Deux mois sans
publier d’article.
Deux raisons à
cela : la première, quelques ennuis de santé, et la seconde,
une campagne effervescente comme du lait sur le feu, dont on ne
savait pas la veille ce qui allait surgir le lendemain… et d’où
la raison semble avoir été absente…
Bon, maintenant, on
commence à voir clair.
On constate que la
plupart des gens qui dénonçaient « la pensée unique »
pour parler de leurs opposants se sont rangés comme des zombies
derrière le gourou qui, plus que tout autre dans la 5° république,
incarne la pensée unique.
On constate encore à
la lumière des interviews des nouveaux élus, et de quelques visites
incognito dans les amicales réunions d’ « En Marche »
que la foule des nouveaux convertis se partage entre un club de bobos
qui vit entre soi dans l’ignorance totale du reste du monde, et une
horde d’arrivistes qui s’infiltre parmi ces crédules en se
disant qu’il doit y avoir moyen de s’y faire une place au soleil.
On prend acte des
premiers résultats : « dans l’ancien monde politique »,
ma retraite est juste restée bloquée pendant cinq ans. Dans le
nouveau monde merveilleux, elle va diminuer, amputée sans
compensation d’une CSG scélérate….
Dans l’ancien
monde, on faisait des promesses de campagne alléchantes et
spectaculaires qu’on ne tenait pas. Dans le nouveau monde, on fait
des promesses de campagne alléchantes et spectaculaires, du genre
« on va supprimer la taxe d’habitation».
Promesse trahie dès
le lendemain de l’élection, repoussée aux calendes grecques alors
que c’est dès maintenant que nos budgets familiaux avaient tant
besoin d’un peu d’oxygène.
Dans l’ancien
monde, on reconnaissait aux aînés d’avoir travaillé et payé des
impôts pendant toute leur vie, et on ne les regardait pas trop comme
des boulets à charge. Dans le nouveau monde, il y a « les
productifs » et les autres. Comme si, d’ailleurs, dépenser
sa retraite à profiter un peu de la vie n’était pas une manière
comme une autre de contribuer à la prospérité du commerce et de la
société. A condition qu’on ait quelque chose à dépenser…
Le pire de tout
étant la vision présidentielle :
« Il y a ceux
qui réussissent et ceux qui ne sont rien ».
Mais réussir quoi,
Monsieur le Président ? A être banquier, PDG, ministre ou
président de la république ? Ou réussir sa vie, tout
simplement ?
A ce genre de
déclaration, on constate que la frontière entre le monde des bobos
et celui des braves gens est un mur infranchissable.
Cela en dit long sur
la vision sociétale de notre nouveau monarque. Lui qui se targue de
culture, devait lire Zola et l’histoire du Front Populaire.
Les « Rien »
vont vous expliquer tout haut à quel point ils existent, ce dont ils
sont capables, et mieux : que vous n’êtes rien sans eux.
Car qui vous a élu,
Monsieur le Président ?
Ce sont les « rien »
qui vous ont élu. Si vous n’aviez pu compter que sur vos
semblables, vous auriez fait 1 ou 2 %…
Quand on vous voit
et surtout qu’on vous écoute, Monsieur le Président, on est fier
d’être « Rien ».
Qu’y a-t-il de
nouveau dans la promesse irréaliste et mensongère d’éradiquer le chômage,
alors que l’automatisation, la robotisation, l’informatique
remplacent la main de l’homme de plus en plus largement et de plus
en plus vite ?
Cette absence de
vision d’un futur robotisé est-elle digne de la vision du
« nouveau monde » que vous nous promettez ? N’est-ce
pas plutôt une nouvelle féodalité qui ne dit pas son nom ?
Le seul candidat
vraiment visionnaire de cette élection, c’était Benoît Hamon, et
son revenu universel.
Pourquoi alors cet
échec cuisant ? De nombreuses raisons qui s’additionnent :
nul n’est prophète en son pays, trop visionnaire, trop en avance,
manque de charisme, trahison par son propre parti, etc, etc.
Les vrais grands
progrès ont toujours été longs à percer et à voir le jour. Un
jalon a été posé.
En attendant,
« Riens » de tous les pays, de toutes les classes
sociales, « Riens » républicains, unissez vous contre
cette pensée unique qui nous menace et prétend penser et agir à
notre place…
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