vendredi 10 octobre 2014

488 Ce sont eux qui reculent, mais c'est nous qu'on…





Dans un article récent, je faisais la liste de tout ce et ceux devant lesquels le gouvernement avait reculé. On compte la manif pour tous pour la PMA et le vote de la loi sur la famille, les bonnets rouges, Gattaz, les taxis, les créateurs d'entreprise « pigeons », les professions réglementées, liste non exhaustive. On ne va tout de même pas affamer les pauvres pharmaciens, les malheureux notaires et les huissiers dans la dèche. Les grèves de riches paient cash, demandez aux pilotes d'Air France.
Tous les mécontents de droite, les riches et les nantis n'ont qu'à menacer de sortir dans la rue, ils sont immédiatement exaucés.



Dommage qu'ils n'en soit pas de même pour les intermittents du spectacle affamés, les chômeurs abandonnés et les retraités laissés sur le tas avec des pensions qui n'augmentent plus.
La décision prise hier par Ségolène Royal d'abandonner définitivement l'écotaxe est la cerise absolue sur le gâteau de la ploutocratie.

Tous, les pays d'Europe ont un système d’écotaxe, tous, sauf la France. J'ai été en Turquie en juin, vous savez, ce pays qui voudrait entrer dans l'Europe pour jouer dans ce qu'ils croient être la cour des grands, et qui réalise en même temps qu'elle n'a pas du tout intérêt à le faire parce qu'il lui faudrait alors payer une dette qui ne la concerne pas : c'est le seul pays du coin à avoir un vrai taux de croissance !! Eh bien, sur les magnifiques autoroutes gratuits de cette Turquie moderne, on voit des portiques d'écotaxe…

Mais ce qui est scandaleux, ignoble, injuste, d'extrême-droite dans la décision de Ségolène Royal, c'est que le manque à gagner provoqué par l'abandon de l'écotaxe, c'est dans la poche des pauvres Français qu'elle va aller le chercher. Sinon où ? 


"La France est au bord du gouffre, heureusement elle va faire un grand pas en avant". 
(Felix Houphouët- Boigny, député français, 12 septembre 1946 à propos de la politique de santé dans les territoire d'Outre-mer.)


Taxer les profits des sociétés d'autoroutes, c'est provoquer l'augmentation des péages, qui sont déjà les plus chers du monde. Qui va payer ? Nous, pauvres gens.
Augmenter la taxation du carburant diesel, c'est également puiser directement dans le budget étriqué du pauvre citoyen. Les Ferrari ne roulent pas au gazole.

Cela ajoute de la crédibilité à cette vieille « brève de comptoir » suivant laquelle on vaincra un jour le cancer, le sida, et même sans doute ebola. La seule chose dont on ne viendra jamais à bout, c'est la connerie.



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et l'écotaxe, les patrons l'auraient récupérée où donc sinon dans la poche des clients ?

Jacques de Brethmas a dit…

Vous êtes myope, mon ami!
Les transporteurs, pour essayer d'en payer moins, auraient sans doute transféré une partie de leurs transports vers des moyens moins polluants, moins destructeurs pour le réseau routier et moins accidentogènes, comme la voie ferrée ou la voie fluviale.
Et avec son produit, on aurait pu construire des moyens de communications supplémentaires -c'était prévu-, transports en commun, canaux, décongestionnement de noeuds routiers, etc...
C'est donc non seulement du fait lui_même, mais de sa cascade de conséquences positive que nous prive cet absurde renoncement.
D'ailleurs, son auteur continue à planer dans le surréalisme en imaginant que les financiers auxquels on a bradé le bien national vont accepter de le rendre gratuit le dimanche!!!
Il y a une responsabilité collective de ceux qui ont vendu les routes françaises à la finance et de celle qui n'a pas saisi les conséquences de cette forfaiture...