dimanche 13 janvier 2013

439° Manifs, flops et lapsus.







1 million d'euros dépensés pour 200 000 manifestants. Ça fait 5 € le manifestant. Avec 5 €, les Restos du Coeur servent cinq repas...

En toute charité laïque.

La manif des homophobes a eu lieu. Elle était déjà déshonorée avant de commencer par les élucubrations de l'homo de service, Xavier Bongibault, qui avait, dans la matinée, au micro de BFM, comparé François Hollande à Adolf Hitler. On va en reparler.

Les édiles sont venus se faire photographier dix minutes au début ; puis se sont empressés de rentrer chez eux. De toute façon, ils n'ont pas l'habitude de parcourir toutes les manifs dont ils défendent les causes, mais après les imprécations du matin, ils devaient se sentir plus mal à l'aise que d'habitude...Il n'y avait plus un seul politique sur le podium du Champ de Mars à l'arrivée de la foule, seulement quelques organisateurs, quelques carriéristes en mal d'exhibition et les chauffeurs de salle.

La télévision suisse, au lieu de prendre des images à ras des têtes, ce qui donne l'impression d'une foule immense, est montée sur la tour Eiffel pour prendre ses photos. Et là, c'est impitoyable. Le bassin visible au milieu de la photo représente l'espace occupé par 5 à 700 personnes, maximum.
Faites la multiplication : on arrive péniblement à 150 000.....
On a les comparaisons avec les nombreuses photos du Champ de Mars prises à l'occasion d'autres événements. Plein d'un bout à l'autre avec les bas-côtés, il contient 700 000 personnes.Mais là, on ne voit plus un centimètre de pelouse, et il est bondé jusqu'à l'Ecole Militaire, au fond.



Revenons à la déclaration matinale de Xavier Bongibault... Son texte exact ICI...

Certes, il s'est excusé, plus tard, en larmes, sur le podium du Champ de Mars, mais le lapsus reste intéressant, voire révélateur. Cela donne une idée de la distance qui sépare les « préoccupations LGBT » de son auteur de ses véritables intention politiques.

La garçon était jusqu'ici plus connu pour ses tartarinades alcoolisées dans les bars du Marais que pour son militantisme. Peut-être s'est-il dit que notre époque pétaradante avait montré qu'une imposture bien gérée pouvait apporter à son auteur une petite notoriété, au moins provisoire. Les exemples sont nombreux...
Essayer de faire croire que les gays opposés à l'égalité étaient plus nombreux qu'on l'imagine et mettre son image évanescente au service d'une cause politique qui n'attendait que cela, c'était peut-être un tremplin sur lequel il a voulu rebondir.

Peut-être ou peut-être pas. Mais sa déclaration, il fallait tout de même aller la chercher. Si elle a dépassé, à défaut de ses pensées, ce qu'on peut raisonnablement dire dans un micro, elle n'est pas pour autant issue du néant. Elle témoigne de la hargne qui l'habite d'avoir vu son camp perdre les élections et de son empressement à démolir par tous les moyens un président de gauche qu'il n'appelait pas de ses vœux...

Ce genre de dérapage permet de mesurer le niveau d'instrumentalisation de la loi sur le mariage pour tous par l'opposition. Tout est bon à jeter à la figure d'un gouvernement qu'on veut gêner.

Même si les édiles de droite, les politiques, se rendent bien compte qu'à force de vouloir séduire les anciens, ils vont s'aliéner les nouvelles générations, qui toutes tendances confondues, ne considèrent plus l'homophobie comme un clivage gauche/droite.

Ajoutons à cela que, de plus en plus, les gens perçoivent la différence entre le mariage civil qui gère les situations terrestres et matérielles, et le sacrement religieux du même nom, qui n'est qu'une cerise abstraite sur le gâteau. Les plus croyants d'entre eux commencent à comprendre l'enfumage dans lesquels on les égare en confondant les deux à qui mieux-mieux. Les églises se vident, et les arguments religieux se vendent mal. Ce qui explique sans doute que l'épiscopat français ait préféré s'adresser aux enfants des écoles qu'aux ouailles de ses églises : ils sont plus nombreux, et moins gâteux.

Ceci explique également l'embarras du Front National, qui est contre le mariage sans appeler à manifester, et des duettistes Copé-Fillion qui, maintenant qu'ils se sont engagés sur cette pente savonneuse lors de leur face à face télévisé, ne savent plus comment renverser la vapeur. Alors, ils vont à la manif le temps d'une photo, puis disparaissent pour ne rien assumer.

La gauche ne changera pas un yota à son intention de voter la loi : ce que la droite ne comprend pas, c'est que plus ce genre de manifs homophobes réussit, plus la gauche se galvanise : Entre l'avenir et le passé, entre le progrès et la nostalgie, un homme de gauche n'hésite pas un instant, et plus l'opposition réactionnaire est bruyante, mieux elle permet aux forces de progrès de montrer leur différence.

Et plus Frigide Barjot proclame qu'elle n'est pas homophobe, plus elle s'enfonce dans ses contradictions : Vouloir priver les citoyens français homosexuels d'un droit accordé aux hétéros, c'est déjà de l'homophobie.



Aucun commentaire: