mercredi 29 septembre 2010

351° Coups de langues et coups fourrés.


Non, je ne vais pas disserter sur les lapsus de Rachida, ni me livrer à l'interprétation de ses fantasmes.


Je ne vais pas non plus insister sur l'acharnement avec lequel le petit timonier sollicite grossièrement les faveurs de l'extrême-droite et du front national, multipliant sourires et belles manières, investissant Vaneste aux municipales, se rapprochant de de Villiers, tentant d'amadouer Boutin, (c'est râpé avec l'affaire des Roms, mais... Boutin, combien de divisions?), multipliant les postures politiciennes aux confins de la discrimination ethnique, piétinant des communautés entières, menant une politique sécuritaire qui n'a pour seule utilité que de séduire grincheux et nostalgiques.


Il est capable de manœuvres autrement plus discrètes, plus fines et tout aussi productives. Ainsi par exemple, et toujours suite aux mauvais traitements infligés aux Roms, la Commission Européenne ouvre une procédure d'infraction contre la France. Erreur politique ? Il est allé trop loin ? Il s'est tiré dans le pied ?

Que nenni ! Grande victoire diplomatique « sous-marine ». L'extrême-droite est anti-européenne. Tout ce qui nous fâche avec l'Europe la réjouit. Par ce coup en deux bandes, le petit timonier offre à ses alliés politiques potentiels une gâterie dont il espère qu'ils se souviendront en 2012.


Mais a-t-il mesuré combien ce pari audacieux lui fait perdre de suffrages dans l'aile modérée de son parti, au centre et même à l'autre centre, sans parler du troisième centre et même de l'extrême centre ? Et est-il sûr de récupérer son investissement, le seul point sur lequel je puisse être d'accord avec Le Pen étant que « l'électeur préfèrera toujours l'authentique à la contrefaçon » ?


Il lui sera difficile de faire marche arrière : le petit timonier a donné avec ce discret coup fourré un cap définitif à tribord dont il ne pourra pas revenir. Sa « droite décomplexée » a perdu là son ultime scrupule. Le roi est nu.

Cela ne fait qu'élargir le champ de séduction de son opposition. Mais ces nouveaux terrains offerts sont pour ladite opposition autant d'occasions de se diviser.


La gauche saura-t-elle être aussi sage que la droite est machiavélique ?




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