dimanche 12 juillet 2015

510° La Grèce bouge encore….. Qu'on l'achève !






Comment parler sans vilains mots du dégoût qui me saisit lorsque j'assiste à l'acharnement de l'Europe de la finance à étripatouiller définitivement la Grèce, qui a osé montrer au monde, par deux votes en quelques mois, que l'Europe pourrait être autre chose que le pré carré du néo-libéralisme.

Cela rappelle douloureusement les procès de sorcellerie, hauts faits d'une époque que l'on croyait révolue, mais que toutes les forces unies des nostalgiques de l'exploitation du grand nombre par le petit nombre veulent à tout prix remettre au goût du jour. 




Depuis le début, mes espoirs dans l'Europe ont toujours été tempérés par le sentiment qu'elle se construisait surtout autour de la liberté d'action des multinationales et au détriment du bien-être des peuples qu'elle était pourtant censée incarner si on se souvient qu'elle fut créée dans l'esprit de la réconciliation franco-allemande.

Dès le début, les dés semblaient pipés puisque sa première manifestation s'intitula « CECA » (Communauté charbon-acier ). Cela aurait pu être un désir d'unifier des droits de l'homme et des travailleurs élargis et consolidés, une internationale syndicale; non… Ce fut un lobby industriel.

Cela a continué pas bien, le plus clair de l'activité de la commission européenne consistant à multiplier normes et obligations qui freinent bien davantage le développement industriel et économique que le poids des charges sociales pourtant accusé de tous les maux, sans apporter au consommateur les garanties qu'il est en droit d'en attendre. 




La Grèce, qui a sans aucun doute vidé sa tirelire pendant quelques années sous la houlette de gouvernements parfaitement reconnus et encouragés par ceux-là mêmes qui veulent l'assassiner maintenant, fait figure aujourd'hui de « fusillé pour l'exemple » supposé décourager les velléités trop sociales de partis trop ouvriers comme « Podemos » en Espagne…

Souvenons-nous de la contrariété qu'infligea le NON français à la constitution européenne en 2005 après que les citoyens aient pu constater que ce projet donnait toute latence aux puissances financières d'exercer leur activité sans limite et n’apportant aucune garantie sociale aux peuples concernés. Refus transformé en oui par Sarkozy deux ans plus tard à la suite d'une pirouette constitutionnelle qui constitue encore un modèle de déni de la démocratie. On ne va tout de même pas laisser le bon peuple enquiquiner nos copains du Fouquet's…




On a infligé aux Grecs ce qu'aucun gouvernement de leurs tortionnaires n'aurait pu imposer à son propre peuple sans voir ses rues et ses places s'enflammer d'un soulèvement social radical. On leur a bouffé leurs salaires, leurs retraites, leur assurance sociale, on a transformé les rues grecques en rangées de stores baissés, on les a réduit à l'état de mendiants jusqu'à ce qu'ils acceptent des conditions innommables, et maintenant qu'ils les ont acceptées, on continue à ergoter sur la fiabilité de leurs promesses, on papote de l'air du temps à Bruxelles et on fait durer le supplice en rêvant sans doute que le pays va enfin s'engloutir dans la Méditerrannée.

Il y a des détails qui ne trompent pas : L'Europe du pognon ne leur demande pas de toucher aux armateurs ni à l'église. On assassine les pauvres, pas ses copains. Les magnats européens sont bien contents de transporter leurs marchandises à peu de frais dans des bateaux battant pavillon grec. On ne tue pas la poule aux œufs d'or.

Et l’Allemagne, à la tête des envahisseurs, n'a jamais réclamé qu'on touche à l'église, parce qu'en Allemagne, l'état perçoit un impôt important spécialement affecté à l'entretien du clergé et des églises. On ne touche pas à ses gri-gris.





On notera aussi le zèle des nouveaux convertis, cette foi du charbonnier qui excite les derniers arrivants. La Slovaquie, acceptée en 2009 dans ce club très fermé, semble la plus intransigeante opposante au maintien de la Grèce dans l'euro alors qu'elle ne figure pas au nombre des pays « donateurs ».Cette Slovaquie qui joue au riche aujourd'hui, -je me souviens d'un voyage que j'ai fait dans ce pays il y a juste dix ans….. Sans commentaire.

L'Europe était une belle idée si elle avait été préservée dans l'esprit humaniste de ses fondateurs. Aujourd'hui, elle n'est plus que le jouet des puissances financières pour tondre jusqu'à l'écorchure les peuples qui la constituent.
Et -drame dans le drame-, les ennemis jurés de cette Europe ne sont pas motivés par des inspirations humanistes, mais par des micro-égoïsmes et des volontés de repli sur soi-même qui tournent carrément le dos aux idéaux de liberté et de démocratie.

Dans quel caniveau tout cela finira-t-il ?





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