dimanche 24 janvier 2016

525° Sarkozy : girouette, caméléon ou sous-marin ?






Ou imposteur, plus simplement?

Ah, il nous manquait! Sarkozy était à ce point le contraire du politicien intègre, de l'homme de conviction désintéressé et de l'élu sincère que son naufrage politique avait plongé dans la consternation humoristes et chroniqueurs.

Dans un beau jardin, il faut un épouvantail, et celui-là, bien français, incarnait si bien tout ce qu'il ne fallait pas faire et être pour conduire la république.

Qui ne se souvient pas de toutes ses actions opportunistes, ses revirements de circonstance, ses encouragements au communautarisme, son opiniâtreté à dresser les gens les uns contre les autres pour paraître un recours, ses coups de canif dans la cohésion sociale et ses soudains accès de hargne….

Le voilà revenu avec un livre que l'on peut assurément regarder comme la profession de foi de sa prochaine candidature à la présidentielle, puisqu'il nous assure qu'il n'en est rien. Il faut savoir décrypter le sarkozy.

Alors, revenons un peu sur ses errements et vaticinations à propos du PACS, du mariage pour tous et des libertés LGBT en général.

En 1999, Sarkozy, alors secrétaire général de l'UMP, dans une allocution qu'il fait aux « Jeunes UMP », parlant du PACS qui allait être voté, ne s'opposait pas au refus du parti mais disait qu'il faudrait tôt pou tard s'adapter et faire preuve d'une certaine ouverture. Décryptage : il ne disait rien. Il était contre, content que le parti soit contre, mais se ménageait une aire de manœuvre si les circonstances à venir l'amenaient à devoir faire demi-tour. Discours prémonitoire !
La première saute du vent facétieux remonte au 22 février 2007, aux Bains-Douches, la défunte boite de nuit de la rue du Bourg-l'abbé. En plein Marais. Il était invité de Gay Lib, que je stigmatisais à longueur de ce blog, mais j'y étais quand même.

C'est la seule fois de ma vie où je suis entré aux Bains-Douches. Scène surréaliste. On avait voulu y faire une estrade pour l'invité, mais comme les Bains-douche, c'est très bas de plafond, l'estrade ne comportait que deux petites marches. C'est dire que même juché sur ce piédestal, le pauvre Sarko restait englouti dans la foule et sa tête ne dépassait pas de la cohue qui se pressait autour de lui.

Dans un petit discours qui ne trouva jamais d'audience vraiment silencieuse, (je ne devais pas être le seul gauchiste infiltré…), le bonhomme nous promit un contrat d'union civile, censé améliorer le PACS qu'il jugeait insuffisant.

Les appareils photos crépitèrent longuement. La lumière des flashes éclaira la pièce en continu pendant de longs moments.En une minute, un bon millier de photos ont du être prises. Il y e même certaines où je devais figurer attendu que l'individu, pour s'exfiltrer de la bousculade, me marcha quasiment sur les pieds.

Le lendemain matin, dans la presse, rien. Pas une photo, pas le moindre article, si ce n'est mention dans les organes de presse LGBT, que les grands médias, aux ordres, se gardèrent bien de reprendre.
Le service de presse de l’Élysée était passé par là, et avait estimé que « le président chez les pédés, ce n'était pas porteur ».

La liberté de la presse, c'est un argument habituel de droitiste: se gausser d'une liberté de la presse qu'ils prétendent garantir en sortant la Pravda des oubliettes pour railler les socialo-communistes. On a vu ce jour-là à quel point ils les maîtrisaient, eux, les médias.

Sarkozy fut réélu, et, bien sûr, le CUC ne vit jamais le jour. En parlant à une grosse pointure de Gay-Lib que je rencontrai dans un salon parisien, je m'entendis répondre un argument qui résume parfaitement ce que je pense de la droite et des droitistes:
« Bien sûr il ne l'a pas fait, vous à gauche, vous ne savez pas ce qu'est une campagne électorale, et c'est pour cela que vous ne gagnez jamais».

C'est vrai que ne pas tenir ses promesses et ses engagements, c'est très de droite. La preuve : depuis que Hollande n'est plus de gauche, il ne tient plus les siennes, et quelque chose me dit qu'il ne va pas gagner… Mais c'est une autre histoire.




En 2012, débat à l'UMP pour intégrer ou pas le CUC dans le programme présidentiel. Buisson impose ses vues au mépris des aspirations populaires, exit le CUC.
Mais Sarkozy, qui essaie toujours de manger à deux râteliers, glisse quand même dans ses intentions une vague promesse de PACS signé en mairie. Il est battu.

On notera qu'il y avait quand même à GayLib quelques cousins qui avaient de la suite dans les idées, puisqu'en 2013, après sept ans de réflexion, Gay Lib se décide à divorcer de l'UMP pour se rapprocher de l'UDI…

2013. Sarkozy, qui n'est plus rien, mais qui a des regrets, stigmatise le mariage pour tous et affirme que le CUC, qu'il n'a pas fait quand il le pouvait, reste la meilleure solution.
Il ajoute même que le Pacs, même amélioré, celui-là même qu'il voulait mettre dans son programme, est insuffisant pour garantir une citoyenneté convenable aux homosexuels, égalité dont il n'a jamais eu cure, mais que l'opinion publique l'oblige à prendre en compte.

Le 15 novembre 2014 Sarkozy accepte l'invitation de Sens Commun à un meeting à Aulnay-sous-Bois. Dans son discours, le public ne décèle pas suffisamment de conviction homophobe et un grondement d'élève de l'auditoire. L'orateur cède à la bronca et dans une de ces phrases décousues dont il a le secret, promet pêle-mêle réécriture et abrogation, affirmant que cela revient au même.

Et voilà maintenant que dans son livre, Sarkozy dit le contraire de ce qu'il a promis l'année précédente à Aulnay. Manif pour Tous et Sens Commun sont consternés, d'autant plus que le Front National, leur seul recours désormais, n'est homophobe qu'au café du commerce et aux banquets d'anciens combattants, mais pas dans ses discours officiels et encore moins dans le choix de ses édiles… Les pédés sont partout, ma bonne dame. Et puis, les étoiles jaunes et les triangles roses, ça ne paie plus. Maintenant, le bon bouc émissaire, la tête de gondole populiste, c'est le musulman.


