.
Souvent, les informations données « en vrac » par des journaux comme le Canard Enchaîné ou Marianne, liste non exhaustive, ne font pas l'objet de toutes les analyses qu'elles méritent. Bien sûr, on fait confiance au lecteur pour tirer toute la « substantificque moelle » des os qu'on lui donne à ronger, mais c'est bien souvent parce que le nombre des brèves est tel, leur densité si grande et le papier si compté que certaines infos très significatives ne reçoivent pas l'analyse qu'elles mériteraient.
Ainsi, le Canard nous apprend que Sarko pique des colères en série, dont une notoire parce que l'opinion n'apprécierait pas son goût pour le bling bling. Or, la cible de cette ire du monarque en dit plus long que son objet, jugez plutôt:
« Ils [les bien-pensants] me trouvent vulgaire. Comme je ne suis pas riche, je n'ai pas le droit d'apprécier le luxe et les grosses montres. Ça les dérange, avec leurs châteaux hérités, leurs hôtels particuliers et leurs magots bien planqués... »
Ainsi, la France dont le président-de-tous-les-Français se soucie de l'opinion se réduit aux quelques 2% de Français « plus riches que lui » qui répondent à ces critères. Peu lui importe l'avis des millions de Français qui réfléchissent à deux fois avant d'acheter une montre à 25 €, et qui l'ont pourtant élu à plus de 50%. Ceux-là ne sont que de la chair à canon, de la troupe qu'on envoie voter les jours de conquête, des soldats pas payés pour réfléchir, et qu'on rétribue de monnaie de singe avec des augmentations illusoires et des promesses de champ de foire.
Un peu plus loin, on apprend que c'est Emmanuelle Mignon, la dir'cab de l'Elysée, qui lui a proposé l'idée de « faire porter la mémoire d'un enfant victime de la Shoah à un écolier de CM2 ». Le temps pour le Canard d'imprimer cette intéressante nouvelle et sa dir'cab faisait à nouveau parler d'elle en tentant de vulgariser, dans une interview donnée à VSD, l'intérêt du chef de l'état pour les sectes en général, et la scientologie en particulier.
Elle dément maintenant ces propos... Publiés sans imprimatur? D'autant plus surprenant que les sympathies de son patron président pour la scientologie ne sauraient, elles, être démenties: n'avait-il pas en août 2004, reçu triomphalement l'acteur Tom Cruise, scientologue militant réputé proche des instances suprêmes de cette institution?
Et Michèle Alliot Marie n'avait-elle pas préparé le terrain avec tact et discrétion, le 6 février dernier dans Le Parisien en critiquant l'action de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) ?
http://www.miviludes.gouv.fr/
C'est maintenant Sarko lui-même qui vient de démentir, et de rappeler sa fermeté à propos des dérives sectaires. Et il s'étonne que ses sondages baissent, à nous dire dans la semaine la chose et son contraire? L'art du menti et du démenti comme méthode de communication? Rendons à l'Auvergne la bourrée auvergnate, trois pas en arrière deux pas en avant, et soyons clairs avec les Français.
Les sectes et autres systèmes dogmatiques et affabulatoires ont de beaux jours devant eux si on laisse faire. Le petit président a beau parler de « l'échec des systèmes sans dieux », il reste néanmoins que dans toutes les dictatures, l'église a toujours été du côté du manche. Le nazisme et le communisme qu'il donne en exemple sont précisément les deux exceptions à cette règle, et c'est avec ce sophisme qu'il veut nous démontrer que la religion n'est pas un instrument de pouvoir?
Et le néo-libéralisme, n'est-il pas le pire des "systèmes sans dieux"? Les religions s'y vendent comme de vulgaires médias de communication...
La fameuse loi scélérate qui voudrait maintenir en détention des condamnés qui ont purgé leur peine au motif qu'ils pourraient délinquer à nouveau, et contre laquelle je me suis fâché tout rouge dans mon billet n°142 n'a pas fini non plus de faire parler d'elle.
Dans mon article, je disais qu'enfermer quelqu'un pour un délit qu'il n'avait pas commis, et dont on ne lui prêtait que l'intention était, outre un déni de justice caractérisé et une atteinte aux droits de l'homme fondamentaux, ni plus ni moins que le prétexte qui avait justifié des horreurs comme la déportation.
Je ne croyais pas si bien dire: Les partisans de cette mesure inique, Rachida Dati en premier, donnent pour la justifier l'exemple de son application en Allemagne. Le Canard Enchaîné, page 3, est allé au bout de la démonstration, et a enquêté un peu. Cette loi allemande, adoptée le 23 novembre 1933, a été promulguée le 27 novembre par un décret signé du chef de l'état de l'époque, un certain Adolf Hitler. Belle référence!
