dimanche 5 septembre 2010

347° Bayrou n'est pas couché.





Malgré le rance Zemmour et le pédant Naulleau, et aussi en dépit de quelques regrettables complaisances, On n'est pas couché reste une émission regardable les jours de pluie. En particulier, les personnalités politiques n'étant confrontés qu'aux Laurel et Hardy de service, et non pas à un adversaire ou à un journaliste qui essaie de leur faire pondre un scoop, on n'est pas en mode « match » avec règle du jeu, coups bas et arbitre myope. Du coup, il se laissent aller plus facilement et baissent parfois leur garde.


L'émission de samedi, qui accueillait Bayrou, a donc permis de vérifier mon billet 263...


Lou Bayrou prétend que notre seul choix serait de continuer avec Sarko ou de prendre sa carte au PS. Cette seule formulation réductrice contient toute la duplicité du personnage.


D'après lui, la droite serait « décomplexée » donc brutale et haïssable, et la gauche une sorte de machine infernale dont seuls les encartés ressentiraient les bienfaits ? Étrange manière que de poser un dilemme dont les deux propositions sont fausses. Car d'une part le seul mérite de la « droite décomplexée » est de dire son nom et d'annoncer la couleur, ce qui est à tout prendre préférable à la complaisance hypocrite que le Béarnais témoigne à la machine à fabriquer des pauvres, et d'autre part, le Modem sait fort bien que les nombreux Français dont il sollicite les suffrages ne possèdent pas la carte de son parti et ne la prendront jamais. Alors, à quoi bon assimiler à des machines d'endoctrinement les partis qui ont, eux, de nombreux militants ? Jaloux, le Bayrou?


Quelle belle occasion de se taire perd là François Bayrou en dénonçant si haut la « droite décomplexée » alors qu'il incarne, lui, si bien la « droite complexée »...


Il est deux fois détestable: une fois parce qu'il est de droite et une fois parce qu'il en a honte.


Le débat d'hier soir a longuement concerné les banlieues, s'interrogeant sur les raisons pour lesquelles on en est arrivés là. Tout le monde s'est accordé sur le long abandon dans lequel on les a laissées, sur la coupable négligence des gouvernements successifs qui ont oublié et oublient encore d'y organiser des transports commodes, d'y subventionner des associations culturelles et sociales, d'y construire des écoles et d'y embaucher des maîtres et professeurs. Tout le monde s'est entendu sur la maladresse avec laquelle on a laissé les catégories sociales se regrouper jusqu'à constituer des communautés ethniques et territoriales, et sur les carences de la politique d'intégration qui a conduit des pans entiers de population à continuer de vivre « entre eux ».


Mais personne, même pas Naulleau qui se prétend de gauche n'a rappelé que depuis 2002, Bayrou et son parti avaient voté sans désemparer pour une telle politique...





Aucun commentaire: