Je suis en train de préparer un billet sur l’étude que je fais des visiteurs de ce blog, par géolocalisation et par référence. (Référence = mot clé sur un moteur de recherche par lequel ils sont arrivés sur ce blog.). C’est riche d’enseignements, mais ce sera long, ne soyez pas impatients..
Car si on laisse peu de commentaires sur mon blog, et j’en profite pour renouveler mon invitation à le faire, on y accède de tous les coins du monde. J’en connais ou reconnais certains au vu de leur localisation, mais je découvre tous les jours de nouveaux visiteurs.
Il y en a à l’Assemblée Nationale, également au Sénat, à la Lyonnaise des Eaux, à différents Conseils Régionaux, de nombreuses municipalités et quelques ministères. Il y avait aussi le diocèse de Paris, mais ça a disparu. Soit l’épectase m’a pris mon visiteur, soit le webmestre a donné un tour de vis…
Je voudrais aujourd’hui saluer particulièrement mon visiteur assidu iranien. Je ne vous dirai pas de quelle ville pour ne pas le mettre en danger, car en Iran, on vient encore de pendre un homosexuel de 21 ans pour sa seule homosexualité, et sans qu’aucun délit d’aucune sorte n’ait pu lui être reproché que d’être ce qu’il était.
Juste l’occasion de dénoncer l’attitude intransigeante de la préfecture du Rhône qui s’apprête à expulser un jeune algérien déjà rejeté par sa famille en France pour son homosexualité, et qui risque de se retrouver dans un pays où ses gentils frères lui ont déjà fait sa réputation, et où on l’attend avec des bâtons. Nadir, 24 ans, poursuit en France une formation professionnelle sérieuse et vérifiée à Villeurbanne, et vit depuis plus de deux ans avec son ami Samuel…Un dangereux terroriste, sans doute ?
Mais revenons à la people story qui vous tient en haleine.
Tout le monde n’a pas la même perception de la limite vie publique – vie privée. C’est en tout cas ce qui ressort de l’interview de Patrick Poivre d’Arvor qui s’explique du pourquoi du comment qui veut que le 20 heures de TF1 de dimanche dernier n’ait pas parlé des tourtereaux de Disneyland à l’heure où le monde entier les mettait à la une.
« C’est un événement privé » affirme PPDA, alors qu’inviter la même Carla à l’arbre de Noël de l’Elysée, par exemple, ne le serait pas, attendu que l’Elysée est un palais de la république.
Tandis que se faire photographier avec un manifeste consentement, un week end, jour d’affluence, à la grande parade de Main Street de Disneyland, ce haut lieu de retraite spirituelle, de discrétion et de quiétude romantique, c’est un acte privé ! Mais c’est une véritable trahison ! TF1, les meilleurs amis de notre Zorro, ne saisissent pas au vol cette ébouriffante manière de tourner la page du Kadhafi-circus ! Il y a des directeurs de l’information qui ont valsé pour moins que ça ! Enfin, on a évité le pire, puisque notre président n’ayant pas mis ses talonnettes du dimanche, personne ne l’a pris pour Dingo.
Dès le lendemain, nos journalistes se sont empressés de commenter le retentissement planétaire de cette nouvelle idylle qui vient consteller le firmament plus très aristocratique de nos people.
Grande question : Est-ce que cette escapade romantique va être profitable à notre président, ou pas ?
Deux écoles s’affrontent : Les vrais sérieux pour lesquels il s’agit là d’un dévoiement manifeste de la vie politique, un mélange contre-nature de la chose publique et de la chose privée, une porte dangereusement ouverte entre la cour des saltimbanques et les allées du pouvoir. Il est vrai que ce n’est pas nous qui avons commencé, n’est-ce pas Messieurs Reagan et Schwarzenegger ? Si on exclut celui de Monsieur Hortefeux, le modèle absolu de société parfaite étant irrémédiablement outre-atlantique aux yeux de notre concentré de président, il ne fallait pas s’attendre à faire l’économie de la « pipolisation » de notre vie politique. Moderne, vous avez dit moderne ?
De ce côté, il peut effectivement perdre quelques voix, mais pas tant que ça, si on estime le nombre de suffrages irréfléchis (pardon… « spontanés » c’est mieux ?) qui se sont portés vers lui lors d’une campagne d’une haute tenue populiste. Ce supplément de voix qui lui donne la majorité, elles sont inconditionnelles, instinctives. Ce sont les crédules de la télé, les allergiques chroniques à la gauche, les intégristes pas trop trop durs, et le moutons qui suivent le troupeau. Ils continueront à le suivre.
Ce à quoi je ne m’attendais pas, et que m’a révélé ma petite incursion hebdomadaire au café du Commerce et des Sports réunis, c’est l’effet beauf qui fait tache d’huile sur la galaxie bobo. « Putain le mec, président, le pouvoir, le pognon, les amis partout, les vacances sur un yacht, la collection de Rolex, et maintenant les top-model ». La totale, quoi. La réussite absolue du parvenu modèle, le mec en couverture du magazine « Comment réussir ».
Bravo l’artiste ! Et là, il y a un effet positif qui ne sera pas un raz de marée, certes, mais qui lui apporte une frange d’électeurs qui doutaient encore, - la fin du cigare au resto et la taxe sur les 4x4 polluants, c’est difficile à avaler-, mais que les prouesses de notre Roméo mondain achèvent de ramener au bercail.
