samedi 4 février 2006

17° Tel est pris qui croyait prendre….



Afin de trouver une sortie honorable et « républicaine » à tous les belligérants, on parle maintenant de porter en justice l'affaire de la publication des caricatures de Mahomet. D'après les auteurs de cette brillante idée, ce serait la meilleure façon de faire comprendre au monde musulman que la liberté d'expression est un des fleurons de notre république…

Ce serait trop beau ! Notre république n'est plus l'espace de liberté que l'on croit !

Le délit de blasphème a été rétabli et il fait maintenant jurisprudence.

Souvenons-nous que l'association « croyances et liberté », représentée par le président de la confédération des évêques de France a attaqué une campagne d'affichage des créateurs de mode Marithé et François Girbaud qui détournait le tableau de la Cène de Léonard de Vinci, (reproduit ici en petite taille à titre documentaire) et obtenu le 10 mars 2003 par une ordonnance de référé du tribunal de grande instance de Paris la suppression immédiate de cette campagne publicitaire.

Le vendredi 8 mars 2005, la cour d'appel de Paris a confirmé cette ordonnance de référé.

Pour ma part, je pense qu'un tribunal de la république était incompétent pour se prononcer sur une affaire de blasphème. Ceci dit, il l’a fait est confirmé en appel… La notion de blasphème a donc pris place en toute légalité dans l'espace français de liberté d'expression, et on ne voit plus très bien comment on va revenir en arrière…

Il sera donc très difficile à la justice de notre pays, après ce regrettable précédent, d'expliquer au monde musulman qu'il n'y a pas de quoi s'offusquer de quelques petites caricatures…..

La morale de cette histoire, qui n'est malheureusement pas une fable, est que l'intégrisme appelle l'intégrisme, que tel est pris qui croyait prendre, et la conséquence pratique en est que l'intégrisme catholique a déroulé le tapis à l'intégrisme musulman !

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