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Le 21 décembre, branle-bas à GayLib. Nouvelles élections, nouveau bureau pour de nouvelles aventures qu'ils espèrent moins …, plus..., enfin différentes des précédentes.
Vous savez, Gay Lib, c'est cette excroissance gay de l'UMP qui tente de concilier la chèvre et le chou, de faire garder les poules par le renard, qui participe à la Marche des Fiertés en partenaire commercial payant faute de signer la charte associative de l'Inter LGBT qu'elle qualifie de gauchiste, et qui dans son Wiki, se targue d'avoir obtenu des tas d'avancées miraculeuses alors qu'ils n'ont fait que cueillir les fruits de quarante ans de militantisme et de luttes des associations de défenses des libertés en place depuis 1968.
http://fr.wikipedia.org/wiki/GayLib
C'est ce mouvement que les militants institutionnels de la lutte LGBT ont joyeusement rebaptisé «club des masos ».
Il est vrai que la tâche n'est pas facile pour l'émanation d'un parti dont « le courant racine » a persécuté l'homosexualité depuis 60 ans, petit rappel dans ce billet récent:
http://brethmas.blogspot.com/2009/11/299-homophobie-la-droite-na-pas-change.html
qui contient un utile et bref historique de la réalité.
Alors, les arguments politicards vont bon train: « Y aurait-il des «gentils pédés » à gauche et des « méchants pédés » à droite? », « Ils vont changer, ils ont compris, pourquoi ne pas leur donner une chance? »
Soyons réalistes: l'UMP n'en veut pas, de cette chance.
Ce qu'elle veut, c'est gagner les élections à tout prix et instaurer son ultra-libéralisme dans lequel il n'est de bonnes libertés que celles qui rapportent. Et à cet égard, elle sait bien, l'UMP, qu'elle ne doit sa majorité qu'au phagocytage des électeurs du Front National, au ralliement de de Villiers, aux contributions de Boutin, présidente du « Parti Chrétien Démocrate» associé à l'UMP;
http://fr.wikipedia.org/wiki/Christine_Boutin
à l'investiture donnée à des Vanneste;
et à d'autres ouvertures parfaitement et durement droitistes qui complètent sa panoplie de « séduction ».
Elle ne peut nous faire croire sérieusement que la collaboration d'un Eric Besson est une ouverture à gauche, si on en juge par les exploits du bonhomme en matière d'immigration, d'expulsions vers des pays en guerre et de refus du statut de réfugié aux exilés homosexuels menacés dans leurs pays.
http://sans.contrefacon.free.fr/forum/viewtopic.phpt=2771&sid=4e34cfb62000759e5a81b61b52799689
L'UMP laboure, sème et récolte en terre homophobe. C'est son territoire, sa vocation, sa place, sa zone de chalandise dans l'échiquier politique. Alors, elle a beau ouvrir des succursales avec des drapeaux arc-en-ciel, distribuer des capotes à La Marche des Fiertés alors que la recherche sur le Sida est réduite à de beaux discours par son gouvernement, cueillir à grand tapage les fruits des luttes des militants institutionnels et même ajouter de-ci de-là un alinéa à des lois existantes sans pour autant combler le retard que nous gardons sur nos voisins civilisés, elle conserve sur le sujet une image de marchand de soupe.
Qui oubliera les investitures accordées à Vanneste, les dérapages homophobes de nombre de ses députés;
http://therealscandy.free.fr/humeur/proposhomofob.htm
et surtout sa situation dans la scène politique qui lui interdit toute ouverture somme toute peu payante à gauche au regard de l'hécatombe d'électeurs qu'elle provoquerait sur son flanc droit...
Tout comme les tartarinades de son mentor qui avait promis d'être le président du pouvoir d'achat et de faire disparaître les SDF en deux ans de mandat, les promesses de bonheur faites aux homosexuels par l'UMP ne sont que des promesses électorales, un appât jeté dans l'eau trouble avant l'immersion des hameçons électoraux.
Elles entrent en conflit avec la raison d'être du mouvement, qui défend une société dont l'homme et son bonheur ne sont plus ni le centre ni l'objectif, dont l'économie du toujours plus à tout prix est le crédo, dont le schéma social est « tous contre tous, mort au plus faible ».
L'UMP procède par tache d'huile, ce que d'aucuns appellent « le mode moissonneuse ». Elle essaie de persuader le bon peuple que le ralliement de quelques traîtres représente l'ouverture de sa pensée aux causes qu'elle les a justement invité à trahir, et que quelques hirondelles arrivistes vont faire le printemps. Se laisse duper qui veut.