Bon. En, résumé, le train du progrès et des droits de l'homme est en marche dans le bon sens, le FN dans le mauvais, et il n'y a rien de surprenant à voir les obsédés du sexe à usage restreint rester sur le quai.

Mais on aimerait que les gens qui se font élire pour nous représenter déterminent leurs convictions une fois pour toutes. On en a un peu marre de ces bonimenteurs de foire capable de vendre  n'importe quoi à n'importe qui avec des méthodes populistes et commerciales, et c'est là le problème : le discours politique n'est plus une affirmation idéologique ; il est devenu un argumentaire de marketing.

On ne vend plus les idées ni les valeurs, on vend ce qui est à la mode pour se faire élire, ce qui donne lieu à des contradictions remarquables pour les chroniqueurs, mais désastreuses pour le bien commun et la santé de la République..

Un vent de nationalisme et de réaction souffle sur l'Europe ? Au lieu de le gérer, on met à l'étalage le produit idéologique qui va se vendre. Au diable les convictions, les belles idées et les grandes valeurs qui, comme Valls l'a affirmé, égareraient les politiciens. (Comprenez « peu soucieux de carriérisme »). 



Sarkozy est toujours une girouette, un bonimenteur de foire, sans autre conviction que le pouvoir.
Mauvaise nouvelle pour la France, bonne nouvelle pour les caricaturistes et les humoristes. L'encre va couler.






dimanche 10 janvier 2016

524° Déchéance de nationalité ou dévoiement de la république ?






On se demandait pourquoi Hollande et Valls confondaient leur gauche et leur droite. C'est pourtant simple : ils roulent en marchent arrière…

Chez ces gens là, monsieur, on a une conception des réalités quotidiennes très perturbée par le mode de vie insouciant et aseptisé des politiques. On a des escouades de gardes, de chauffeurs, de secrétaires et de conseillers qui déroulent en permanence le tapis sous vos pieds pour qu'on ne trébuche pas sur les contingences du quotidien.

Il suffit de dire les petites choses pour qu'elles se fassent. Enfin, les petites choses, parce que les plus grandes comme la réduction du chômage, ça dépasse un peu la puissance du sortilège. Sarkozy était un peu comme ça, aussi, qui avait tendance à oublier « les grandes valeurs » quand elles l’embarrassaient, (-souvent!-), et qui n'avait de cesse d'abolir le clivage, la frontière gauche droite.

On notera que c'est très précisément l'un des slogans du front national : « ni gauche ni droite »…



L'insupportable Monsieur Valls a fait moins de manières pour élargir son pré carré. Les grandes valeurs le gênent, il les dénonce comme autant de boulets.

Être dirigé par des gens qui ne savent pas où ils vont, ce serait déjà inquiétant, mais la situation est pire que cela : ils savent très bien où ils vont, et ils essaient de nous tromper.

Alors il va falloir qu'on se fâche. Que ce soit un naturalisé qui vienne contester aujourd'hui la nationalité des autres, ce n'est que la cerise sur la gâteau. Jusqu'à présent, le changement de nationalité, c'était plutôt l'apanage des réfugiés dans un sens et des exilés fiscaux dans l'autre…

On ne prive pas quelqu'un de sa nationalité. Rien que de savoir que les pétainistes l'ont inventé et pratiqué devrait suffire à s'en persuader, mais si on analyse au fond, on comprend vite que cette mesure n'a aucun sens. Priver quelqu'un de sa qualité de Français, c'est renoncer en même temps à l'autorité que l'on possède sur lui de le punir de ses exactions et de ses crimes. C'est un peu comme appliquer la peine de mort pour bien expliquer aux gens qu'il ne faut pas tuer. Ubuesque.

On se met à la place du terroriste. Enfin on essaie. Le gars a décidé d'attaquer la France ou des Français. Non seulement ils sait qu'il va mourir, mais il veut mourir, parce que les monstres qui le manipulent l'ont persuadé que c'était bien de mourir et lui ont promis un paradis sur mesure. Il a déchiré son passeport et sa carte d'identité en vidéo sur internet pour bien montrer qu'il conchiait la France tout bien comme on lui avait appris.

Et c'est ce gars-là qu'on espère « faire réfléchir » en menaçant de le priver d'une nationalité qu'il exècre ? Hollande et Valls croient peut-être qu'on va lui demander son passeport à l'entrée du bordel des 70 vierges ?

Au concours des mesures qui ne servent à rien, l'union européenne est pulvérisée. Pas une norme technocratique qui arrive à la cheville de cet avatar administratif.

Pire que cela : on sait que dans les prisons, le « caïd », c'est celui qui a écopé de la plus grosse peine ou du plus grand nombre de condamnations, et si possible, celui qui a tué un flic. Chez les malfrats, c'est le casier judiciaire qui tient lieu de tableau d'honneur.

Alors, pour un terroriste, s'il survit, cette déchéance de nationalité, il l’arborera comme une médaille, une reconnaissance officielle des institutions pour sa bonne pratique du jihad. Elle lui donnera les clés du pouvoir d'organiser, même depuis sa détention, les exactions des autres. Il deviendra «maître jihadiste », meilleur ouvrier du terrorisme. Ce sera son plus beau galon.

Mais cette loi scélérate qui divise à juste titre les républicains, pas ceux qui s’intitulent ainsi, les vrais, c'est malheureusement l’entrebâillement de la boîte de Pandore. On perçoit déjà les premiers courants d'air, précurseurs de la tornade : les perquisitions en libre service façon gestapo qui se généralisent, les irruptions et contrôles dans les libertés individuelles qui ne sont plus maîtrisés par la justice, tous ces petits signes précurseurs du fascisme qu'on voit se glisser furtivement dans les rouages du pouvoir pour contaminer subrepticement la maison France.

Car l'effet de ces attentats est sans doute bien celui voulu par « le cerveau » de Daesh, si on en croit la théorie qui voudrait que Daesh en ait un : ébranler les institutions de la république pour que s'auto-détruise cet « insupportable modèle » de liberté et de démocratie.

Depuis que le char de l'état a roulé dans l'ornière terroriste, le coup de volant donné en réaction a été tel qu'on est en train de sortir de la route du côté opposé. Comme si un fossé valait mieux que l'autre, on fuit le chaos en se jetant dans le fascisme, dans l'autoritarisme et la négation des libertés. Ce qu'on appelle un sur-accident en sécurité routière.

