Plus ils nous
parlent de politique réaliste, de vraie gestion des vraies choses,
et plus les politiques s’égarent dans des méandres mythomaniaques
qui relève tant de la méthode Coué que des fantasmes de Don
Quichotte.
On aurait pu espérer
que le peuple français, dont on loue parfois la grande sagesse,
viendrait tempérer l’imagination débordante de nos édiles, et
surtout leur mauvaise foi…
Mais non… Il a lui
aussi attrapé le virus de la politique virtuelle, de la combine
aléatoire et de la solution à trois balles.
Ainsi, je suis
sollicité de toutes parts pour aller voter aux primaires de la
droite et de l’extrême centre. Si c’était là le remède absolu
à tous nos maux, d’abord j’aurais sans doute trouvé ça tout
seul, et puis surtout tous me diraient d’y voter de la même
manière…
Mais c’est loin d’être le cas :
d’aucun me pressent d’y voter Juppé, dans l’espoir d’exorciser
la perspective d’un deuxième tour opposant la gauche à Marine
que, deuxième tour que, d’après ces Cassandre, la diarrhée brune
ne manquerait pas d’emporter.
Mais d’autres
m’enjoignent de voter Sarkozy, qui est pour eux le seul droitiste
que le pauvre Hollande, dans sa grande faiblesse, serait en mesure de
terrasser.
Les uns me disent
qu’il est infantile de voir les choses autrement qu’eux, les
autres que c’est un devoir citoyen d’aller voter à droite pour
faire élire à gauche.
A l’origine, on
votait pour ses idées. Puis on a voté pour une personnalité qui
représentait des idées. Au moins les siennes, en tout cas. Puis, on
a voté par défaut pour celui qui les contrariait le moins. Et voilà
qu’il faut maintenant aller voter pour celui pour qui on veut le
moins voter, afin qu’il soit élu de toute manière contre celui
pour qui on ne veut surtout pas voter. Et on s’étonne que les gens
boudent les urnes et les isoloirs ?
Je n’ai jamais
rien compris aux feuilletons et aux jeux compliqués avec plein de
personnages qui sont les ennemis de nos amis de nos ennemis...
Bref, la politique
est à mi-chemin entre une partie de bonneteau et une partie de
billard à trois bandes, pour ne pas dire quatre ou cinq…
Bon enfant, j’ai
été voir de plus près de quoi il retournait. Voyons voyons :
primaires de la droite….
Ça commence très
mal : il faut payer deux euros alors que ma retraite n’a pas
augmenté d’un sou depuis cinq ans, et surtout, il faut signer une
charte rédigée en ces termes :
« Je
partage les valeurs républicaines de la droite et du centre, et je
m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la
France ».
D’abord, je ne
partage pas, mais alors pas du tout les valeurs de la droite.
Ensuite, si la
droite et le centre ont les mêmes valeurs, pourquoi ont-ils des
candidats différents ?
Et puis si la
manœuvre vise à présenter un candidat contre la gauche, que fait
le centre dans cette galère ? Le centre n’est-il plus au
milieu ? Et s’il ne peut rester seul et indépendant, pourquoi
s’allie-t-il plus à la droite qu’à la gauche ?
Et puis encore, la
droite et son centre ont-ils l’exclusivité des valeurs
républicaines ?
Et encore encore,
cette « alternance » qu’on nous présente comme une
panacée nous retient en réalité prisonniers entre deux options
quasiment semblables. La question est fermée, dirigiste. C’est
autre chose qu’on voudrait, pas une alternance, bien plus même
qu’une alternative, vraiment autre chose...
Et enfin, je fais
partie de ces vieux têtus pour qui la parole donnée a de la valeur
et qui honorent promesses et signatures. Donc je ne signerai pas de
soutien au « valeurs de la droite », fussent-elles
édulcorées de celles d’un centre qui n’est plus au milieu.
Alors, c’est vrai,
je n’ai pas de solution. Aucun des candidats ni en lice ni même en
approche ne correspond vraiment à ce que j’espère pour la France.
Mais je ne vais pas devenir menteur, approximatif et magouilleur
comme eux sous prétexte que tout le système est en train de glisser
dans cet abîme de confusion.
Fais ce que tu dois
et advienne que pourra. Il y aura sans doute une belle chienlit. Mais
de plus en plus, je pense que l’insurrection qui ne saura manquer
d’en résulter est la seule voie à travers laquelle on rétablira
une situation viable. Sans doute cela coûtera-t-il cher et ne
sera-t-il pas indolore, mais l’histoire et la nature nous montrent
que le calme ne résulte que des tempêtes.
Tout porte à croire
qu’on ne coupera pas à une période de grosses difficultés.
Espérons seulement que cela ne sera pas trop long.
Le ciel s’obscurcit
jusqu’aux horizons les plus lointains : Même si Trump n’est
pas élu, ce qui est loin d’être acquis, le seul fait qu’il
serait passé si près du pouvoir montre à quel point la planète
est droguée de démagogie, de slogans et de mythes dramatiquement
burlesques. Et ce n’est pas Poutine, qui doit sa popularité au
même genre d’imposture, qui me démentira.
Les voitures
aussi s’évaporent…
Loin des enjeux
planétaires, la démagogie et le mythe dogmatique sévissent
également pour des intérêts locaux de petite importance. Le débat
sur la fermeture des voies sur les berges rive droite de Paris en est
la brillante illustration.
Nous avons d’un
côté une municipalité issue d’un électorat captif (les
parisiens intra-muros), qui n’a de majorité qu’avec le concours
des écologistes.
Or il s’agit de
statuer sur le devenir d’une voie de circulation qui concerne
l’ensemble des franciliens, sur la foi d’une consultation et d’un
vote réservés aux seuls Parisiens, qui de surcroît n’en sont pas
les principaux usagers.