Lequel décret est reproduit in-extenso dans le journal. Merci camarade historien !
Même les mots sont restés inchangés: ce n'est pas une sanction, mais une « mesure de sureté » (Rachida Dati), « eine Sicherungsverwahrung » (décret allemand de 1933), prise contre les « délinquants à risque » (texte du projet) « die gefährliche Gewohnheitsverbrecher » (décret allemand de 1933). Passez muscade.
De là à dire que le régime s'est inspiré de cette loi pour nous pondre celle d'aujourd'hui: bien sûr que non. C'est seulement la démonstration que l'histoire est un éternel recommencement, que les mêmes sorties de l'étroite route des droits de l'homme conduisent aux mêmes dérives, que la justification des mêmes détournements induisent les mêmes périphrases, et que toute idée qui déroge à ces sacro-saints droits de l'homme ouvre une boîte de Pandore dont les effets sont imprévisibles et dévastateurs.
S'il faut perpétuer le souvenir de la Shoah pour qu'elle ne se reproduise pas, -et il faut le faire-, il faut aussi se souvenir des dérives anodines qui, mises bout à bout, ont abouti à pareil désastre.
Du coup, je ne sais plus quoi mettre pour illustrer ce billet. J'ai bien des photos de Sarko avec une mèche et petite moustache carrée, d'autres le montrant levant bien haut le bras droit, mais il excelle à ce point en mauvais goût que je ne voudrais pas faire de peine à ses partisans. Enfin, à ce qu'il en reste. Alors, je vous mets quelques fleurs. Des pensées.
Au moins, il y en aura en photo, des pensées. parce que au PS, la marquise Royal semble faire grève sur le sujet. Figurez vous que le gouvernement de monsieur Fillon a pris une bonne mesure, sans doute la première depuis qu'il est en place. Ça mérite qu'on en parle, non?
Monsieur Darcos, le seul ministre qui ne fait ni rire ni pleurer quand il cause, a décidé de jeter aux orties la méthode globale d'enseignement primaire qui nous a produit deux générations d'analphabètes et de rétablir des principes fondamentaux dont on n'aurait jamais du se départir: Apprendre le français, le vocabulaire, la grammaire, le calcul, et un zeste d'instruction civique.
Après tout, on fait passer un examen aux candidats à l'immigration sur ces sujets, nous aurions mauvais grâce à en dispenser nos enfants.
Et bien, tout ce que cette réforme a inspiré à notre Ségolène, ce sont d'amères critiques au nom d'une opposition aveugle et systématique.
Alors que la gauche n'a jamais eu autant d'arguments devant une droite qui enfile les gaffes plus vite qu'un fabriquant de colliers n'enfile les perles, madame Royal fait de la politique politicienne.
Ce serait tout profit pour le jeune Besancenot, postier à Neuilly, ce berceau de la politique actuelle, s'il voulait, face à la « droite décomplexée », dans son projet de grand parti anti-libéral, faire naître une « gauche décomplexée ». Hélas, Besancenot qui est le premier à dire, à juste titre, que la principale raison de la victoire de la droite est la faiblesse de la gauche, n'assume pas les conséquences de cette évidence: à lui de faire exister une gauche de proposition et de construction. Et là...
Pour terminer, la boulette homophobe de la semaine. (e-llico, 21/2/08)
La terre tremble en Israël, surtout depuis quelque temps. Il y a une bonne raison à cela: le pays est situé juste au-dessus de la faille syro-africaine, connue de tous les sismologues pour son risque élevé de décrochage.
Mais pour Schlomo Benizri, député du parti Schass, dont portrait officiel ci-contre, ce n'est pas la bonne raison. Si la terre tremble en Israël, c'est parce que dieu est fâché. Et pourquoi il est fâché, ce barbu que je croyais pétri de bonté et de miséricorde? Parce que la Knesseth a légalisé l'homosexualité en 1998, puis concédé quelques droits à la communauté homosexuelle locale.
Comme certains visés plus haut, Schlomo possède un art consommé de la périphrase.
Extrait de son discours:
"Dieu a dit qu'il agiterait le monde pour vous réveiller si vous agitez vos parties génitales là où vous n'êtes pas sensés le faire"
Peut-être ce brave Schlomo agite-t-il aussi ses méninges dans un domaine où il devrait les ménager? Qu'a dit dieu sur la question?
Quant à ses parties génitales, il faudrait diriger ce brave homme vers le célèbre psychothérapeute Jacques Chirac, qui possédait la faculté de « s'en agiter une sans faire bouger l'autre ».
