mardi 7 juillet 2015

509° Ces pharmaciens qui se goinfrent…





On se souvient des démêles entre la grande distribution et les pharmaciens, à propos de l'ouverture de rayons de médicaments en vente libre dans les rayons des supermarchés. La gageure était de savoir si un pharmacien diplômé employé dans une grande surface serait moins compétent que celui, nanti des mêmes diplômes, mais agissant dans un fonds de commerce dont il est propriétaire et titulaire.

On se souvient aussi que le gouvernement, sans doute plus soucieux du pouvoir d'achat des pharmaciens que de celui des pauvres malades, avait tranché en faveur du monopole pharmaceutique.

Il suffit de comparer le prix de certains médicaments en officine avec celui auquel on peut les trouver sur internet pour se rendre compte de ce que les officines se mettent dans la poche.

Sur de l'électroménager ou de l'électronique, par exemple, déduction faite des frais d'envoi, l'achat sur internet apporte des réductions de 15 à 30 % sur le prix en magasin. Sur les médicaments en vente libre, à des tarifs non moins libres, ces réductions atteignent couramment 60 %.

Petit exemple sur un médicament très ordinaire, l'Ultra-levure, à 200mg en paquet de 30 gélules.

Prix chez le pharmacien au coin de ma rue : 19,60€. Prix sur internet : 9,75€

Or les pharmacies qui vendent sur internet sont de vraies pharmacies, agrées par l'ARS, (Agence Régionale de Santé), tenues par des pharmaciens diplômés… La seule différence est qu'ils sont entrés dans l'ère moderne au lieu de camper sur des positions de boutiquier qui ne tiennent qu'à de vieilles traditions bourgeoises.

C'est tout simple : tapez sur Google « prix ultra levure 200mg », la première ligne vous donnera le site unooc.fr qui recense toutes les propositions commerciales.




Votre pharmacien vous fait-il passer une visite médiale chaque fois que vous achetez un truc anti-grippe ou de l'Ultra-levure ? A la télévision peut-être, mais au coin de ma rue, ça ne m'est jamais arrivé !

Il se contente de fourrer dans un sac recyclable le produit qu'il vous vend au prix fort exactement avec le même détachement que le pharmacien d'internet glisse dans une enveloppe matelassée le produit que vous trouverez le lendemain dans votre boîte à lettres. Et « cling » ! Tiroir caisse. Merci monsieur, portez vous bien ! A bientôt !

Rien ne m'énerve plus qu'un pharmacien qui me dit « A bientôt ». Je comprends clairement que pour espérer me revoir bientôt, il souhaite ardemment que je tombe malade.

Les institutions spécialisées se sont depuis longtemps penché sur cette anarchie dans les tarifs, relevant des différences jusqu'à 300 %!!!



Le plus extraordinaire est la complicité des médias et élus divers pour propager une effrayante désinformation sur le sujet, avec paranoïa d'empoisonnement à l'appui.
« votre  pharmacien, et lui seul, etc etc... »

Il en résulte que lorsque je parle de mes achats avec mes voisins, ils me demandent avec l'air dubitatif, parfois ironique :
« Mais vous êtes bien sûr que c'est un vrai médicament ? Pas un truc chinois ? Vu la différence de prix... »

Merci les campagnes gouvernementales et les « sujets » des journaux télévisés, elles ne diraient pas autre chose si elles étaient directement sponsorisées par le lobby des pharmaciens !

A plus large échelle, imagine-t-on les économies que ferait l'assurance maladie en imposant aux malades d'acheter les produits qu'elle leur rembourse chez des pharmaciens discount ? Non, ce n'est ni irréaliste ni inhumain, les mutuelles le font déjà pour les remboursements d'optique, par exemple. Ma mutuelle me rembourse tout, à condition que je n'achète pas n’importe où. Et j'ai les mêmes verres et les mêmes montures de marque que si je les avais achetés sur les Champs Élysées… 




Les récentes aventures des taxis avec Über ont mis en évidence les atteintes à la libre concurrence que constituaient les ordres professionnels établis, ces professions où l'on ne peut s'installer que si une place se libère, ce qui implique qu'on la paie fort cher, avec le retentissement consécutif sur les prix pratiqués. Ce sont les usagers qui paient le prix de cette spéculation provoquée par une pénurie organisée.

Monsieur Macron, qui « aime l'entreprise » à l'instar de son premier ministre, préfère donc manifestement enrichir les commerce de monopole que de voler au secours du pouvoir d'achat des Français.

Au lieu d'ouvrir la concurrence sur les produits pharmaceutiques, il a favorisé le petit monde des pharmaciens, et au lieu d'aménager la concurrence entre les taxis et les Über, il a volé au secours de ceux qui, par leur numerus clausus et leur position de monopole, coûtent le plus cher aux Français.

Pour être un pays moderne, il ne suffit pas de faire des inventions épatantes, il faut aussi les vendre et organiser un commerce dynamique. Et cela, les Français n'ont jamais su le faire et ce n'est pas le tandem Valls-Macron qui le fera. Que ce soit en matière de téléphonie mobile, de pharmacie ou de nombreuses autres choses, ils sont sensibles aux lobbyistes qui proclament que « la concurrence détruit le marché », alors qu'en réalité, elle ne détruit que les privilèges.

Ceux qui me connaissent savent que je suis loin, très loin de l'ultra-libéralisme. Je pense que l'état doit réglementer le commerce et la finance. Mais je pense encore plus fort que nos gouvernements non seulement ne savent pas le faire, mais ne veulent pas le faire.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Jaco vent debout contre les apothicaires!
Une fièvre tarifaire justifiée par un devoir de conseil... bien grippé!
D'après une enquête menée par l'UFC-Que Choisir dans pas moins de 648 officines, les pharmaciens manqueraient à tous leurs devoirs: seul un sur deux a signalé spontanément la contre-indication entre les deux médicaments à l'acheteur.

BC