6° Au fil de l’actualité…

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Je suis sans doute naïf, mais je pensais que ma carte d’électeur faisait de moi une sorte de petit actionnaire de la France, et que lorsque les députés que nous avons élus votaient, ils exprimaient la volonté du peuple souverain.

La nuit dernière, ils ont voté l’autorisation des téléchargements de fichiers entre ordinateurs, contrairement au projet qui leur avait été soumis par le gouvernement. Ils sont dans leur rôle : les lois leur sont soumises avant d’être promulguées, et ils leur donnent ou leur refusent l’aval du peuple qu’ils représentent.

En plus, ils se montrent raisonnables : aucun cryptage ne résiste plus d’un mois aux hackers. Un système de blocage informatique est inapplicable, et contribuera à la création d’un marché noir mafieux et incontrôlable. La solution d’un abonnement ouvrant le droit au téléchargement est la seule qui concilie la chèvre et le chou et qui est applicable sans violence.

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Mais tout se perd : les députés ne sont plus l’émanation souveraine du peuple souverain. Ils se sont fait tancer d’importance comme des collégiens pris en faute et menacer d’être collés samedi : le méchant ministre a déchiré la copie de ces cancres, et promis de leur présenter à nouveau le devoir à la rentrée. Et vous allez me voter ça proprement ! Non mais !

Et pendant ce temps là, les bons républicains s’efforcent de faire comprendre à nos chères cailleras qu’ils seraient beaucoup plus persuasifs en s’inscrivant sur les listes électorales et en usant judicieusement du pouvoir de leur carte d’électeur qu’en brûlant leurs propres voitures en bas de chez eux. Est-ce vraiment le moment de décrédibiliser de la sorte notre parlement ?

http://eucd.info/petitions/index.php?petition=2

D’un autre côté, Monsieur le Ministre des émeutes et du nettoyage haute pression, dans une interview parue ce matin dans Libé, répond à Thuram, qui trouvait « son discours dangereux car il réveille le racisme latent » :

"Monsieur Thuram, ça fait bien longtemps qu'il n'a pas été dans les banlieues. Il vit en Italie, avec un salaire qui le regarde. Permettez-moi de vous dire que je considère que je connais un peu mieux ce qui se passe dans les banlieues françaises que Lilian Thuram, qui a certainement une vision nostalgique de ce qui se passait dans les banlieues à l'époque où il s'y trouvait."

C’est vrai que Monsieur le Ministre, lui, n’a jamais quitté Neuilly. Quant à Lilian Thuram, cet ancien banlieusard, il est né en 1972 à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, où il a vécu jusqu’en 1989. Mais on peut se tromper, il y a des noirs partout, maintenant.