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Au bon vieux temps, on faisait marcher les gens à la baguette en proférant du haut d'une chaire des menaces farcies de promesses d'au-delà, au nom d'une autorité morale venue de nulle part.
Las choses ont-elles vraiment changé? Goebbels, qui n'allait pourtant pas à l'église, les a adaptées au monde moderne. Le dogme est devenu le système, la chaire les médias, et l'exclusivité que possédait la religion est maintenant assurée par la possession des moyens de communication. Seule, la persécution des récalcitrants est restée inchangée.
Aux Etats Unis, la frange la plus réactionnaire des républicains conservateurs a lancé une campagne douteuse sur l'authenticité de la nationalité américaine de Barrack Obama. Les arguments proposés sont plutôt vaseux: ce n'est qu'en 1959 qu'Hawaï est devenu un état américain, avant cette date, il n'était qu'un territoire sous tutelle, avec une république un peu bananière. Obama y est né en 1961. A une époque où, prétendent ses opposants, l'éradication de la corruption de la période précédente n'était pas achevée et où il était encore possible de « faire naître administrativement » sur l'île un enfant né... au Kenya.
La démarche paraît hautement foireuse, mais la puissance des hoax (rumeurs) sur internet est grande dès lors que la chose se répand pour qu'il devienne difficile d'en identifier la source.
Je rappelle à cet égard aux internautes naïfs qu'il existe deux sites francophones sérieux pour distinguer le bon grain de l'ivraie:
qui établit le « top 50 » des hoaxes, et où vous avez les meilleures chances de trouver celle qui vous intrigue, et
qui est carrément un moteur de recherche spécialisé auquel vous pouvez demander une recherche précise.
Plus rigolo, une campagne essaie de démontrer que Barrack Obama aurait été élu par les journalistes!
Bush, lui, ne l'aurait pas été? A l'époque, CBS militait si dur qu'elle avait deux versions, une à usage interne avec skins à drapeau étoilé, et une version internationale, moins grandguignolesque.
La théorie des armes irakiennes de destruction massive, elle a bien été répandue par la télévision et une bonne partie de la presse américaine, que je sache?
Voilà au moins un argument que la droite française n'osera pas employer lorsque la gauche lui aura repris l'Elysée. Car nos deux derniers présidents ont été réélus et élus grâce à des médias aux ordres, et à TF1 en particulier. Qui a oublié les journaux télévisés de Jean Pierre Pernaut tout entiers consacrés aux faits divers, vols de sac à main de mémères et cambriolages de papys? Qui aurait perdu de vue que le PDG de ladite TF1 est parrain d'un des enfants de Sarkozy?
Comme quoi la réaction, d'un bout à l'autre de la planète, se réfugie toujours dans les mêmes immondices lorsqu'elle ne peut plus argumenter face au progrès en marche.
D'ailleurs, le Vatican prépare avec constance et application le retour des dinosaures. Après avoir, à Mexico, lors des VI° Rencontres Mondiales de la Famille, du haut de la compétence conférée par le célibat prôné par la secte, renouvelé son anathème contre le planning familial, la contraception et l'avortement, le conseil d'administration de la Vatican-international-corp. vient d'annuler l'excommunication que quatre prêtres intégristes notoires, dont un, William Richardson, connu pour ses propos négationnistes. Rappelons que ces quatre individus avaient été licenciés par la maison-mère en 1988 pour avoir été consacrés par un schisme non reconnu...
Petit rappel historique: Les nazis au Vatican en 1937
Le Vatican reprend le contrôle de ses intégristes un peu comme l'UMP absorbe le front national. Sauf que l'UMP, plus habile, se contente des électeurs et néglige les grands prêtres...
Petit rappel historique: à gauche, le nonce Pacelli, (futur Pie XII) sort de la Chancellerie de Berlin en 1934, à droite, le même signe le Concordat allemand quelques mois plus tard.
« Le XXI° siècle sera religieux ou ne sera pas »
avait prédit André Malraux. Si on ajoute à cela l'effarant documentaire sur les jeunesses du Hezbollah que « L'aile du Papillon » nous a donné ce midi sur canal+, voilà qui nous promet des lendemains peu radieux...
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