Nous voilà maintenant rendus à un point où le clivage gauche-droite, qui n'était déjà plus que théorique, est divisé par une nouvelle fracture, « verticale », celle-là.
Avant, on avait les vrais hommes de gauche, ceux qui étaient là par conviction, et les faux, ceux qui étaient venus là parce que la soupe était bonne. (On ne parle même pas de ceux qui ont changé d'écurie entre deux tours d'élection… )

Cette histoire de loi scélérate sur la déchéance de nationalité a le mérite de révéler ceux qui, d'un côté comme de l'autre, ne sont pas animés par un vrai sentiment républicain.
Et on découvre avec horreur que l'état fort, mâtiné de dictature et d'atteintes aux libertés, a des disciples des deux côtés. A droite, ça n'étonnera personne, d'ailleurs les dictateurs se classent bien à l’extrême droite, mais à gauche…

Même les droitistes vont se trouver en mal d'arguments : ceux qui amalgamaient à qui mieux mieux gauche, extrême gauche et stalinisme vont devoir revoir leur argumentaire en découvrant qu'il se trouve chez les socialistes des faux-jetons qui ne dépareraient pas dans les phalanges miliciennes et les administrations autoritaristes et arbitraires dont ils rêvent…

Le résultat de cette confusion est que le bon Français, qui ne savait déjà plus trop pour qui voter, va se trouver encore plus perplexe. Et tous ceux qui oublient que sous un pansement, il y a une blessure, et que c'est là que réside le problème, vont naïvement apporter leur voix à un front national toujours plus démagogique…



Il faut que les républicains de ce pays, les vrais, se concertent pour se trouver des représentants crédibles, et se donnent une institution ou un parti capable de les représenter. Parce que pour le moment, nous n'avons plus ni gauche ni droite, nous n'avons plus qu'un quarteron de politiciens qui se jettent à la figure les dernières forces vives de la nation et les morceaux de valeurs républicaines explosées pour aller s'asseoir dans le poste de pilotage.
Et pour ce faire, il nous manque désespérément des édiles qui incarnent une civilisation aboutie, une culture actuelle et renouvelée, créative et moderne, humaniste et ouverte, et non pas une bande de nostalgiques qui vont chercher les « racines de la France » à l'époque des croisades.

Le plus profond du drame étant que ceux qui disent « ni gauche ni droite » sont encore plus incapables de porter remède à la chienlit que ceux qui confondent gauche et droite…

Ce qu'il faut maintenant à la France, ce n'est pas un état fort, c'est un état solide. Un état qui tire sa force tranquille de son harmonie et de sa cohérence, un état où chacun trouve sa place, où personne ne piétine personne, où nul n'est oublié et où l'accès aux fonctions d'administration ne soit plus regardé comme un gage de réussite sociale, mais comme l'aboutissement d'une vocation au service de tous.


Et à ce propos, notons que le 11 janvier, c'était beau, bien, porteur de valeurs, rassembleur, mais que la débauche de commémorations et de médiatisation desdites cérémonies finira par provoquer une sensation de saturation chez le bon citoyen : ce culte débridé risque de transformer ces valeurs fédératrices en un repoussoir médiatique, un appel au zapping. Les vaccins mal dosés rendent malade, ne l'oublions pas.

Et si les choses continuent à dériver de cette manière, on n'aura bientôt plus d'autre solution que de tout réécrire sur une page blanche.





lundi 4 janvier 2016

523° L'histoire est un recommencement?





Lorsque j’avais douze ans et que la question de ma sexualité a commencé à se poser dans un monde provincial des années 60 où je ne pouvais obtenir de réponse nulle part, j'ai été trouver un voisin que mes parents m'avaient ordonné d'éviter à tout prix car une rumeur d'homosexualité courait à son sujet.

Un de mes copains s'était déjà donné la mort à quatorze ans parce qu'il ne supportait plus d'être tabassé et traité de tapette au lycée, et quelque chose me disait que je devrais essayer me me battre un peu avant de suivre le même chemin.

Et tous les jours un nouveau...

Le premier contact a été un peu difficile. L'homme avait de bonnes raisons d'être craintif, et notre dialogue mit un certain temps à se nouer. Mais sans doute m'a-t-il sauvé la vie. Les rumeurs étaient fondées : il était bien homosexuel. Il avait été arrêté à seize ans à Phalsbourg en 1942 pour actes homosexuels dans un parc, -ce que je faisais tous les jours avec mes copains-, et après avoir langui plus d'un an dans une prison à Saverne, -jusqu'à ses dix huit ans-, déporté au camp de Flossenbourg par l'autorité nazie. Mécanicien de formation, il eut la chance de travailler aux trains d'atterrissage chez Messerschmitt, où la vie était moins pénible qu'aux carrières où travaillaient les autres détenus.

Il me raconta l'horreur. Dans tout ce qu'il subissait, le triangle rose qu'il portait ajoutait aux sévices des nazis le mépris et même la hargne des autres prisonniers. « Je ne raconterai jamais tout à personne, m'avait-il dit, même pas à toi. Je ne te dirai qu'une chose : tu dois vivre pour que de telles horreurs ne se reproduisent pas ». Il mourut quelques années plus tard du typhus contracté là-bas , mais il m'avait appris, à une époque où de tels propos étaient impensables, qu'il fallait relever la tête et démontrer au monde que l'homosexualité n'était qu'une fantaisie de la nature, ou en tout cas tout ce qu'on voulait sauf une maladie ou une tare.

Les Juifs et les prisonniers militaires qui rentraient des camps bénéficiaient d'un accueil et d'un suivi social, mais pas les homosexuels. Pire que cela : les Américains qui libéraient les camps triaient les prisonniers et remettaient les homosexuels à la police allemande, qui les renvoyait en prison au titre de l'article 175 du code pénal hérité de Bismark.

Profitant de la cohue, il réussit à se faire passer pour Juif pour monter dans le train du retour, mais n'osa pas perpétuer son imposture en arrivant à Paris. Comme des centaines, peut-êtres des milliers de triangles roses qui échappèrent aux nazis, il reprit une vie obscure et secrète sans profiter d'aucun accueil social. Il ne retourna jamais dans sa ville natale, et s'installa à Nancy, c'est là que je fis sa connaissance. A cette époque, les homosexuels s'en sortaient mieux en vivant cachés. 



