mercredi 27 novembre 2019

584° Le féminicide est une conséquence : parlons de ses causes.




Depuis quelque mois, l’égalité des femmes et les violences qui leur sont faites sont enfin devenues des sujets d’actualité. Il n’était que temps.

Mais quelque chose me gène dans la manière dont toutes ces manifs et revendications sont présentées : elles dénoncent les conséquences, mais pas LA cause.

Bien sûr, il faut dénoncer cette violence comme toutes les autres. 
Cette violence là plus que les autres, parce qu’elle s’est petit à petit « intégrée » à notre quotidien, voire à la culture dans certains pays.

Mais quand on l’a dénoncée, on n’a fait que la moitié du boulot : le féminicide n’est qu’une conséquence.




Causes et conséquences



Le coupable, c’est le machisme. 

Et le machisme, c’est un ennemi sournois, parce que, justement, il est subrepticement entré dans notre vie de tous les jours au point qu’on ne le voit même plus…

Le machisme, ça commence à la petite école avec la grammaire où le masculin l’emporte sur le féminin. Je ne suis pas pour autant partisan de l’écriture inclusive, qui transforme la littérature en chantier inachevé, mais il doit y avoir moyen de présenter les choses autrement.

Le machisme, ça continue avec le catéchisme et la religion, qui sont hélas, un quotidien dans nos sociétés. Dans les religions majoritaires, seuls les hommes peuvent devenir prêtres. (et en abuser si souvent…)
Bien heureux si on ne baigne pas dans une religion où les écritures instituent carrément la domination de l’homme et l’asservissement de la femme.

Le machisme, ça continue dans la vie sociale, avec « le chef de famille », papa au boulot, maman aux fourneaux, ça continue dans les salaires et les avancements dans la plupart des entreprises, celles qui ne possèdent pas de grilles de gestion qui précisent expressément le caractère asexué des rétributions et des promotions.

Et le machisme, ça débouche sur l’instauration de l’hétérosexualité comme un système dominant et dominateur, qui définit les rôles des sexes dans une organisation théorique de la société.

Du coup, notre monde regarde comme des asociaux ceux qui sortent du rang, ne se comportent pas en clones issus du moule, et cela génère donc également l’homophobie.

Car même lorsque c’est une femme qui défile à la manif pour tous en déblatérant des horreurs sur les homosexuels, elle ne le fait que parce que l’ordre hétéronormé lui a donné un rôle à jouer, et qu’elle a peur de perdre cette petite position et de se retrouver anonyme et perdue dans un système où elle n’aurait pas une place bien délimitée et réservée.

A une heure où on parle d’une nécessaire convergence des luttes, je pense que les homosexuels ont toute leur place dans les manifs des femmes, et j’invite les femmes à se joindre à toutes les prides, marches et manifs LGBT.



Il faut dénoncer le machisme.


Les femmes ont avec les homosexuels un ennemi commun : le machisme.

Et je voudrais que l’on dénonce, stigmatise, décrive, et vise bien davantage ce machisme, qui est devenu subrepticement un élément de notre culture, qu’on l’extirpe de nos habitudes, de nos lois, de nos schémas sociaux, de notre mode de vie.

A livrer à nos penseurs, à nos tribuns, à nos législateurs.

Attaquons le mal à la source.





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