mercredi 5 juillet 2017

553° Et en même temps.... Fier d'être "rien".





Deux mois sans publier d’article.
Deux raisons à cela : la première, quelques ennuis de santé, et la seconde, une campagne effervescente comme du lait sur le feu, dont on ne savait pas la veille ce qui allait surgir le lendemain… et d’où la raison semble avoir été absente…

Bon, maintenant, on commence à voir clair.
On constate que la plupart des gens qui dénonçaient « la pensée unique » pour parler de leurs opposants se sont rangés comme des zombies derrière le gourou qui, plus que tout autre dans la 5° république, incarne la pensée unique.

On constate encore à la lumière des interviews des nouveaux élus, et de quelques visites incognito dans les amicales réunions d’ « En Marche » que la foule des nouveaux convertis se partage entre un club de bobos qui vit entre soi dans l’ignorance totale du reste du monde, et une horde d’arrivistes qui s’infiltre parmi ces crédules en se disant qu’il doit y avoir moyen de s’y faire une place au soleil.

On prend acte des premiers résultats : « dans l’ancien monde politique », ma retraite est juste restée bloquée pendant cinq ans. Dans le nouveau monde merveilleux, elle va diminuer, amputée sans compensation d’une CSG scélérate….

Dans l’ancien monde, on faisait des promesses de campagne alléchantes et spectaculaires qu’on ne tenait pas. Dans le nouveau monde, on fait des promesses de campagne alléchantes et spectaculaires, du genre « on va supprimer la taxe d’habitation».
Promesse trahie dès le lendemain de l’élection, repoussée aux calendes grecques alors que c’est dès maintenant que nos budgets familiaux avaient tant besoin d’un peu d’oxygène.

Dans l’ancien monde, on reconnaissait aux aînés d’avoir travaillé et payé des impôts pendant toute leur vie, et on ne les regardait pas trop comme des boulets à charge. Dans le nouveau monde, il y a « les productifs » et les autres. Comme si, d’ailleurs, dépenser sa retraite à profiter un peu de la vie n’était pas une manière comme une autre de contribuer à la prospérité du commerce et de la société. A condition qu’on ait quelque chose à dépenser…

Le pire de tout étant la vision présidentielle :

« Il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien ».

Mais réussir quoi, Monsieur le Président ? A être banquier, PDG, ministre ou président de la république ? Ou réussir sa vie, tout simplement ?
A ce genre de déclaration, on constate que la frontière entre le monde des bobos et celui des braves gens est un mur infranchissable.

Cela en dit long sur la vision sociétale de notre nouveau monarque. Lui qui se targue de culture, devait lire Zola et l’histoire du Front Populaire.

Les « Rien » vont vous expliquer tout haut à quel point ils existent, ce dont ils sont capables, et mieux : que vous n’êtes rien sans eux.

Car qui vous a élu, Monsieur le Président ?
Ce sont les « rien » qui vous ont élu. Si vous n’aviez pu compter que sur vos semblables, vous auriez fait 1 ou 2 %…

Quand on vous voit et surtout qu’on vous écoute, Monsieur le Président, on est fier d’être « Rien ».




Qu’y a-t-il de nouveau dans la promesse irréaliste et mensongère d’éradiquer le chômage, alors que l’automatisation, la robotisation, l’informatique remplacent la main de l’homme de plus en plus largement et de plus en plus vite ?

Cette absence de vision d’un futur robotisé est-elle digne de la vision du « nouveau monde » que vous nous promettez ? N’est-ce pas plutôt une nouvelle féodalité qui ne dit pas son nom ?

Le seul candidat vraiment visionnaire de cette élection, c’était Benoît Hamon, et son revenu universel.


Pourquoi alors cet échec cuisant ? De nombreuses raisons qui s’additionnent : nul n’est prophète en son pays, trop visionnaire, trop en avance, manque de charisme, trahison par son propre parti, etc, etc.

Les vrais grands progrès ont toujours été longs à percer et à voir le jour. Un jalon a été posé.

En attendant, « Riens » de tous les pays, de toutes les classes sociales, « Riens » républicains, unissez vous contre cette pensée unique qui nous menace et prétend penser et agir à notre place…





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