vendredi 8 novembre 2013

464° Mais ça, c'était avant...








Avant, -mais c'était avant-, lorsque je regardais les infos à la télévision, je voyais vivre le monde, et j'avais l'impression d'en faire partie en me reconnaissant dans telle information, heureuse ou malheureuse, mais qui parlait de choses réalistes faites par des gens honnêtes pour essayer de faire avancer le char de la civilisation.

Maintenant, le spectacle du journal télévisé me rend plutôt malade. On assassine les journalistes, la police arrête Casimir, et on voit s'agiter frénétiquement des petites fourmis qui essaient de nous faire croire qu'elles vont généreusement changer le monde alors qu'elle ne font que se laisser instrumentaliser par des ogres qui défendent leurs sordides intérêts personnels ou partisans. 



On n'imagine pas l’extrême gauche, l’extrême droite, les exploiteurs et les exploités s'aligner au coude à coude dans une même manif. Les Bretons, si. Enfin, disons qu'ils le font sans s'en rendre compte.
Ils se plaignent que leur belle province est éloignée, mais soutiennent une protestation de nantis qui refuse de payer un impôt dont le produit serait essentiellement consacré à l'amélioration de leurs propres routes, voies ferrées et autres moyens de désenclavement... Ça s'appelle « se tirer dans le pied ».

Et pendant ce temps là, l'Alsace est envahie par les poids-lourds de toute l'Europe qui empruntent en fumant et vrombissant l'autoroute nord-sud pour éviter l'autoroute parallèle allemande qui est, elle, soumis à une éco-taxe que les transporteurs allemands paient sans mettre la clé sous la porte, mais à laquelle, sur ce trajet, ils échappent par ce petit crochet en France.

La Bretagne pratique un élevage de porcs intensif qui pollue ses nappes phréatiques, empoisonne ses rivières et couvre ses plages de nocives algues vertes. Mais au-lieu de réclamer les moyens de changer ce système, elle se rassemble derrière des industriels du cochon pour réclamer avec eux plus d'élevages plus grands et un plus large développement de ce système destructeur.

Le Bretagne se veut une terre d'indépendance et d'autonomie tout en se plaignant d'être enclavée, ce qui est paradoxal, mais en plus, elle se laisse embringuer dans l'agitation par des « bonnets rouges » qui servent de déguisement à d'obscurs mouvements d’extrême droite qui n'ont d'autre objectif que de déstabiliser un gouvernement de gauche pour le principe, qui font des « quenelles » de Dieudonné devant les objectifs et arborent avec le bonnet rouge des tee-shirt de la manif pour tous... 




Ce faisant, elle permet au site hollande-degage.fr  de déployer à Quimper la banderole « Hollande démission » qu'un avion de la manif pour tous a tracté sur les plages de l'Atlantique tout l'été avant de s'écraser finalement à Chateau d'Olonne...

En croyant défendre leur Bretagne, les Bretons scient la branche sur laquelle ils sont assis, et entretiennent une opposition quasi-anarchiste au seul régime pourtant capable d'arranger autant que faire se peut leurs bidons de lait et l'avenir de leurs cochonnailles. ( Les autres l'ont-ils fait?) Certes, des abattoirs ferment, ce qui est une désolation que je partage pour les travailleurs qu'ils employaient, mais un abattoir ne fait pas la Bretagne, alors que les routes et voies ferrées qui la relient à l'Europe et dont ils contestent la viabilité sont les artères où circulent ses fluides vitaux.

Pour en finir avec la Bretagne et revenir à la profonde mélancolie qui me frappe lorsque je reçois l'information générale, tout me semble sujet à déprime. On massacre un peu partout, l'homme conduit des guerres fratricides par lesquelles des pays entiers retournent à l'état de champs de ruines, on tue les journalistes qui en témoignent, on arrête Casimir, on emprisonne pour un vol de motos pendant qu'on distribue des non-lieu aux escrocs en col blanc, et comme les antidépresseurs font grossir, on subit de plein fouet ce tsunami de fausse information qui enfonce davantage les journalistes dans le « toujours plus à n'importe quel prix », et donc les foules ébahies dans des jugements mal fondés, les politicards dans la surenchère au mépris de tout sens civique, l'extrème-droite dans le travestissement mensonger de ses outrances, les profiteurs dans leur fuite en avant et la satisfaction de leur boulimie et les pauvres dans leur naufrage.




Heureusement, de temps en temps, une petite bonne nouvelle vient éclairer d'une faible lueur ce paysage de désolation. Ainsi, aujourd'hui, l'agence Standard and Poors a réduit la note de la France...
Qu'un valet de la haute finance libérale proteste hautement contre la politique menée par le gouvernement, c'est bon signe, non ? C'est un signe de reconnaissance, une preuve que ce que nous faisons fait chier ces spéculateurs sans scrupules et que nous sommes donc sur la bonne voie. Le gouvernement, qui communique très mal, -comme de tous temps les socialistes- devrait exploiter ce filon pour marquer le cap d'un peu d’humanisme retrouvé. 




Allez, les gars! Un peu de courage et de rentre-dedans... Ne pas se laisser déborder par l'extrême-droite, ne pas se laisser doubler par l’extrême-gauche.
Est-ce donc si compliqué?






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