vendredi 1 avril 2016

531° Je sens que ça vient...






Je ne me faisais pas trop d'illusions en votant Hollande il y a trois ans, trop heureux de pouvoir éviter à ce prix une rechute de sarkozite.

Mais je n'imaginais pas me surprendre, trois ans plus tard, à faire un bras d'honneur de satisfaction à ma télévision en y voyant « mon élu » renoncer enfin à ses scélératesses sur la déchéance de nationalité.




Avec ce genre de mesure, la gauche, ou ceux qui prétendent l'incarner, marchait dans les pas de son maître en nationalisme qui prône « la défense de l' identité française ». Du dévoiement pur et dur de ce qui est, justement, l'identité française, car il faut être aussi nul qu'on l'est ordinairement dans le monde politique pour croire que « l'identité française » est un monolithe inchangé depuis le temps des menhirs.

A peine cette mesure inique rangée au département des scories du fascisme, à peine ce dérapage conjuré, voilà le char de l'état qui amorce une nouvelle embardée droitiste avec cette loi sur le travail.

Certains slogans qu'on peut lire dans les manifs expriment clairement le décalage des législateurs avec leur peuple : 

« ce que la droite n'a pas osé faire, la gauche le fait »…

Abolir l'esclavage n'aura pas servi à grand-chose s'il suffit aux grands ordonnateurs d'en changer le nom, d'en réécrire la définition et d'en modifier l'éclairage pour le présenter comme une nouvelle valeur sociétale.

Pendant l'occupation sarkoziste, je me désolais, au fil des pages de ce blog, de voir le petit imposteur détricoter ligne par ligne le code du travail, le vider de son sens par des mesures qui, regardées séparément, paraissaient anodines, mais dont l'ensemble, parfaitement cohérent derrière le voile d'une agitation politicienne habilement entretenue, constituait un programme méthodique de destruction des acquis sociaux.

L'arbre ayant été élagué, il restait le tronc. C'est à cet abattage définitif que s'est attaqué le trio Hollande-Valls-Gattaz. Cinq générations se sont battues pour nous construire un monde moins hostile, quelques traits de plume de ces traîtres sociaux prétendent maintenant nous ramener au XIX° siècle.




Il est à ce jour quelques prémisses réconfortantes pour le vieux soixante-huitard dont vous lisez la prose: les manifestants sont restés toute la nuit place de la République.

Une page Facebook et différents comptes twitter assurent la pérennité de cet élan.

Et de plus, hier, il pleuvait, alors qu'en 1968, il faisait beau. Cela semble peu, la nuit, la pluie. C'est pourtant beaucoup. C'est le germe. L'insurrection qui vient...




D'ailleurs, le gouvernement a bien senti le danger, qui a envoyé ses gladiateurs évacuer la place de la République ce matin à l'heure du laitier. Mais maintenant, il va devoir l'occuper en permanence… 

Depuis les attentats, la place de la République est devenue le symbole de nos libertés. De quoi aura l'air un pouvoir qui l'occupera les armes à la main pour empêcher d'y fleurir le Temps des Cerises ?

Pour ne pas voir Paris transformé en réseau de barricades, nos édiles devront en faire une zone militaire. Avec l'alibi du terrorisme, peut-être ?

Autant de petits détails qui devraient inciter les Dalton du gouvernement à prendre un salutaire virage à gauche avant qu'on retourne leur carrosse. Je n'ai plus l'âge d'aller jeter mon pavé, mais je leur apporterai volontiers du vin et des sandwiches sur les barricades.






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