La suite, mes lecteurs la connaissent. Encore trois suicides dans mon entourage au lycée, le dernier pendant mon service militaire, puis mon débarquement à Paris en 68 ou une rage de militer et de venger tous ces morts m'a activé dans plein d’associations, poussé à écrire des livres, à participer à des journaux à cette époque où il existait une presse gay. etc.

C'est dire que je suis de très près l'évolution de l'homophobie dans notre société, et les progrès de l'humanisme ou de la barbarie dans certains pays. Je note avec tristesse que les « religions d'amour et de paix » prêchent l'homophobie et le rejet des homosexuels partout où elles prétendent se mêler de pouvoir et à travers toutes les influences qu'elles peuvent exercer.

Je note que l'influence de l'occident, souvent regardé à tort comme un progrès humaniste, porte vers l'homophobie d'état de nombreux pays qui avaient très bien vécu jusque là avec leurs homosexuels. Ainsi notamment l'influence richement subventionnée des églises baptistes américaines qui ont converti à l'homophobie un certain nombre de pays africains.

Ce à quoi nous assistons dans certains pays musulmans et en particulier dans ceux aux mains de Daesh n'est rien d'autre qu'un retour à l'eugénisme, à une immense purge de la société que ces déments veulent bâtir à leur image. Si Hitler avait pu se douter que son programme antisémite et homophobe serait mis en œuvre par des Arabes….

Dans certains pays, les homosexuels n'ont tellement plus leur place qu'on les extermine systématiquement. En Irak et en Syrie, une chasse systématique est organisée. Dès qu'on arrête un homosexuel, on perquisitionne son domicile, ses carnets, son téléphone et son ordinateur s'il en possède un, et on arrête systématiquement tout son entourage LGBT.

L'éradication des LGBT se répand en tache d'huile exactement comme les Nazis poursuivaient les Juifs en suivant la trace de leurs liens familiaux et relationnels. Des dizaines, sans doute des centaines d'entre eux sont décapités, lapidés par des foules en liesse, ce sont les jeux du cirque du Moyen-Orient, ou bien, c'est la dernière mode, jetés dans le vide du haut d'un immeuble.

Le dernier en date avait quinze ans. Il n'était sans doute pas homosexuel. Il était seulement le jouet sexuel d'un commandant de Daesh qui a, lui, seulement été envoyé au front. Mais le jeune garçon avait le rôle passif, avait failli à « l'image de l'homme ». Il l'a payé de sa vie.




Je suis très intrigué par le basculement rapide et semble-t- aussi facile qu'imprévisible de nombreux jeunes vers l'intégrisme. Ce qu'on appelle « la radicalisation ». C'est un petit peu comme si tous ces gens, la plupart du temps sans histoire, se faisaient mordre par un vampire et devenaient soudain à leur tour des zombies. 




Quand on interroge à la télévision un brave homme qui a vu son voisin de palier devenir terroriste en quelques semaines, on croit revivre certaines scènes de la nuit des morts-vivants. « C'était quelqu'un de très bien, et plouf ». Transformé en monstre…

Il est temps de reprendre en mains les programmes d'éducation. C'est bien de recevoir de l'école un paquetage scientifique, le progrès est à ce prix, mais « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ».

Je suis très inquiet de voir « les humanités » allégées au profit de cette formation scientifique. Les premières sont les nécessaires fondations des secondes, et sans bases solides, notre monde s'écroulera ou sombrera dans la démence.









dimanche 27 décembre 2015

522° L'insupportable Monsieur Valls.





Je pense au contraire que c'est lorsqu’on s’éloigne des « grandes valeurs » qu'on s'égare. 




Et monsieur Valls est plus que jamais à la dérive. Comme François Hollande qui le maintient en fonction et approuve ce genre d'opinions outrancières, autoritaristes, opportunistes, politicardes, méprisables.

Nous n'avons pas voté pour ça en 2012. Au contraire, nous avons voté pour un retour de vraies valeurs républicaines, sociales. Pour se réapproprier Jaurès que le petit infâme précédent avait voulu annexer à sa panoplie de marionnettes.

A chaque nouveau manquement de ce gouvernement en perdition, une partie des électeurs s'envole. La gauche se dissout sous nos yeux.

Déjà, les vautours tournent autour d'un pouvoir à l'agonie et d'un électorat dans le doute.




Les valeurs humanistes de la République, que les Français continuent à brandir dans leurs manifestations n'ont plus aucun tribun capable de les porter dignement.

Réagir ? Mais comment ?









jeudi 17 décembre 2015

521° Et maintenant, on fait quoi?







Il y a dans Tom et Jerry, ou dans Bip-bip et Vil Coyotte une étude bien plus approfondie qu'on pourrait imaginer sur la faiblesse des hommes et leur propension à emballer la machine à perdre.

Les deux saga mettent en scène un héros qui ne retient jamais les leçons des déconfitures qu'il endure et retourne sans cesse d'un pas ragaillardi vers une nouvelle embûche aussi prévisible que la précédente. 

 Il y a des années qu'on dit que l'entre-soi du club trop fermé du monde politique devient insupportable au pauvre peuple, des années que le-dit pauvre peuple tente de lui substituer un parti suffisamment marginal (du moins en apparence) pour lui donner l'illusion que tout va changer, et des années que ceux qui sont au pouvoir, -les seuls qui pourraient vraiment changer quelque chose- , rivalisent d'artifices et d'emplâtres sur des jambes de bois pour prolonger encore un peu la jouissance de leur petit pré carré.

Ainsi, à peine trois jours après le dernière convulsion électorale du front national, notre gouvernement, qui avait l'occasion de changer quelque chose de très symbolique, -mettre fin à l'évasion fiscale organisée- fait volte face devant l'urne et renonce à voter un projet de loi que tout le monde appelait de ses vœux.



A peine trois jours après ce nouveau coup de semonce électoral, les deux opposants idéologiques marquants du monde politique décident de s'unir dans leur guerre aux moulins à vent, donnant ainsi crédit à un des slogans les plus productifs du front national : « l'UMPS ».

Alors qu'il suffirait d'écouter ce que disent les Français, dont on loue toujours la sagesse lorsqu'ils rattrapent la république au bord du gouffre comme ils viennent de le faire au deuxième tour, lorsqu'ils réagissent avec leur courageuse force tranquille après des attentats sanglants, lorsqu'après un conflit mondial, un conseil national de la résistance écrit un programme qui pourrait servir de bible de la république pour les siècles à venir, mais dont on n'honore plus les principes qu'en déposant des gerbes sur son mémorial au lieu d'en cultiver et d'en assurer la mise en œuvre et la pérennité.



