En 1789, l'abolition
des privilèges et l'égalité des citoyens "allait livrer la
France aux gueux"
En 1884, la liberté
syndicale allait ruiner l'industrie.
En 1936, les congés
payés allaient anéantir l’économie.
En 1945, le vote des
femmes allait soumettre la république au clergé.
En 1945 encore, la
sécurité sociale était une "insurmontable utopie".
En 1968,
l'augmentation généralisée de 10% allait ruiner le pays.
En 1981, l'arrivée des "socialo-communistes" au pouvoir allait livrer la France aux bolcheviks et on allait voir les chars russes sur les Champs Élysées...
En 1981, l'arrivée des "socialo-communistes" au pouvoir allait livrer la France aux bolcheviks et on allait voir les chars russes sur les Champs Élysées...
L'histoire a donné
tort à tous ceux qui n’ont pas vu arriver le progrès social.
Nous voilà au pied
d’une nouvelle marche vers le progrès.
Allons-nous la
manquer ?
La « valeur »
travail.
La « légitimité » du travail a toujours été proclamée
comme « une valeur incontestable» au cours de l’histoire.
Pourtant… Est elle réellement une valeur ?
Les anciens faisaient faire le travail par leurs esclaves.
Jusqu’à la Révolution, en Europe, les roturiers n’acquerraient
« l’honneur » que par le travail, alors que les nobles
le recevaient « par leur naissance ».
Après la Révolution, le travail est devenu un « devoir citoyen »
pour tous, même si, à cet égard comme à bien d’autres,
l’égalité citoyenne est restée une notion quelque peu abstraite.
La technologie accomplit maintenant automatiquement des tâches de
plus en plus complexes, et supprime inexorablement des postes de
travail de plus en plus nombreux.
Le statut d’employeur, dans son « rôle social »
devrait donc aussi évoluer à travers cette modernisation.
Le « créateur d’emploi » n’a de cesse de s’entourer de processus aussi mécanisés et automatiques que possible pour se passer d’un maximum de travailleurs.
Mais s’il s’attribue personnellement l’économie ainsi
réalisée, il ne remplit plus son « rôle social » de
« pourvoyeur d’emploi », et son activité, en tant que
« propriétaire exploitant de machines » se rapproche de
ce qu’était jadis celle du propriétaire d’esclaves.
Les « travailleurs », devenus chômeurs, sont donc privés
du « fruit de leur travail », et le bénéfice du dit
travail ne leur revient plus mais entre directement dans la poche du
propriétaire des machines.
La fracture entre les deux mondes est déjà ouverte, elle ira en
s’élargissant jusqu’à l’insurrection si on ne fait rien.
Le risque de ne
rien faire :
L’humanité se dirige donc à grands pas vers une crise sociale
majeure si une partie grandissante du peuple ne profite plus de
l’enrichissement global.
Nombreux sont les auteurs de science-fiction qui, plus utopistes, ont
décrit une heureuse société de loisirs où le peuple profite du
travail des machines.
Il faut donc envisager la notion de « salaire des machines »,
que les entrepreneurs ne manqueront pas de qualifier de « vol
d’investissements », qui doit être redistribuée de manière
équitable à tout le monde.
Le revenu
universel s’autofinance.
L’argument qui consiste à dire qu’on ne peut pas donner 600€
par mois à cinquante millions de Français est soit une caricature
malveillante, soit la démonstration d’une incompréhension du
système. Il n’est pas question de distribuer une manne à TOUS
les Français, et notamment à ceux qui n’en ont pas besoin et à
qui l’état reprendrait le cadeau aussi sec par l’impôt sur le
revenu.
On vise les catégories qui ont du mal à s’intégrer dans le monde
du travail, à suivre des formations, à se loger, se chauffer, et
autres droits fondamentaux du citoyen.
Aucun ce ces bénéficiaires ne possédant de comptes en Suisse, cet
argent sera immédiatement redépensé et reviendra de toute manière
très vite aux entreprises.
D’où l’erreur qui consistait à faire des cadeaux sans
contrepartie aux entreprises, alors qu’avec la même somme et
simplement en la faisant tourner plus vite, on pouvait enrichir
successivement le citoyen et son fournisseur, et par là même
relancer la consommation.
Bon, alors, on le prend, le train du progrès, ou on reste sur le
quai ?
2 commentaires:
Lors du passage à la mensualisation, certains (vieux) syndicalistes protestaient qu'on ne payait plus les ouvriers pour ce qu'ils produisaient, et donc la valeur du travail en était diminuée.
J'entends les mêmes arguments aujourd'hui: le revenu universel diminuerait la valeur travail.
Ouiche, sauf que le travail salarié, il n'y en a plus pour tout le monde !
On s'arc-boute sur d'anciennes valeurs, ou on évolue ?
Bien sûr!
Tous les grands progrès sociaux "diminuent la valeur" du travail, parce que la notion même de "travail = valeur" est contraire au progrès social !
Le début de mon article sur le "travail qui donne l'honneur" explique bien que cette "valeur" est une sorte de monnaie de singe avec laquelle les exploiteurs essaient de faire bosser le bon peuple à peu de frais.
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