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Souvent, les informations données « en vrac » par des journaux comme le Canard Enchaîné ou Marianne, liste non exhaustive, ne font pas l'objet de toutes les analyses qu'elles méritent. Bien sûr, on fait confiance au lecteur pour tirer toute la « substantificque moelle » des os qu'on lui donne à ronger, mais c'est bien souvent parce que le nombre des brèves est tel, leur densité si grande et le papier si compté que certaines infos très significatives ne reçoivent pas l'analyse qu'elles mériteraient.
Ainsi, le Canard nous apprend que Sarko pique des colères en série, dont une notoire parce que l'opinion n'apprécierait pas son goût pour le bling bling. Or, la cible de cette ire du monarque en dit plus long que son objet, jugez plutôt:
« Ils [les bien-pensants] me trouvent vulgaire. Comme je ne suis pas riche, je n'ai pas le droit d'apprécier le luxe et les grosses montres. Ça les dérange, avec leurs châteaux hérités, leurs hôtels particuliers et leurs magots bien planqués... »
Ainsi, la France dont le président-de-tous-les-Français se soucie de l'opinion se réduit aux quelques 2% de Français « plus riches que lui » qui répondent à ces critères. Peu lui importe l'avis des millions de Français qui réfléchissent à deux fois avant d'acheter une montre à 25 €, et qui l'ont pourtant élu à plus de 50%. Ceux-là ne sont que de la chair à canon, de la troupe qu'on envoie voter les jours de conquête, des soldats pas payés pour réfléchir, et qu'on rétribue de monnaie de singe avec des augmentations illusoires et des promesses de champ de foire.
Un peu plus loin, on apprend que c'est Emmanuelle Mignon, la dir'cab de l'Elysée, qui lui a proposé l'idée de « faire porter la mémoire d'un enfant victime de la Shoah à un écolier de CM2 ». Le temps pour le Canard d'imprimer cette intéressante nouvelle et sa dir'cab faisait à nouveau parler d'elle en tentant de vulgariser, dans une interview donnée à VSD, l'intérêt du chef de l'état pour les sectes en général, et la scientologie en particulier.
Elle dément maintenant ces propos... Publiés sans imprimatur? D'autant plus surprenant que les sympathies de son patron président pour la scientologie ne sauraient, elles, être démenties: n'avait-il pas en août 2004, reçu triomphalement l'acteur Tom Cruise, scientologue militant réputé proche des instances suprêmes de cette institution?
Et Michèle Alliot Marie n'avait-elle pas préparé le terrain avec tact et discrétion, le 6 février dernier dans Le Parisien en critiquant l'action de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) ?
http://www.miviludes.gouv.fr/
C'est maintenant Sarko lui-même qui vient de démentir, et de rappeler sa fermeté à propos des dérives sectaires. Et il s'étonne que ses sondages baissent, à nous dire dans la semaine la chose et son contraire? L'art du menti et du démenti comme méthode de communication? Rendons à l'Auvergne la bourrée auvergnate, trois pas en arrière deux pas en avant, et soyons clairs avec les Français.
Les sectes et autres systèmes dogmatiques et affabulatoires ont de beaux jours devant eux si on laisse faire. Le petit président a beau parler de « l'échec des systèmes sans dieux », il reste néanmoins que dans toutes les dictatures, l'église a toujours été du côté du manche. Le nazisme et le communisme qu'il donne en exemple sont précisément les deux exceptions à cette règle, et c'est avec ce sophisme qu'il veut nous démontrer que la religion n'est pas un instrument de pouvoir?
Et le néo-libéralisme, n'est-il pas le pire des "systèmes sans dieux"? Les religions s'y vendent comme de vulgaires médias de communication...
La fameuse loi scélérate qui voudrait maintenir en détention des condamnés qui ont purgé leur peine au motif qu'ils pourraient délinquer à nouveau, et contre laquelle je me suis fâché tout rouge dans mon billet n°142 n'a pas fini non plus de faire parler d'elle.
Dans mon article, je disais qu'enfermer quelqu'un pour un délit qu'il n'avait pas commis, et dont on ne lui prêtait que l'intention était, outre un déni de justice caractérisé et une atteinte aux droits de l'homme fondamentaux, ni plus ni moins que le prétexte qui avait justifié des horreurs comme la déportation.
Je ne croyais pas si bien dire: Les partisans de cette mesure inique, Rachida Dati en premier, donnent pour la justifier l'exemple de son application en Allemagne. Le Canard Enchaîné, page 3, est allé au bout de la démonstration, et a enquêté un peu. Cette loi allemande, adoptée le 23 novembre 1933, a été promulguée le 27 novembre par un décret signé du chef de l'état de l'époque, un certain Adolf Hitler. Belle référence!