Le monde politique n'est plus qu'un marais de courtisans blablatant jusqu'à son dernier souffle au lieu d'actionner les leviers qui sont à sa portée, et que les électeurs ne peuvent plus zapper qu'en s'abstenant ou en accordant leurs suffrages à deux groupes d'agités aussi désordonnés l'un que l'autre, un à droite de ce qui est déjà trop la droite, et un à gauche de ce qui n'est plus la gauche. Autant dire que l'avion est en piqué, que les pilotes ne pilotent plus et que les pirates ne savent pas piloter.

Lorsqu'il y a panique à bord, ce qui est un peu le cas : les chômeurs se multiplient et sont menacés d'exclusion sociale, les SDF hantent nos rues, les réfugiés meurent dans la boue de nos frontières ou au pied de nos immeubles vides, est-ce vraiment le moment de courir dans tous les sens et de laisser quelques aventuriers politiques genre famille Le Pen devenir chef de bande et empocher les prébendes que tous les dictateurs tirent toujours des désordres sociaux ?

L'urgence me semble dicter une refondation de la gauche, d'une vraie gauche qui réponde aux aspirations populaires, raccroche la déclaration des droits de l'homme au-dessus du bureau, rétablisse l'égalité des chances, remette en ordre un enseignement qui ait des visées civiques aussi bien que culturelles et technologiques, pratique et enseigne le vivre-ensemble, restaure les prérogatives et l'exercice d'une justice qui serait d'autant plus crédible que la classe dirigeante serait exemplaire et lui serait soumise sans exemption.

Puisque nous parlons de « classe dirigeante », qu'elle organise la succession de ses édiles pour que la politique ne soit plus une carrière, mais une fonction très temporelle à laquelle tout un chacun puisse prétendre en se faisant élire, non plus assis sur l'appareil d'un parti, mais sur la foi de ses valeurs personnelles et de son dévouement.



On peut rêver, me direz-vous ?
Le problème est que si nous ne travaillons pas très dur à réaliser ce rêve, c'est un cauchemar qui va prendre sa place, et lui, il viendra tout seul. Notre inaction nous tient lieu de sommeil, et c'est la réalité du cauchemar qui nous réveillera…





dimanche 29 novembre 2015

520° Voter à droite, c'est voter homophobe...





Au secours, le moyen âge revient. C'est la mode, décidément. Certes, les moyenâgeux français ne tirent pas à la kalachnikov, mais ils font quand même très sournoisement des morts et des blessés en légitimant les agressions homophobes par leurs discours discriminatoires, et en induisant des suicides, notamment d'adolescents, aux yeux desquels ils rendent tout projet d'avenir irréalisable.



Toutes ces victimes de l'ombre sont moins saignantes, moins spectaculaires, plus éparpillées, plus discrètes chacune dans leur coin, donc moins vendables par les médias.
Les ténors de notre belle droite bien française ont donc beau jeu de poser le mariage pour tous sur l'autel du sacrifice, d'en faire un bouc émissaire, une honteuse bannière de ralliement et, à défaut d'un rassemblement républicain, d’organiser un rassemblement barbare des inconscients et des vitupérateurs au service de leurs ambitions électorales.

Le 5 novembre 2012, invitée de LCI, Valérie Pécresse, préconise le démariage des couples homosexuels. Que lui importent les foyers que l'on va briser, les enfants qui se trouveront déchirés, orphelins, les maisons et les entreprises qu'il faudra vendre. Chacune de ces catastrophes se déroulera isolément, dans l'anonymat, et les ronds dans l'eau s'effaceront aux yeux d'une presse qui ne s'intéresse qu'aux rafales et aux explosions.




Depuis, elle ne sait plus trop ce qu'elle doit dire et communiquer sur le sujet. On a du essayer de lui expliquer, mais d'une part elle semble avoir du mal à comprendre, et d'autre part, elle reste persuadée que cet argument est un des plus productifs qu'elle puisse avancer pour draguer des électeurs aux régionales. ( C'est vrai qu'elle n'a pas grand-chose d'autre à dire…)

Alors, ce qu'elle n'ose plus faire directement, elle le fait par délégation. La presse a recensé plus de trente membres de « Sens Commun » et/ou de la manif pour tous sur les listes des Républicains.


Sur ses listes à elle, on en trouve trois notoires : le coordinateur de La Manif pour tous pour des Yvelines Nicolas Tardy-Joubert, le président délégué du Parti chrétien-démocrate (PCD) de Christine Boutin, Franck Margain et le conseiller municipal de Saint-Cloud, du même parti de Christine Boutin, Jean-Christophe Pierson.



Rappelons que « Sens commun », est l'appendice homophobe des Républicains, officiellement rattaché au parti, et auquel les « manif pour tous » adhèrent bien volontiers pour s'assurer une part du gâteau.

Hier 28 novembre, Valérie Pécresse était l'invitée d'honneur d'un sabbat de la Manif Pour Tous à l'Equinoxe, 20 rue du Colonel Pierre Avia à Paris. Cette salle de 2000 places était pleine. Quelques opposants ont été identifiés et fermement repoussés à l'entrée.

Laurent Wauquiez, candidat aux régionales en Auvergne-Rhône Alpes, n'a pas raté une réunion de la manif pour tous, quitte à y apparaître en compagnie de Christophe Boudot, candidat du FN et de Gerbert Rambaud , candidat de Debout la France. Le fond de scène de l'espace Tête d'Or devant lequel il a fait un discours était un immense drapeau de la manif pour tous. Video:





Laurent Wauquiez souffle habilement le chaud et le froid, stigmatisant en avril chez Bourdin le saccage d'un bar gay à Lille, mais comme Valérie Pécresse, il préfère faire dans la lame de fond sournoise, comploter avec les homophobes et leur déléguer les basses œuvres sans se salir les mains. 

La tentation est d'autant plus grande que politiquement, la manif pour tous, « ça paie ». Prenons le cas de Sébastien Pilard, qui a commencé coordonnateur de la manif pour tous dans les pays de Loire. De ce modeste strapontin, il est devenu fondateur, puis président avec Madeleine Bazin de Jessey, de « Sens Commun », branche homophobe de l'alors « UMP ».

Le voilà maintenant promu délégué national de «Les Républicains » en charge des Relations avec les entrepreneurs. L'homophobie ascenseur social, les Américains l'ont inventé, la France fait aussi bien maintenant.

Xavier Bertrand, tête de liste des « Républicains » dans le Nord, tient le même discours et se déclare partisan de la réécriture ou de l'abrogation de la loi Taubira.


Jean Luc Romero l'a dit :
 Un gay qui vote à droite, 
c'est une dinde qui vote pour Noël. 
      ©colette.over-blog


Valérie Pécresse veut faire faire des économies à sa région en faisant le ménage dans les « trop nombreuses subventions à des associations qui n’œuvrent pas précisément pour le bien public ». 

La liste n'en est pas précisée, ce qui inquiète beaucoup les observateurs, qui voient déjà menacées les associations pro-IGV, les associations de lutte contre le Sida et de prise en charge des malades, ainsi que les associations de défense des droits des LGBT et d'assistance aux victimes d'agressions et de discriminations comme SOS Homophobie, la Ligne Bleue ou le Refuge.

Marion Maréchal LePen, elle, tient le même discours, avec le mérite d'être plus précise : elle cible clairement les associations de planning familial, et les associations LGBT…




Quand on voit que Steve Briois, maire d'Hénin Beaumont, a, lui, supprimé en 2014 la petite subvention municipale à la Ligue des Droits de l'Homme, on peut s’inquiéter des dérives possibles de la purge envisagée parmi les associations « qui ne travaillent pas pour le bien public... »

Rappelons encore que chaque année, le parlement européen vote sur les avancées de l'égalité hommes-femmes dans l'union, et que cette année comme les autres, la délégation du front national a voté contre. Pour une fois qu'ils étaient là…

Il y a aussi le droit des femmes, soit dit en passant. Ce sont les mêmes régimes, les mêmes dictatures qui méprisent les femmes et attaquent les homosexuels.
A cet égard, le front national se place également dans la course:
L'eurodéputé frontiste Dominique Martin assure "qu'en gardant les femmes au foyer, on libèrera des emplois".
Sans commentaire...
Alors, ce n'est plus une question de « rassemblement citoyen et républicain » dont il s'agit, mais vu les objectifs souvent communs des Républicains et du Front National, un « rassemblement humaniste » qu'il faut constituer.

Que tous les LGBT prennent conscience des enjeux de cette droite extrémiste, pour ne pas dire radicalisée : Nos droits, nos vies, nos libertés sont en jeu. Ne nous tirons pas dans le pied.

Ne nous trompons pas d'ennemi.





jeudi 19 novembre 2015

519° Et si on parlait enfin de la « secte daesh » ?



Un blog sur les inégalités et les libertés LGBT n'est pas forcément un endroit où il faille réagir à chaud, d'autant plus que l'actualité nous montre par ailleurs que les réactions à chaud conduisent souvent à de désastreux égarements. La mode des « éditions spéciales » des médias nous a déjà fourni non seulement tout l'utile, mais surtout l'inutile jusqu'à plus soif. Nous avons un problème avec notre information.

 Lorsque j'étais au collège, nous passions parfois deux heures « d'explication de texte », deux longues heures à gloser dans tous les sens à propos d'un morceau choisi d'une dizaine de lignes extraits avec malignité par notre professeur d'un livre d'un « grand auteur ». Je me suis fait détester par le prof lorsqu'à la fin d'un de ces échanges migraineux, quelques minutes avant la sonnerie qui allait enfin nous ouvrir les portes vers le soleil de la récré, je lui ai demandé : « Mais, M'sieur, vous pensez vraiment que l'auteur, qui a du mettre deux minutes à écrire ces dix lignes parmi des milliers d'autres a vraiment pensé, en le faisant, à tout ce que trente élèves et vous-même ont pu raconter sur le sujet pendant deux heures ? »

 Il s'est fait un grand silence dans la classe, à peine troublé par les premiers frémissements que l'appel de la récré toute proche infligeait à nos muscles ankylosés. Et aussi à l'impatience de nos cerveaux surchauffés qui avaient besoin d'aller hurler des conneries sous les platanes pour exorciser la tension résultant de deux heures de questionnements trop ardus. Mais on sentait aussi planer dans la classe électrisée la joie, l'exultation, de voir le prof sans réponse face à une question qui ne jouait pas le jeu.


Collé, le prof. Il nous avait assommé de questionnements pendant deux heures, transformé chacun de nous en sbire de garde à vue pour poser aux autres des questions dans les questions et autres interrogations parfaitement irréalistes, et là, par le miracle d'une seule question sur le pourquoi du comment, je pulvérisais tout l'édifice de sa pédagogie supposée, je plantais un brutal rappel à l'ordre du jour : Pourquoi avons nous oublié le livre dans son ensemble au profit de quelques élucubrations qui ont sans aucun doute infiniment dépassé la pensée et les intentions de l'auteur ?

Il en est un peu de même avec les analyses des attentats. Maintenant qu'on a tout entendu, la chose et son contraire, l'analyse et la contre-analyse, l'exégèse et la contre-exegèse, que le plus dur de l'émotion est passé, on peut réfléchir plus posément. On a du mal à imaginer que des gens qui nous paraissent si différents, ne parlent pas notre langue, ont d'autres civilisations et d'autres religions aient une analyse pertinente des points faibles de nos routines et de nos modes de vie. C'est oublier que la plupart d'entre eux viennent de chez nous, ont été élevé au MacDo et au cornet de frites, et que s'ils veulent aujourd'hui nous apparaître si différents, c'est justement pour marquer la profondeur du fossé qu'ils veulent creuser entre eux et nous.

C'est aussi oublier que toutes les grandes nuisances humaines sont organisées par quelques mauvais génies très isolés qui, bien à l’abri dans leurs palais ou leurs casemates, envoient au casse-pipe des hordes de jeunes gens endoctrinés et aveuglés par une propagande bien pensées. Le stalinisme et le nazisme n'ont pas fonctionné autrement. Rares sont les généraux nazis morts dans les massacres qu'ils ont organisé au front : la plupart de ceux qui n'ont pas été pendus à Nüremberg ont fui en Argentine… Staline est mort saoûl dans sa datcha, pas dans une émeute révolutionnaire.



Rien n'est plus efficace pour transformer un pauvre con en tortionnaire que de lui confier des responsabilités qui le dépassent et une autorité trop lourde pour sa comprenette. Alors, le coup de la secte de fanatiques religieux, pour lever une armée de chair à canon, c'est quasiment un coup de génie. Vendre la mort et le sacrifice suprême comme une récompense, toutes les religions ont plus ou moins essayé, fait miroiter des paradis et exhibé des enfers, mais en matière de promesses électorales intenables, l'intégrisme musulman a pulvérisé la concurrence : 70 vierges… Personne ne se pose la question de savoir quel plaisir elles peuvent procurer à un pur esprit… Comme disait Chirac : plus c'est gros, mieux ça marche…

Il n'y a plus qu'à leur apprendre la leçon, programmer le logiciel, et les petits robots foncent à l'attaque. Ceci dit, constatons qu'il faut, chez les auteurs du système, une sacrée couche de frustration et de malaise pour refuser le droit d'exister à des peuples entiers sous prétexte qu'ils s'accordent des plaisirs qu'on se refuse. Toutes les religions basent leur adhésion sur l'ascèse et la privation, mais on atteint là des sommets d'invraisemblance… Ils s'attaquent à la musique, aux lieux où hommes et femmes boivent et s'amusent ensemble avec d'autant plus de rage qu'ils sont eux-mêmes privés de ces menus plaisirs terrestres que nous osons nous octroyer...



Notons au passage qu'ils seraient peut-être moins nombreux à s'embarquer pour des pays de frustrations si notre société qui prétend les intégrer avait tenu ses promesses, leur avait donné les moyens, -la formation et l'éducation- de s'adonner à quelques plaisirs culturels, gastronomiques ou musicaux… Il ne reste plus qu'à leur marionnettistes qu'à s'emparer des ficelles de leurs frustrations pour les contrôler comme autant d'esclaves de leurs petites affaires.

Alors, bien sûr, on nous attaque, il faut se défendre et réagir. Dans un premier temps sur le terrain comme nous le faisons, avec des mesures d'urgence, des enquêtes et des interventions policières .. Mais à long terme, il faut impérativement couper le lien entre les clones et leur big brother. Et cela, c'est par l'enseignement, la culture et l'éducation que nous y parviendrons. Il faut reprendre en main très vite les territoires où nos valeurs ne sont plus cultivées, reprogrammer les clones pour les rendre hermétiques aux dogmes et croyance qui les infectent, et en refaire des citoyens libres et éclairés.

Refaire fonctionner la machine de l'intégration, qui est en panne depuis des décennies. Travail de longue haleine, mais personne n'en parle vraiment, même si on sait depuis longtemps que c'est la seule voie possible pour s'aménager des lendemains tranquilles.

Le gouvernement va recréer les postes de policiers, de soldat et de juges supprimés par ses prédécesseurs, c'est fort bien. Mais personne n'a parlé de créer les postes d'enseignants de toutes sortes dont nous avons besoin…De prendre les mesures sociales et éducatives pour rassembler le troupeau, de restaurer le tissu républicain, d'abolir les communautarismes et de remettre tous les Français en marche dans le même sens. Certains en parlent bien un peu, mais il n'y a pas un sou pour mettre en route un embryon de programme.

On pourra aussi longuement discuter des effets néfastes des « éditions spéciales » par lesquelles nos médias radio et télé se croient obligés de rabâcher les événements les plus tragiques jusqu'à plus soif, d'exposer les détresses les plus déchirantes, et d'appeler à la rescousses pour remplir les longues heures d'antenne forcée des cohortes de psychologues, de traumatologues, d'espions à la retraite, de spécialistes et de théoriciens de toutes sortes.

Il y a des scènes qu'on a vu dix fois, des malheureux qui racontent leur détresse dont on nous a repassé cent fois l'interview, sans parler de ceux qui n'ont rien vu mais tout entendu, de ceux qui habitent à côté, pas loin, de ceux qui n'osent plus sortir pour acheter le pain… Il y en a marre… Un peu de dignité. On nous appelle à la dignité en nous baignant de flots de rubriques people… En nous maintenant en permanence dans cette ambiance délétère de flottement et d'incertitude, les médias se font presque les alliés objectifs de ceux qui veulent désorganiser nos sociétés… Le reste du monde ne s'est tout de même pas arrêté d'exister depuis que les attentats ont eu lieu… Arrêtons de vivre en vase clos… Ouvrons les fenêtres à nouveau.

Il y a aussi les politiques. Ah, les politiques… On sait que je ne suis pas toujours d'accord avec Hollande, et surtout avec Valls, notamment à cause de leur petit protégé Macron. Mais dans ces circonstances difficiles, ils sont parfaits. Autant ils n'ont pas compris ce pourquoi ils avaient été élus, autant ils se révèlent d'excellents gardiens du temple de la République et de parfaits garants de la cohésion nationale. Je trouve au-delà de l'inadmissible et du méprisable tous les opposants qui ont tenté d'instrumenter ces événements pour essayer de mousser un peu, d'exister misérablement et de conquérir quelques points de sondage.

Et au-delà de toute ignominie cet abominable petit hargneux de Sarkozy, qui vient reprocher aujourd'hui à la police et à la justice de ne pas être à la hauteur alors que c'est lui qui, durant sa mandature, a décimé leurs effectifs, ourdi pour rogner leurs prérogatives jusqu'à concevoir le complot -heureusement non abouti- de supprimer les juges d'instructions. Ce sont tous ces faux jetons qui ont tout fait pour déshabiller la fonction publique, proclamé et argumenté qu'ils y avait trop de fonctionnaires, qui viennent nous dire aujourd’hui que les prestations des policiers, des militaires, des magistrats et des services de santé sont insuffisants ?

Un carton rouge aussi pour les imbéciles qui alimentent les conversations de bistrot en laissant croire que la déchéance de nationalité – voire le retour de la peine de mort- pourraient faire changer d'avis des gens endoctrinés au point de regarder la mort comme une récompense. Il faut être con pour le croire et salaud pour le faire croire.

Heureusement, la vrais sagesse est dans le peuple. Et les sondages ont un peu calmé ces agités de l'interview politicien et du conseil avisé de l'expert. Ils ont du mettre une sourdine sur leurs critiques, moucheter leurs fleurets et surtout fermer leur gueule d'imprécateurs.


