vendredi 26 juillet 2013

456° Dédicace spéciale à Christine Boutin.





Saint Pierre examine, comme il le fait toujours, l'homme qui vient de frapper à la porte du paradis.
C'est un vieillard à la mine altière, avec de grands cheveux blancs coiffés et arrangés avec soin, des vêtements très anciens, mais propres et bien mis, un beau regard profond, quoi qu'un peu perdu dans le vague.

« - Qui es-tu ? », lui demande-t-il.
« - Je ne connais plus mon nom, répond l'homme. J'ai beau faire, je ne m'en rappelle plus. Tout ce dont je me souviens, c'est que j'étais charpentier. Ah ça oui, c'est sûr, j'étais charpentier. J'ai aussi un étrange souvenir : j'ai un un fils, un fils quelque part, qui n'était pas vraiment mon fils, mais qui était mon fils tout de même, et les hommes me l'ont pris... »



Saint Pierre est perplexe. L'histoire est précise. Il y a beaucoup de monde au paradis, et on ne peut pas les connaître tous, fussent-ils importants. L'inconnu serait-il Saint Joseph ? Dans le doute, il téléphone à Jésus dans son bureau et lui demande de descendre à la réception.

Jésus arrive quelques instants plus tard. Le vieillard, que Saint Pierre avait fait asseoir sur un canapé en nuage du hall, se lève à son arrivée. Les deux hommes se regardent.
« - Qui es-tu ?», lui demande Jésus.
« - Je ne connais plus mon nom, répond l'homme. J'ai beau faire, je ne m'en rappelle plus. Tout ce dont je me souviens, c'est que j'étais charpentier. Ah ça oui, c'est sûr, j'étais charpentier. J'ai aussi un étrange souvenir : j'ai un un fils, qui n'était pas vraiment mon fils, mais qui était mon fils tout de même, et les hommes me l'ont pris... »

A ces mots, Jésus paraît très ému. Ses lèvres tremblent. Il ouvre les bras, s'avance vers le vieil homme, et l'étreint chaleureusement.

« - Papa ! » clame-t-il...
Cet accueil semble raviver la mémoire du vieil homme qui, à son tour, ouvre ses bras, enlace Jésus, et s’écrie :
«  -Pinocchio ! ».



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