Le 22 septembre
dernier, à Reims, Manuel Valls se fendait d’un discours
grandiloquent affirmant que si la gauche n’affrontait pas les
élections à venir dans un ordre plus organisé, elle courait à une
défaite majeure. Voire à sa disparition en tant qu’entité de
l’échiquier politique. !
« La gauche est la seule force capable de rassembler largement les Français au-delà des camps habituels. Ce sera l’enjeu du second tour. Nous devons y être, rien n’est acquis ».
Mais il a fait tout
le contraire !
Car si la gauche est
dans un tel état de décomposition, c’est très largement à cause
de lui !
Ce n’est pas en
s’affublant aujourd’hui d'un casque de pompier et se donnant une stature de
messie qu’il va faire oublier qu’il est le grand responsable de
la débandade…
C’est tout de même
lui qui a été mis en place par Hollande pour conduire une politique
quasiment contraire à ce que les électeur attendaient, dont
tous les principes directeurs résultent davantage de la puantocratie
démagogique d’une bande d’ultra-libéraux mal assumés que des
principes humanistes et sociaux d’une gauche qui avancerait la tête
haute.
Si la gauche en est
là, c’est à cause de lui : c’est lui qui en a trahi les
principes, en a jeté les valeurs au caniveau, a collé sur une
longue série d’exactions fiscales et sociales une étiquette de
gauche qui sent à des kilomètres la contrefaçon et le produit
avarié…
Si la gauche en est
là, c’est largement à cause de la déchéance de nationalité, de
la loi travail, de l’acceptation du CETA contre l’opinion de 62 %
des Français, du blocage des salaires des fonctionnaires et des
retraites, d’une augmentation des impôts qui a duré quatre ans
travestie par une petite baisse in extremis à l’approche des
élections, qui, outre son aspect de petit cadeau putassier, ne
compense pas, de loin s’en faut, l’explosion des impôts locaux
qui a résulté du désengagement de l’état de la vie des régions.
Si la gauche en est
là, c’est que le seul CICE, (Crédit d’impôt compétitivité
emploi) est un cadeau de 20 milliards octroyé aux entreprises sans
la moindre garantie de contrepartie. Bien davantage que celle
proposée aux classes moyennes et inférieures...
Si la gauche en est
là, c’est que la loi promise de séparer les activités
économiques et des activités de marché a été vidée de son
contenu avant d’être votée et finalement jamais promulguée.
Si la gauche en est
là, c’est parce que le pouvoir a lamentablement renoncé à
l’écotaxe qui existe dans tous les pays d’Europe, ...et même en
Turquie !
Si la gauche en est
là, c’est qu’elle n’a pas saisi l’ampleur du redressement
qui s’imposait pour remédier aux ravages opérées par Sarkozy
dans l’enseignement, la justice et la police, dont les effectifs
ont été laminés, les objectifs floutés et compromis et les moyens
d’action anéantis.
Ce qu’ils ont
fait, -tardivement-, est un petit bricolage d’amateur à côté des
nécessités qui s’imposaient.
Si la gauche en est
là, c’est qu’elle a pensé qu’un saupoudrage de micro-mesures
sociales comme le mariage pour tous ou l’indexation des loyers
allait suffire à redorer son auréole de régime social.
Certes, le mariage
pour tous n’est pas « une micro-mesure » en tant que
telle, mais elle n’était qu’une mise à jour dont un pays comme
la France ne pouvait pas faire l’économie attendu qu’il avait
déjà été adopté dans tous les pays modernes. Or le gouvernement
nous présente ce rattrapage comme un bond en avant.