Lequel décret est reproduit in-extenso dans le journal. Merci camarade historien !
Même les mots sont restés inchangés: ce n'est pas une sanction, mais une « mesure de sureté » (Rachida Dati), « eine Sicherungsverwahrung » (décret allemand de 1933), prise contre les « délinquants à risque » (texte du projet) « die gefährliche Gewohnheitsverbrecher » (décret allemand de 1933). Passez muscade.
De là à dire que le régime s'est inspiré de cette loi pour nous pondre celle d'aujourd'hui: bien sûr que non. C'est seulement la démonstration que l'histoire est un éternel recommencement, que les mêmes sorties de l'étroite route des droits de l'homme conduisent aux mêmes dérives, que la justification des mêmes détournements induisent les mêmes périphrases, et que toute idée qui déroge à ces sacro-saints droits de l'homme ouvre une boîte de Pandore dont les effets sont imprévisibles et dévastateurs.
S'il faut perpétuer le souvenir de la Shoah pour qu'elle ne se reproduise pas, -et il faut le faire-, il faut aussi se souvenir des dérives anodines qui, mises bout à bout, ont abouti à pareil désastre.
Du coup, je ne sais plus quoi mettre pour illustrer ce billet. J'ai bien des photos de Sarko avec une mèche et petite moustache carrée, d'autres le montrant levant bien haut le bras droit, mais il excelle à ce point en mauvais goût que je ne voudrais pas faire de peine à ses partisans. Enfin, à ce qu'il en reste. Alors, je vous mets quelques fleurs. Des pensées.
Au moins, il y en aura en photo, des pensées. parce que au PS, la marquise Royal semble faire grève sur le sujet. Figurez vous que le gouvernement de monsieur Fillon a pris une bonne mesure, sans doute la première depuis qu'il est en place. Ça mérite qu'on en parle, non?
Monsieur Darcos, le seul ministre qui ne fait ni rire ni pleurer quand il cause, a décidé de jeter aux orties la méthode globale d'enseignement primaire qui nous a produit deux générations d'analphabètes et de rétablir des principes fondamentaux dont on n'aurait jamais du se départir: Apprendre le français, le vocabulaire, la grammaire, le calcul, et un zeste d'instruction civique.
Après tout, on fait passer un examen aux candidats à l'immigration sur ces sujets, nous aurions mauvais grâce à en dispenser nos enfants.
Et bien, tout ce que cette réforme a inspiré à notre Ségolène, ce sont d'amères critiques au nom d'une opposition aveugle et systématique.
Alors que la gauche n'a jamais eu autant d'arguments devant une droite qui enfile les gaffes plus vite qu'un fabriquant de colliers n'enfile les perles, madame Royal fait de la politique politicienne.
Ce serait tout profit pour le jeune Besancenot, postier à Neuilly, ce berceau de la politique actuelle, s'il voulait, face à la « droite décomplexée », dans son projet de grand parti anti-libéral, faire naître une « gauche décomplexée ». Hélas, Besancenot qui est le premier à dire, à juste titre, que la principale raison de la victoire de la droite est la faiblesse de la gauche, n'assume pas les conséquences de cette évidence: à lui de faire exister une gauche de proposition et de construction. Et là...
Pour terminer, la boulette homophobe de la semaine. (e-llico, 21/2/08)
La terre tremble en Israël, surtout depuis quelque temps. Il y a une bonne raison à cela: le pays est situé juste au-dessus de la faille syro-africaine, connue de tous les sismologues pour son risque élevé de décrochage.
Mais pour Schlomo Benizri, député du parti Schass, dont portrait officiel ci-contre, ce n'est pas la bonne raison. Si la terre tremble en Israël, c'est parce que dieu est fâché. Et pourquoi il est fâché, ce barbu que je croyais pétri de bonté et de miséricorde? Parce que la Knesseth a légalisé l'homosexualité en 1998, puis concédé quelques droits à la communauté homosexuelle locale.
Comme certains visés plus haut, Schlomo possède un art consommé de la périphrase.
Extrait de son discours:
"Dieu a dit qu'il agiterait le monde pour vous réveiller si vous agitez vos parties génitales là où vous n'êtes pas sensés le faire"
Peut-être ce brave Schlomo agite-t-il aussi ses méninges dans un domaine où il devrait les ménager? Qu'a dit dieu sur la question?
Quant à ses parties génitales, il faudrait diriger ce brave homme vers le célèbre psychothérapeute Jacques Chirac, qui possédait la faculté de « s'en agiter une sans faire bouger l'autre ».
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