Le pauvre feuilleton de tartes à la crème que l'Elysée avait délocalisé au palais de justice vient de se transformer en grandguignolade de dictature minable où le matamore au pouvoir essaie de flanquer ses concurrents en prison à l'approche des élections.
Cela devient un petit drame birman... Sauf que ce cet appel du parquet qui semble d'autant plus puissamment téléphoné qu'il est qualifié d'anodin par ses metteurs en scène risque bien de se transformer en boomerang lorsque la Cour d'Appel se prononcera dans une dizaine de mois...
Et quoi qu'elle dise!
Comme si le petit timonier ne tirait aucune leçon de la rafale de gifles qu'il vient d'essuyer entre les rodomontades du Conseil Constitutionnel, les aventures de son rejeton à la Défense, le double salaire de son pote Proglio, le naufrage de la taxe-carbone et les attendus de la chambre correctionnelle de Paris sur un fond sonore de bronca de la magistrature.
Tout cela fait très bourrée auvergnate: deux pas en avant, trois pas en arrière.
En attendant, il faut bien se distraire, et j'ai vu un film extraordinaire.
Were the World mine...
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=141389.html
Comédie musicale gay à connotation heroïc fantasy, fable anti-homophobe et documentaire sur la vie des Américains moyens, voilà un véritable OVNI qui mérite bien davantage que de passer en DVD dans un seul cinéma en France!. (Le Latina, rue du Temple à Paris...).
Car la chose est tournée en numérique basique, pas en super-numérique à la Walt Disney, et le support ne semble pas supérieur à un simple DVD, même si la qualité est correcte pour une petite salle.
Comment définir le machin? Plus je vous en dirai, et peut-être moins vous aurez envie d'aller le voir, et pourtant c'est un petit chef d'œuvre de finesse, d'émotion et d'humour qu'il ne faut pas manquer.
Tout commence comme un film normal, voire banal. Nous sommes dans un « college » américain, on y joue au rugby, et on y prépare le traditionnel spectacle de fin d'année dans la salle des fêtes. Au programme: Songe d'une Nuit d'Eté de Shakespeare. Il y a un pédé de service, qui se fait traiter de pédale dans les couloirs et trouve faggot tagué sur son vestiaire. Il vit seul avec sa mère, comme de juste.
Seulement, c'est tout ce qu'il y a de normal dans ce film invraisemblable. Les cinq premières minutes! Car ça déjante très vite et très fort: Pour servir un scénario délirant, on utilise comme dialogue des morceaux judicieusement choisis de Shakespeare, qui s'adaptent à merveille aux situations abracadabrantesques qui s'enchaînent sans répit.
Oui! Les trois quart du dialogue du film sont des vers du Songe d'une Nuit d'Eté sortis bien à propos de leur écrin pour coller aux situations avec une totale efficacité!
Outre les scènes fantaisistes, on y trouve aussi de superbes scènes de coming-out et des dialogues déchirants entre la mère et le fils, notamment.
Cinéphiles, à vos souvenirs: il y a des clins d'œil à Busby Berkeley, des ballets à la Jérome Robbins dans West Side Story, des scènes de maison assiégée du plus pur style Nuit des Morts-Vivants, des allusions au Cercle des Poètes disparus, des rumeurs de Rocky Horror Picture Show, plein de choses hétéroclites que j'oublie et sans doute d'autres aussi que je n'ai pas vues... Le réalisateur connaît ses classiques!
Le tout constitue une véritable profession de foi contre l'homophobie, présentée comme un mal qui ronge la société comme le racisme ou la haine ordinaire.
Petit bémol: il y a manifestement des scènes coupées, notamment le tour de chant du héros, qui a une fort jolie voix lors des répétitions, mais que le film ne montre pas se produisant dans le théâtre... Or, cette scène doit bien exister, puisqu'elle constitue précisément la photo de l'affiche! Pourquoi nous en a-t-on privé?
Malgré cette égratignure, c'est un film qu'on peut voir en famille, et même avec les enfants. Le spectacle idéal pour emmener un parent ronchon qui accepte mal la Nature du Prince...
Nous n'étions pas bien nombreux dans la salle, faites vite!
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