Le totalitarisme
s'installe. Big Brother n'est plus de la science-fiction. Dans sa
délibération d'hier soir, le Conseil Constitutionnel a validé tous
les articles critiques de la loi « Renseignement » voulue
par Sarkozy et réalisée par Valls. Seules quelques dispositions de peu d'importance ont été supprimées, mais tout ce qui était contestable au regard des libertés et de la démocratie a été validé sans encombre.
Cette loi définit
si largement les critères au nom desquelles on peut devenir la cible
d'écoutes et de surveillance que plus aucun d'entre nous n'échappe
dorénavant au risque d'être espionné et expose tous les citoyens à
des atteintes à leurs libertés individuelles, leur liberté
d'expression et d'opinion. Elle mérite bien son sobriquet de
« patriot-act à la française »
Cette loi était
censée lutter contre le terrorisme. La lecture de son article 2,
titre 1° montre pourtant que le terrorisme n'est pas la
préoccupation première de ses auteurs. Il n'arrive qu'en quatrième
position notamment derrière « les intérêts économiques et
industriels ».
La lutte contre le
terrorisme un prétexte pour protéger les sacro-saintes libertés
d'actions des multinationales ? Encore un exemple des intérêts
financiers qui prennent le pas sur le facteur humain.. Il s'agit
manifestement bien plus de protéger « leurs libertés »
que les nôtres…
Même des blogueurs
qui se font héberger à l'Express la trouvent « effroyable »…
Par exemple,
l'article 1 reprend, pour appliquer la surveillance tous-azimuths de
chaque citoyen, la définition de la sécurité nationale telle que
prévue par l'article L1111-1
du code de la défense :
« Identifier l'ensemble des menaces et des risques susceptibles d'affecter la vie de la Nation, notamment en ce qui concerne la protection de la population, l'intégrité du territoire et la permanence des institutions de la République, et de déterminer les réponses que les pouvoirs publics doivent y apporter ».
Imaginez les ravages
que pourrait provoquer pareil texte s'il tombait entre les mains de
certains partis politiques qui, alors qu'ils ne sont encore que
candidats au pouvoir, menacent déjà les journalistes qui
s'expriment à leur sujet:
Ce texte ne prévoit
aucune protection spécifique aux communications des avocats,
journalistes et lanceurs d'alerte. Les multinationales vont pouvoir
étouffer dans l’œuf la dénonciation de leurs dérives
financières, fiscales, écologiques et sociales. Les lanceurs
d'alerte ne pourront plus les révéler, et les avocats seront
muselés pour les défendre.
Plus de vie privée,
plus de secret des correspondances, plus d'inviolabilité du
domicile, plus de respect des données personnelles. On peut
maintenant, sans l'avis d'un juge, perquisitionner, poser des micros
partout, domicile, bureau, voiture, poser des « boites noires »
chez les fournisseurs internet pour enregistrer vos contacts et
données, exercer des poursuites judiciaires au titre de « documents
secrets défense », comme si on pouvait se défendre contre des
accusations auxquelles on n'a pas accès…
Le président de la
Commission des Lois, Jean Jacques Urvoas, est rassuré :
« aucun grief médiatiquement agité n'a été retenu, //, contrairement à ce qui été médiatiquement martelé, ce texte n'organise en rien une surveillance de masse. C'est au contraire une loi qui garantit la protection des libertés par le renforcement de l’État de droit. »
Voilà dans son communiqué la défense des
libertés fondamentale réduite à « de l'agitation
médiatique »… Le marteau dans les mains des défenseurs des libertés... Passez muscade.
Jean-Pierre Raffarin
a publié sur son compte Twitter que
"le Conseil Constitutionnel par son avis lève toutes les inquiétudes quant à la loi sur le renseignement."
Alors, rassuré ?
J'étais déjà un subversif : cet article ne changera rien à
ma condition de marginal, mais vous, vous l'avez lu : la « boite
noire » de nos fournisseurs a établi un lien entre mon blog et
votre ordinateur : vous voilà devenu suspect. Bienvenue au
club.
Les partis
habituellement définis comme « UMPS » par le front
national ont tous validé cette loi et sa validation par le Conseil
Constitutionnel. Paradoxe de la politicaillerie, ce sont les extrêmes
qui la dénoncent, ceux là même qui en feraient un mauvais usage si
elle tombait entre leurs mains, ceux-là même issus des traditions
des dictatures sanglantes du XX° siècle, qui défendent aujourd'hui
un texte que leurs pères fondateurs n'auraient pas dédaigné…
Démagogie, populisme…
Le monde marche sur
la tête. Remettre l'homme au centre de la société. Voilà une loi
qu'il faudrait voter d'urgence. On commence quand ?
1 commentaire:
mais que font les élus du peuple à part se pavaner
et quand ils ne sont pas sur les bancs qui leur
ont été loués par la vox populi ???
Orpist
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