Terminons toutes ces considérations par une proposition : que tous les médias et le monde politique se décide à ne plus appeler daesh que « la secte daesh ». Je n'y vois que des avantages. Le mot « secte » est dans l'opinion publique, synonyme de piège et d'organisation nuisible. En qualifiant systématiquement « daesh » de secte, on lui retire ce statut de religion. Au cas où certains hésiteraient encore...


jeudi 5 novembre 2015

518° Don du sang : un nouveau camouflet homophobe




Ceux qui espéraient que le mariage pour tous constituait pour les gays l'ultime abandon des derniers bastions de la discrimination et l'expression définitive à leur égard de l'égalité républicaine en seront pour leurs frais. Ils subissent aujourd'hui la même désillusion que ceux qui ont cru qu'ils allaient établir une politique de gauche en élisant François Hollande.

Présenté comme une avancée, comme la fin d'une inqualifiable discrimination, cette ouverture « sous condition » du don du sang aux homosexuels est en réalité à la fois une mesure scélérate et un camouflet inacceptable. D'autant plus inacceptable qu'on préférera à la fin faire face à des homophobes déclarés qu'à d'hypocrites faux amis…

Qu'on en juge. D'abord, le sang destiné à la perfusion est sûr ou il ne l'est pas. S'il est sûr, il a subi tous les test et les contrôles possibles capables d'y déceler la moindre contamination. Si cette certitude est basée sur des analyses complètes et exhaustives, elle est crédible. Si elle repose sur des engagements invérifiables de la part des donneurs, elle n'existe pas.
Or non seulement c'est le cas, mais les exigences requises auprès des donneurs ne sont pas les mêmes suivant qu'il s'agit d'hétérosexuels ou d'homosexuels.

Chaque détail de la mesure est discriminatoire : Le « fenêtre sérologique », c'est à dire le délai à dater de la contamination supposée pendant lequel le virus HIV   ou ses anti-corps - puisque c'est cette crainte qui est mise en avant -, ne sont pas détectables est de 21 à 28 jours suivant les sources. Passé ce délai, les test, de plus en plus élaborés, le détectent de la manière la plus formelle.

Fort de cette certitude le décret de 2009 déterminant le profil des donneurs « hétéros », (les homos sont alors exclus) fixe la période d'observation à quatre mois, y compris pour les donneurs « ayant des partenaires multiples ou un conjoint séropositif ».

Mais ces précautions, largement dimensionnées, acceptables et acceptées sans problème par les intéressés ne sont pas valables pour les homosexuels, ces sous-hommes qui ne sauraient, si l'on en croit les auteurs scélérats de cette mesure, être concernés pas les mêmes normes que les hétérosexuels. Quatre mois conviennent pour qu'un hétérosexuel ne soit plus considéré comme potentiellement contaminant, mais « l'élargissement de la mesure » en prévoit douze pour les homosexuels...



La loi de la république prévoit pourtant l'interdiction de classer les gens suivant certains critères, dont notamment la préférence sexuelle. On ne voit pas au nom de quoi la médecine pourrait y déroger.
Lorsqu'au XIX° siècle, la parole religieuse a perdu la crédibilité nécessaire pour porter les valeurs moyenâgeuse de sexualité licite et pour dénoncer les plaisirs de la nature et la liberté des relations humaines en général, c'est déjà la parole médicale qui lui a servi de relais.

Ce furent les médecins qui prônèrent alors les ceintures de chasteté et autres liens et camisoles supposés empêcher les adolescents de se masturber, prétendirent -encore aujourd'hui pour certains- que homosexualité était une maladie et qu'ils étaient capables de la guérir, ce sont les ouvrages médicaux qui affirmèrent que la masturbation rendait sourd, aveugle et déformait le pénis, que la sodomie détruisait les anus alors que personne ne s'était jamais soucié de l'anus des femmes depuis l'homme de Cro-magnon…

Les maisons de tolérance, lieux de rencontre échangistes, bars spécialisés, et affaires de prostitution ne sont pas, que je sache, l'apanage du monde homosexuel. Faites n’importe quelle recherche de nature sexuelle sur internet et déterminez la proportion de propositions hétérosexuelles et homosexuelles que vous y trouverez.

Vouloir faire croire que les homosexuels auraient une vie plus dissolue que les autres, prendraient plus de risques et posséderaient l'exclusivité de la collection de partenaires multiples est un mensonge par amalgame de la même ignominie que les slogans « arabes - voleurs », « homosexuels - pédophiles », et autres diatribes d’extrême droite. Utiliser une loi médicale supposée d'intérêt général pour faire avancer ce type de message relève au mieux d'une inconscience crasse et au pire d'une volonté de nuire qui interroge...

A travers les conditions inégalitaires et discriminatoires officialisées par la décision de Marisol Touraine, le jeu de massacre continue. Pour la médecine officielle, les homosexuels ne sont pas sortis de leur placard, normalisés, anonymisés. Ils doivent se déclarer, entrer par une porte d’infamie, subir des contrôles particuliers, se soumettre à des exigences aggravées.

On était déjà tenté de penser que ceux qui acceptaient de raconter leur vie sexuelle à une institution médicale pour donner leur sang acceptaient ce chantage justement parce qu'ils n'avaient rien à raconter. Personne ne fera la démarche d'aller donner son sang pour se voir recalé par un questionnaire indiscret. Dès lors qu'on a choisi d'aller le donner, on fera toutes les réponses souhaitables pour y parvenir.

D'ailleurs, le don du sang « par les homosexuels », même s'il existait de façon égalitaire, ne devrait pas représenter un supplément appréciable pour la collecte, leur nombre étant de moins d'un sur dix dans la population. Accepter leur collaboration dans ce domaine relevait donc davantage d'un souci d'égalité républicaine que d'une mesure propre à résoudre les besoins de sang des hôpitaux.


Eh bien, c'est raté. Les homosexuels ne donnaient pas leur sang, il ne vont pas le donner pour autant à partir d'aujourd'hui, parce qu'ils auront à cœur de ne pas se soumettre de bonne grâce à une mesure qui contribue à leur discrimination. Encore une belle victoire d'un gouvernement qui, décidément, accumule les boulettes avec obstination et va d'échec en renoncement avec un entrain dont on cherche en vain le moteur et la motivation.

Pourtant, la solution était simple : contrôler le sang collecté de manière suffisamment crédible pour effacer tous les soupçons. Or cette mesure crée justement des nouveaux soupçons. Pourquoi ?

Diverses réactions dans la presse:

RMC - BFM.tv. 

Huffington Post