres Marcellin qui tentèrent de s’opposer au monde de l’intelligence et de l’humanisme autour de 1968.

Pour monsieur Goasguen, un « bon étudiant » n’est pas « politisé ». Ce doit être une sorte de soldat, d’ordinateur vivant qui met ses compétences à disposition des systèmes de profit sans réfléchir et sans poser de questions. « Agir et fermer sa gueule » comme on dit chez les paras.

Avant mai 68, on ne pouvait pas être de droite ou de gauche. On était de droite ou gauchiste. Le langage officiel s’était bien gardé de créer le mot « droitiste », pour bien faire passer dans la conceptualité des mots que l’on était soit naturellement de droite, soit partisan d’un mythe sans existence réelle.

Jusqu’en 1981 et l’avènement des radios libres, le langage officiel du gouvernement était de s’auto-désigner par le vocable « la majorité », réduisant à des miettes de minorités les opinions qui s’opposaient à lui. C’est au point que la droite s’est trouvée face à de vraies lacunes de communication lorsque le 10 mai 1981, elle est soudain devenue « la minorité ».

Le langage officiel qu’elle avait élaboré au fil des ans en contrôlant les médias avait à ce point dévalorisé le mot « opposition » qu’elle trouvait dégradant de se l’attribuer !

Même lorsque ces messieurs de l’UMP nous présentent aujourd’hui un projet comme le CPE qu’ils décrivent comme un instrument de progrès, les mots qu’ils emploient pour nous le faire avaler nous rejettent impitoyablement 50 ans dans le passé. Si on est contre, on est « politisé ».

Quelque part, c’est vrai. Il va falloir aller au bout de la guerre du vocabulaire et crever l’abcès :

Etymologiquement, la politique, c’est la vie de la cité, la vie de tous les citoyens. Si on s’y intéresse, on fait vraiment de la politique.

Sinon, on fait autre chose. Mais quoi ?

lundi 6 mars 2006

21° Reefer Madness

(Haschich Follies)

(pour les accros de comédies musicales)

Comédie Musicale burlesque à la gloire de la marijuana ! Si, si, ils ont osé !!!

Et je peux vous dire que les gens qui ont fait ça ont dû en fumer de la bonne ! Quel trip !

Toute une histoire : En 1936, une organisation religieuse finance un documentaire intitulé « Tell your children » (Prévenez vos enfants), pour lutter contre la mode de la marijuana qui gagne les USA à cette époque.

Ce documentaire est tellement grotesque et outrancier qu’il attire l’attention d’un Monsieur Dwain Esper, cinéaste et businesman, qui en rachète les droits pour trois sous, en modifie le montage, lui ajoute quelques scènes et retourne habilement le sens du film pour en faire une comédie à la mode. Le film ressort en 1970 avec un gros succès, et finance même la création de la compagnie « New Line Cinéma ». Le culte est né.

En 1999, une comédie musicale voit le jour à Broadway, dont est issu le film que voici.

Si vous avez aimé Monty Pithon, The Rocky Horror Picture Show, la Petite Boutique des Horreurs, Phantom of the Paradise et les shows de Busby Berkeley, vous aimerez aller défendre la réputation de votre plante verte préférée.

Tout y est, l’humour, la musique rétro, la vraie belle comédie musicale à l’américaine, le kitsch, la subversion politique et, chose plus rare dans les films américains, un second et un troisième degré…. A ne pas manquer ! Seulement trois salles à Paris…

Cette saison a gâté les amateurs de comédies musicales, avec l’excellent « 20 centimétros » sorti cet automne, et dès le 15 avril « Les Producteurs ».

Le scénario du film de Mel brooks de 1968, devenu depuis musical à Broadway, est maintenant un film par la grâce d’un certain Mel Brooks, producteur…..

Avec Matthew Broderick, Nathan Lane et Uma Thurman…







samedi 4 mars 2006