Et l’encadrement
des loyers, mesure progressiste typiquement de gauche, a été
phagocytée par Valls en personne, qui en a limité l’application à
Paris au lieu des 28 communes en « zone tendue » prévues
par la loi ALUR à l’origine… Malgré cette hypertrophie, la
mesure est présentée comme une réussite du gouvernement…
Le surréalisme
en politique
A côté de cela, le
gouvernement a été infoutu d’imposer le tiers payant aux
médecins, de mettre au pas la fraude fiscale, (c’est un délit
mais un arrangement est toujours possible) et d’assurer ainsi
l’égalité de tous devant la justice. On va toujours en prison pour un vol alimentaire, mais les grands délinquants en col blanc
vivent toujours chez eux dans l’impunité.
Les délais et les
frais à exposer pour obtenir raison placent toujours la justice hors
de portée des petits, pendant que les puissants la saisissent pour
un oui ou un non, et que les multinationales en usent et abusent pour
maintenir artificiellement des prérogatives anti-sociales.
Alors oui, si la
gauche en est là, c’est bien à cause de l’incurie de François
Hollande qui n’a pas pris la mesure de la tâche pour laquelle on
l’avait élu, et de son choix comme chef du gouvernement d’un
Valls dont le projet de société n’a rien à voir avec les
aspirations du peuple de gauche.
Et leur dérapage à
droite inclut toutes les dérives démagogiques d’une droitisation
malhonnête qui ne connaît pour argument que l’injure et la
diffamation.
Simplement
l’information de la semaine : On nous présente dans
l’actualité le blocage qu’exerce la petite Wallonie sur la
signature du CETA comme une levée de fourches de villageois
irascibles, alors qu’ils représentent en réalité l’ensemble de
l’opinion européenne qui est opposée aux traités
transatlantiques à plus de 60 %..
La Wallonie serait-elle le dernier bastion de la vraie démocratie en Europe ?
La Wallonie serait-elle le dernier bastion de la vraie démocratie en Europe ?
A entendre nos gouvernants, les valeurs de la gauche sont dépassées, périmées, et ceux qui y croient ne seraient plus que des nostalgiques.
Valls lui-même déclare « qu’une partie de la gauche s’égare au nom des
grandes valeurs ».
On croit entendre un
milliardaire expliquer à ses smicards qu’ils ne comprennent rien
aux affaires.
Valls est bien le
dernier à pouvoir prétendre réunir la gauche. C’est lui qui l’a
fait exploser.
C’est à cause de
lui qu’elle est en mille morceaux, qu’il existe des frondeurs et
que les électeurs ont fui comme une volée de moineaux.
Il n’est pas
propriétaire du copyright et rien ne lui permet d’affirmer que le
Hollando-Vallsisme est une valeur de gauche.
C’est une valeur
de lâche, qui n’ose pas reconnaître sa soumission à
l’ultra-libéralisme, change le vocabulaire pour masquer les
problèmes, promet des mesures qu’elle édulcore ou n’applique
pas ensuite pour faire croire qu’elle a fait quelque chose alors
qu’elle n’a rien fait.
C’est une lente
glissade vers un univers glauque à la Aldous Huxley, une décadence
organisée pour parachever le partage de l’humanité en une
minorité possédante et une majorité que l’on tente d’oublier
et d’endormir de slogans et de principes vaseux.
C’est la fin de la
politique des valeurs républicaines comme méthode de fonctionnement
des états, le retour à une féodalité qui ne dit pas son nom…
Ceci dit, il faut
bien reconnaître que je ne vois pas qui, actuellement est capable de
procéder au redressement nécessaire, et que, même si nous
trouvions l’oiseau rare, je ne vois pas davantage comment il s’y prendrait
face aux démagogies qui ont maintenant pris racine dans la société.
Mais ce n’était pas l’objet de cet article !
Je ne suis pas contre un "renouveau", et même vachement pour, mais de là à remplacer la
jenfoutrocratie qui nous gouverne par une vallsocratie ?
Dans quelques
décennies, le « sursaut » ne sera plus qu’une utopie,
un glorieux épisode que les esclaves de demain pourront lire, si on
les y autorise, dans les livres d’histoire.
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