Petite chronique de l'imposture en politique.
Nos politiques ne
nous ont pas habitué à des raisonnement logiques et des actions
cohérentes, mais bien davantage à des improvisations erratiques au
gré des courants démagogiques, de la crainte des manifs, voire des
intérêts directs des élus ou de leurs copains du Fouquet's ou
d'ailleurs, créant notamment un contexte où les droits de l'Airbus
et du Rafale ont une fâcheuse tendance à prendre le pas sur les
droits de l'Homme.
Je ne parlerai pas
de la posture globale du président et de son gouvernement qui
pratique une politique quasiment contraire à celle pour laquelle il
s'est fait élire, et dont il résulte un tel essorage des valeurs
qu'il a réussi à diviser non seulement son parti, mais même son
opposition !
L'état d'urgence élastique.
Rien que dans la
période la plus récente, il a ainsi détourné l'état d'urgence de
sa visée anti-terroriste en l’utilisant entre autres pour assigner
à résidence des écologistes suspectés de l’intention de
troubler la COP 21. Puis, il la prolonge pour y inclure la période
de l'Euro de football. Tous les trois mois, il se passe quelque chose
en France, allons-nous vivre sine die sous l'état d'urgence ?
Portes ouvertes aux paradis fiscaux..
Le 4 décembre 2015 passait en seconde lecture à l'assemblée nationale la loi de
finance rectificative qui contenait une disposition qui aurait permis
de lutter efficacement contre la fraude fiscale des multinationales.
Décrite dans cet
article, la clause rendait possible
« de savoir si
les entreprises payent leurs impôts là où elles exercent
leurs activités, et non dans des paradis fiscaux où leur présence
se réduit souvent à des boîtes aux lettres.
Les entreprises
auront l’obligation de donner des informations aussi basiques que
le chiffre d’affaires, le bénéfice, le nombre d’employés, les
impôts payés dans chaque pays où elles ont une filiale. De quoi
permettre de détecter des anomalies. De quoi permettre aux États de
demander des comptes pour récupérer les impôts dus. »
Le
secrétaire d'état au budget, Christian Eckert, présent dans
l'hémicycle, semble très mécontent de ce vote. Après une
suspension de séance, on revote, et on découvre que quelques députés
ont changé d'avis pendant la pause café. L'article adopté une
heure plus tôt est alors rejeté. Google, MacDo, Amazon, Subway, Total et
quelques autres peuvent à nouveau dormir du sommeil de l'injuste,
rien ne changera dans les vases communicants inter-filiales.
L'honneur sauce gribouille
La
semaine dernière, ce même gouvernement qui va je ne sais pas où
mais pas où nous voulons remet la Légion d'Honneur à Mohamed Ben
Nayef, prince héritier d'Arabie Saoudite. Là encore, les droits de
l'Airbus et du Rafale ont pulvérisé les droits de l'homme.
L'Arabie Saoudite a, pour des motifs divers et variés, exécuté 70 personnes, depuis le 1° janvier. Une par jour. Sans parler de la condition faite aux femmes, aux travailleurs étrangers, etc, etc.
L'Arabie Saoudite a, pour des motifs divers et variés, exécuté 70 personnes, depuis le 1° janvier. Une par jour. Sans parler de la condition faite aux femmes, aux travailleurs étrangers, etc, etc.
Remarque, la Légion d'Honneur, on peut comprendre ceux qui l'ont
refusée…
(entre
autres : Simone de Beauvoir, Bourvil, Georges Brassens, Albert
Camus, Gustave Courbet, Pierre et Marie Curie, Daumier, LaFayette,
Littré, Guy de Maupassant, Claude Monet, Thomas Piketty, Jacques
Prévert, Maurice Ravel, George Sand, Jean-Paul Sartre, etc.)
...quand
on a une idée de ceux qui l'ont reçue : Nicola Ceaucescu, Ali
Bongo, Vladimir Poutine, Boris Eltsine, Jean Bedel Bokassa, Jacques
Servier, Isabelle Balkany, Eric Zemmour, sans compter le nombre de
comédiens, de chanteurs à la mode et d'amis des amis qui viennent
compléter cette liste à la Prévert, ce Prévert, justement, qui l'avait
refusée.
Peines plancher pour les délinquants en baskets,
peines plafond pour les délinquants en col blanc.
Une
semaine avant, ce gouvernement, dans son mouvement brownien, nous
pond une réforme du code du travail. Et là, que découvrons-nous ?
Que ces gens-là, qui s’était pourtant insurgés contre les « peines plancher » infligées aux délinquants en baskets, gratifient aujourd'hui les délinquants en col blanc de « peines plafond » en limitant les possibles indemnités attribuables par les Prud'hommes...
Que ces gens-là, qui s’était pourtant insurgés contre les « peines plancher » infligées aux délinquants en baskets, gratifient aujourd'hui les délinquants en col blanc de « peines plafond » en limitant les possibles indemnités attribuables par les Prud'hommes...
150
ans après l'abolition de l'esclavage…
On
marche sur la tête.
Les valeurs ne sont plus les valeurs humanistes. Le profit a pris la place de l'Homme au centre de la société. L'économie, qui devrait être et rester un outil, est devenue une fin en soi, un graal qu'il faut atteindre et honorer quelques soient les pertes humaines.
Ce
qu'un gouvernement de droite n'aurait pas pu faire sans jeter la
France dans la rue, un gouvernement qui se dit « de gauche »
est en train de le faire sous les applaudissements du MEDEF.
Nous
n'avons pas voté pour ça.
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