Dans le vrai monde politique, on avait eu le führer, le conducator, le timonier, le guide. Eux, étaient des politiques. Maintenant, dans la galaxie people, nous avons « le modèle ». Le hit parade des « tombeurs » ne recrute plus ses champions exclusivement chez les footballeurs, les chanteurs et les joueurs de tennis. Les hommes politiques, ou prétendus tels peuvent prendre part aux éliminatoires ! C’est ça, réformer les institutions, moderniser la France, tout rendre possible. Le problème est que ces deux mondes apparemment bien distincts fusionnent néanmoins au bout de la route : lorsqu’il atteignent le pays du culte de la personnalité.
On connaissait les passerelles dorées entre les entreprises pour leurs dirigeants, il y en a maintenant entre le show biz et la politique. Dommage qu’aucune passerelle, ne fût-elle qu’en bois brut, ne permette encore de passer au-dessus du monde des SDF quand on quitte la rive « emploi » pour un voyage vers l’inconnu.
Voilà une promesse vraiment tenue : « Tout devient possible ». On aurait quand même dû mieux s’entendre sur le sens de « tout » avant de l’élire, mais bon…Dois-je préciser que je ne me sens pas concerné par cette question ?
Pendant qu’on est au café du Commerce et des Sports, ils m’en ont raconté une bien bonne que je n’ai pas encore trouvée sur le web : C’est l’histoire du SDF qui, après sa journée de boulot, rentre dans sa tente et trouve Bolufer dans son sac de couchage. Mais bon, que dire sur cette histoire de coucou ? Qu’elle est symptomatique d’un système qui perdure dans l’ombre des années après les élections qui l’ont chassé.
D’ailleurs, « Tout est possible » est une des légendes de la photo ci-dessus, qui a déjà fait le tour du web, mais quand j’en vois certains manipuler leur ordinateur, je ne juge pas inutile de la reproduire.
Pour la petite histoire, sur d’autres sites, elle est intitulée « Les miracles de la chirurgie esthétique » ou intégrée dans un triptyque « Liberté, République, Réforme » où à côté de la statue de Bartholdi et du buste de Marianne, elle incarne la troisième vertu. On la trouve aussi en illustration du « Avec Sarkozy, tout est possible ».
En tout cas, si Sarkozy n’est pas le premier président de notre République à avoir été faire allégeance au Vatican et y recevoir la chasuble de Chanoine de Saint Jean de Latran, il est sûrement, à part quelque obscur Borgia, le premier chanoine divorcé de l’histoire. Il a dû en être de son divorce comme des droits de l’homme avec Poutine ou Khadafi. « Ils en ont certainement parlé »…..
Quand notre Nicolas part en voyage, il a coutume d’emmener quelques spécimen représentatifs des valeurs de notre beau pays. Des capitaines vendeurs de notre belle industrie, et des artistes représentatifs de notre belle spécificité. Là, il a fait fort : le voyage étant placé sous le signe de la séduction et de l’attrait du beau sexe qui avaient défrayé la chronique du week end, notre garnement a emmené dans ses valises Jean Marie Bigard, qui est sans doute de toute la panoplie des artistes français, celui qui travaille le plus en dessous de la ceinture. Et sans s’embarrasser de dentelle. Chacun sa spécificité, tu me diras, mais savoir ce Jean Marie là copain de « notre » Nicolas me déçoit presque autant que lorsqu’il a reçu l’autre Jean Marie à l’Elysée.
Nicolas de Neuilly et Benoît du XVI° ont semblé bien s’entendre. C’est souvent le cas entre grands chefs. Les foules adorent les scènes d’effusion. Les jeux du cirque commencent toujours par des hommages et des éloges et finissent par des distributions de hochets. Mais ça me gène aux entournures de voir le premier, censé nous représenter, baiser la main du second. Je croyais que la France ne baisait la main de personne. C’est d’ailleurs sans doute la première fois que son président baise une main, mais c’est une de trop, même si on se rassure de constater qu’il ne s’est pas laissé tromper par les jupes du pape et a arrêté net ses effusions publiques aux phalanges de Benoît au lieu de l’emmener au Parc Astérix le jour de la parade.
Et puis, chapitre urticaire et démangeaisons, l’entendre dire que « les racines de la France sont chrétiennes », ça m’embête encore aussi. Eu égard au nombre de français pas chrétiens, ça me rappelle douloureusement l’époque où on enseignait aux petits Africains que leurs ancêtres étaient des gaulois blonds aux yeux bleus. Il y a dans ces racines chrétiennes des relents d’« effets positifs » qui troublent ma digestion.
D’ailleurs, heureusement que notre Zorro est nul en histoire et en préhistoire. Parce que si on remonte beaucoup plus loin et qu’on néglige les théories créationnistes, force est de constater que loin au-delà de la chrétienté, « les racines de la France sont cannibales », ce qui tend à démontrer qu’il vaut mieux regarder l’avenir que le passé. Puisque Monsieur veut absolument nous faire la France de demain, il serait bon qu’il arrête de se référer sans cesse à celle d’hier.
C’est comme de vouloir toujours demander aux gens d’où ils viennent, ce qui est la marotte de son ami Hortefeux. Quelle importance d’où ils viennent, puisqu’ils ne peuvent rien y changer ?. Faut-il encore rappeler qu’il y a eu des précédents fâcheux dans l’histoire ? Demandez leur donc plutôt où ils vont : de cela, ils sont responsables, et vous verrez que les réponses sont bien plus intéressantes.
Reprocher à quelqu’un d’où il vient, c’est lui reprocher ce qu’il est. On a tort de trop vulgariser une question aussi idiote, car lorsque le vent tournera, on sera bien embêtés lorsque les autres nous la poseront.
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