lundi 10 avril 2006

35° Pourquoi se compliquer à faire simple

alors qu'il est si facile de faire compliqué ?


On approche du but. Il n'est pas abrogé, il n'est pas retiré, il n'est pas supprimé : il est « remplacé ».

Subtile nuance indispensable pour ménager l'encombrant amour-propre de Monsieur Tartarin de Galouzeau, qui s'était cramponné à son machin avec l’énergie du désespoir en hurlant en langue de bois : « Vous ne l'aurez pas, na ! ».

On l'a eu.

Les vainqueurs semblent toutefois divisés. Que l'on accueille la nouvelle avec précaution en se réservant pour s'estimer satisfait de voir ce qu'il y aura dans le fameux projet « de remplacement » promis par l'UMP, je veux bien. Mais de là à vouloir, dans la foulée et pendant qu'on y est, profiter de l'élan pour dégommer le contrat nouvelle embauche, il y a un pas qui me semble un peu présomptueux, voire aventureux.

D'autant plus qu'il y a, à mon avis, mieux à faire. Si on doit profiter de l'élan de la victoire pour rebondir et avancer une nouvelle exigence, il vaudrait mieux exiger le rappel aux principes de base de la république, ça pourra être bien utile par la suite.

À savoir que lorsque le leader d'un gouvernement commet une pareille série de bourdes, qu'il est désavoué avec clarté et persistance par le bon peuple et qu'il persiste et signe avec morgue et dédain, provoquant grèves et chaos avant de se faire moucher, l'esprit républicain, la décence, l'honneur, plein de choses exigent qu'il démissionne. Ça, ce serait la cerise sur le gâteau.

Claude Bartolone, socialiste et ancien ministre ne mâche pas ses mots et vise plus haut que Villepin de Tarascon puisque ce matin sur France Info, il appelait de ses voeux « une élection présidentielle aussi proche que possible qui installera à ce poste un homme qui ne le déshonore pas ».

Le plus risible dans cette triste débâcle, c'est que le Don Quichotte du chômage ne semble rien avoir compris au film puisque, précisément, il déclarait ce matin : « Je n'ai pas été compris ».

Oh que si, on t'a compris, Gros malin ! On t'a trop bien compris ! On t'a vu venir avec tes gros sabots. On sait que tu veux nous aligner sur le système anglo-saxon qui confond la richesse d'un pays avec celle de ses citoyens. Plus les États-Unis sont riches, plus on y compte de pauvres, plus l'échec scolaire s'y développe, plus les ghettos s'y constituent. On a vu à la Nouvelle-Orléans… Et je ne parle pas de l'Angleterre, à la fois si proche et si lointaine, où dans les grandes villes industrielles, d'après « Le Times » lui-même , « on est plus mal habillé que pendant la guerre ».


La suite de cet article, que je viens prudemment de remettre dans mes dossiers, célébrait la bonne nouvelle arrivée cet après midi d'Italie.

Mais au fur et à mesure que l'heure tourne, la victoire de la gauche s'effrite inexorablement. Allons nous vers une élection à la Bush? Je remettrai demain la partie censurée si l'embellie persiste.

Décidément, plus rien ne va en Italie, et surtout pas les instituts de sondage!.



Mardi matin: je remets la suite de mon article !! Cette élection italienne évoque en moi des souvenirs de la France de 1981, où l'ultime argument d'une droite aux abois avait été d'agiter le vieil épouvantail communiste. Mais ce qui était encore un petit peu crédible en 1981, huit ans avant l'écroulement du bloc soviétique, l'était-il encore maintenant? Il faut croire que nos amis italiens ont été un peu naïfs, puisque si le centre-gauche gagne d'un cheveu à la Chambre, on en est à attendre les résultats des Italiens de l'étranger pour départager le Sénat..

Evidemment, les sbires du Cavaliere crient à l'élection truquée et répandent des rumeurs sur des voix escamotées, ajoutant que le trucage des élections est une spécialité communiste... Va-t-on compter et recompter aussi longtemps que pour Bush n°1?

Si Berlusconi avait vraiment de 3 à 5 % de retard la semaine dernière, le spectre communiste a fait réfléchir.... Et les 50 députés d'avance que la gauche possède maintenant à la chambre résultent d'une manipulation du scrutin à la proportionnelle intégrale concoctée par les berlusconiens il y a deux mois, précisément pour provoquer l'effet inverse, à savoir transformer une courte victoire en triomphe...

Voici donc la suite parue hier et retirée dans la nuit:



Aujourd'hui, la bonne nouvelle vient aussi d'Italie. Là bas aussi, ils ont un grand incompris ! Nos amis italiens, après une large vaporisation de ringardicide, ont enfin écarté du pouvoir la bande de paltoquets qui jouait au petit fasciste avec un populisme éhonté. Certes, on va regretter les Berlusconneries, qui émaillaient l'information d'une petite touche grotesque qui nous réveillait de la monotonie ambiante. Encore que, écarté du pouvoir mais toujours multimilliardaire et propriétaire de nombreux médias, Berlusconi a encore les moyens de nous faire rire, et même encore de nuire un peu, mais plus autant qu'il ne l'a fait.

C’est à la justice italienne de nous montrer ce qu’elle sait faire maintenant, attendu que le Cavaliere a aménagé le code pénal pour tenir ses turpitudes hors d’atteinte des juges « gauchistes ».

Il n’y a plus qu'en Pologne qui va falloir donner un salutaire coup de balai. Il y a 100 ans, en France, on retirait les bénitiers et les crucifix des écoles, des hôpitaux et autres lieux publics républicains. On a montré l'exemple. Il ne reste plus à nos amis polonais qu’à en faire autant. Ça sera dur : ils sont solidement accrochés aux murs ! D’ailleurs, le pape a annoncé une prochaine tournée d’inspection dans le dernier pays d’Europe où il est assuré de faire un triomphe.

Est-il utile de rappeler aux distraits que le président polonais Lech Kaczynski et son frère Jaroslaw, premier ministre, ont déclaré qu'ils s'estimaient investis par Dieu du devoir de restaurer en Europe la foi et la morale chrétiennes ? Je leur souhaite bien du courage, mais quand même, moins longtemps ils essaieront, mieux on se portera. Ils feraient mieux de s'occuper du droit des citoyens, du droit du travail et des libertés individuelles, par exemple que du droit divin.

Il n’y aura bientôt plus un gay polonais en Pologne : ils émigrent tous en Allemagne, en Hollande ou en République Tchèque. Ne pourrait-on pas y faire appliquer d’urgence les directives européennes qui protègent les citoyens des discriminations ?





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