Retour à l'état sauvage...
J'ai honte de voir,
au nom d'instances supposées me représenter, toutes ces familles,
ces hommes, ces femmes, ces enfants, ces vieillards, patauger et
grelotter dans la boue le long d'une frontière de barbelés du genre
de celles qu'on espérait ne plus jamais voir, même dans les pays
les plus barbares.
Or ce n'est pas chez les sauvages, mais chez nous, en Europe, terre de culture et de civilisation, que se dressent de telles barrières.
Pas besoin de longs
discours et de raisonnements alambiqués pour illustrer cette
évidence : la meilleure chose qu'on pourrait faire pour étendre
l'humanisme et l'harmonie à tous les peuples qu'on regarde de si
haut, ce serait d'en donner l'exemple chez nous.
C'est raté. Même le « camp de réfugiés aux normes internationales » de Grande Synthe prend l'eau de toutes parts huit jours après sa mise en service…
Les allées sont boueuses et les plafonds y fuient
les uns après les autres… Les très nombreux immeubles vides de
nos villes sont toujours vides et aucune autorité ne s'est seulement
préoccupé d'en ouvrir les portes.
Le plus grave, c'est
que les populations elles-mêmes attisent et promeuvent ces attitudes
de rejet.
Sans même parler
des élections ici et là en Europe qui rapprochent du pouvoir des
partis xénophobes, au niveau local, chez nous, jusqu'à Paris, les
« braves gens » ont l'air de croire que la présence de
familles réfugiées dans leur ville ou dans leur région va
compromettre leur petit confort.
Dans le XVI° bien distingué, chez ceux qui sont si prompts à donner des leçons, ce sont insultes et vociférations parce qu'on a prévu d'installer une
petite unité de réfugiés dans le bois de Boulogne.
A croire que
même leurs chiens ont le droit de chier dans des zones exemptes
d'étrangers.
La nouvelle
présidente de la région Île de France, Madame Pécresse, elle, fait un tri administratif entre les pauvres et les très pauvres.
Il
faut faire du logement social ? On va taper dans le haut de la
fourchette, aider les pas trop riches, tant pis pour les plus
pauvres.
Le silence assourdissant…
Là, je n'ai pas
honte du tout, parce je n'ai élu aucun des protagonistes de cette
lamentable histoire, aucun d'eux ne me représente et je les exècre
tous avec la même vigueur.
Je regarde et
j'écoute, c'est tout.
Il y a deux ans ans,
lors du vote sur le mariage pour tous, les vais obsédés ont mis en
avance le « droit » des enfants, la « sécurité »
de leurs corps, pour exprimer leur homophobie de manière la plus
ordurière.
© Reuters
A qui mieux-mieux,
on assimila homosexualité et pédophilie, et on se répandit ad
libitum en remarques nauséabondes, comme le Cardinal Barbarin, qui,
comme s'il était hanté par des pulsions partouzeuses, a déclaré
urbi et orbi :
Or
voilà une véritable affaire pédophile qui éclate à Lyon. On
aurait dû entendre les Barbarin, Ludovine de la Rochère et Frigide
Barjot hurler en horde contre les protagonistes.
Mais
pas de chance pour les homophobes, tout se passe au sein de
l'église...Le coupable n'est pas un marié de madame Taubira, c'est
un prêtre, et c'est son supérieur le cardinal Barbarin qui étouffe
le scandale en ne livrant point le vrai coupable à la vraie justice.
Alors,
où êtes vous, vociférateurs de la manif pour tous, avec vos
contre-vérités, vos amalgames à la noix, vos procès d'intention,
vos accusations mensongères, on ne vous entend pas…
Là
c'est un des vôtres qui est pris la main dans le slip, ce n'est pas
un délit supposé, un procès d'intention, c'est un vrai cas
judiciaire avec des plaignants en chair et en os.
Votre
silence est assourdissant. Avant de vous occuper des coucougnettes
des autres, démontrez donc
que
vous en avez.
J'ai honte...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire