jeudi 18 août 2016

541° Burkini… La « liberté » au secours de l’oppression ?






Chaque société a ses marottes, ses petites mascottes médiatiques qui servent en général à cacher les vrais problèmes.

Par exemple, actuellement, aux États Unis, on se passionne pour savoir dans quelles toilettes doivent aller les transsexuels. Le problème est si aigu qu’on vote des lois dans certains états, que certaines universités prennent des décrets qui seraient cocasses s’ils n’étaient pas lamentables, et que les chaînes de télé se fendent de débats sur ce sujet passionnant, avec spécialistes et experts à l’appui.

Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? « Je suis expert en chiottes ».

Et le problème s’est compliqué, le mois dernier, quand un spécialiste de latrinologie de haut niveau a posé la question de savoir si on devait traiter les travestis et les transexuels de la même manière. 

Une université a même prétendu envoyer les transexuels dans les toilettes pour invalides, mais ce sont les invalides qui ont protesté et obtenu gain de cause!

Ça chie dans le débat public aux USA. Il est vrai que ce n’est pas Trump qui va redonner de l’élégance et de la tenue aux émissions sociétales.



En France, on a d’autres problèmes, au moins aussi importants. Dans quelle tenue les dames doivent-elles aller se baigner ? Burkini ou maillot de bain ?

Évidemment, ce sont les gens pour qui le problème ne se pose pas qui font le plus de clapotis dans la piscine. Parce que des dames en burkini, sur nos plages, il n’y en a pas plus de deux au kilomètre.

C’est bien de s’occuper des minorités, mais une minorité aussi inoffensive que celle-là mérite-t-elle des débats télévisés avec des spécialistes de toutes les disciplines sauf des maîtres nageurs, mérite-t-elle que le monde politique et sociétal se passionne, justifie-t-elle que des journalistes s’ameutent autour de notre premier ministre pour qu’il donne son avis slipologique sur le maillot de bain ?




Alors, bien sûr, il y a toujours les gens qui savent, qui défendent, qui brandissent des principes, et qui, en agitant justement leurs bannières sans réfléchir, sont souvent instrumentalisés par le loup qui est resté dans le bois.

« Laissez-les se baigner comme elles veulent, c’est leur liberté et leur culture ».

Ok. Mais alors, si les gens ont le droit de se baigner comme ils le veulent, pourquoi interdit-on les naturistes sur les plages habituelles et les confine-t-on dans des endroits séparés ? Eux aussi voudraient se baigner comme ils aiment, et ils sont des millions en France et en Europe, bien plus nombreux en tout cas que les dames en burkini.

Si nous devons respecter la culture burkinienne, pourquoi ceux qui s’en prétendent les gardiens ne respectent-ils pas la nôtre ? , Pourquoi le Koweit et d'autres pays ensoleillés qui rêvent d’accueillir des touristes votent-ils des lois punissant de prison toute dame qui viendrait à la plage avec un maillot de bain occidental ?


Pourquoi dans les piscines du Maroc, dont le souverain est, rappelons le, commandeur des croyants, le burkini est-il interdit ? Photo à l’appui du panneau à l’entrée de la grande piscine de Marrakech.


Quelle est l’obstination la plus dangereuse ? Celle des partisans du « tous en maillot » ou celle de ceux qui croient que le port du burkini, surgi d’on ne sait où comme un soudain phénomène de mode, serait l’expression d’une « liberté vestimentaire » ?

Pourquoi ces ardents défenseurs de la « liberté vestimentaire » ne défendent-ils pas également le nudisme comme l’expression de la liberté vestimentaire la plus élémentaire, liberté qui a le mérite d’être partagée par un bien plus grand nombre ?

Pourquoi devrait-on respecter et tolérer des croyances qui imposent une soi-disante pudeur si eux ne sont pas capables de tolérer notre non-croyance ?

Pourquoi la tartufferie du « cachez ce sein » prévaut-elle sur l’alliance du confort et de la nature ?

Je suis pour qu’on se tolère les uns les autres, mais pas dans le sens de l’interdit et de la censure.

Qu’on me laisse me baigner dans la tenue que je veux, je ne m’occuperai pas de l’accoutrement des autres.

Pourquoi privilégie-ton toujours, « au nom de la liberté », la censure et la pudibonderie aux valeurs de la nature ?



Liberté vestimentaire, Oui. Entièrement d’accord. Partisan même. Mais pour tout le monde.

Autorisons le burkini ET le naturisme. Ensemble, sur les mêmes plages.
On verra alors qui sont les vrais défenseurs de la liberté.




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