J'ai déjà eu à maintes reprises l'occasion de parler de GayLib et du mode moissonneuse de l'UMP qui consiste à faire feu de tous bois pour mettre en pression la chaudière du parti.
http://brethmas.blogspot.com/2009/06/269-droits-de-lhomme-et-droits-de.html
http://brethmas.blogspot.com/2008/05/dernire-minute-la-guerre.html
Peut-on vraiment imaginer que les promesses de « plénitude LGBT » de l'UMP, avec ou sans Gay-Lib soient autre chose que des tracts électoraux, des leurres lancés à la cantonade, des promesses en l'air quand on voit le parti et ses sbires à l'œuvre face aux homosexuels, la manière dont il distribue ses investitures, drague dans les rangs de l'extrême-droite et file un parfait amour avec le Vatican et la scientologie?
Est-ce le pasteur que l'on préfère à l'instituteur qui va faire avancer nos libertés individuelles?
Est-ce de la naïveté ou du cynisme de la part de ceux qui s'agitent et se dépensent dans cette association que de croire et faire croire qu'ils vont nous venir en aide?
Voici un copié-collé du manifeste de l'Appel des Appels;
http://www.appeldesappels.org/
qui représente tout à fait la situation et permet de comprendre que les promesses de bonheur humanistes du régime et de ses tentacules ne sont que des opérations de récupération.
Le malaise en France est bien là, profond, palpable. Misère sociale, crise financière et économique, détresse morale, impasse politique. Le gouvernement navigue entre cynisme et opportunisme. La caporalisation des esprits accompagne la petite musique néolibérale, invitant tout un chacun à la servitude sociale librement consentie de tous.
Lorsque le peuple résiste à consentir, on le réquisitionne, on l’opprime, on le licencie, on le « casse », bref le Pouvoir renoue avec les principes premiers de la tyrannie : populisme pour tous et décision d’un seul.
Au nom de « l’efficacité » mesurable érigée en loi suprême, les « réformes » visent à enserrer les populations dans des dispositifs de contrôle qui les accompagnent du berceau à la tombe. Psychologisation, médicalisation et pédagogisation de l’existence se conjuguent pour fabriquer une « ressource humaine » performante. La sévère discipline d’une concurrence de tous contre tous impose à chacun de faire la preuve à tout instant de sa conformité aux standards de l’employabilité, de la productivité et de la flexibilité.
L’idéologie d’une civilisation du profit s’insinue jusque dans les subjectivités convoquées à se vivre comme un « homo economicus», un « capital humain » en constante accumulation. Cette normalisation, à la fois polymorphe et monotone, suppose que tous les métiers qui ont souci de l’humain soient subordonnés d’une manière ou d’une autre aux valeurs de rentabilité et fassent la preuve comptable de leur compatibilité avec le langage des marchés financiers et commerciaux.
Convertis en entreprises de coaching psychiatrique, de recyclage psychique, de gestion de l’intime, une trame fine de services d’accompagnement individualisé, forcément bien intentionnés, proposent de nouvelles tutelles sociales et culturelles pour mieux mettre les hommes en consonance immédiate avec les exigences impitoyables des marchés qui nous disciplinent.
Cette conversion du service public en contrôle social à la fois souple, constant et généralisé suppose que tous ceux qui concevaient encore leur métier comme une relation, un espace et un temps réservés à des valeurs et à des principes étrangers au pouvoir politique et à l’impératif de profit doivent être eux-mêmes convertis par toute la série de réformes qui s’abat sur la justice, l’hôpital, l’école, la culture, la recherche, le travail social. Contrôler les contrôleurs des populations, normaliser les normalisateurs des subjectivités, c’est la condition indispensable du bouclage des sociétés.
Lorsque cela ne suffit pas, c’est à la santé que l’on recourt pour alarmer les populations sans leur donner véritablement les moyens de la préserver : à propos de la pandémie récente des professeurs de médecine parlaient du « management par la panique ».
Comme la quête illimitée de la performance ne cesse de produire ses anormaux, ses exclus, ses inutiles et ses inefficaces, elle engendre un appareil répressif proliférant, à la mesure de la peur sociale et des paniques subjectives qu’elle provoque. L’auto-alimentation de la peur et de la répression paraît sans limites.
Elle produit l’espoir suprêmement dangereux pour les libertés d’une société parfaitement sécurisée, dans laquelle serait repérée et éliminée de la naissance jusqu’à la mort la dangerosité de tout individu. L’homme indéfiniment traçable par la surveillance génétique, neuronale et numérique n’est plus une figure de science-fiction, c’est un programme scientifique et politique en plein développement. La société de demain sera animale ou ne sera pas !
N’est-ce pas d’ailleurs ce que dit la « science » sur les résultats de laquelle tous les « tyrans » font cuire leur petite soupe pour justifier leur Pouvoir sans avoir à le soumettre au débat politique : c’est la Nature ou le Marché qui veut ça et on ne peut pas faire autrement que de s’y prendre comme l’on peut. Avec la neuro-économie d’ailleurs on sait bien que la Nature et le Marché c’est du pareil au même et que le Cerveau fonctionne comme un actionnaire et réciproquement !
Il reste à apporter cette « Bonne Nouvelle » aux populations qui l’ignorent encore et les « corps intermédiaires » sont « réquisitionnés » entre deux pandémies et deux « spectacles » au cours desquels on a pu vendre à Coca-Cola un peu de temps disponible ! Entre les deux scènes le « risque » encore le « risque », vous dis-je, menace l’apathie sereine des populations managées par la peur et distraites par la télécratie.
Magistrats, enseignants, universitaires, médecins, journalistes, écrivains, travailleurs sociaux, acteurs culturels, tous doivent plier devant de nouveaux préfets qui, au nom des « risques » divers et variés, normalisent et évaluent leurs pratiques professionnelles selon des critères idéologiques de contrôle social des populations et de conformisation des individus : nouveaux préfets de santé, les directeurs des Agences Régionales de Santé contrôlent non seulement les établissements hospitaliers, les réseaux sanitaires, mais absorbent également tout le secteur social.
Nouveaux inspecteurs d’université, les experts des Agences d’Évaluation (AERES et ANR) visitent les laboratoires et les équipes de recherche pour vérifier qu’en matière de production scientifique ils obéissent bien à la politique de marque des publications anglo-saxonnes.
Ces nouveaux préfets du savoir, descendants des inspecteurs d’université créés par Napoléon Premier et des services de marketing publicitaire des industries de l’édition et de l’information scientifique vérifient que les acteurs de la production des connaissances courbent suffisamment l’échine sous le poids de leur nouvelle civilisation.
Prônant la guerre de tous contre tous, ils chantent les louanges d’une performance d’autant plus proclamée qu’elle s’avère réellement inefficace. Pour les magistrats et les éducateurs, on supprime les relais intermédiaires et les procédures qui pouvaient potentiellement assurer leur indépendance.
C’est le contenu même des programmes d’éducation et de soin, de justice, de recherche et d’information que l’on modifie en définissant de nouvelles formes par lesquelles ils s’exercent ou se transmettent.
Comme le pouvoir actuel n’est pas à une contradiction près, les réformes qu’il impose peuvent dans le même mouvement désavouer les débats qu’il propose : on diminue l’importance de l’histoire et de la géographie au moment même où s’ouvre un soi-disant débat sur l’identité nationale !
Pour faire oublier les inégalités sociales redoublées et délibérées, la peur de l’étranger est attisée et exploitée sans vergogne. La traque au clandestin favorise les passions xénophobes, installe insidieusement des dispositifs de vidéo-surveillance des populations et de traçabilité des individus. A partir de la traque des « anormaux » et des « illégaux », par la manipulation de l’opinion par la peur, par les effets d’annonces, avec des dispositifs de contrôle, le Pouvoir prépare insidieusement et obscurément le quadrillage en réseau des populations dites « normales » et « nationales ».
Cette infiltration progressive du « cancer » sécuritaire s’exerce au nom des risques que feraient courir les terroristes étrangers, les schizophrènes dangereux, les pédophiles en cavale, et ces sans domicile fixe que nous risquons tous, plus ou moins, de devenir dans la construction d’un État néolibéral qui fait de chacun d’entre nous un intérimaire de l’existence et un intermittent de la Cité.
C’est cette civilisation dont nous ne voulons pas que démonte secteur professionnel par secteur professionnel le mouvement de l’Appel des appels.
Civilisation de la haine qui invite à traiter les hommes comme des choses et à faire de chacun le manageur solitaire de sa servitude sociale et le contrôleur de gestion de sa faillite citoyenne.
L'opposition de ce pays a un besoin urgent de se dédouaner de la communication gluante et lénifiante d'un pouvoir qui veut tout contrôler, tout récupérer, tout mettre à son service, déposer le brevet de la "légitimité" à son nom exclusif, récolter ce que les autres ont semé, -et pour rester dans notre sujet,-réécrire l'histoire des luttes LGBT à son profit, et prétendre représenter aujourd'hui le salut pour des causes dont l'éradication est un des fleuron de son fonds de commerce.
Transposez cette situation à celle des grandes exterminations de l'histoire et demandez vous si les victimes d'hier veulent fraterniser avec leurs bourreaux d'aujourd'hui sur la foi d'un beau discours.
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4 commentaires:
Quel sectarisme !
L'homosexualité n'est ni de gauche, ni de droite. Vous refusez de reconnaître ce que la droite a fait pour les homos depuis 2002, ouvrez les yeux !
Pourquoi devrait-on obligatoirement être de gauche quand on est pédé ?
Rien que pour ce sectarisme, je suis content de ne pas penser comme vous.
Les belles phrases ne résolvent pas les problèmes. Ne confondons pas déclarations et actes.
Ce que la droite a fait pour les homos depuis 2002: je le dis dans l'article: quelques alinéas sur les injures... Une boule sur le sapin...
Est-ce assez pour faire oublier ce qu'elle a fait contre avant?
Ce n'est pas avec des slogans vides qu'on analyse le problème. Certes, l'homosexualité n'est ni de gauche ni de droite.
Ce qui est de droite, c'est les soixante ans de persécution depuis la guerre, et ce qui est de gauche, c'est la dépénalisation à partir de 1981.
Si je comprends bien, lorsqu'on ouvre les yeux sur l'histoire et la réalité, on est "sectaire", et lorsqu'on s'esbaudit devant de belles déclarations, on est... On est quoi, au fait?
Bien sûr que ce qu'a fait la droite depuis 2002 suffit à effacer ce qu'elle avait fait avant. Parce qu'avant 2002, tout ce qu'avait fait la droite c'était de s'être opposée au Pacs. Et comme elle a largement amélioré le pacs, qui au départ était très mal ficelé, elle s'est rattrapée.
Ce qu'elle a fait avant le pacs, me direz-vous ? Mais avant le pacs, la gauche était aussi homophobe que la droite !!!
Ceci dit, il est certain que Gay Lib est devenu pro des slogans assez vides.
Au sujet de la pseudo-dépénalisation, je tiens à tuer un mythe : L'homosexualité n'était pas condamnable en France depuis 1792, lors de la Révolution. Rien à voir avec les lois anti-sodomies anglaises.
Ce que Mitterrand a fait en 1981, ce n'est pas une dépénalisation. Il a juste égalisé les dates de consentement entre homos et hétéros. Auparavant, le détournement de mineur n'était pas à partir du même âge pour les homos et les hétéros.
On reprend du début en évitant les amalgames.
Exact, la gauche n'a pas "dépénalisé" l'homosexualité,-- on emploie ce mot pour simplifier --, elle a aboli les différences de traitement dues non seulement à l'âge du consentement, mais aussi à l'application des peines pour délits sexuels, même mineurs, qui étaient jusque là doublées en cas d'homosexualité.
(à tous les âges: fricoter dans un jardin public entre adultes consentants, soit un simple "attentat à la pudeur", par exemple, entraînait une peine double si homo...)
Elle a également nettoyé la "charte de moralité" des fonctionnaires qui, jusque là, interdisait à un homo même jamais condamné d'appartenir à la fonction publique. (Anicet Le Pors, ministre de la fonction publique, septembre 1982).
Non! "tout ce que la droite avait fait avant 1981 ne se résumait pas, hélas, à s'opposer au PACS!!!
Voir:
http://brethmas.blogspot.com/2009/11/299-homophobie-la-droite-na-pas-change.html
au bas de ce billet, les lois homophobes de 1960, 1962, 1968 et 1980.
Voir les trente propositions de loi déposées par ses soins à l'assemblée entre 1982 et 2002 pour revenir à la situation de 1980... Et la bonne dizaine déposée après...(Également non retenues, mais déposées quand même...)
Par ses aménagements du Pacs, l'UMP a effectivement facilité les transferts de patrimoine et d'héritage entre les pacsés, ce que Gay Lib présente comme un geste en direction des homos en oubliant que 70% des pacsés sont hétéros... et qu'une large majorité des pacsés homos n'a pas d'héritage à transmettre....
Peut-être vaudrait-il mieux, au lieu de gesticuler de la sorte, assurer un réel soutien aux ados gay qui se suicident, par exemple, ce dont on ne prend pas le chemin...
Observons que la majorité UMP du Conseil de Paris a, cette année encore, refusé la reconduction de la subvention au Centre LGBT, qui à cause de cet épisode, a bien failli mettre la clé sous la porte!
Sur le sujet de la lutte contre l'homophobie, il y a nécessité de créer une commission au Ministère de la Famille.
Et dans l'enseignement secondaire et supérieur, de rendre obligatoire l'application de directives qui existent "médiatiquement", mais qui dans de nombreux établissements, même publics, restent au placard par la volonté des chefs d'établissement et sous la pression des associations confessionnelles et de certains parents d'élèves.
Voilà qui ne coûterait pas cher, qui serait utile... mais risquerait de décourager plein d'électeurs sur le flanc droit du parti... Alors, on n'en parle même pas...
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