On sait que
seulement 29 % des ménages parisiens possèdent une voiture,
contre 78 % des ménages banlieusards. On sait aussi que 73 %
des postes et services qui font vivre Paris sont occupés par des
travailleurs venus de banlieue. De même qu’environ 45 % des
dépenses qui font vivre les commerces de la ville. (Spectacles,
restauration, loisirs, etc..)
Mais la religion
écologiste a des dogmes : le premier d’entre eux est que la
voiture, c’est satanique.
Alors quand on ne
connaît rien aux choses que l’on déteste et que l’on se fie aux
mythes et croyances, toutes les décisions que l’on prend sont
frappées du sceau de l’incompétence, de la sottise et de
l’inanité.
On interdit la
circulation aux véhicules anciens, qui sont les moins nombreux, et
qui -pauvreté de leurs propriétaires oblige-, roulent le moins,
mais on laisse circuler tous les plus récents sans se préoccuper de
savoir quel carburant ils utilisent (diesel pour plus de la moitié
d’entre eux dont tous les plus gros), et sans se soucier de savoir
si leur puissance est vraiment compatible avec un usage urbain
(faut-il des voitures de 150 chevaux et plus pour rouler dans
Paris?), bref on trie en dépit du bon sens.
Ajoutez à cela une
Ségolène Royal qui a renoncé à l’écotaxe pratiquée dans toute
l’Europe, et même en Turquie (!), et qui vient de supprimer les
bonus aux voitures hybrides qui constituent pourtant le meilleur
compromis actuel pour ceux qui ne peuvent pas avoir deux voitures,
une électrique pour la ville et une routière pour le week end.
On appelle à l’aide
des pneumologues qui viennent nous dire ce qu’on savait déjà, à
savoir que la fumée, c’est toxique, mais qui profitent de la
tribune offerte pour proclamer des mensonges : On ne supprime
pas, comme ils le prétendent, la pollution en déplaçant les
bouchons…… La réalité est bien sûr qu’on la déplace avec
les bouchons...
Les pneumologues
nous pompent l’air.
Parce que nous en
venons là au summum de la supercherie : si on déplace les
voitures des voies sur berges dans les rues alentour, d’après la
Don Quichotte de l’hôtel de ville et ses apprentis-sorciers, la
pollution cesserait d’exister ! Les voitures polluent sur les
voies sur berge, mais entassées dans un embouteillage deux rues
derrière, elles ne polluent plus !
Et comme tout
miracle exige une liturgie pour être officialisé, on invente la
cérémonie de l’évaporation. La circulation que l’on a repoussé
dans les rues, dans les quartiers autour de la Seine, elle va
s’évaporer. Abracadabra.
L’artisan avec sa
voiture pleine d’outils, le livreur avec sa montagne de colis, ils
vont s’évaporer.
Lorsque les
Parisiens attendront un plombier avec leur seau et leur serpillière,
ils recevront un plombier évaporé. Ce n’est pas leur fuite qui va
s’évaporer, c’est le plombier…
Tout comme sera
évaporé le type qui va les sortir de l’ascenseur bloqué ou
ouvrir la porte de leur appartement qui a claqué derrière eux alors
que les clés sont dedans.
Pourquoi se
compliquer à faire simple alors qu’il est si facile de faire
compliqué ?
Il suffit d’évaporer
ce qu’on ne veut pas voir.
Pourtant, il suffit
de circuler dans Paris pour voir que les embouteillages qui résultent
de l’obstruction des voies sur berge affectent des voies ouest-est
très éloignées de la Seine, comme le boulevard Saint-Germain et
même les grands boulevards. Et comme ces grands boulevards, après
la Bastille, se vident sur le boulevard Bourdon que les services
compétents de Calamity Anne ont eu la bonne idée de réduire de
moitié, il y a même un nouveau bouchon à cet endroit, qui
n’existait pas avant.
La circulation ne
s’évapore pas, puisqu’elle est nécessaire ; elle se répand
sur les itinéraires par lesquels les usagers tentent d’éviter
l’obstacle. Et la pollution les suit. Aggravée du fait qu’un
embouteillage pollue davantage qu’un flux de voitures qui roulent.
Les églises ont
réécrit la création, les écolos réécrivent la physique…
Qu’on ne me fasse
pas dire non plus qu’il faut polluer à tout va ! Parce que je
les vois venir, avec leur mauvaise foi… Je ne suis pas du tout
« climato-sceptique ».
Justement parce que je dis qu’il faut remédier à la pollution, j’affirme qu’il faut le faire avec les bonnes méthodes au lieu de faire une chasse médiatique aux moulins à vent. A savoir trier les voitures par puissance, par carburant et par consommation, n’en déplaise aux bobos à grosses berlines allemandes, fluidifier de la circulation en effaçant les obstacles, ne pas prétendre que Paris a un très beau métro alors qu’il est complètement obsolète : seules 3 % des travées d’escalier sont mécanisées, contre plus de 60 % à Barcelone.
D’ailleurs,
l’évaporation, on a démontré que ça ne fonctionne jamais :
Sarko aimerait bien évaporer Juppé et Marine, mais même avec son
argent et ses relations, il n’y arrive pas.
Quant à nos écolos
politico-dogmatiques, il nous reste à espérer que le diable à
quatre roues ou leur propre évaporation finissent par les emporter,
mais ce n’est pas gagné : l’écologiste ignare, arrogant et
arriviste est fait de la matière même qu’il prétend éradiquer :
le non-dégradable.
Bref la planète,
tant à grande qu’à petite échelle, est affligée d’un tas
d’emmerdements qu’un brin de bon sens, d’humanisme et de raison
permettraient pourtant d’éviter.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire