mercredi 11 septembre 2019

583° Noël Le Graët ou la discrimination à la carte





Monsieur Noël Le Graët, président le la Fédération Française de Football veut bien lutter contre le racisme dans les stades, mais pas contre l'homophobie.
Ce n'est que du folklore, estime-t-il.

Pourtant, la loi française est formelle.

C’est le même texte de loi qui punit de la même peine les discriminations de toutes sortes, racistes, religieuses, dues à l’origine ethnique ou à l’orientation sexuelle.
Il en est de même pour les injures.


Monsieur Noël Le Graët, président le la Fédération Française de Football, estime, lui, que la loi française est mal fichue et il entend la façonner à la mesure de son public et de ses petites affaires.

On se demande donc en vertu de quels critères il a déterminé la hiérarchie des discriminations qui lui convient.

On n’ose même pas lui demander où il place l’antisémitisme, par exemple, sur l’échelle qu’il veut nous imposer...

Le racisme, c’est grave. Mais difficile d’aller contre. C’est le commerce de la fédération qui l’exige. 
A défaut de convictions humanistes, force est de constater que les « gens de couleur » marquent plein de buts, et que le monsieur aurait bien du mal à remplir ses stades si ces braves joueurs « d’origine étrangère » n’étaient pas là pour la mettre au fond. 
(la balle au fond du filet, excusez-moi, je m’emporte..)

Mais les « enculés » on ne sait pas s’ils marquent des buts, puisque ça ne se voit pas et qu’on leur casse la gueule quand ils le disent. Alors on sauve le fonds de commerce et on sacrifie les homosexuels sur l’autel de la prospérité footbalistique.

Injuriez les si ça vous fait plaisir, mais de grâce, continuez à remplir les stades…




Il faut tout de même se rappeler que l’homophobie, ce sont des agressions qui finissent parfois en assassinat, des cassages de gueule, des injures, des dépressions allant parfois jusqu’à la déscolarisation ou au suicide, des licenciements abusifs ou des démissions forcées, des enfants jetés à la rue, des familles brisées.

L’homophobie, c’est tout ça.

Chaque fois qu’on crie « enculé » ou « pédé » dans un stade, on fait l’apologie de cette intolérance dévastatrice.

Peut-être que tous les gens qui crient « enculé » ne sont pas des homophobes militants ou violents, mais ils participent à ce mouvement de foule qui légitime les progroms.

Chaque fois qu’on crie « enculé » dans un stade, chaque homosexuel se sent personnellement insulté même s’il n’est pas visé, pris en otage dans un mouvement qui lui dénie sa propre existence, l’essence même de sa personne.

Mais les dérives de monsieur le président de la Fédération ont des conséquences encore plus graves :

Le FFF, c’est plus de deux millions de licenciés dans près de 1800 clubs.



La moitié des licenciés des clubs a moins de vingt ans.



Ils commencent dès l’âge de cinq ans.

La Fédération Française de Football a donc une énorme responsabilité d’éducation.

Ce n’est pas en affirmant que la discrimination des homosexuels est moins grave que les autres discriminations et ne justifie pas les mêmes mesures que Monsieur Le Graët va former une génération de joueurs humanistes et bien éduqués.

Rappelons le nombre de joueurs exclus ou « démissionnés » de leurs club pour homosexualité. On en a fait des livres, des émissions, et même un film.

De tout cela, il apparaît que le président de la Fédération, par ses déclarations hiérarchisant des discriminations que la Loi estime équivalentes, n’est pas à la hauteur de sa charge et ne possède pas les valeurs citoyennes qui doivent inspirer la conduite d’une institution sportive.


















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